Françoise-Marie Jacquelin : Différence entre versions

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Françoise-Marie Jacquelin, fille de médecin, est née le 18 juillet 1621 à Nogent-le-Rotrou (Perche). A l’âge de 18 ans, elle est demandée en mariage par Charles de Saint-Etienne de La Tour, chevalier de l’ordre du Roi, gouverneur et lieutenant-général de toute la côte et de la province de l’Acadie. Le contrat de mariage est signé le 31 décembre 1639 en l’absence du futur époux, représenté par Guillaume Desjardins, sieur de Saint-Val, capitaine de marine mais aussi homme de confiance, secrétaire et intendant de La Tour. <br/>
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Aucune obligation particulière, si ce n’est le trousseau, n’est exigée de la fiancée dans le contrat de mariage. Par contre, le futur marié offre de solides engagements vraisemblablement pour attirer une femme « de qualité » à venir dans un pays encore fortement inhospitalier. Il offre avant le mariage 2000 livres pour l’achat de bagues et de joyaux ou pour toute autre dépense qu’elle voudra faire avant son départ et s’engage qu’après la célébration du mariage, un fonds d’héritage de 10 000 livres lui soit assuré. De plus, si après son départ pour l’Acadie, un évènement empêchait le mariage, comme le décès du futur époux, elle retournerait auprès de ses parents ou à Paris, selon son désir, avec l’ensemble de ses cadeaux et affaires ainsi qu’une somme de 8000 livres pour les dommages, les souffrances et les fatigues d’un si long voyage. Deux servantes et un laquais lui seront assurés, ainsi que la moitié des biens acquis durant le mariage ; elle ne sera pas responsable des dettes de son mari, et en cas de malheur, aura la garde des éventuels enfants, dont les besoins seront pourvus.<br/>
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Lorsqu’il a été nommé gouverneur de l’Acadie (1631) , Charles de la Tour s’est vu obligé de partager son titre et certaines parties du territoire, mal définies, avec un autre gouverneur, Charles de Menou d’Aulnay. Une sérieuse rivalité éclate entre les deux hommes et, quand Françoise-Marie Jacquelin arrive en Acadie, le pays est en état de guerre civile. Presque immédiatement après son mariage, elle soutient son mari, car elle sait que l’enjeu du conflit est d’importance et qu’il conditionne son avenir personnel et conjugal, et les biens familiaux. En 1642, elle déjoue le blocus qu’avait établi Aulnay à la rivière Saint-Jean et retourne en France pour plaider avec succès la cause de son mari  auprès du roi. Deux ans après, elle revient à nouveau en France pour les mêmes raisons, mais on lui interdit cette fois de quitter le pays, car les griefs contre son mari sont trop lourds. Elle s’y oppose et s’enfuit en Angleterre, où elle affrète un bateau rempli de vivres pour retourner au port Saint-Jean.
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Au début de 1645, Aulnay lance une attaque contre le fort La Tour qui se solde par un échec. Mais peu après, alors que La Tour part à Boston pour demander de l’aide, Aulnay profite de son absence pour renouveler son attaque le 13 avril 1645. Françoise-Marie Jacquelin éconduit l’émissaire d’Aulnay qui lui somme de se rendre et décide courageusement de prendre le commandement du fort. La bataille dure trois jours et, le 16 avril au matin, Françoise-Marie Jacquelin doit capituler en l’échange de la promesse d’Aulnay d’épargner ses hommes. Mais celui-ci, dès son entrée dans le fort, trahit sa promesse et Françoise-Marie Jacquelin doit assister, ligotée et la corde au cou, à la pendaison de tous ses défenseurs. Elle sera épargnée mais mourra trois semaines plus tard en captivité, à l’âge de 23 ans. Son fils Charles-François, âgé de deux ans, est renvoyé en France dans sa famille maternelle, et baptisé à l’église Notre-Dame de Nogent-le-Rotrou le 26 décembre 1645.<br/>
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Le site de cette tragédie (Fort Saint-Jean) est devenu l’un des lieux historiques du Canada et cette percheronne transportée en terre inconnue demeure l’une des figures les plus marquantes des débuts de l’histoire acadienne. Elle est considérée comme la première femme européenne à avoir établi un foyer et avoir fondé une famille dans l'actuel Nouveau-Brunswick.
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Version du 21 décembre 2015 à 18:26

Françoise-Marie Jacquelin
Conjoint(s) Charles de Saint-Etienne de La Tour (1593-1666), gouverneur de l'Acadie
Biographie
Date de naissance 1621
Date de décès 1645
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Christian Foreau, 2015

Françoise-Marie Jacquelin, fille de médecin, est née le 18 juillet 1621 à Nogent-le-Rotrou (Perche). A l’âge de 18 ans, elle est demandée en mariage par Charles de Saint-Etienne de La Tour, chevalier de l’ordre du Roi, gouverneur et lieutenant-général de toute la côte et de la province de l’Acadie. Le contrat de mariage est signé le 31 décembre 1639 en l’absence du futur époux, représenté par Guillaume Desjardins, sieur de Saint-Val, capitaine de marine mais aussi homme de confiance, secrétaire et intendant de La Tour.
Aucune obligation particulière, si ce n’est le trousseau, n’est exigée de la fiancée dans le contrat de mariage. Par contre, le futur marié offre de solides engagements vraisemblablement pour attirer une femme « de qualité » à venir dans un pays encore fortement inhospitalier. Il offre avant le mariage 2000 livres pour l’achat de bagues et de joyaux ou pour toute autre dépense qu’elle voudra faire avant son départ et s’engage qu’après la célébration du mariage, un fonds d’héritage de 10 000 livres lui soit assuré. De plus, si après son départ pour l’Acadie, un évènement empêchait le mariage, comme le décès du futur époux, elle retournerait auprès de ses parents ou à Paris, selon son désir, avec l’ensemble de ses cadeaux et affaires ainsi qu’une somme de 8000 livres pour les dommages, les souffrances et les fatigues d’un si long voyage. Deux servantes et un laquais lui seront assurés, ainsi que la moitié des biens acquis durant le mariage ; elle ne sera pas responsable des dettes de son mari, et en cas de malheur, aura la garde des éventuels enfants, dont les besoins seront pourvus.
Lorsqu’il a été nommé gouverneur de l’Acadie (1631) , Charles de la Tour s’est vu obligé de partager son titre et certaines parties du territoire, mal définies, avec un autre gouverneur, Charles de Menou d’Aulnay. Une sérieuse rivalité éclate entre les deux hommes et, quand Françoise-Marie Jacquelin arrive en Acadie, le pays est en état de guerre civile. Presque immédiatement après son mariage, elle soutient son mari, car elle sait que l’enjeu du conflit est d’importance et qu’il conditionne son avenir personnel et conjugal, et les biens familiaux. En 1642, elle déjoue le blocus qu’avait établi Aulnay à la rivière Saint-Jean et retourne en France pour plaider avec succès la cause de son mari auprès du roi. Deux ans après, elle revient à nouveau en France pour les mêmes raisons, mais on lui interdit cette fois de quitter le pays, car les griefs contre son mari sont trop lourds. Elle s’y oppose et s’enfuit en Angleterre, où elle affrète un bateau rempli de vivres pour retourner au port Saint-Jean. Au début de 1645, Aulnay lance une attaque contre le fort La Tour qui se solde par un échec. Mais peu après, alors que La Tour part à Boston pour demander de l’aide, Aulnay profite de son absence pour renouveler son attaque le 13 avril 1645. Françoise-Marie Jacquelin éconduit l’émissaire d’Aulnay qui lui somme de se rendre et décide courageusement de prendre le commandement du fort. La bataille dure trois jours et, le 16 avril au matin, Françoise-Marie Jacquelin doit capituler en l’échange de la promesse d’Aulnay d’épargner ses hommes. Mais celui-ci, dès son entrée dans le fort, trahit sa promesse et Françoise-Marie Jacquelin doit assister, ligotée et la corde au cou, à la pendaison de tous ses défenseurs. Elle sera épargnée mais mourra trois semaines plus tard en captivité, à l’âge de 23 ans. Son fils Charles-François, âgé de deux ans, est renvoyé en France dans sa famille maternelle, et baptisé à l’église Notre-Dame de Nogent-le-Rotrou le 26 décembre 1645.
Le site de cette tragédie (Fort Saint-Jean) est devenu l’un des lieux historiques du Canada et cette percheronne transportée en terre inconnue demeure l’une des figures les plus marquantes des débuts de l’histoire acadienne. Elle est considérée comme la première femme européenne à avoir établi un foyer et avoir fondé une famille dans l'actuel Nouveau-Brunswick.

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