Jeanne-Antoinette Poisson : Différence entre versions

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Mme de Pompadour meurt le 15 avril 1764 au château de Versailles et elle est enterrée deux jours plus tard à la chapelle du couvent des Capucines, place Louis-le-Grand (devenue place Vendôme). Le couvent a été démoli en 1806 et l'emplacement qu'il occupait est aujourd'hui traversé par la rue de la Paix.
 
Mme de Pompadour meurt le 15 avril 1764 au château de Versailles et elle est enterrée deux jours plus tard à la chapelle du couvent des Capucines, place Louis-le-Grand (devenue place Vendôme). Le couvent a été démoli en 1806 et l'emplacement qu'il occupait est aujourd'hui traversé par la rue de la Paix.
  
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== Oeuvres ==
 
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Jeanne-Antoinette Poisson
Titre(s) Marquise de Pompadour
Conjoint(s) Charles-Guillaume Lenormant d'Étiolles
Dénomination(s) Madame d'Étiolles
Madame de Pompadour
Biographie
Date de naissance 1721
Date de décès 1764
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804)


Notice de Alden R. Gordon, 2003

Fille de François Poisson et de Louise-Madeleine de La Motte, Jeanne-Antoinette Poisson naît à Paris le 29 décembre 1721, dans une famille de financiers spécialisés dans le ravitaillement de l'armée. Son grand-père maternel, Jean de La Motte, deuxième du nom, est le fournisseur attitré en viandes de l'Hôtel des Invalides. Son père est le commis principal des frères Pâris, puissants financiers mêlés à l'intrigue qui s'est traduite par le renvoi du duc de Bourbon à la tête du Conseil de Régence et son remplacement par le cardinal de Fleury. Reconnu coupable d'avoir vendu à son profit des réserves de grains, Poisson est contraint à l'exil en 1727, juste après la naissance du frère de Jeanne-Antoinette, Abel-François Poisson de Vandières (Ý1781), futur marquis de Marigny et de Menars. Jeanne-Antoinette est alors envoyée au couvent des Ursulines de Poissy, où sa tante, Élisabeth de La Motte, vit et enseigne sous le nom de «soeur Sainte-Perpétue». A la fin de l'année 1730, la petite fille a rejoint sa mère dans la demeure parisienne de Charles-François-Paul Lenormant de Tournehem (1684-1751), qui assumant un rôle de protecteur de la famille, va donner aux deux enfants une excellente éducation. Mme Poisson qui entre-temps n'a pas ménagé sa peine pour obtenir l'amnistie et le retour d'exil de son mari, parvient à ses fins en 1736. Deux ans plus tard, elle achète au 50, rue de Richelieu, une belle maison où la famille va vivre au complet jusqu'en mars 1741, année où Jeanne-Antoinette épouse le neveu de Lenormant de Tournehem, Charles-Guillaume Lenormant d'Étiolles (1717-1800). Les jeunes époux s'installent 364-370, rue Saint-Honoré, avec Lenormant de Tournehem. Mme d'Étiolles et Mme Poisson fréquentent le salon de Mme de Tencin. Une fois mariée, Jeanne-Antoinette ouvre son propre salon, dont Fontenelle, Voltaire, Maupertuis et l'abbé de Bernis vont devenir des habitués. Dans les premières années de son mariage, Mme d'Étiolles se constitue un groupe d'amies qu'elle appelle ses «petits chats»; la duchesse de Chevreuse en faiit partie, ainsi que Mmes de Sassenage, de Chabannais, d'Esparbès et d'Amblimont. En 1741, elle donne naissance à Charles-Guillaume-Louis Lenormant d'Étiolles, baptisé en l'église de la paroisse de Saint-Paul et qui mourra en bas âge. Son second enfant, Alexandrine Jeanne Lenormant d'Étiolles, naît en 1744. La mort de cette petite fille emportée en 1754 par une appendicite reste la plus grande tragédie de la vie de Jeanne-Antoinette. C'est à l'occasion des fêtes données au début de l'année 1745 en l'honneur du mariage du Dauphin que Mme d'Étiolles est présentée à Louis XV. En mai, il n'est plus question que d'elle à la cour où elle est devenue un objet de scandale. Le même mois, elle se sépare de son mari. Résolu à l'anoblir pour garantir son indépendance, Louis XV la fait marquise de Pompadour, propriétaire du domaine qui va avec ce titre. Un peu plus tard, en octobre, Mme de Pompadour est introduite à la cour. Elle restera jusqu'à sa mort «maîtresse en titre» du roi, bien qu'ils aient cessé d'être amants en 1750. C'est en sollicitant et en obtenant une place pour son frère qu'elle aura le plus influé sur le gouvernement. Abel-François Poisson n'a que dix-sept ans quand, en 1745, Louis XV lui promet la Direction des bâtiments du roi, poste qu'il lui réserve en le confiant dans l'intervalle à Tournehem. Les deux hommes se sont acquittés avec compétence de cette charge. Abel-François qui la reçoit en 1751, à la mort de Tournehem, l'occupera jusqu'en 1773.

Mme de Pompadour a soutenu le projet de L'Encyclopédie, la nomination de Voltaire au poste d'historiographe du roi et la création de l'Ecole royale militaire. Actionnaire de la manufacture de porcelaine de Vincennes, elle a insisté pour la déménager à Sèvres, près de son château de Bellevue. Dans le domaine du mécénat privé, elle a beaucoup fait pour la renommée de Jacques Guay, tailleur et graveur de pierres précieuses dont elle célèbre l'oeuvre dans une série de gravures -soixante-douze au total- réalisées de sa main d'après des dessins préparés pour elle par François Boucher, Joseph-Marie Vien et Guay. Des tableaux de peintres français contemporains de Mme de Pompadour décorent ses maisons, et si elle aime particulièrement Boucher et Carle Vanloo, elle apprécie aussi beaucoup Claude-Joseph Vernet et Jean-Baptiste Greuze. Sa collaboration avec Boucher fut exceptionnelle pour le siècle, et il convient de reconnaître l'impulsion qu'elle a donnée à sa carrière de portraitiste.

Mme de Pompadour meurt le 15 avril 1764 au château de Versailles et elle est enterrée deux jours plus tard à la chapelle du couvent des Capucines, place Louis-le-Grand (devenue place Vendôme). Le couvent a été démoli en 1806 et l'emplacement qu'il occupait est aujourd'hui traversé par la rue de la Paix.

(traduction Cristelle Bonis)

Oeuvres

- 72 gravures faites entre 1752 et 1764, réunies et publiées de manière posthume comme: Suite de soixante-douze Estampes gravées par Madame la Marquise de Pompadour d'après les Pierres gravées de Guay, Graveur du Roi. Paris, Chez Basan, 1782.
- Correspondance avec son père, M. Poisson et son frère, M. de Vandières... suivi de lettres de cette dame à la comtesse de Lutzelbourg, Paul-Emmanuel-Auguste Poulet Malassis éd., Paris, J. Baur, 1878.
- D'autres lettres dans le Catalogue of the Collection of Autograph Letters and Historical Documents formed between 1865 and 1882 by the late Alfred Morrison, W. Thibodeau éd., 1891.

Choix bibliographique

- Madame de Pompadour et les arts (cat. d'expo., Versailles, Musées des châteaux de Versailles et des Trianons, 2002). Xavier Salmon, Helge Seifert, Humphrey Wine éds. Paris, Réunion des Musées nationaux, 2002.
- Goodman, Elise. The Portraits of Madame de Pompadour: Celebrating the Femme Savante. Berkeley, University of California Press, 2000.
- Gordon, Alden R. "The Longest Enduring Pompadour Hoax: Sénac de Meilhan and the Journal de Madame du Hausset," in Elise Goodman (éd.), Art and Culture in the Eighteenth Century: New Dimensions and Multiple Perspectives. Newark, N. J. et Londres, Associated University Presses, 2001, 28-38.
- Lever, Evelyne. Madame de Pompadour. Paris, Perrin, 2000.
- Weisbrod, Andrea. Von Macht und Mythos der Pompadour: Die Mätressen im politischen Gefuge des französischen Absolutismus. Königstein/Taunus, Ulrike Helmer Verlag, 2000.

Choix iconographique

- Jean-Baptiste Pigalle. Madame de Pompadour. 1748-1751. Buste en marbre. New York, Metropolitan Museum of Art _ Madame de Pompadour et les arts (voir supra), fig. p.280.
- Jean-Marc Nattier, Madame de Pompadour en Diane. 1746. Huile sur toile. Vendue aux enchères, Sotheby's, Londres, le 10 juillet, 2003 _ Madame de Pompadour et les arts (voir supra), fig. 1, p.142.
- Maurice Quentin de La Tour, Madame de Pompadour. 1755. Pastel sur carton, monté sur toile. Paris, Musée du Louvre -- Goodman (voir supra), Plate 3.
- François Boucher, Portrait de Madame de Pompadour. 1756. Huile sur toile. Munich, Alte Pinakothek (prêté par la Hypovereinsbank) -- Goodman (voir supra), Plate 4.
- François-Hubert Drouais, Madame de Pompadour à son métier à broder. 1763. Huile sur toile. Londres, National Gallery of Art -- Madame de Pompadour et les arts (voir supra), fig. p.163.

Jugements

- «Mlle. Poisson, femme Lenormand, marquise d'Étiolles de Pompadour, que tout homme aurait voulu avoir pour maîtresse, était d'une grande taille de femme, sans l'être trop. Un visage rond, tous les traits réguliers, un teint superbe, très bien faite, une main et un bras superbes, elle avait des yeux plus jolis que grands, mais d'un feu, d'un spirituel, d'un brillant que je n'ai vu à aucune femme. Elle était arrondie dans toutes ses formes comme dans tous ses mouvements» (Jean-Nicolas Dufort de Cheverny, Mémoires, Paris, Plon-Nourrit, 1886, à partir d'un manuscrit écrit en 1792-4; réédité à Paris, Perrin, 1990, p.97).
- «Je trouvai là (chez Pont-de-Veyle) une des plus jolies femmes que j'aie jamais vues; c'est madame d'Etiolles: elle sait la musique parfaitement, elle chante avec toute la gaîté et tout le goût possible, sait cent chansons, joue la comédie à Etiolles sur un théâtre aussi beau que celui de l'Opéra, où il y a des machines et des changemens» (Président Hénault dans une lettre à Madame du Deffand, le 18 juillet, 1742 (Marie Anne de Vichy Chamrod, Marquise du Deffand de La Land, Correspondance inédite de Mme Du Deffand avec d'Alembert, Montesquieu, le Président Hénault, la duchesse du Maine; mesdames de Choiseul, de Staal, le marquis d'Argens, le Chevalier d'Aydie, etc. suivie des lettres de M. de Voltaire à Mme. Du Deffand, Paris, Léopold Collin, 1809, 2 vols., t.2, p.120-125).
- «Madame de Pompadour mourut au moment où on la croyait hors de péril. Eh bien, qu'est-il resté de cette femme qui nous a épuisés d'hommes et d'argent, laissés sans honneur et sans énergie, et qui a bouleversé le système politique de l'Europe? Le traité de Versailles qui durera ce qu'il pourra, l'Amour de Bouchardon qu'on admirera à jamais, quelques pierres gravées de Guay qui étonneront les antiquaires à venir, un bon petit tableau de Vanloo qu'on regardera quelquefois; et une pincée de cendres» (Denis Diderot, Salon de 1765, dans sa critique de Carle Vanloo, Les Arts Suppliants).

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