Jeanne Courillaud : Différence entre versions

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Le samedi 13 août 1763, elle est chargée par sa mère, Jeanne Turquois, qui doit s’absenter, de finir de préparer le déjeuner, mais elle refuse de participer à celui-ci, pour jeûner et suivre « la messe de onze heures » en compagnie d’une petite cousine. Prenant son repas chez une tante, qui habite à proximité, elle apprend que ses deux parents et sa jeune sœur sont « presque morts » et qu’il y a des « morceaux d’arsenic » sur le pain dont a été trempée la soupe de « haricaux ». Tous survivent à un empoisonnement dont Jeanne est très vite accusée malgré ses protestations. <br/>
 
Le samedi 13 août 1763, elle est chargée par sa mère, Jeanne Turquois, qui doit s’absenter, de finir de préparer le déjeuner, mais elle refuse de participer à celui-ci, pour jeûner et suivre « la messe de onze heures » en compagnie d’une petite cousine. Prenant son repas chez une tante, qui habite à proximité, elle apprend que ses deux parents et sa jeune sœur sont « presque morts » et qu’il y a des « morceaux d’arsenic » sur le pain dont a été trempée la soupe de « haricaux ». Tous survivent à un empoisonnement dont Jeanne est très vite accusée malgré ses protestations. <br/>
 
Sur ordre de ses parents convaincus de sa culpabilité, la jeune femme quitte Airvault et séjourne successivement dans le couvent des Calvairiennes de Poitiers (17 août 1763-février 1764), puis dans les établissements rochelais des Dames Blanches (février 1764-début avril 1764) et de l’Hôpital général (mi avril 1764-début mai 1764). Finalement elle prend pension chez une Rochelaise, nommée Marie Dubois, avec qui elle se lie d’amitié (mai 1764). Mais à l’annonce qu’une procédure judiciaire est lancée à son encontre, Jeanne Courillaud quitte précipitamment la cité aunisienne le 27 mai 1764, après avoir dérobé à sa logeuse une importante somme d’argent. À peine arrivée à Nantes, elle est arrêtée (2 juin 1764) et emprisonnée dans les geôles nantaises avant d’être transférée à Poitiers où se déroule son procès (juillet 1764-juin 1765) : elle avoue sans peine le vol de La Rochelle, mais réfute obstinément l’accusation d’empoisonnement, un crime souvent indécelable et pour cela très rarement évoqué en Poitou. Condamnée comme voleuse à être pendue en juin 1765, elle fait appel auprès du Parlement de Paris, qui commue finalement sa peine en un enfermement à perpétuité à l’hôpital général de la Salpêtrière en février 1767 (entre temps, elle est passée par la Conciergerie et a été fustigée et flétrie au fer chaud). <br/>
 
Sur ordre de ses parents convaincus de sa culpabilité, la jeune femme quitte Airvault et séjourne successivement dans le couvent des Calvairiennes de Poitiers (17 août 1763-février 1764), puis dans les établissements rochelais des Dames Blanches (février 1764-début avril 1764) et de l’Hôpital général (mi avril 1764-début mai 1764). Finalement elle prend pension chez une Rochelaise, nommée Marie Dubois, avec qui elle se lie d’amitié (mai 1764). Mais à l’annonce qu’une procédure judiciaire est lancée à son encontre, Jeanne Courillaud quitte précipitamment la cité aunisienne le 27 mai 1764, après avoir dérobé à sa logeuse une importante somme d’argent. À peine arrivée à Nantes, elle est arrêtée (2 juin 1764) et emprisonnée dans les geôles nantaises avant d’être transférée à Poitiers où se déroule son procès (juillet 1764-juin 1765) : elle avoue sans peine le vol de La Rochelle, mais réfute obstinément l’accusation d’empoisonnement, un crime souvent indécelable et pour cela très rarement évoqué en Poitou. Condamnée comme voleuse à être pendue en juin 1765, elle fait appel auprès du Parlement de Paris, qui commue finalement sa peine en un enfermement à perpétuité à l’hôpital général de la Salpêtrière en février 1767 (entre temps, elle est passée par la Conciergerie et a été fustigée et flétrie au fer chaud). <br/>
Deux ans à peine après son arrivée, la jeune femme s’évade sans qu’on en sache les circonstances. Elle n’est reprise qu’en 1771 et ramenée à La Salpêtrière, mais, entre-temps, elle s’est mariée avec un Simon Boullanger, « cloutier de profession » dont on ne sait rien. Toutefois, en juin 1787, Jeanne Courillaud fait de nouveau parler d’elle et cela à l’occasion d’un événement considérable à l’échelle du royaume : l’évasion de la comtesse de La Motte, prisonnière depuis quelques mois du même établissement. Cette dernière est la principale instigatrice de l’affaire du Collier de la reine, au cours de laquelle elle a escroqué des personnages importants de la Cour et porté gravement atteinte à l’image de [[Marie-AntoinetteMarie-Antoinette. Or, le mardi 5 juin 1787, la comtesse parvient à s’échapper et à gagner l’Angleterre, grâce notamment à la complicité de sa voisine de cellule, Jeanne Courillaud, qui a capté l’attention de la religieuse-gardienne de leur couloir en lui montrant des « ouvrages ». Jeanne avoue sans difficulté son implication dans l’évasion et précise que la comtesse lui a promis en retour d’user de toute son influence pour la faire libérer. Sa captivité dure cependant encore près de cinq ans. Curieusement c’est une lettre de grâce du roi Louis XVI qui la fait libérer le 30 janvier 1792 le jour même de ses 53 ans. On perd alors totalement sa trace dans les archives parisiennes et poitevines.  
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Deux ans à peine après son arrivée, la jeune femme s’évade sans qu’on en sache les circonstances. Elle n’est reprise qu’en 1771 et ramenée à La Salpêtrière, mais, entre-temps, elle s’est mariée avec un Simon Boullanger, « cloutier de profession » dont on ne sait rien. Toutefois, en juin 1787, Jeanne Courillaud fait de nouveau parler d’elle et cela à l’occasion d’un événement considérable à l’échelle du royaume : l’évasion de la comtesse de La Motte, prisonnière depuis quelques mois du même établissement. Cette dernière est la principale instigatrice de l’affaire du Collier de la reine, au cours de laquelle elle a escroqué des personnages importants de la Cour et porté gravement atteinte à l’image de la reine [[Marie-Antoinette]]. Or, le mardi 5 juin 1787, la comtesse parvient à s’échapper et à gagner l’Angleterre, grâce notamment à la complicité de sa voisine de cellule, Jeanne Courillaud, qui a capté l’attention de la religieuse-gardienne de leur couloir en lui montrant des « ouvrages ». Jeanne avoue sans difficulté son implication dans l’évasion et précise que la comtesse lui a promis en retour d’user de toute son influence pour la faire libérer. Sa captivité dure cependant encore près de cinq ans. Curieusement c’est une lettre de grâce du roi Louis XVI qui la fait libérer le 30 janvier 1792 le jour même de ses 53 ans. On perd alors totalement sa trace dans les archives parisiennes et poitevines.<br/>
 
Les tribulations judiciaires et carcérales de Jeanne Courillaud, les incertitudes qui planent sur son premier crime et son contexte local sont, jusqu’à présent, restés méconnus. Au XXe siècle, Jeanne n’est mentionnée que par deux historiens et seulement pour son rôle dans l’évasion de Mme de La Motte. Ses interrogatoires et ceux d’une foule de témoins, de même que les attendus des juges, éclairent cependant d’un jour inédit le fonctionnement de la justice et des prisons (des établissements religieux pour les peines de longue durée) à la fin du XVIIIe siècle, la violence des relations infra-familiales, et l’inventivité au quotidien des petites gens, femmes comprises.  
 
Les tribulations judiciaires et carcérales de Jeanne Courillaud, les incertitudes qui planent sur son premier crime et son contexte local sont, jusqu’à présent, restés méconnus. Au XXe siècle, Jeanne n’est mentionnée que par deux historiens et seulement pour son rôle dans l’évasion de Mme de La Motte. Ses interrogatoires et ceux d’une foule de témoins, de même que les attendus des juges, éclairent cependant d’un jour inédit le fonctionnement de la justice et des prisons (des établissements religieux pour les peines de longue durée) à la fin du XVIIIe siècle, la violence des relations infra-familiales, et l’inventivité au quotidien des petites gens, femmes comprises.  
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==Principales sources==
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* Archives Départementales de la Vienne : 1B2/100, Présidial de Poitiers : affaire Jeanne Courillaud, 1763-1767 (40 pièces de procédure, soit un ensemble de plus de 400 pages).
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* Archives Nationales de France (Paris) : Y 13578, Chatelet de Paris : enquête du commissaire Michel Pierre Guyaud du 7 juin 1787.
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* Comtesse de La Motte, ''Vie de Jeanne de Saint-Rémy de Valois, ci-devant comtesse de La Motte'', Paris, An I de la République.
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==Choix bibliographique==
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* Calmettes, Pierre, « Documents inédits sur l’affaire du collier », ''Revue hebdomadaire'', février 1902, t. III, p. 139-157.
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* Légier-Desgranges, Henry, ''L’Évasion de Madame de la Motte. Un épisode de l’affaire du collier'', Paris, Librairie Académique Perrin, 1949.
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* Frédéric, Jacquin, ''Affaires de poison. Les crimes et leurs imaginaires au XVIIIe siècle'', Paris, 2005.
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* Vigier, Fabrice, « Une Poitevine impliquée dans l’affaire du collier de la reine : Jeanne Courillaud, originaire d’Airvault, à la fin de l’Ancien Régime », ''Revue Historique du Centre-Ouest'', t. XII, 1er semestre 2013, p. 91-109.
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* Vigier, Fabrice, « Une empoisonneuse au pays des aïeux de Voltaire ? L’affaire Jeanne Courillaud à Airvault en Poitou (1763-1767) », dans ''Les Vénéneuses. Figures d’empoisonneuses de l’Antiquité à nos jours'', dir. Lydie Bodiou, Frédéric Chauvaud, Myriam Soria, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015, p. 207-243.
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==Jugements==
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* « …Jeanne Courilleau, femme de Simon Boullanger, cloutier, native de la paroisse Saint-Pierre d’Hervault en Poitou, [était] alors âgée d’environ quarante-huit ans [en 1787]. Elle était à l’Hôpital depuis vingt ans déjà, ayant été condamnée en 1767, pour vol, à la marque et à la prison perpétuelle. Évadée en 1769, elle avait été reprise et réintégrée le 8 février 1771. Vieux cheval de retour, elle était devenue très familière avec ses gardiennes. » (Henry Légier-Desgranges, ''L’Évasion de Madame de la Motte'', voir ''supra'', Choix bibliographique, p. 158-159).
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Version actuelle en date du 21 décembre 2015 à 16:37

Jeanne Courillaud
Conjoint(s) Simon Boullanger
Dénomination(s) Jeanne Courilleau
Biographie
Date de naissance 30 janvier 1739
Date de décès date inconnue
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Fabrice Vigier, 2015

Jeanne Courillaud naît le 30 janvier 1739 à Airvault en Poitou, une petite ville au nord de l’actuel département des Deux-Sèvres, dans une famille dont elle est l’aînée. Au début des années 1760, elle est « couturière », un métier encore rare hors des métropoles, et vit chez ses parents. Ils tiennent un commerce prospère près des halles mais elle semble en mauvais termes avec eux. Elle sait lire et signer.
Le samedi 13 août 1763, elle est chargée par sa mère, Jeanne Turquois, qui doit s’absenter, de finir de préparer le déjeuner, mais elle refuse de participer à celui-ci, pour jeûner et suivre « la messe de onze heures » en compagnie d’une petite cousine. Prenant son repas chez une tante, qui habite à proximité, elle apprend que ses deux parents et sa jeune sœur sont « presque morts » et qu’il y a des « morceaux d’arsenic » sur le pain dont a été trempée la soupe de « haricaux ». Tous survivent à un empoisonnement dont Jeanne est très vite accusée malgré ses protestations.
Sur ordre de ses parents convaincus de sa culpabilité, la jeune femme quitte Airvault et séjourne successivement dans le couvent des Calvairiennes de Poitiers (17 août 1763-février 1764), puis dans les établissements rochelais des Dames Blanches (février 1764-début avril 1764) et de l’Hôpital général (mi avril 1764-début mai 1764). Finalement elle prend pension chez une Rochelaise, nommée Marie Dubois, avec qui elle se lie d’amitié (mai 1764). Mais à l’annonce qu’une procédure judiciaire est lancée à son encontre, Jeanne Courillaud quitte précipitamment la cité aunisienne le 27 mai 1764, après avoir dérobé à sa logeuse une importante somme d’argent. À peine arrivée à Nantes, elle est arrêtée (2 juin 1764) et emprisonnée dans les geôles nantaises avant d’être transférée à Poitiers où se déroule son procès (juillet 1764-juin 1765) : elle avoue sans peine le vol de La Rochelle, mais réfute obstinément l’accusation d’empoisonnement, un crime souvent indécelable et pour cela très rarement évoqué en Poitou. Condamnée comme voleuse à être pendue en juin 1765, elle fait appel auprès du Parlement de Paris, qui commue finalement sa peine en un enfermement à perpétuité à l’hôpital général de la Salpêtrière en février 1767 (entre temps, elle est passée par la Conciergerie et a été fustigée et flétrie au fer chaud).
Deux ans à peine après son arrivée, la jeune femme s’évade sans qu’on en sache les circonstances. Elle n’est reprise qu’en 1771 et ramenée à La Salpêtrière, mais, entre-temps, elle s’est mariée avec un Simon Boullanger, « cloutier de profession » dont on ne sait rien. Toutefois, en juin 1787, Jeanne Courillaud fait de nouveau parler d’elle et cela à l’occasion d’un événement considérable à l’échelle du royaume : l’évasion de la comtesse de La Motte, prisonnière depuis quelques mois du même établissement. Cette dernière est la principale instigatrice de l’affaire du Collier de la reine, au cours de laquelle elle a escroqué des personnages importants de la Cour et porté gravement atteinte à l’image de la reine Marie-Antoinette. Or, le mardi 5 juin 1787, la comtesse parvient à s’échapper et à gagner l’Angleterre, grâce notamment à la complicité de sa voisine de cellule, Jeanne Courillaud, qui a capté l’attention de la religieuse-gardienne de leur couloir en lui montrant des « ouvrages ». Jeanne avoue sans difficulté son implication dans l’évasion et précise que la comtesse lui a promis en retour d’user de toute son influence pour la faire libérer. Sa captivité dure cependant encore près de cinq ans. Curieusement c’est une lettre de grâce du roi Louis XVI qui la fait libérer le 30 janvier 1792 le jour même de ses 53 ans. On perd alors totalement sa trace dans les archives parisiennes et poitevines.
Les tribulations judiciaires et carcérales de Jeanne Courillaud, les incertitudes qui planent sur son premier crime et son contexte local sont, jusqu’à présent, restés méconnus. Au XXe siècle, Jeanne n’est mentionnée que par deux historiens et seulement pour son rôle dans l’évasion de Mme de La Motte. Ses interrogatoires et ceux d’une foule de témoins, de même que les attendus des juges, éclairent cependant d’un jour inédit le fonctionnement de la justice et des prisons (des établissements religieux pour les peines de longue durée) à la fin du XVIIIe siècle, la violence des relations infra-familiales, et l’inventivité au quotidien des petites gens, femmes comprises.

Principales sources

  • Archives Départementales de la Vienne : 1B2/100, Présidial de Poitiers : affaire Jeanne Courillaud, 1763-1767 (40 pièces de procédure, soit un ensemble de plus de 400 pages).
  • Archives Nationales de France (Paris) : Y 13578, Chatelet de Paris : enquête du commissaire Michel Pierre Guyaud du 7 juin 1787.
  • Comtesse de La Motte, Vie de Jeanne de Saint-Rémy de Valois, ci-devant comtesse de La Motte, Paris, An I de la République.

Choix bibliographique

  • Calmettes, Pierre, « Documents inédits sur l’affaire du collier », Revue hebdomadaire, février 1902, t. III, p. 139-157.
  • Légier-Desgranges, Henry, L’Évasion de Madame de la Motte. Un épisode de l’affaire du collier, Paris, Librairie Académique Perrin, 1949.
  • Frédéric, Jacquin, Affaires de poison. Les crimes et leurs imaginaires au XVIIIe siècle, Paris, 2005.
  • Vigier, Fabrice, « Une Poitevine impliquée dans l’affaire du collier de la reine : Jeanne Courillaud, originaire d’Airvault, à la fin de l’Ancien Régime », Revue Historique du Centre-Ouest, t. XII, 1er semestre 2013, p. 91-109.
  • Vigier, Fabrice, « Une empoisonneuse au pays des aïeux de Voltaire ? L’affaire Jeanne Courillaud à Airvault en Poitou (1763-1767) », dans Les Vénéneuses. Figures d’empoisonneuses de l’Antiquité à nos jours, dir. Lydie Bodiou, Frédéric Chauvaud, Myriam Soria, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015, p. 207-243.

Jugements

  • « …Jeanne Courilleau, femme de Simon Boullanger, cloutier, native de la paroisse Saint-Pierre d’Hervault en Poitou, [était] alors âgée d’environ quarante-huit ans [en 1787]. Elle était à l’Hôpital depuis vingt ans déjà, ayant été condamnée en 1767, pour vol, à la marque et à la prison perpétuelle. Évadée en 1769, elle avait été reprise et réintégrée le 8 février 1771. Vieux cheval de retour, elle était devenue très familière avec ses gardiennes. » (Henry Légier-Desgranges, L’Évasion de Madame de la Motte, voir supra, Choix bibliographique, p. 158-159).
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