Marie Ferré : Différence entre versions

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== Notice de Aurore Evain, 2003. ==
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Marie Ferré, ou Fairet, actrice et saltimbanque, entre par contrat dans la troupe d'Antoine de L'Esperonnière en 1545 à Bourges. Son époux, Michel Fasset, demeure à Falèze, en Normandie. Elle signe ce contrat en l'absence de celui-ci et fait stipuler qu'&quot;au cas où ledit Michel Fasset n'aura pour agréable ce présent marché&quot;, ladite Marie serait &quot;déchargée du contenu de celui-ci&quot;. Marie Ferré s'engage à suivre pendant un an Antoine de L'Esperonnière &quot;dans toutes les villes, places et lieux&quot;, où elle jouera &quot;des antiquailles de Rome, consistant en plusieurs histoires, morales, farces et soubressaults (...) en telle manière que chacun qui assistera y prendra joyeuseté et récréation&quot;. En échange, L'Esperonnière promet de la &quot;nourrir, alimenter et hospitaliser bien et dûment&quot; et de lui &quot;payer la somme de douze livre tournois&quot;, salaire modeste pour l'époque. Le contrat précise également que tous les cadeaux reçus par la comédienne seront à partager avec Gaillarde, épouse de L'Esperonnière. Ce dernier prendra également sa part sur les &quot;deniers&quot; perçus par Marie Ferré lors des parties en chambre, à savoir les prestations privées commanditées par les nobles et bourgeois aisés de l'époque.<br />
 
Marie Ferré, ou Fairet, actrice et saltimbanque, entre par contrat dans la troupe d'Antoine de L'Esperonnière en 1545 à Bourges. Son époux, Michel Fasset, demeure à Falèze, en Normandie. Elle signe ce contrat en l'absence de celui-ci et fait stipuler qu'&quot;au cas où ledit Michel Fasset n'aura pour agréable ce présent marché&quot;, ladite Marie serait &quot;déchargée du contenu de celui-ci&quot;. Marie Ferré s'engage à suivre pendant un an Antoine de L'Esperonnière &quot;dans toutes les villes, places et lieux&quot;, où elle jouera &quot;des antiquailles de Rome, consistant en plusieurs histoires, morales, farces et soubressaults (...) en telle manière que chacun qui assistera y prendra joyeuseté et récréation&quot;. En échange, L'Esperonnière promet de la &quot;nourrir, alimenter et hospitaliser bien et dûment&quot; et de lui &quot;payer la somme de douze livre tournois&quot;, salaire modeste pour l'époque. Le contrat précise également que tous les cadeaux reçus par la comédienne seront à partager avec Gaillarde, épouse de L'Esperonnière. Ce dernier prendra également sa part sur les &quot;deniers&quot; perçus par Marie Ferré lors des parties en chambre, à savoir les prestations privées commanditées par les nobles et bourgeois aisés de l'époque.<br />
 
Marie Ferré par ce contrat est la première actrice professionnelle attestée dans l'histoire du théâtre français. Elle appartient à une génération de femmes saltimbanques qui n'avaient pas encore à disposition un répertoire féminin leur permettant de développer des talents de comédienne dans des rôles d'envergure. Ces pionnières de la scène théâtrales, par leur succès populaire dans des activités para-théâtrales, telles que les danses, acrobaties et chants accompagnant les pièces, accoutumèrent le public et les premiers auteurs de ce théâtre professionnel naissant à voir et à entendre des femmes déclamer et faire leurs premiers pas d'artistes dramatiques.
 
Marie Ferré par ce contrat est la première actrice professionnelle attestée dans l'histoire du théâtre français. Elle appartient à une génération de femmes saltimbanques qui n'avaient pas encore à disposition un répertoire féminin leur permettant de développer des talents de comédienne dans des rôles d'envergure. Ces pionnières de la scène théâtrales, par leur succès populaire dans des activités para-théâtrales, telles que les danses, acrobaties et chants accompagnant les pièces, accoutumèrent le public et les premiers auteurs de ce théâtre professionnel naissant à voir et à entendre des femmes déclamer et faire leurs premiers pas d'artistes dramatiques.
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== Choix bibliographique ==
 
== Choix bibliographique ==
 
- Boyer, Henri. &quot;Engagement d'une actrice au théâtre de Bourges en 1545&quot;. ''Mémoires de la société historique du Cher'', Bourges, 1888.
 
- Boyer, Henri. &quot;Engagement d'une actrice au théâtre de Bourges en 1545&quot;. ''Mémoires de la société historique du Cher'', Bourges, 1888.
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Version du 22 avril 2011 à 14:46

Marie Ferré
Conjoint(s) Michel Fasset
Dénomination(s) Marie Fairet
Biographie
Date de naissance Après 1500
Date de décès Avant 1600
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Aurore Evain, 2003.

Marie Ferré, ou Fairet, actrice et saltimbanque, entre par contrat dans la troupe d'Antoine de L'Esperonnière en 1545 à Bourges. Son époux, Michel Fasset, demeure à Falèze, en Normandie. Elle signe ce contrat en l'absence de celui-ci et fait stipuler qu'"au cas où ledit Michel Fasset n'aura pour agréable ce présent marché", ladite Marie serait "déchargée du contenu de celui-ci". Marie Ferré s'engage à suivre pendant un an Antoine de L'Esperonnière "dans toutes les villes, places et lieux", où elle jouera "des antiquailles de Rome, consistant en plusieurs histoires, morales, farces et soubressaults (...) en telle manière que chacun qui assistera y prendra joyeuseté et récréation". En échange, L'Esperonnière promet de la "nourrir, alimenter et hospitaliser bien et dûment" et de lui "payer la somme de douze livre tournois", salaire modeste pour l'époque. Le contrat précise également que tous les cadeaux reçus par la comédienne seront à partager avec Gaillarde, épouse de L'Esperonnière. Ce dernier prendra également sa part sur les "deniers" perçus par Marie Ferré lors des parties en chambre, à savoir les prestations privées commanditées par les nobles et bourgeois aisés de l'époque.
Marie Ferré par ce contrat est la première actrice professionnelle attestée dans l'histoire du théâtre français. Elle appartient à une génération de femmes saltimbanques qui n'avaient pas encore à disposition un répertoire féminin leur permettant de développer des talents de comédienne dans des rôles d'envergure. Ces pionnières de la scène théâtrales, par leur succès populaire dans des activités para-théâtrales, telles que les danses, acrobaties et chants accompagnant les pièces, accoutumèrent le public et les premiers auteurs de ce théâtre professionnel naissant à voir et à entendre des femmes déclamer et faire leurs premiers pas d'artistes dramatiques.

Choix bibliographique

- Boyer, Henri. "Engagement d'une actrice au théâtre de Bourges en 1545". Mémoires de la société historique du Cher, Bourges, 1888.

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