Madame Françoise/Aloïs Delacoux

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[78] FRANÇOISE (la dame), sage-femme de Catherine de Médicis. Quoique jeune, déjà en grande réputation, la dame Françoise assista cette princesse lorsqu’elle devint mère, pour la première fois, après dix années de mariage. Cette fécondité tardive, ou mieux cette prétendue guérison de stérilité attribuée à la science de Fernel, n’est rien moins que prouvée, puisque Plancy qui fait l’éloge de ce médecin, Brantôme dans ses Mémoires, et Pierre de l’Étoile qui a écrit dans le secret du cabinet, ne rapportent rien qui soit en faveur de cette opinion.

[79] Si véritablement Catherine de Médicis cessa d’être stérile par les secours de la médecine, ce serait par un miraculeux secret qu’il faudrait attribuer à la dame Françoise et non à Fernel; et cette princesse l’aurait mis à profit par les conseils de la dame de Gondy, la même qui fut à son service et qui eut la charge de nourrir tous ses enfans. Ce serait aussi à la recommandation de celle-ci que la dame Françoise aurait été agréée par Catherine. Il est des secrets qui de femme à femme se transmettent plus facilement et qui commandent plus de confiance. Comme on savait que Fernel avait été médecin de Henri quand il n’était que dauphin, puis son premier médecin lorsqu’il fut roi, on aima mieux lui attribuer qu’à tout autre cette guérison de stérilité, et publier ensuite que la considération et la confiance du roi pour ce médecin étaient la preuve du service qu’il avait rendu au prince et à l’État. Un tel service en effet ne serait-il pas encore aujourd’hui préventivement au-dessus du mérite d’une femme? Quoi qu’il en soit, les chirurgiens de ce temps faisaient grand cas de l’expérience de la dame Françoise. Son diagnostic dans les cas de grossesse réelle ou équivoque était au-dessus de celui de tous les praticiens d’alors. Marchand fils, célèbre accoucheur, le même dont Henri IV disait: Cet homme de Paris qui accouche les femmes; Guillemot, Piètre et une foule d’autres appelaient souvent en consultation cette sage-femme. La dame Françoise forma dans son art un grand nombre d’élèves de l’un et de l’autre sexe. Son ministère tout-à-fait désintéressé était plutôt pour elle une sorte de sacerdoce qu’une profession de lucre et d’intérêt personnel.

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