Jeanne Couillaud : Différence entre versions

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Marchande de poissons à Nantes, Jeanne Couillaud est la femme de Guillaume Frapet, maître gabarier ou de gabares (embarcations à fond plat), décédé au début des années 1690. On ne connaît rien de ses origines ni de sa naissance. Dès 1688, Jeanne Couillaud sous-afferme «une échelle d'eau» (embarcadère), puis, en 1689, elle achète les carpes d'un étang. Devenue veuve, avec sept enfants en bas âge, Jeanne Couillaud rompt avec le réseau d'affaires de son mari, hérité de son père; peu à peu elle s’en reconstitue un autre profitant, entre autres, des alliances qu'elle conclut en faveur de ses enfants. Jeanne entretient ainsi des liens privilégiés avec René Fleury, lui-même gabarier, qui épouse finalement sa fille Catherine afin de consolider leurs affaires communes. Jeanne Couillaud développe sa fortune grâce à un premier héritage d'un parent mort sans descendant direct. Héritière en partie, elle rachète peu à peu les biens de la succession malgré les procès que lui intentent les autres héritiers. En revanche, elle est en bon terme avec la famille de son défunt mari. Si ses affaires prospèrent depuis son veuvage, elle le doit certainement au prêt d'argent concédé par son beau-frère, Simon Frapet. Jeanne Couillaud accentue dès lors le rythme de ses activités: elle achète des gabares et afferme des pêcheries; pour vendre le poisson, elle acquiert toutes les places à Nantes, de la porte Poissonnière à la Cohue. Signe de réussite et de prospérité sociale, elle demeure à la fin de sa vie dans la maison de la Bellaudière, à l'extérieur de la ville. Elle y réside avec une autre femme de sa parenté, Michelle Drouin, issue d’une grande famille de négociants nantais. Jeanne possède une autre demeure à Nantes dans le quartier de la Saulzaie -peut être pour mieux surveiller ses affaires! Jusqu'en 1709, elle achète, vend, sous-afferme, transige et prête de l'argent. Jeanne Couillaud est également liée sur le plan professionnel à Joachim Descazeaux, un des grands armateurs du moment. On perd sa trace ensuite.
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Épouse et mère de maîtres gabariers, elle a régné, en son temps, sur la pêcherie et le commerce du poisson. Fermière de pêcheries, Jeanne transmet sa charge, via son gendre, à sa fille Catherine, au début du XVIIIe siècle, qui continue les activités maternelles, une fois devenue veuve.
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Dufournaud, Nicole, «Les femmes au travail dans les villes de Bretagne, XVIe et XVIIe siècles»,''Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest'', 114, 3, 2007, p.43-66.
 
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Version du 13 août 2010 à 15:06

Jeanne Couillaud
Conjoint(s) Guillaume Frapet
Biographie
Date de naissance Après 1600
Date de décès Après 1700
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Nicole Dufournaud, 2008

Marchande de poissons à Nantes, Jeanne Couillaud est la femme de Guillaume Frapet, maître gabarier ou de gabares (embarcations à fond plat), décédé au début des années 1690. On ne connaît rien de ses origines ni de sa naissance. Dès 1688, Jeanne Couillaud sous-afferme «une échelle d'eau» (embarcadère), puis, en 1689, elle achète les carpes d'un étang. Devenue veuve, avec sept enfants en bas âge, Jeanne Couillaud rompt avec le réseau d'affaires de son mari, hérité de son père; peu à peu elle s’en reconstitue un autre profitant, entre autres, des alliances qu'elle conclut en faveur de ses enfants. Jeanne entretient ainsi des liens privilégiés avec René Fleury, lui-même gabarier, qui épouse finalement sa fille Catherine afin de consolider leurs affaires communes. Jeanne Couillaud développe sa fortune grâce à un premier héritage d'un parent mort sans descendant direct. Héritière en partie, elle rachète peu à peu les biens de la succession malgré les procès que lui intentent les autres héritiers. En revanche, elle est en bon terme avec la famille de son défunt mari. Si ses affaires prospèrent depuis son veuvage, elle le doit certainement au prêt d'argent concédé par son beau-frère, Simon Frapet. Jeanne Couillaud accentue dès lors le rythme de ses activités: elle achète des gabares et afferme des pêcheries; pour vendre le poisson, elle acquiert toutes les places à Nantes, de la porte Poissonnière à la Cohue. Signe de réussite et de prospérité sociale, elle demeure à la fin de sa vie dans la maison de la Bellaudière, à l'extérieur de la ville. Elle y réside avec une autre femme de sa parenté, Michelle Drouin, issue d’une grande famille de négociants nantais. Jeanne possède une autre demeure à Nantes dans le quartier de la Saulzaie -peut être pour mieux surveiller ses affaires! Jusqu'en 1709, elle achète, vend, sous-afferme, transige et prête de l'argent. Jeanne Couillaud est également liée sur le plan professionnel à Joachim Descazeaux, un des grands armateurs du moment. On perd sa trace ensuite.

Épouse et mère de maîtres gabariers, elle a régné, en son temps, sur la pêcherie et le commerce du poisson. Fermière de pêcheries, Jeanne transmet sa charge, via son gendre, à sa fille Catherine, au début du XVIIIe siècle, qui continue les activités maternelles, une fois devenue veuve.

Choix bibliographique

Dufournaud, Nicole, «Les femmes au travail dans les villes de Bretagne, XVIe et XVIIe siècles»,Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 114, 3, 2007, p.43-66.

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