Marie de Rabutin-Chantal : Différence entre versions

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Marie de Rabutin-Chantal naît en 1626 d’un gentilhomme bourguignon, Celse-Bénigne de Rabutin-Chantal, et d’une fille de financier, Marie de Coulanges. Orpheline à sept ans, elle est confiée à sa grand-mère paternelle, Jeanne de Chantal, la sainte fondatrice de la Visitation, et à des oncles, tantes et cousins maternels (les Coulanges), qui lui donnent une enfance heureuse et une éducation toute moderne, à base de conversation et de lectures. À dix-huit ans, elle est mariée à Henri de Sévigné, jeune et bel orphelin breton, dont elle a deux enfants: Françoise-Marguerite, née en 1646, et Charles, né en 1648. Veuve à vingt-cinq ans, elle «veut être à tous les plaisirs», écrira son cousin Bussy-Rabutin. Elle s’installe donc à Paris où elle fait partie du monde galant et spirituel, fréquentant Mlle de Scudéry, la jeune marquise de Lafayette, Conti, Turenne, Fouquet et son célèbre cousin, Bussy-Rabutin. Elle parfait également sa formation avec les poètes érudits Ménage et Chapelain. Mais elle s’occupe surtout d’élever sa fille, dont elle veut faire une autre elle-même. Le 27 janvier 1669, elle la marie à un bon gentilhomme d’une grande famille provençale, François de Grignan, installé à Paris. En novembre, toutefois, Louis XIV nomme le comte de Grignan lieutenant-général en Provence, où il devra résider; son épouse le suit -avec plaisir car elle n’aime guère la capitale. Le 6 février 1671, Mme de Sévigné écrit à sa fille, qui l’a quittée deux jours plus tôt, la première lettre d’une correspondance qui durera vingt-cinq ans, à raison de deux ou trois lettres par semaine: chaque fois qu’un courrier part pour la Provence, la comtesse en envoie un en sens inverse. De ce dialogue, la mère avoue: «Il me serait impossible de m’en passer». Jusqu’à la fin de sa vie, Madame de Sévigné partagera son temps entre son hôtel Carnavalet à Paris, son château des Rochers en Bretagne, et le haut palais de Grignan lorsqu’elle séjourne chez sa fille. Elle y meurt le 17 avril 1696.  
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Marie de Rabutin-Chantal naît en 1626 d’un gentilhomme bourguignon, Celse-Bénigne de Rabutin-Chantal, et d’une fille de financier, Marie de Coulanges. Orpheline à sept ans, elle est confiée à sa grand-mère paternelle, Jeanne de Chantal, la sainte fondatrice de la Visitation, et à des oncles, tantes et cousins maternels (les Coulanges), qui lui donnent une enfance heureuse et une éducation toute moderne, à base de conversation et de lectures. À dix-huit ans, elle est mariée à Henri de Sévigné, jeune et bel orphelin breton, dont elle a deux enfants: Françoise-Marguerite, née en 1646, et Charles, né en 1648. Veuve à vingt-cinq ans, elle «veut être à tous les plaisirs», écrira son cousin Bussy-Rabutin. Elle s’installe donc à Paris où elle fait partie du monde galant et spirituel, fréquentant Mlle de Scudéry, la jeune comtesse de Lafayette, Conti, Turenne, Fouquet et son célèbre cousin, Bussy-Rabutin. Elle parfait également sa formation avec les poètes érudits Ménage et Chapelain. Mais elle s’occupe surtout d’élever sa fille, dont elle veut faire une autre elle-même. Le 27 janvier 1669, elle la marie à un bon gentilhomme d’une grande famille provençale, François de Grignan, installé à Paris. En novembre, toutefois, Louis XIV nomme le comte de Grignan lieutenant-général en Provence, où il devra résider; son épouse le suit -avec plaisir car elle n’aime guère la capitale. Le 6 février 1671, Mme de Sévigné écrit à sa fille, qui l’a quittée deux jours plus tôt, la première lettre d’une correspondance qui durera vingt-cinq ans, à raison de deux ou trois lettres par semaine: chaque fois qu’un courrier part pour la Provence, la comtesse en envoie un en sens inverse. De ce dialogue, la mère avoue: «Il me serait impossible de m’en passer». Jusqu’à la fin de sa vie, Madame de Sévigné partagera son temps entre son hôtel Carnavalet à Paris, son château des Rochers en Bretagne, et le haut palais de Grignan lorsqu’elle séjourne chez sa fille. Elle y meurt le 17 avril 1696.  
  
 
Du dialogue entre Mme de Sévigné et sa fille, on n’entend aujourd’hui qu’une voix, car les lettres de la seconde ont été détruites. Quant au reste de la correspondance, il a été mal conservé: sur 1120 lettres subsistantes, 764 sont adressées à la comtesse, soit 68% de leur nombre et 84% du volume. Ces missives témoignent d’une profonde réflexion, teintée de jansénisme, sur la condition de l’homme, sur la privation du bonheur, sur la fugacité du temps. Elles racontent également plusieurs grands événements du règne et maintes scènes de la vie parisienne et provinciale, mais toujours sur un ton de «reportages», qui sont aussi capricieusement entrepris qu’interrompus. À sa fille, Mme de Sévigné écrit de véritables lettres d’amour. Les outrances de la passion s’y mêlent aux audaces de style, les trouvailles aux répétitions, les morceaux de bravoure aux ennuyeux passages d’affaires, les railleries sur les Provençaux et les Bretons aux anecdotes gaillardes rapportées sans pudibonderie, les élans lyriques aux conseils de santé. Rien n’y sent la tradition littéraire ni même la mode des lettres galantes, rien n’y semble le résultat d’un travail ou d’une recherche consciente.  
 
Du dialogue entre Mme de Sévigné et sa fille, on n’entend aujourd’hui qu’une voix, car les lettres de la seconde ont été détruites. Quant au reste de la correspondance, il a été mal conservé: sur 1120 lettres subsistantes, 764 sont adressées à la comtesse, soit 68% de leur nombre et 84% du volume. Ces missives témoignent d’une profonde réflexion, teintée de jansénisme, sur la condition de l’homme, sur la privation du bonheur, sur la fugacité du temps. Elles racontent également plusieurs grands événements du règne et maintes scènes de la vie parisienne et provinciale, mais toujours sur un ton de «reportages», qui sont aussi capricieusement entrepris qu’interrompus. À sa fille, Mme de Sévigné écrit de véritables lettres d’amour. Les outrances de la passion s’y mêlent aux audaces de style, les trouvailles aux répétitions, les morceaux de bravoure aux ennuyeux passages d’affaires, les railleries sur les Provençaux et les Bretons aux anecdotes gaillardes rapportées sans pudibonderie, les élans lyriques aux conseils de santé. Rien n’y sent la tradition littéraire ni même la mode des lettres galantes, rien n’y semble le résultat d’un travail ou d’une recherche consciente.  

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Marie de Rabutin-Chantal
Marie de Rabutin-Chantal amrennes.PNG
Titre(s) Baronne de Sévigné
Conjoint(s) Henri, seigneur de Sévigné
Dénomination(s) Marquise de Sévigné
Biographie
Date de naissance 1626
Date de décès 1696
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Pierre-Joseph Boudier de Villemert (1779)
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804)
Dictionnaire Philibert Riballier et Catherine Cosson (1779)


Notice de Danielle Haase-Dubosc, 2007

Marie de Rabutin-Chantal naît en 1626 d’un gentilhomme bourguignon, Celse-Bénigne de Rabutin-Chantal, et d’une fille de financier, Marie de Coulanges. Orpheline à sept ans, elle est confiée à sa grand-mère paternelle, Jeanne de Chantal, la sainte fondatrice de la Visitation, et à des oncles, tantes et cousins maternels (les Coulanges), qui lui donnent une enfance heureuse et une éducation toute moderne, à base de conversation et de lectures. À dix-huit ans, elle est mariée à Henri de Sévigné, jeune et bel orphelin breton, dont elle a deux enfants: Françoise-Marguerite, née en 1646, et Charles, né en 1648. Veuve à vingt-cinq ans, elle «veut être à tous les plaisirs», écrira son cousin Bussy-Rabutin. Elle s’installe donc à Paris où elle fait partie du monde galant et spirituel, fréquentant Mlle de Scudéry, la jeune comtesse de Lafayette, Conti, Turenne, Fouquet et son célèbre cousin, Bussy-Rabutin. Elle parfait également sa formation avec les poètes érudits Ménage et Chapelain. Mais elle s’occupe surtout d’élever sa fille, dont elle veut faire une autre elle-même. Le 27 janvier 1669, elle la marie à un bon gentilhomme d’une grande famille provençale, François de Grignan, installé à Paris. En novembre, toutefois, Louis XIV nomme le comte de Grignan lieutenant-général en Provence, où il devra résider; son épouse le suit -avec plaisir car elle n’aime guère la capitale. Le 6 février 1671, Mme de Sévigné écrit à sa fille, qui l’a quittée deux jours plus tôt, la première lettre d’une correspondance qui durera vingt-cinq ans, à raison de deux ou trois lettres par semaine: chaque fois qu’un courrier part pour la Provence, la comtesse en envoie un en sens inverse. De ce dialogue, la mère avoue: «Il me serait impossible de m’en passer». Jusqu’à la fin de sa vie, Madame de Sévigné partagera son temps entre son hôtel Carnavalet à Paris, son château des Rochers en Bretagne, et le haut palais de Grignan lorsqu’elle séjourne chez sa fille. Elle y meurt le 17 avril 1696.

Du dialogue entre Mme de Sévigné et sa fille, on n’entend aujourd’hui qu’une voix, car les lettres de la seconde ont été détruites. Quant au reste de la correspondance, il a été mal conservé: sur 1120 lettres subsistantes, 764 sont adressées à la comtesse, soit 68% de leur nombre et 84% du volume. Ces missives témoignent d’une profonde réflexion, teintée de jansénisme, sur la condition de l’homme, sur la privation du bonheur, sur la fugacité du temps. Elles racontent également plusieurs grands événements du règne et maintes scènes de la vie parisienne et provinciale, mais toujours sur un ton de «reportages», qui sont aussi capricieusement entrepris qu’interrompus. À sa fille, Mme de Sévigné écrit de véritables lettres d’amour. Les outrances de la passion s’y mêlent aux audaces de style, les trouvailles aux répétitions, les morceaux de bravoure aux ennuyeux passages d’affaires, les railleries sur les Provençaux et les Bretons aux anecdotes gaillardes rapportées sans pudibonderie, les élans lyriques aux conseils de santé. Rien n’y sent la tradition littéraire ni même la mode des lettres galantes, rien n’y semble le résultat d’un travail ou d’une recherche consciente.

Aucune de ces lettres n’a été imprimée du vivant de Mme de Sévigné. Le public les a découvertes progressivement: 5 lettres quelques mois après sa mort dans les Mémoires de Bussy-Rabutin, 109 l’année suivante parmi ses Lettres, 28 de plus en 1698, quelques autres encore en 1709. En 1734, puis en 1754, des éditions prétendument complètes, réalisées par Denis Marius Perrin (un Aixois auquel Mme de Simiane avait confié l’ensemble des autographes de sa grand-mère avec mission d’y «mettre la dernière main») ont donné à lire des textes lourdement retouchés (passages retranchés, style corrigé...), dont on a parfois tiré des extraits à l’usage des demoiselles ou des femmes du monde. Enfin, découverte par hasard en 1873, une copie contenant 319 lettres à Mme de Grignan donne désormais, pour une partie du texte, une image fidèle de son état original. Les lettres, diversement appréciées selon les époques, sont définitivement entrées dans le canon de la littérature française au XIXe siècle. Aujourd’hui, Mme de Sévigné demeure sans doute la plus reconnue de toutes les femmes écrivains du siècle. Certains continuent à parler de la «spontanéité féminine» de son style et, grâce à elle, du genre épistolaire qui serait l’apanage des femmes.

Oeuvres

- Mémoires de Messire Roger de Rabutin, comte de Bussy, Paris, J. Anisson, 1696, 2 vol. in-14.

- Les Lettres de Messire Roger de Rabutin, comte de Bussy, lieutenant général des armées du Roi, et mestre de camp général de la cavalerie française et étrangère, Paris, Fl. et P. Delaulne, 1697, 4 vol. in-12.

- Les Lettres de Messire Roger de Rabutin, comte de Bussy. Troisième édition, avec les réponses et des nouvelles lettres qui n'étoient pas dans les précédentes, Paris, Fl. et P. Delaulne, 1700, 4 vol. in-12.

- Nouvelles lettres de Messire Roger de Rabutin, comte de Bussy, lieutenant général des armées du Roi, etc., avec les réponses, Paris, Fl. Delaulne, 1709, 3 vol. in-12.

- Lettres de Messire Roger de Rabutin, comte de Bussy, avec les réponses. Nouvelle édition, où l'on a inséré les trois volumes de nouvelles lettres publiés en 1709, Paris, 1714-1715, 5 vol. in-12.

- Lettres choisies de Mme la marquise de Sévigné à Mme de Grignan sa fille qui contiennent beaucoup de particularités de l'Histoire de Louis XIV, sl, sn, 1725, 1 vol. in-12.

- Lettres de Marie Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, à Mme la comtesse de Grignan, sa fille, sl, sn, 1726, 2 vol. in-12.

- Lettres de Marie Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, à Mme la comtesse de Grignan, sa fille, La Haye, P. Gosse, J. Neaulme et Cie, 1726, 2 vol. in-12.

- Recueil des lettres de Mme la marquise de Sévigné à Mme la comtesse de Grignan, sa fille, t.1-4, Paris, N. Simart, 1734-1737, 4 vol. in-12.

- Recueil des lettres de Mme la marquise de Sévigné à Mme la comtesse de Grignan, sa fille, t.5-6, Paris, Rollin fils, 1737, 2 vol. in-12.

- Supplément aux mémoires et lettres de M. le comte de Bussy-Rabutin, pour servir de suite à toutes les éditions de ses ouvrages qui ont paru tant en France qu'aux pays étrangers, première et seconde parties, Dijon, Au monde, sd[1746?].

- Recueil de lettres choisies, pour servir de suite aux lettres de Mme de Sévigné à Mme de Grignan, sa fille, Paris, Rollin, 1751, 1 vol. in-12 (le volume contient 123 lettres, dont 25 de Mme de Sévigné: 1 à Charles de Sévigné, 19 à Coulanges, 3 à sa femme, 1 à Mme de La Fayette, 1 au duc de Chaulnes; 3 de Mme de Grignan, dont 1 à Coulanges, 1 à sa femme, 1 à Mme de Simiane; 14 de Mme de La Fayette à Mme de Sévigné; 1 du cardinal de Retz et 1 du duc de La Rochefoucauld à la même).

- Recueil des lettres de Mme la marquise de Sévigné à Mme la comtesse de Grignan, sa fille. Nouvelle édition augmentée, Paris, Rollin, 1754, 8 vol. in-12 (avec portraits).

- Lettres de Mme de S*** à M. de Pomponne, Amsterdam, sn, 1756, 1 vol. in-12.

- Lettres nouvelles ou nouvellement recouvrées de la marquise de Sévigné et de la marquise de Simiane, sa petite-fille. Pour servir de suite aux différentes éditions des lettres de la marquise de Sévigné, Paris, Lacombe, 1773, 1 vol. in-12 (outre les lettres à Pomponne publiées en 1756, ce volume contient les lettres de Mme de Sévigné au président de Moulceau, imprimées pour la première fois).

- Lettres de Mme Sévigné au comte de Bussy-Rabutin. Tirées du recueil des lettres de ce dernier, pour servir de suite au recueil des lettres de Mme de Sévigné à Mme de Grignan, sa fille, Amsterdam/Paris, Delalain, 1775, 1 vol. in-12.

- Lettres inédites de Mme de Sévigné, Paris, J. Kiostermann fils, 1814, 1 vol. in-8 (ce volume renferme, avec quelques lettres inédites [1 à d'Hacqueville, 8 à Mme de Grignan], la première impression des lettres au comte et à la comtesse de Guitaut).

- Lettres de Mme de Sévigné, de sa famille et de ses amis, avec portraits, vues et fac-similés, Paris, P. Didot l'aîné, J. J. Biaise, 1818-1819, 10 vol. in-8 (1re édition Monmerqué).

- Lettres de Mme de Sévigné, de sa famille et de ses amis, avec portraits, vues et fac-similés, Paris, P. Didot l'aîné, J. J. Biaise, 1820-1821, 10 vol. in-8 (la même que la précédente, revue et corrigée).

- Lettres inédites de Mme de Sévigné, de sa famille et de ses amis, avec portraits, vues et fac-similés, Paris, J. J. Biaise, 1827, 1 vol. in-8.

- Mémoires de Roger de Rabutin, comte de Bussy, suivis de l'Histoire amoureuse des Gaules, publiés par L. Lalanne, Paris, Charpentier, 1857, 2 vol. in-18.

-Correspondance de Roger de Rabutin, comte de Bussy, avec sa famille et ses amis (1666-1693). Nouvelle édition, revue sur les manuscrits et augmentée d'un grand nombre de lettres inédites, avec une préface, des notes et des tables, éd. L. Lalanne, Paris, Charpentier, 1858-1859, 6 vol. in-18.

- Lettres de Mme de Sévigné, de sa famille et de ses amis, éd. Monmerqué, Paris, Hachette, 1862, 14 vol. in-8.

- Lettres inédites de Mme de Sévigné à Mme de Grignan, sa fille,éd. Ch. Capmas, Paris, Hachette, 1876.

- Lettres, éd. G. Gailly, Paris, Gallimard, «Bibliothèque de la Pléiade», 1953-1957, 3 vol. in-16.

- Correspondance de Mme de Sévigné, éd. R. Duchêne, Paris, Gallimard, «Bibliothèque de la Pléiade», 1972-1978, 3 vol.

- Lettres, éd. R. et J. Duchêne, Paris, Librairie générale française, «Le Livre de Poche», 1987.

- Lettres choisies, éd. R. Duchêne, Paris, Gallimard, «Folio», 1988.

- Lettres de Mme de Sévigné. Images d'un siècle, préface de Ph. Sollers, Paris, Éditions Scala, 1992.

Choix bibliographique

- Actes du XIIe Colloque de la Société nord-américaine pour l'étude du XVIIe siècle, Berkeley, 1980, Papers on French Seventeenth Century Literature, 8, 1981.

- Duchêne, Roger, Naissance d’un écrivain: Madame de Sévigné, Paris, Fayard, 1996.

- Leiner, Wolfgang et Pierre Ronzeaud (dir.), Correspondances. Mélanges offerts à Roger Duchêne, Tübingen/Aix-en-Provence, G. Narr/Publications de l'Université de Provence, «Études littéraires françaises», 51, 1992.

- Mme de Sévigné, un féminin pluriel, Europe, 801-802, janvier-février 1996.

- Sainte-Beuve, «Madame de Sévigné» [1845], dans Portraits de Femmes, Paris, Éditions Bossard, 1928, vol.I, p.4-24.

Choix iconographique

- 16** : Anonyme, Marie de Rabutin jeune en pied (huile sur toile, 183 x 123 cm), Vitré, château-musée des Rochers-Sévigné -- Ville de Paris. Musée Carnavalet. Catalogue de l'exposition du tri-centenaire de Mme de Sévigné. 1926, sl, sn, sd, p.39 (coul.).

- v. 1665 : Claude Lefèvre, Madame de Sévigné (huile sur toile, 81 x 65 cm), Paris, musée Carnavalet (P.1978) -- Ville de Paris. Musée Carnavalet..., voir supra, p.40 (coul.).

- v. 1670 : Robert Nanteuil, Madame de Sévigné (pastel sur papier, 52 x 42 cm), Paris, musée Carnavalet (D. 4355) -- Ville de Paris. Musée Carnavalet..., voir supra, p.42 (coul.).

- 16** : Anonyme, Madame de Sévigné âgée (huile sur toile, 81 x 65 cm), Versailles, musée national du Château (M.V.5620) -- Ville de Paris. Musée Carnavalet..., voir supra, p.42 (n. et bl.).

- 1823 : Mlle Arnaud, Tasse avec le portrait de Madame de Sévigné d'après Claude Lefèvre (peinture sur porcelaine de Sèvres), coll. part. -- Ville de Paris. Musée Carnavalet..., voir supra, p.188 (n. et bl.).

Liens électroniques

- Web 17 : le XVIIe siècle de Roger Duchêne [1]

Jugements

- «Elle est blonde, mais c'est de ce blond qui n'a rien de fade, et qui sied bien à la beauté. Pour le teint, elle l'a si admirable qu'il n'est pas au pouvoir des plus rigoureux hivers d'effacer le bel incarnat qui le rend si beau, et qui donne un si grand éclat à sa merveilleuse blancheur, qu'on y voit en toute saison cette fraîcheur qu'on ne voit qu'au lever de l'aurore sur les plus belles roses du printemps. [...] Pour la gorge, il est impossible d'en voir une mieux taillée, ni plus blanche. [...] Pour les lèvres, elle les a de la plus belle couleur du monde; elle a le tour du visage beau, les yeux bleus et pleins de feu et les joues si aimables, qu'elle ne sourit jamais qu'on n'y voie ce qu'on ne saurait exprimer et ce qui sert pourtant beaucoup à faire une partie de son agrément.» (Madeleine de Scudéry, [portrait de Mme de Sévigné sous le nom de «La Princesse Clarinte»], dans La Clélie, histoire romaine, Paris, A. Courbé, vol.3, t.2, 1657, p.1326-1327)

- «Je ne veux point vous dire toutes ces choses, votre miroir vous le dit assez: mais comme vous ne vous amusez pas à lui parler, il ne peut vous dire combien vous êtes aimable quand vous parlez; et c'est ce que je veux vous apprendre. Sachez donc, madame, si par hasard vous ne le savez pas, que votre esprit pare et embellit si fort votre personne, qu'il n'y en a point sur la terre d'aussi charmante, lorsque vous êtes animée dans une conversation d'où la contrainte est bannie. Tout ce que vous dites a un tel charme et vous sied si bien, que vos paroles attirent les ris et les grâces autour de vous, et le brillant de votre esprit donne un si grand éclat à votre teint et à vos yeux, que, quoiqu'il semble que l'esprit ne dût toucher que les oreilles, il est pourtant certain que le vôtre éblouit les yeux. [...] Vous êtes sensible à la gloire et à l’ambition, et vous ne l'êtes pas moins aux plaisirs: vous paraissez née pour eux, et il semble qu'ils soient faits pour vous; votre présence augmente les divertissements, et les divertissements augmentent votre beauté...» (Mme de La Fayette, [portrait de Mme de Sévigné sous le nom d'«Inconnu»], dans Anne-Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, Recueil des portraits et éloges en vers et en prose, Paris, C. de Sercy et C. Barbin, 1659, p.314-315)

- « Sévigné (Marie de Rabutin-Chantal, marquise de), femme du marquis de Sévigné, née an 1626. Ses lettres, remplies d'anecdotes, écrites avec liberté, et d'un style qui peint et anime tout, sont la meilleure critique des lettres étudiées où l'on cherche l'esprit, et encore plus de ces lettres supposées dans lesquelles on veut imiter le style épistolaire, en étalant de faux sentiments et de fausses aventures à des correspondants imaginaires. C'est dommage qu'elle manque absolument de goût, qu'elle ne sache pas rendre justice à Racine, qu'elle égale l'oraison funèbre de Turenne, prononcée par Mascaron, au grand chef-d'oeuvre de Fléchier. Morte en 1696.» (Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, Francfort, Vve Knoch et J.G. Eslinger, 1753, vol.3, p.316)

- «L’intérêt humain égale l’intérêt historique: Mme de Sévigné, qui aime tant les moralistes, est moraliste aussi; elle note en passant les effets et les signes des caractères; elle nous fait connaître l’homme en causant des hommes avec qui elle vit. Enfin elle a réellement une imagination d’artiste: elle a la vision puissante, claire et colorée de choses; elle sait voir et faire voir. Parmi les écrivains de profession, il y en a peu qui aient à leur service une pareille puissance d’imaginer et de rendre. Avec son ton de causerie enjouée, spirituelle, malicieuse, elle est un des grands peintres de notre littérature. Elle a l’expression originale, imprévue, qui surprend et qui saisit: peu d’écrivains ont eu plus de trouvaille, de style. Elle écrit très naturellement, mais non pas négligemment. Si elle laisse trotter sa plume la bride sur le cou, elle la surveille pourtant; et elle sait dégager ses idées, ou trouver à coup sûr la forme exquise et achevée. Quand elle se met devant son papier, elle a dans l’esprit, amassé au cours des entretiens et des visites, façonné et déjà préparé dans les heures de solitude et de recueillement, tout ce que sa plume y va légèrement déverser.» (Gustave Lanson, «Mme de Sévigné», dans La Grande Encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, Paris, Société anonyme de «La Grande Encyclopédie», sd[réimpression non datée de l'édition de 1885-1902], t.29, p.1116-1118)

- «Ce qui est neuf chez elle, ce qui, en son siècle, est unique, c’est que dans ses récits et ses descriptions elle s’adresse directement à notre imagination et donne, non pas l’explication, mais l’impression toute vive et directe des choses. C’est pour cette raison que Proust voyait en elle une grande artiste et qu’il la comparait à Elstir, c’est-à-dire à Claude Monet et, d’une façon générale, aux maîtres de l’impressionnisme. “Je me rendis compte à Balbec”, écrit l’auteur de la Recherche, “que c’est de la même façon que lui qu’elle nous présente les choses dans l’ordre de nos perceptions, au lieu de les expliquer d’abord par leur cause.”» (Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, Paris, Domat, 1954, vol.4, p.155-156)

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