Marie-Catherine Le Jumel de Barneville/Fortunée Briquet

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AUNOY, (Marie-Catherine Jumelle de Berneville, comtesse d') née en Normandie l'an 1650, était nièce de la savante Des Loges. Un heureux caractère et un esprit agréable firent rechercher sa société. Elle mourut à Paris au mois de janvier 1705.
Contemporaine de Madame de La Fayette, et son imitatrice, elle ne l'a cependant pas égalée. Semblable à ces peintres, qui adoptent la manière d'un maître, et qui ne peuvent s'élever à la hauteur de celui qu'ils ont pris pour modèle, quoiqu'on leur doive des ouvrages estimables, Madame d'Aunoy a composé: Hippolyte, comte de Duglas, Paris, Barbin, 1690, 2 vol. in-12. Ce roman est marqué au coin de l'imagination et de la sensibilité. -- Relation d'un voyage d'Espagne, Paris, Barbin, 1691, 3 vol. in-12; Paris, veuve Claude Barbin, 1699, 3 vol. in-12. Cette relation est écrite avec beaucoup de naturel et d'enjouement. Des détails charmans et bien narrés, à cela près d'un petit nombre que leur peu d'intérêt aurait dû faire supprimer; des portraits peints agréablement, des notions curieuses sur l'histoire, les lois, les moeurs et les coutumes du pays que parcourt Madame d'Aunoy, en rendent la lecture attachante. Les auteurs de l'Encyclopédie ont puisé dans cet ouvrage plusieurs observations dont ils ont enrichi leur dictionnaire. -- Mémoires de la cour d'Espagne, Paris, Barbin, 1692, 2 vol. in-12. Le style de cette production est correct. Les faits qu'elle y raconte peuvent intéresser ceux qui étudient les nations jusques dans les bagatelles. -- Nouvelles Espagnoles, avec des Lettres galantes, Paris, 1692, 2 vol. in-12. -- Jean de Bourbon, prince de Carency, Paris, 1692, 2 vol. in-12. Cet ouvrage ne manque pas d'intérêt; mais l'unité d'action n'y est point exactement observée, et d'ailleurs on y trouve, comme dans les romans de ce tems-là, des longueurs et même quelques invraisemblances. -- Nouvelles, ou Mémoires historiques, Paris, Barbin, 1693, 2 vol. in-12. -- Mémoires de la cour d'Angleterre, Paris, 1695, 2 vol. in-12. Ses Mémoires ne présentent que des aventures galantes et romanesques. On s'aperçoit, en les lisant, qu'elle écrivait dans un tems où la manière des auteurs espagnols était quelquefois substituée à celle du bon goût. -- Les Contes des Fées, Paris, Barbin, 1698, 8 tom. en 4 vol. in-12. Ces contes ont eu plusieurs éditions. S'il est vrai qu'Homère ait emprunté pour plaire la ceinture de Vénus, on peut dire que les Fées ont prêté à Madame d'Aunoy leur baguette, pour enchanter ses lecteurs. «On peut mettre de l'art ou du goût jusques dans ces frivolités puériles. Madame d'Aunoy, ajoute Laharpe, est celle qui paraît y avoir le mieux réussi; elle y a mis l'espèce d'intérêt dont ce genre est susceptible, et qui dépend, comme dans toute fiction, d'un degré de vraisemblance conservé dans le merveilleux, et d'une simplicité de style convenable à la petitesse du sujet.» -- Le comte de Warwick, Paris, 1703, 2 vol. in-12. Ce roman a le double mérite d'instruire en amusant. Quoique les évènements soient de l'invention de l'auteur, le fond de l'histoire est conservé avec assez d'exactitude. -- Quelques vers français. On lui attribue un recueil en 5 volumes, appelé le Recueil de Barbin.

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