Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf : Différence entre versions

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* Association des Amis de la Marquise de Prie - Coquainvilliers (14) [http://lesamisdelamarquisedeprie.wifeo.com]
 
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* Le «Salon princier» de Madame de Prie: présentation des principaux acteurs de ces rencontres princières [http://users.aei.ca/anbou/prie.html]  
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* Le «Salon princier» de Madame de Prie: présentation des principaux acteurs de ces rencontres princières [http://users.aei.ca/anbou/prie.html]
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* « Madame de Prie était belle, bien faite, plus charmante par ces je ne sais quoi qui enlèvent, et de beaucoup d’esprit extrêmement cultivée avec de la mémoire et le jugement de n’en rien montrer » (Saint-Simon, ''Mémoires'', éd. P. Renouard, vol. 11, Paris, 1829, p. 430).
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* « Une tête de femme sur un corps d’araignée » (René-Louis de Voyer, marquis d’Argenson, ''Journal et Mémoires'', Voir ''supra'' Principales sources, vol. 1, p. 205-206).
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* « Elle possédait plus que de la beauté. Tout en elle séduisait » (Charles Pinot-Duclos, ''Mémoires'', Paris, Foucault, 1829, vol. 2, p. 27)
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* « En 1719, Madame de Prie était revenue à Paris. C’était alors une femme complète, une créature enivrante ; elle avait une figure charmante, plus de grâce encore que de beauté, un esprit vif et délié, du génie, de l’ambition, de l’étourderie ; avec cela, une grande présence d’esprit, et l’extérieur le plus décent du monde » (Alexandre Dumas, ''La Régence'', t. 1, Bruxelles, A. Lebigue, 1849, p. 113).
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Version actuelle en date du 16 mars 2017 à 14:56

Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf
Titre(s) Marquise de Prye ou de Prie
Conjoint(s) Louis-Aymar, marquis de Prie
Biographie
Date de naissance 1698
Date de décès 1727
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Corinne Machetel, 2016

Agnès Berthelot de Pléneuf naît le 13 ou 15 août 1698 à Paris. Elle est la fille d’Étienne Berthelot de Pléneuf, directeur des poudres et salpêtres de France, et d’Agnès Rioult Douilly de Curzay, aristocrate issue du monde de la finance. En 1713, elle épouse Louis, marquis de Prie, âgé de quarante ans. Il est noble, sans argent, mousquetaire du roi et parrain de Louis XV. Juste après son mariage, il est nommé ambassadeur à la cour de Savoie, à Turin, auprès de Victor-Amédée II. Agnès doit le suivre. Elle y découvre la politique, les arts, dont la musique italienne, et donne naissance, en 1717, à une petite fille nommée Marie-Victoire, future duchesse d’Hostun, dont le parrain est le roi de Sardaigne et la marraine, la duchesse de Savoie.
En 1719, l’ambassade de Turin est ruinée, car le couple dépense sans compter. Louis de Prie demande à Agnès de rentrer seule en France et d’intervenir en sa faveur auprès du Régent, Philippe d’Orléans. Le mari complaisant compte en effet sur les atouts de son épouse, comme sa beauté et son intelligence, pour tenter de récupérer de l’argent. Aussi, traverse-t-elle les Alpes avec sa petite fille, en plein hiver et arrive à Paris complètement désargentée.
Elle vit alors dans un vieil appartement avec sa tante par alliance, Marie de Séchelles, née Rioult-Douilly. La même année, à l’occasion d’un bal masqué, Agnès rencontre Louis IV de Bourbon-Condé (1682-1740), dit « Monsieur le Duc » et alors chef du Conseil de Régence. Il est séduit. Elle devient officiellement sa maîtresse. En 1720, elle donne naissance à un garçon nommé Louis, dont Louis XV devient le parrain. Cet enfant, dont on a dit qu’il était le fils du duc de Bourbon, meurt de tuberculose à l’âge de dix ans, au collège des Jésuites d’Harcourt (Paris).
À la mort du Régent en 1723, le duc de Bourbon devient le premier ministre de Louis XV et Agnès, la femme la plus puissante du royaume de France, le duc lui abandonnant en partie les rênes du pouvoir, qui l’intéresse peu. Brillante, elle est dès lors partout, s’intéresse à tout, non sans susciter des jalousies auprès des envieux. Politique, finances, culture, religion sont des thèmes fédérateurs pour lesquels elle s’implique vivement auprès de M. le Duc. Protectrice des Arts et des Lettres, elle tient salon au château de Bélesbat, propriété de son oncle Jean-Baptiste Berthelot de Duchy, où elle invite les grands esprits de son époque comme Marivaux, Montesquieu et Voltaire, lequel lui dédie des pièces divertissantes dont une, en 1725, intitulée «La fête à Bélesbat». Madame de Prie parle bien l'italien et connaît le protocole, appris à la cour de Savoie. Passionnée de musique, elle joue parfaitement du clavecin et chante à ravir comme le souligne Aubert, violoniste à la cour de Louis XV qu’elle protège et qui lui dédicace une de ses pièces baroques. En 1725, Madame de Prie participe activement aux préparatifs du mariage de Louis XV avec Marie Leczinska. Elle en organise la venue à la cour de Versailles et participe à la préparation de son trousseau. Elle devient dame du Palais de la Reine.
Mais, en juin 1726, après avoir été impliquée dans plusieurs intrigues et complots à la Cour, dont une tentative de mise à l’écart de l’évêque de Fréjus, ancien précepteur du roi et futur cardinal de Fleury, elle est disgraciée, tout comme le duc de Bourbon. Les deux amants sont exilés sur leurs terres respectives : lui, dans son splendide château de Chantilly qu’il continue d’embellir, elle, dans sa modeste résidence de Courbépine, près de Bernay. Elle y meurt – peut-être s’est-elle suicidée? –, abandonnée de tous, le 7 octobre 1727 et est inhumée le lendemain dans le chœur de l’église Saint-Martin.
Pendant trois années, Mme de Prie a été la femme la plus puissante du royaume, prenant place dans le catalogue des favorites célèbres entre Mme de Montespan et Mme de Pompadour. Son destin a inspiré de grands auteurs, dont Alexandre Dumas père, dans sa pièce Mademoiselle de Belle-Isle (1839), et Stefan Zweig, dans sa nouvelle « Histoire d’une déchéance » (1910). De nouvelles recherches sont aujourd’hui menées pour valoriser cette femme influente, pour qui la politique, la finance, les Arts et les Lettres ont été au cœur de sa courte mais riche existence. Une thèse est en cours à son sujet : « Agnès Berthelot de Pléneuf, marquise de Prie (1698-1727) et l’influence de l’intellectualité féminine, à la cour de Louis XV, pendant le ministère du duc de Bourbon (1724-1726)».

Principales sources

  • Argenson, René-Louis de Voyer, marquis d’, Journal et Mémoires, Paris, éd. Renouart, 1867, 9 vol.
  • Barbier, Edmond-Jean-François, Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763) ou Journal de Barbier, 1re éd., Paris, éd. Charpentier, 1857-1866, 8 vol.
  • Cochin, Henri, Recueil de ses mémoires et consultations (1751), vol. 3, Paris, éd. de Nully, 1751.
  • Deffand, Marie de Vichy Chamrond, marquise du, Lettres de la Marquise du Deffand à Horace Walpole, 1812, vol.4, p.101.
  • Luynes, Charles-Philippe d’Albert, duc de, Mémoires du Duc de Luynes sur la Cour de Louis XV (1735-1758), éd. L. Dussieux et E. Soulié, Paris, Firmin-Didot, 1865, t.17 vol., p.91.
  • Pinot-Duclos, Charles, Oeuvres complètes, t. 6, Paris, éd. A. Bolin, 1806, p.258.
  • Saint-Simon, Louis de Rouvroy, duc de, Mémoires complets et authentiques du Duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la Régence, Paris, éd. A. Sautelet, 18411829, vol. 38, p.72 et 78.
  • Volaire, «La fête de Bélesbat», éd. critique J. Roger, V. Cotte, P.Girard, Voltaire Foundation, University of Oxford, 2016, t.1.

Choix bibliographique

  • Javelaud, Corinne, La Dame de Courbépine, Paris, Ed. Dorval, 2010.
  • Lafay, Jacques, Madame de Prie, une égérie méconnue de l'Histoire de France, Paris, Ed. Page de Garde, 2001.
  • Machetel, Corinne, Suivez le guide... Sur les traces de la famille de Prie : des terres, des pierres et des hommes, Pont-l'Evêque, Impr. Sofim, 2016.
  • Mercier, Gilbert, Madame de Prie, la marquise qui mit Versailles à ses pieds, Paris, Ed. Le Félin, 2005.
  • Thirion, Henri, Madame de Prie (1698-1727), Paris, Ed. Le Félin, 1905.

Choix de liens électronique

  • Association des Amis de la Marquise de Prie - Coquainvilliers (14) [1]
  • Le «Salon princier» de Madame de Prie: présentation des principaux acteurs de ces rencontres princières [2]

Jugements

  • « Madame de Prie était belle, bien faite, plus charmante par ces je ne sais quoi qui enlèvent, et de beaucoup d’esprit extrêmement cultivée avec de la mémoire et le jugement de n’en rien montrer » (Saint-Simon, Mémoires, éd. P. Renouard, vol. 11, Paris, 1829, p. 430).
  • « Une tête de femme sur un corps d’araignée » (René-Louis de Voyer, marquis d’Argenson, Journal et Mémoires, Voir supra Principales sources, vol. 1, p. 205-206).
  • « Elle possédait plus que de la beauté. Tout en elle séduisait » (Charles Pinot-Duclos, Mémoires, Paris, Foucault, 1829, vol. 2, p. 27)
  • « En 1719, Madame de Prie était revenue à Paris. C’était alors une femme complète, une créature enivrante ; elle avait une figure charmante, plus de grâce encore que de beauté, un esprit vif et délié, du génie, de l’ambition, de l’étourderie ; avec cela, une grande présence d’esprit, et l’extérieur le plus décent du monde » (Alexandre Dumas, La Régence, t. 1, Bruxelles, A. Lebigue, 1849, p. 113).
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