Ingonde (Vers 565-Vers 585) : Différence entre versions

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== Notice de Céline Martin, 2006. ==
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== Notice de [[Céline Martin]], 2006. ==
Née après 565, fille de Sigebert Ier et de Brunehaut, roi et reine d’Austrasie, Ingonde est envoyée en Espagne, d’où était originaire sa mère, pour être mariée en 579 à Herménégild, fils aîné du roi wisigoth d’Espagne, Léovigild. Le couple quitte la cour de Tolède pour Séville, d’où Herménégild gouverne la part de royaume que le roi son père lui a assignée. Presque aussitôt, pourtant, il prétend gouverner l’ensemble du royaume. D’après Grégoire de Tours, la rébellion d’Herménégild contre son père arien s’expliquerait par sa conversion au catholicisme sous l’influence d’Ingonde; en fait cette conversion paraît avoir été un peu postérieure à la révolte. D’autres affirmations de Grégoire, suivant lesquelles Goswinthe (à la fois grand-mère d’Ingonde, car mère de Brunehaut, et épouse en secondes noces de Léovigild) aurait persécuté sa petite-fille pour des raisons religieuses, paraissent en tout cas peu vraisemblables. Suivant la chronique de Jean de Biclare, bien plus fiable que Grégoire sur l’histoire wisigothique, la révolte aurait même eu lieu à l’instigation de Goswinthe, dont les motivations demeurent mystérieuses, mais les contacts diplomatiques maintenus entre Léovigild et Chilpéric, l’époux de sa fille aînée Galeswinthe assassinée en 568 (par lui-même ou sa concubine Frédégonde), pourraient expliquer ce changement d’alliance de la reine-mère.<br />
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Née après 565, fille de Sigebert Ier et de Brunehaut, roi et reine d’Austrasie, Ingonde est envoyée en Espagne, d’où était originaire sa mère, pour être mariée en 579 à Herménégild, fils aîné du roi wisigoth d’Espagne, Léovigild. Le couple quitte la cour de Tolède pour Séville, d’où Herménégild gouverne la part de royaume que le roi son père lui a assignée. Presque aussitôt, pourtant, il prétend gouverner l’ensemble du royaume. D’après Grégoire de Tours, la rébellion d’Herménégild contre son père arien s’expliquerait par sa conversion au catholicisme sous l’influence d’Ingonde; en fait cette conversion paraît avoir été un peu postérieure à la révolte. D’autres affirmations de Grégoire, suivant lesquelles Goswinthe (à la fois grand-mère d’Ingonde, car mère de Brunehaut, et épouse en secondes noces de Léovigild) aurait persécuté sa petite-fille pour des raisons religieuses, paraissent en tout cas peu vraisemblables. Suivant la chronique de Jean de Biclare, bien plus fiable que Grégoire sur l’histoire wisigothique, la révolte aurait même eu lieu à l’instigation de Goswinthe, dont les motivations demeurent mystérieuses, mais les contacts diplomatiques maintenus entre Léovigild et Chilpéric, l’époux de sa fille aînée Galeswinthe assassinée en 568 (par lui-même ou sa concubine Frédégonde), pourraient expliquer ce changement d’alliance de la reine-mère.
En 582, Léovigild finit par mobiliser une armée contre Herménégild, qui est capturé à Cordoue en 584. Pendant ce temps, Ingonde a pu prendre la fuite avec leur tout jeune fils Athanagild. Capturée par les Byzantins, elle est emmenée comme otage et meurt au cours du voyage, sans doute en 585, en Sicile (d’après Paul Diacre), ou en Afrique, où elle serait enterrée (d’après Grégoire de Tours). Son père étant mort, et sa mère occupée à défendre l’Austrasie, son oncle Gontran, roi de Burgondie, attaque alors le royaume wisigothique pour la venger ou, du moins, prend prétexte de sa mort pour essayer, en vain, d’annexer la province wisigothique de Narbonnaise.<br />
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En 582, Léovigild finit par mobiliser une armée contre Herménégild, qui est capturé à Cordoue en 584. Pendant ce temps, Ingonde a pu prendre la fuite avec leur tout jeune fils Athanagild. Capturée par les Byzantins, elle est emmenée comme otage et meurt au cours du voyage, sans doute en 585, en Sicile (d’après Paul Diacre), ou en Afrique, où elle serait enterrée (d’après Grégoire de Tours). Son père étant mort, et sa mère occupée à défendre l’Austrasie, son oncle Gontran, roi de Burgondie, attaque alors le royaume wisigothique pour la venger ou, du moins, prend prétexte de sa mort pour essayer, en vain, d’annexer la province wisigothique de Narbonnaise.
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Ingonde a été présentée par certains historiens comme une reine convertisseuse, associée à l’évêque Léandre de Séville, sur le modèle de Clothilde associée à l’évêque Remi de Reims. Il est probable cependant que son rôle politique et religieux a été exagéré. Très jeune (14 ans?) au moment de la révolte d’Herménégild, elle s’est sans doute plutôt pliée au rôle que sa grand-mère s’attendait à la voir jouer dans les rapports de forces divisant le royaume: en témoigne le nom choisi pour son fils, qui était également celui du premier époux de Goswinthe, Athanagild.
 
Ingonde a été présentée par certains historiens comme une reine convertisseuse, associée à l’évêque Léandre de Séville, sur le modèle de Clothilde associée à l’évêque Remi de Reims. Il est probable cependant que son rôle politique et religieux a été exagéré. Très jeune (14 ans?) au moment de la révolte d’Herménégild, elle s’est sans doute plutôt pliée au rôle que sa grand-mère s’attendait à la voir jouer dans les rapports de forces divisant le royaume: en témoigne le nom choisi pour son fils, qui était également celui du premier époux de Goswinthe, Athanagild.
 
== Choix bibliographique ==
 
== Choix bibliographique ==
 
- Collins, Roger, «¿Dónde estaban los arrianos en el 589?», dans ''Concilio III de Toledo. XIV Centenario 589-1989'', Tolède, Arzopispado de Toledo, 1991, p.211-222.
 
- Collins, Roger, «¿Dónde estaban los arrianos en el 589?», dans ''Concilio III de Toledo. XIV Centenario 589-1989'', Tolède, Arzopispado de Toledo, 1991, p.211-222.
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- García Moreno, Luis, «La coyuntura política del III Concilio de Toledo. Una historia larga y tortuosa», dans ''Concilio III de Toledo. XIV Centenario 589-1989'', Tolède, Arzopispado de Toledo, 1991, p.271-296.
 
- García Moreno, Luis, «La coyuntura política del III Concilio de Toledo. Una historia larga y tortuosa», dans ''Concilio III de Toledo. XIV Centenario 589-1989'', Tolède, Arzopispado de Toledo, 1991, p.271-296.
  
 
- Nelson, Janet, «À propos des femmes royales dans les rapports entre le monde wisigothique et le monde franc à l’époque de Reccared», dans ''Rulers and Ruling Families in Early Medieval Europe. ''''Alfred, Charles the Bald and Others'', dir. J. Nelson, Aldershot, Ashgate (Variorum), 1999, p.465-476.
 
- Nelson, Janet, «À propos des femmes royales dans les rapports entre le monde wisigothique et le monde franc à l’époque de Reccared», dans ''Rulers and Ruling Families in Early Medieval Europe. ''''Alfred, Charles the Bald and Others'', dir. J. Nelson, Aldershot, Ashgate (Variorum), 1999, p.465-476.
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Version du 7 janvier 2011 à 20:36

Ingonde (Vers 565-Vers 585)
Titre(s) Reine des Wisigoths
Conjoint(s) Herménégild
Dénomination(s) Ingundis
Biographie
Date de naissance Vers 565
Date de décès Vers 585
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Marguerite Buffet (1668)


Notice de Céline Martin, 2006.

Née après 565, fille de Sigebert Ier et de Brunehaut, roi et reine d’Austrasie, Ingonde est envoyée en Espagne, d’où était originaire sa mère, pour être mariée en 579 à Herménégild, fils aîné du roi wisigoth d’Espagne, Léovigild. Le couple quitte la cour de Tolède pour Séville, d’où Herménégild gouverne la part de royaume que le roi son père lui a assignée. Presque aussitôt, pourtant, il prétend gouverner l’ensemble du royaume. D’après Grégoire de Tours, la rébellion d’Herménégild contre son père arien s’expliquerait par sa conversion au catholicisme sous l’influence d’Ingonde; en fait cette conversion paraît avoir été un peu postérieure à la révolte. D’autres affirmations de Grégoire, suivant lesquelles Goswinthe (à la fois grand-mère d’Ingonde, car mère de Brunehaut, et épouse en secondes noces de Léovigild) aurait persécuté sa petite-fille pour des raisons religieuses, paraissent en tout cas peu vraisemblables. Suivant la chronique de Jean de Biclare, bien plus fiable que Grégoire sur l’histoire wisigothique, la révolte aurait même eu lieu à l’instigation de Goswinthe, dont les motivations demeurent mystérieuses, mais les contacts diplomatiques maintenus entre Léovigild et Chilpéric, l’époux de sa fille aînée Galeswinthe assassinée en 568 (par lui-même ou sa concubine Frédégonde), pourraient expliquer ce changement d’alliance de la reine-mère.

En 582, Léovigild finit par mobiliser une armée contre Herménégild, qui est capturé à Cordoue en 584. Pendant ce temps, Ingonde a pu prendre la fuite avec leur tout jeune fils Athanagild. Capturée par les Byzantins, elle est emmenée comme otage et meurt au cours du voyage, sans doute en 585, en Sicile (d’après Paul Diacre), ou en Afrique, où elle serait enterrée (d’après Grégoire de Tours). Son père étant mort, et sa mère occupée à défendre l’Austrasie, son oncle Gontran, roi de Burgondie, attaque alors le royaume wisigothique pour la venger ou, du moins, prend prétexte de sa mort pour essayer, en vain, d’annexer la province wisigothique de Narbonnaise.

Ingonde a été présentée par certains historiens comme une reine convertisseuse, associée à l’évêque Léandre de Séville, sur le modèle de Clothilde associée à l’évêque Remi de Reims. Il est probable cependant que son rôle politique et religieux a été exagéré. Très jeune (14 ans?) au moment de la révolte d’Herménégild, elle s’est sans doute plutôt pliée au rôle que sa grand-mère s’attendait à la voir jouer dans les rapports de forces divisant le royaume: en témoigne le nom choisi pour son fils, qui était également celui du premier époux de Goswinthe, Athanagild.

Choix bibliographique

- Collins, Roger, «¿Dónde estaban los arrianos en el 589?», dans Concilio III de Toledo. XIV Centenario 589-1989, Tolède, Arzopispado de Toledo, 1991, p.211-222.

- García Moreno, Luis, «La coyuntura política del III Concilio de Toledo. Una historia larga y tortuosa», dans Concilio III de Toledo. XIV Centenario 589-1989, Tolède, Arzopispado de Toledo, 1991, p.271-296.

- Nelson, Janet, «À propos des femmes royales dans les rapports entre le monde wisigothique et le monde franc à l’époque de Reccared», dans Rulers and Ruling Families in Early Medieval Europe. 'Alfred, Charles the Bald and Others, dir. J. Nelson, Aldershot, Ashgate (Variorum), 1999, p.465-476.

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