Henriette Lorimier
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Henriette Lorimier | ||
Biographie | ||
Date de naissance | 1775 | |
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Date de décès | 1854 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) |
Sommaire
Notice de Margaret Denton, 2004.
Henriette Lorimier, née Elisabeth-Henriette-Marthe à Paris le 7 août 1775, est la fille d'Antoine-Jean Lorimier et de Marguerite Gangnat ou Gangnas. Elle meurt à Paris le 1er avril 1854. Henriette Lorimier vit avec François-Charles-Hugues-Laurent Pouqueville (né en 1770), diplomate et homme de lettres, de 1817 jusqu'à la mort de celui-ci en 1838. Élève du peintre d'histoire Jean-Baptiste Regnault, elle expose des portraits et des tableaux de genre au Salon, de 1800 à 1806 et de 1810 à 1814. En 1805 la princesse Caroline Murat achète La chèvre nourrice, un tableau exposé au Salon de 1804. Lorimier reçoit en 1806 une médaille de première classe pour son tableau Jeanne de Navarre, qu'achète l'impératrice Joséphine en 1807.
Si Henriette Lorimier expose à la fois des portraits et des peintures de genre, ce sont ces dernières qui retiennent l'attention des critiques. Le premier tableau qu'ils mentionnent est La chèvre nourrice, où figure une jeune mère qui ne peut pas allaiter son fils: elle regarde avec tristesse une chèvre qui remplit la tâche à sa place. Les critiques affirment que cette scène d'amour maternel et de regret ne pouvait être peinte que par une femme; à leurs yeux le sujet est d'ailleurs parfaitement adapté aux femmes peintres. Ces éloges doivent être resituées dans un contexte où Angélique Mongez expose au même Salon un grand tableau d'histoire, visant à contester l'idée que la peinture d'histoire est le privilège exclusif des hommes. Deux ans plus tard Henriette Lorimier choisit de présenter à nouveau un grand tableau de genre, Jeanne de Navarre. Cette oeuvre montre Jeanne de Navarre avec son jeune fils devant le tombeau de son mari, Jean IV, duc de Bretagne, mort en 1399. Bien que le tableau s'inspire d'un événement tiré de l'histoire de France, il ne présente pas «la noblesse du style» requise par la peinture d'histoire et, de fait, ne conteste pas le statu quo. Jeanne de Navarre est décrit par les critiques comme une leçon pour toutes les mères, dans la mesure où la duchesse remplit son devoir d'éducation envers son fils et lui apprend la piété filiale.
Pour beaucoup de critiques, ce tableau est un exemple du succès auquel une femme peut prétendre, tout en se confinant dans la catégorie du genre. L'auteur d'un article paru dans le Mercure de Franceloue Henriette Lorimier de ne pas avoir renoncé aux sujets gracieux dans lesquels son sexe garde l'avantage. Un article publié dans L'Athenéum renchérit sur la nécessité pour les femmes de rester dans la domaine de la peinture de genre: «Nous osons même lui promettre de plus grands succès encore, si elle veut se borner à peindre les douces émotions de l'âme, les sentiments tendres et délicats; enfin, représenter des scènes de la vie domestique, et laisser aux hommes les sujets d'histoire».
(Traduction de l'auteure)
Oeuvres
- 1802 (Salon) :Une jeune fille, près d'une fenêtre, pleurant sur un passage d'Atala. Non localisé.
- 1804 (Salon) : La Chèvre nourrice. Non localisé -- une gravure d'après le tableau publiée dans C. Landon, Annales du musée, 1805, pl. 72.
- c. 1805 : Autoportrait. Dijon, Musée Magnin.
- 1805 : Portrait de Sophie Regnault. Non localisé.
- 1806 (Salon) : Jeanne de Navarre. Rueil-Malmaison, Musée national du château de Malmaison.
- 1810 (Salon) : L'Enfant reconnaissant. Vendu aux enchères par Sotheby's, Monaco, le 21 juin 1987, no 727.
- 1812 (Salon) : Portrait de feu M. Joseph Delaleu, curé de Saint-Germain l'Auxerrois. Non localisé.
- 1816 : Portrait de la marquise de Reinepont. Vendu aux enchères par Drouot, Paris, le 2 décembre 1992, no 98.
- 1830 : Portrait de François-Charles-Hugues-Laurent Pouqueville. Versailles, Musée de Versailles.
- 1840 : Portrait de Céleste Buisson de Lavigne, vicomtesse de Chateaubriand. Paris, Maison de retraite Marie-Thérèse.
- Sans date : Portrait de Mme. Marjolin, née Duval.Grenoble, Musée des Beaux-Arts.
Choix bibliographique
- Denton, Margaret, "A Woman's Place: The gendering of genre in post-revolutionary French Painting, Art History, 21, 1998, p.219-246.
- Gabet, Charles, Dictionnaire des artistes de l'école française au XIXe siècle, Paris, 1831, p.457.
- Oppenheimer, Margaret, Women Artists in Paris: 1791-1814, Ph. D. dissertation, Institute of Fine Arts, New York, 1996.
- Pougetoux, Alain, «Peinture troubadour, histoire et littérature: autour de deux tableaux des collections de l'Impératrice Joséphine», Revue du Louvre, 1994-2, p.51-60.
- Pougetoux, Alain, "Un autoportrait d'Henriette Lorimier", Bulletin de la société des amis des musées de Dijon, 1995-1, p.47-51.
Choix iconographique
- Autoportrait, c. 1805. Dijon, Musée Magnin.