Marie Leprince

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Marie Leprince
Conjoint(s) Claude Antoine Malter
Antoine Grimard de Beaumont
Thomas Pichon
Dénomination(s) Madame Leprince de Beaumont
Biographie
Date de naissance 1711
Date de décès 1780?
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)



Sommaire

Notice

Marie Leprince, née le 26 avril 1711 à Rouen, est la fille aînée du sculpteur-peintre Jean-Baptiste Nicolas Leprince et de sa deuxième femme, Barbe Plantard, qui meurt en 1722 quand Marie a seulement onze ans. À l’âge de quatorze ans, avec sa soeur cadette Catherine-Aimée, elle entre dans le couvent d’Ernemont, où elle fait ses premières expériences d’éducatrice comme institutrice d’enfants pauvres. En 1735, elle quitte la vie religieuse pour rejoindre son père à Metz. Remarié avec Anne Gautier, il en a eu six autres enfants. Son huitième fils, Jean-Baptiste Leprince (1733?-1781), deviendra un peintre et graphiste fameux. Marie devient dame de la cour d’Elizabeth-Thérèse de Lorraine (1711-1741, qui doit quitter la France en 1737 après la proclamation de la déchéance du roi de Pologne, Stanislas Leszczynski, comme duc de Lorraine. Le 22 juin 1737, Marie Leprince épouse Claude Antoine Malter, un maître de danse. Cette union, dont l’acte de mariage mentionne que le père de Marie est décédé – très probablement pour dissimuler sa désapprobation –, est annulée en 1745. Entre-temps, elle a fait la connaissance d’Antoine Grimard de Beaumont. Leur mariage n’est pas prouvé, bien que Marie Leprince soit désormais nommée «de Beaumont» et qu’on trouve la signature «A. Beaumont» sur le contrat d’édition de L’Éducation complète (1752). On ne sait si Antoine est le père de sa fille Élisabeth, née en 1744, et qu’elle laisse en France quand elle part à Londres en 1748. Son premier roman Triomphe de la vérité, dédié au roi de Pologne, est publié à Nancy en 1748. En Angleterre, elle fait paraître le périodique Le Nouveau Magasin Français (1750-52) et se consace dès lors à l’éducation. Gouvernante de jeunes filles nobles, dont Sophie Carteret, la future Lady Shelburne, elle écrit de nombreux ouvrages éducatifs. En 1756, l’année de la parution de son fameux Magasin des Enfants, elle fait probablement la connaissance de Thomas Pichon, alias Tyrell, qui passe pour son mari pendant les années 1758-1762. C’est encore un contrat, cette fois avec l’éditeur John Nourse de Londres, pour le Magasin des Jeunes dames (1763), qui témoigne de cette relation. Cette année-là, cependant, Marie Leprince de Beaumont quitte Londres et son amant avec qui elle s'est disputée. Elle s’installe à Annecy, en Savoie, avec la famille de sa fille. Les dernières années de sa vie ne sont connues que par sa correspondance avec Tyrell, entre 1763 et 1775. Elle les passe probablement en compagnie d’Elisabeth et de son mari, Nicolas Louis Joseph Moreau, ainsi que de ses six petits-enfants. Jusqu’en 1779, année de la parution de son dernier ouvrage La Dévotion éclairée, elle publie encore plusieurs écrits. La date (1780?) et le lieu de sa mort (Paris, Annecy, Chavanod ou Avallon) restent incertains. Son oeuvre est consacré non seulement à l’éducation de jeunes filles (Magasin des Enfants; des Adolescentes; des Jeunes Dames), mais aussi à l’instruction des garçons (Le Mentor Moderne) et des indigents (Magasin des Pauvres). Adaptant des dialogues à l’âge de ses destinataires, Marie Leprince de Beaumont peut être considérée comme la fondatrice de la littérature de jeunesse en France. C’est à leur intention qu’elle écrit de nombreux contes, ou qu’elle réécrit certains, comme La Belle et la Bête de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve. Elle est également directrice d’un journal, Le Nouveau Magasin Français, qui s’adresse à un public européen. L’intérêt principal est mis sur les curiosités en divers disciplines dont surtout les sciences dures. Souvent surnommé « Magasin des Dames », ce journal est explicitement destiné aux deux sexes pour inciter leur instruction. Marie Leprince de Beaumont est enfin l’autrice de plusieurs romans (Civan, roi de Bungo; La Nouvelle Clarice), dont des romans épistolaires (Lettres d’Émerance à Lucie; Lettres de Madame du Montier). Dans de nombreux écrits, elle défend la foi chrétienne (Le triomphe de la vérité; Les Américaines; La Dévotion éclairée). La recherche s’est jusqu’à présent surtout concentrée sur ses contes, notamment sa version abrégée de La Belle et la Bête pour le Magasin des Enfants, dont la célébrité ne s’est jamais démentie (jusqu’au film de Disney en 1991). La majorité de ses autres écrits, non rééditée, est tombée dans l’oubli. En raison de de son catholicisme, l’écrivaine a longtemps été associée au courant des Anti-Lumières mais la recherche actuelle tend à reconsidérer cette approche en mettant en évidence ses idées progressistes.


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