Marguerite de Provence/Philibert Riballier et Catherine Cosson : Différence entre versions

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[354] MARGUERITE DE PROVENCE, Reine de France, femme de Louis IX, célèbre par ses grandes vertus, sa beauté, son esprit et son courage, suivit son mari en Afrique, et partagea avec lui toutes les fatigues et toutes les disgraces de son entreprise. Ses soins, ses trésors étoient prodigués pour le soulagement des indigens et des malades. Elle accoucha à Damiette en 1250, d’un fils qu’elle fit nommer Tristan, pour marquer les tristes circonstances de l’épo-[355]que de sa naissance. Trois jours avant, ayant reçu la nouvelle que Louis avoit été fait prisonnier, consternée, troublée, croyant voir à tout moment les Sarrasins entrer dans sa chambre, elle se fit garder jours et nuits par un Chevalier âgé de quatre-vingts ans, après lui avoir fait promettre qu’il lui couperoit la tête au premier moment où les ennemis entreroient dans la ville. Le jour même qu’elle accoucha, on vint lui dire que les troupes Pisanes et Génoises ne vouloient plus servir, parce qu’elles n’étoient point payées. Marguerite fait venir aux pieds de son lit les principaux Officiers, et leur parle avec tant de fermeté et de noblesse, que la sédition cessa au même instant. Cette illustre femme termina sa glorieuse carriere à Paris en 1285, âgée de soixante-seize ans, universellement regrettée des François, et même de plusieurs Princes étrangers, qui, plusieurs fois, l’avoient prise pour arbitre de leurs différends.
 
[354] MARGUERITE DE PROVENCE, Reine de France, femme de Louis IX, célèbre par ses grandes vertus, sa beauté, son esprit et son courage, suivit son mari en Afrique, et partagea avec lui toutes les fatigues et toutes les disgraces de son entreprise. Ses soins, ses trésors étoient prodigués pour le soulagement des indigens et des malades. Elle accoucha à Damiette en 1250, d’un fils qu’elle fit nommer Tristan, pour marquer les tristes circonstances de l’épo-[355]que de sa naissance. Trois jours avant, ayant reçu la nouvelle que Louis avoit été fait prisonnier, consternée, troublée, croyant voir à tout moment les Sarrasins entrer dans sa chambre, elle se fit garder jours et nuits par un Chevalier âgé de quatre-vingts ans, après lui avoir fait promettre qu’il lui couperoit la tête au premier moment où les ennemis entreroient dans la ville. Le jour même qu’elle accoucha, on vint lui dire que les troupes Pisanes et Génoises ne vouloient plus servir, parce qu’elles n’étoient point payées. Marguerite fait venir aux pieds de son lit les principaux Officiers, et leur parle avec tant de fermeté et de noblesse, que la sédition cessa au même instant. Cette illustre femme termina sa glorieuse carriere à Paris en 1285, âgée de soixante-seize ans, universellement regrettée des François, et même de plusieurs Princes étrangers, qui, plusieurs fois, l’avoient prise pour arbitre de leurs différends.
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[[Catégorie:Dictionnaire Philibert Riballier et Catherine Cosson]]

Version actuelle en date du 9 mai 2011 à 06:26

[354] MARGUERITE DE PROVENCE, Reine de France, femme de Louis IX, célèbre par ses grandes vertus, sa beauté, son esprit et son courage, suivit son mari en Afrique, et partagea avec lui toutes les fatigues et toutes les disgraces de son entreprise. Ses soins, ses trésors étoient prodigués pour le soulagement des indigens et des malades. Elle accoucha à Damiette en 1250, d’un fils qu’elle fit nommer Tristan, pour marquer les tristes circonstances de l’épo-[355]que de sa naissance. Trois jours avant, ayant reçu la nouvelle que Louis avoit été fait prisonnier, consternée, troublée, croyant voir à tout moment les Sarrasins entrer dans sa chambre, elle se fit garder jours et nuits par un Chevalier âgé de quatre-vingts ans, après lui avoir fait promettre qu’il lui couperoit la tête au premier moment où les ennemis entreroient dans la ville. Le jour même qu’elle accoucha, on vint lui dire que les troupes Pisanes et Génoises ne vouloient plus servir, parce qu’elles n’étoient point payées. Marguerite fait venir aux pieds de son lit les principaux Officiers, et leur parle avec tant de fermeté et de noblesse, que la sédition cessa au même instant. Cette illustre femme termina sa glorieuse carriere à Paris en 1285, âgée de soixante-seize ans, universellement regrettée des François, et même de plusieurs Princes étrangers, qui, plusieurs fois, l’avoient prise pour arbitre de leurs différends.