Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière : Différence entre versions

De SiefarWikiFr

[version vérifiée][version vérifiée]
Ligne 4 : Ligne 4 :
 
| titres = Duchesse de La Vallière
 
| titres = Duchesse de La Vallière
 
| conjoints =  
 
| conjoints =  
| dénominations = Louise de La Vallière
+
| dénominations = Mademoiselle de La Vallière, Madame de La Vallière, sœur Louise de la Miséricorde
| naissance = 1644
+
| naissance = 6 août 1644
| décès = 1710
+
| décès = 6 juin 1710
 
| boudier = oui
 
| boudier = oui
 
| briquet = oui
 
| briquet = oui
Ligne 13 : Ligne 13 :
 
}}
 
}}
  
== Notice ==
+
== Notice de [[Flavie Leroux]], 2020 ==
 +
Louise de La Baume Le Blanc, demoiselle de La Vallière, connue pour avoir été maîtresse du roi Louis XIV, est issue d’une famille de la noblesse tourangelle. Peu après le décès de son père, Laurent IV de La Baume Le Blanc, châtelain de La Vallière (1611?-1651), sa mère, Françoise Le Prévost (?-1686), se remarie avec Jacques de Courtarvel (?-1678), sieur de Saint-Rémi, maître d’hôtel de la duchesse douairière d’Orléans. Louise grandit ainsi à la cour de Blois, dans l’entourage des filles de Gaston d’Orléans. Elle gagne Paris en 1661, au moment où elle obtient – probablement par l’intermédiaire de son beau-père – une charge de fille d’honneur de Madame, Henriette d’Angleterre, que le frère du roi vient d’épouser. La même année, elle est remarquée par Louis XIV. Mais s’il commence dans un premier temps par « faire l’amoureux » (selon l’expression de Madame de La Fayette), le roi ne tarde pas à accorder à Louise « tous ses soins et toutes ses assiduités », entraînant l’organisation de diverses cabales autour de Madame  des ragots font alors état d’une prétendue liaison entre le roi et sa belle-sœur  et contre la nouvelle maîtresse. En témoigne notamment l’affaire dite de « la lettre espagnole » (1665). La demoiselle de La Vallière, que le roi continue de fréquenter, tombe enceinte pour la première fois en 1663. Pour éviter les foudres de la mère et de la belle-sœur du roi, un logement est mis à sa disposition à Paris, près du Palais-Royal : le palais Brion, ensuite remplacé par un hôtel proche des Tuileries. Deux enfants naissent de ces amours en 1663 et 1665, mais décèdent peu avant l’arrivée d’un troisième enfant en 1666, une fille dénommée Marie-Anne. En 1667, alors qu’il s’apprête à partir pour la guerre de Dévolution, le roi décide de légitimer cette enfant – Marie-Anne devient alors « demoiselle de Blois »  et de l’établir en même temps que sa mère : il érige en duché-pairie les terres de Vaujours et Saint-Christophe, achetées peu avant par Louise avec les 750 000 livres qu’il lui a fournies à cet effet. Bien que s’ensuivent la naissance et la légitimation d’un quatrième et dernier enfant, Louis, comte de Vermandois, la duchesse de La Vallière est progressivement supplantée par une nouvelle maîtresse, la marquise de Montespan. Elle quitte une première fois la cour en 1671 pour se réfugier chez les visitandines de Chaillot, mais le roi réclame son retour. Dans les trois années qui suivent, Louise reste à la cour dans une position subalterne et accepte avec abnégation les humiliations que, selon plusieurs témoignages, le monarque et madame de Montespan lui infligent. En avril 1674, elle décide d’entrer au couvent des carmélites du faubourg Saint-Jacques à Paris. Peu avant d’y prononcer ses vœux, en juin 1675, elle répartit ses biens et ses revenus entre ses enfants, ses tantes, nièces et filleules, puis finance l’établissement d’un hôpital sur sa terre de La Vallière. Sous le nom de sœur Louise de la Miséricorde, elle mène dès lors une vie de dévotion, partagée entre les prières, les privations (jeûnes, clôture, mortifications corporelles) et les travaux manuels (de couture, de dessin, etc.). Elle reçoit néanmoins quelques visites, notamment celles de sa fille, devenue princesse de Conti en 1680, avec laquelle elle continue d’administrer conjointement l’hôpital de La Vallière (déplacé à Lublé en 1681). Cette même année 1680, paraît chez un libraire de la rue Saint-Jacques les ''Réflexions sur la miséricorde de Dieu par une Dame pénitente'', texte plusieurs fois réédité et attribué nommément à Louise de La Vallière en 1731. Elle aurait rédigé ces ''Réflexions'' avant son entrée au couvent, pour faire pénitence et engager ses éventuels lecteurs à faire de même. Elle décède le 6 juin 1710 au Carmel.<br/>
 +
Louise de La Vallière fait rapidement l’objet d’un discours hagiographique qui se renforce après sa mort édifiante et est encore véhiculé aujourd’hui. Ce portrait, qui sert souvent de contrepoint à celui de Mme de Montespan, se retrouve dans presque toutes les biographies consacrées à cette femme, au risque de la caricaturer en « maîtresse repentie ». Très peu d’auteurs  Baptiste Capefigue en 1859  ont pris le contrepied de ce point de vue
  
Ce personnage n'a pas encore de notice moderne.
 
  
{{DEFAULTSORT:La Baume Le Blanc, Louise de}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Avis de recherche]]
+
 
 +
{{DEFAULTSORT:La Baume Le Blanc de La Vallière, Louise-Françoise de}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]] [[Catégorie:Maîtresses, favorites]] [[Catégorie:Vie consacrée]]

Version du 25 mars 2021 à 14:34

Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière
Titre(s) Duchesse de La Vallière
Dénomination(s) Mademoiselle de La Vallière, Madame de La Vallière, sœur Louise de la Miséricorde
Biographie
Date de naissance 6 août 1644
Date de décès 6 juin 1710
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Pierre-Joseph Boudier de Villemert (1779)
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804)
Dictionnaire Philibert Riballier et Catherine Cosson (1779)


Notice de Flavie Leroux, 2020

Louise de La Baume Le Blanc, demoiselle de La Vallière, connue pour avoir été maîtresse du roi Louis XIV, est issue d’une famille de la noblesse tourangelle. Peu après le décès de son père, Laurent IV de La Baume Le Blanc, châtelain de La Vallière (1611?-1651), sa mère, Françoise Le Prévost (?-1686), se remarie avec Jacques de Courtarvel (?-1678), sieur de Saint-Rémi, maître d’hôtel de la duchesse douairière d’Orléans. Louise grandit ainsi à la cour de Blois, dans l’entourage des filles de Gaston d’Orléans. Elle gagne Paris en 1661, au moment où elle obtient – probablement par l’intermédiaire de son beau-père – une charge de fille d’honneur de Madame, Henriette d’Angleterre, que le frère du roi vient d’épouser. La même année, elle est remarquée par Louis XIV. Mais s’il commence dans un premier temps par « faire l’amoureux » (selon l’expression de Madame de La Fayette), le roi ne tarde pas à accorder à Louise « tous ses soins et toutes ses assiduités », entraînant l’organisation de diverses cabales autour de Madame des ragots font alors état d’une prétendue liaison entre le roi et sa belle-sœur et contre la nouvelle maîtresse. En témoigne notamment l’affaire dite de « la lettre espagnole » (1665). La demoiselle de La Vallière, que le roi continue de fréquenter, tombe enceinte pour la première fois en 1663. Pour éviter les foudres de la mère et de la belle-sœur du roi, un logement est mis à sa disposition à Paris, près du Palais-Royal : le palais Brion, ensuite remplacé par un hôtel proche des Tuileries. Deux enfants naissent de ces amours en 1663 et 1665, mais décèdent peu avant l’arrivée d’un troisième enfant en 1666, une fille dénommée Marie-Anne. En 1667, alors qu’il s’apprête à partir pour la guerre de Dévolution, le roi décide de légitimer cette enfant – Marie-Anne devient alors « demoiselle de Blois » et de l’établir en même temps que sa mère : il érige en duché-pairie les terres de Vaujours et Saint-Christophe, achetées peu avant par Louise avec les 750 000 livres qu’il lui a fournies à cet effet. Bien que s’ensuivent la naissance et la légitimation d’un quatrième et dernier enfant, Louis, comte de Vermandois, la duchesse de La Vallière est progressivement supplantée par une nouvelle maîtresse, la marquise de Montespan. Elle quitte une première fois la cour en 1671 pour se réfugier chez les visitandines de Chaillot, mais le roi réclame son retour. Dans les trois années qui suivent, Louise reste à la cour dans une position subalterne et accepte avec abnégation les humiliations que, selon plusieurs témoignages, le monarque et madame de Montespan lui infligent. En avril 1674, elle décide d’entrer au couvent des carmélites du faubourg Saint-Jacques à Paris. Peu avant d’y prononcer ses vœux, en juin 1675, elle répartit ses biens et ses revenus entre ses enfants, ses tantes, nièces et filleules, puis finance l’établissement d’un hôpital sur sa terre de La Vallière. Sous le nom de sœur Louise de la Miséricorde, elle mène dès lors une vie de dévotion, partagée entre les prières, les privations (jeûnes, clôture, mortifications corporelles) et les travaux manuels (de couture, de dessin, etc.). Elle reçoit néanmoins quelques visites, notamment celles de sa fille, devenue princesse de Conti en 1680, avec laquelle elle continue d’administrer conjointement l’hôpital de La Vallière (déplacé à Lublé en 1681). Cette même année 1680, paraît chez un libraire de la rue Saint-Jacques les Réflexions sur la miséricorde de Dieu par une Dame pénitente, texte plusieurs fois réédité et attribué nommément à Louise de La Vallière en 1731. Elle aurait rédigé ces Réflexions avant son entrée au couvent, pour faire pénitence et engager ses éventuels lecteurs à faire de même. Elle décède le 6 juin 1710 au Carmel.
Louise de La Vallière fait rapidement l’objet d’un discours hagiographique qui se renforce après sa mort édifiante et est encore véhiculé aujourd’hui. Ce portrait, qui sert souvent de contrepoint à celui de Mme de Montespan, se retrouve dans presque toutes les biographies consacrées à cette femme, au risque de la caricaturer en « maîtresse repentie ». Très peu d’auteurs Baptiste Capefigue en 1859 ont pris le contrepied de ce point de vue

Outils personnels