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Helen Maria Williams
Biographie
Date de naissance 1761
Date de décès 1827
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804)


Notice de Julia Milena Drumm et Nicole Pellegrin, 2009

Née le 17 juin 1761 à Londres, Helen Maria Williams est la fille d’un officier gallois, mort dès 1769, et d’une Écossaise presbytérienne, Helen Hay. Élevée avec deux de ses sœurs par sa mère, à Berwick-upon-Tweed, dans le nord de l’Angleterre, Helen Maria Williams acquiert très tôt une vaste culture. À l’âge de vingt ans, elle déménage à Londres avec sa famille. Elle y fait la connaissance du pasteur et homme de lettres, Andrew Kippis, qui l’aide à publier un long poème, pathétique et médiévalisant (Edwin and Eltruda). Il la met aussi en contact avec des intellectuels comme Samuel Johnson, Richard Price, Joseph Priestley, William Wordsworth, et le cercle des « Bluestockings » : Elisabeth Robinson Montagu, Charlotte Smith, etc. Peu de temps après, Helen Maria Williams ouvre son propre salon qui réunit des auteurs comme Thomas Holcroft, Fanny Burney et le Dr. John Moore. Ses poèmes -fort appréciés par la critique- ont pour thèmes la louange de Dieu, la critique de l’esclavage et de l’exploitation coloniale, les charmes de la nature. L’histoire sentimentale d’une héroïne vertueuse est au cœur de son unique roman Julia (1790) mais elle y intercale un poème, « The Bastille », qui révèle son enthousiasme pour les idées révolutionnaires. Elle s’installe à Paris en juillet 1790 et elle entreprend alors la description des bouleversements en cours. Formant des séries de plusieurs volumes, échelonnées entre 1790 et 1819, ces Letters sont publiées à Londres et, bientôt traduites en diverses langues, elles suscitent force controverses.

Définitivement installée en 1791 en France où la rejoignent sa mère et ses sœurs, Helen Maria Williams y partage la vie d’un homme marié, l’homme d’affaires John Hurford Stone, connu pour son radicalisme politique et ses activités d’éditeur (il devint peut-être son mari après avoir divorcé). Elle tient un salon que fréquentent Britanniques, Américains et Français dont Mary Wollstonecraft, Thomas Paine, etc. Elle est en relation avec Brissot, Pétion, Buzot, Robespierre, l’abbé Grégoire, La Harpe, Rouget de L’Isle, Manon Roland, ainsi qu’avec Mme de Genlis. Après les Massacres de septembre 1792, elle se range du côté des Girondins et assiste, avec horreur, à l’exécution de ceux-ci et à la montée des violences populaires. Le 12 octobre 1793, elle est emprisonnée, comme tou(te)s ses compatriotes, pendant quelques semaines et part en Suisse de juin à décembre 1794 (elle en ramènera un récit de voyage). Revenue en France, elle continue, dans ses écrits, à montrer son attachement aux idéaux de la Révolution mais se refuse à soutenir la politique belliciste de Napoléon. Elle élève les enfants français d’une de ses sœurs, morte en 1798 et mariée au pasteur Coquerel, et elle publie diverses traductions de grande ampleur dont une édition commentée de lettres- apocryphes- de Louis XVI qui mécontentera tous les partis. Après le retour des Bourbons dont elle apprécie le libéralisme initial, elle est naturalisée citoyenne française en 1818 et produit, l’année suivante, son ultime interprétation de l’histoire contemporaine française avant un recueil qui mêle poésie et prose. Des Souvenirs, posthumes, en forme de bilan de vie, paraissent après sa mort, survenue le 14 décembre 1827 à Paris.

Poétesse sensible hostile à toutes les injustices (esclavage, despotisme, peine capitale, infériorisation des femmes), Helen Maria Williams est encore célèbre grâce à ses chroniques de trois décades de vie française. Témoin oculaire et analyste passionnée, elle sait mêler observations objectives, anecdotes révélatrices et sentiments personnels. Objet de nombreux commentaires dans toute la presse britannique de son temps en raison de sa francophilie et de son républicanisme, elle le fut aussi pour avoir, malgré son appartenance de sexe, incorporé des commentaires politiques dans ses récits. Elle joua donc un rôle prééminent d’intermédiaire culturel entre la France et les pays anglo-saxons, Amérique et Allemagne comprises, rôle renforcé par ses activités de traductrice et de codirectrice de l’English Press (maison d’édition établie à Paris par Stone). Aujourd’hui l’ensemble des œuvres de Helen Maria Williams suscite l’intérêt des historien-ne-s et des critiques littéraires pour la richesse de ses réflexions sur la Révolution et pour la singularité de son statut de femme de lettres peu favorable aux revendications féministes explicites de son amie Wollstonecraft. Aux yeux de sa compatriote, la romancière et voyageuse francophile, lady Morgan, Williams fut une véritable «citoyenne du monde».

Oeuvres

  • 1782 : Edwin and Eltruda. A Legendary Tale, by a young Lady, préface par Andrew Kippis, London, T. Cadell.
  • 1783 : An Ode on the Peace, by the Author of Edwin and Eltruda, London, T. Cadell.
  • 1784 : Peru, A Poem in Six Cantos, London, T. Cadell.
  • 1786 : Poems, in two volumes, London, T. Cadell, 2 vol. (un de ces poèmes mis en musique pour devenir l’hymne While thee I seek, Protecting Power; le frontispice est de Maria Cosway; avec une liste de souscripteurs) -- rééd. en facsimile, Oxford, Woodstock Books, 1994.
  • 1788 : A Poem on the Bill Lately Passed for Regulating the Slave Trade, London, T. Cadell. -- éd. Neil Fraistat et Susan S. Lanser, Letters Written in France, in the Summer 1790, to a Friend in England [...], Peterborough (Canada), Broadview Literary Texts, 2001, p. 194-202.
  • 1788 : «The Morai», dans Andrew Kippis, The Life of Captain James Cook, Londres, G. Nicol et G. G. J. Robinson [appendice] -- Chiswick, Whittingham, 1822.
  • 1790 : Julia. A Novel. Interspersed with Some Poetical Pieces, London, T. Cadell, 2 vol. -- éd. Peter Garside, Londres, Routledge/Thoemmes Press, 1995 (porté sur la scène par lord Bulwer-Lytton sous le titre de The Lady of Lyons, 1798).
  • 1790 : Letters Written in France, in the Summer of 1790, to a Friend in England. Containing Various Anecdotes Relative to the French Revolution; and Memoirs of Mons. and Madame du F..., London, T. Cadell (premier tome de sa première série de letters) -- éd. Neil Fraistat et Susan S. Lanser, Letters Written in France..., voir supra, p.61-150 (un extrait publié sous le titre Memoirs of Mons. And Madame Du F. In a Series of Letters, Boston, sn, 1794 ; une traduction en français par M. de La Montagné, Lettres écrites de France à une amie en Angleterre pendant l’été 1790, Paris, Garnery, 1791 ; des traductions allemandes et hollandaises, dont Briefe aus Frankreich an eine freudin in England im Sommer 1790, Leipzig, 1798, et Brieven in dem Zomer 1790, Haarlem, 1791).
  • 1790 : The Unfortunate Young Nobleman.
  • 1791 : A Farewell for Two Years to England. A Poem, London, T. Cadell.
  • 1791 : «Société des Amis de la Constitution. Extrait du procès-verbal de la séance publique des amis de la Constitution, du 13 juillet 1791», Journal de Rouen, 14 juillet 1791 -- avec la réponse de l’auteure du 13 septembre dans Lionel Woodward, Une Anglaise amie de la Révolution..., voir infra, Choix bibliographique, p. 43-46.
  • 1792 : Letters from France. Containing Many New Anecdotes Relative to the French Revolution, and the Present State of French Manners, Londres, G. & J. Robinson (deuxième tome de sa première série de lettres). Une traduction allemande met en valeur une éventuelle aide rédactionnelle : Neue Briefe über franzosische Revolution: aus dem Englischen der helene Marie Williams, Th. Christie und Hurford Stone, Berlin, sn, 1794-1795.
  • 1793 : Letters from France; Containing a Great Variety of Interesting and Original Information concerning the Most Important Events That Have Lately Occurred in that Country in the years 1790, 1791, 1792, and 1793, and Particularly Respecting the Campaign of 1792, Dublin, J. Chambers, 1794, 2 vol. (troisième et quatrième tomes de la première série de lettres) – Rééd. Caroline Franklin, dans Women’s Travel Writings, 1750-1850, Londres, Routledge, 2006, t.1.
  • 1795 : Letters Containing a Sketch of the Politics of France, From the Thirty-first of May 1793, till the Twenty-eighth of July 1794, and of the Scenes Which Have Passed in the Prisons of Paris, London, G.-G. et J. Robinson, 2 vol. (les deux premiers tomes de la seconde série de lettres). Il y eut, en 1796, une traduction française anonyme du premier tome, dans Lettres sur les événemens [...], voir infra ; une traduction en allemand et des éditions irlandaise et américaine.
  • 1795 : Letters Containing a Sketch of the Scenes Which Passed in Various Departments of France During the Tyranny of Robespierre, and Of the Events Which Took Place in Paris on the 28th of July 1794, London, G.-G. et J. Robinson (troisième tome de la seconde série de lettres). Une édition américaine: Philadelphie, Snowden & M’Corkle, 1796.
  • 1795 : Lettres sur les événemens qui se sont passés en France, depuis le 31 mai 1793 jusqu’au 10 thermidor, traduit de l’anglois, Paris, sn -- Autre traduction française partielle, par F. Funck-Brentano, Le Règne de Robespierre, Paris, Fayard, c.1910 (ouvrage retraduit en anglais : Memoirs of the Reign of Robespierre, New York et Londres, John Hamilton, 1929) -- traduction allemande : Briefe enthaltend einem Abriss der französischen Angelegenheiten, Leipzig, 1794-1796.
  • 1796 : «Original Sonnets», dans Poems. Moral, Elegant and Pathetic, viz. Essay on Man, by Pope ; The Monk of La Trappe, by Jerningham ; The Grace, by Blair ; An Elegy in a Country Chuchyard, by Gray ; The Hermit of Warkworth, by Percy ; and Original Sonnets, by Helen-Maria Williams, London, Vernor et Hood, p. 211-220.
  • 1796 : Letters Containing a Sketch of the Politics of France, From the Twenty-Eighth of July 1794, to the Establishment of the Constitution of 1795, and Of the Scenes Which Have Passed in the Prisons of Paris, London, G.-G. et J. Robinson (quatrième tome de la seconde série de lettres). Une édition américaine : Philadelphie, Matthew Carey, 1796.
  • 1796 : «On the Death of the Rev. Dr. Kippis», Gentlemen’s Magazine, 1, janvier 1796, p. 66.
  • 1797 : «Auguste and Madelaine. A Real History», dans Seraphina. A novel. From the French of M. Mercier. To which is added Auguste and Madelaine. A Real History by Miss Helen Maria Williams, Charleston (Mass.), John Lamson, 1797 -- dans M. Ducray-Duminil, Ambrose and Eleanor, or the Adventures of Two Children Deserted on an Uninhabited Island. To which is added Auguste and Madelaine. A Real History by Miss Helen Maria Williams, Philadelphie, William W. Woodward, 1799, p. 201-220.
  • 1798 : A Tour in Switzerland ; or, A View of the Present State of the Government and Manners of those Cantons: with Comparative Sketches of the Present State of Paris, Londres, G. G. et J. Robinson, 2 vol. -- éd. Stephen Bending et Stephen Bygrave, Women's Travel Writings in Revolutionary France, Londres, Pickering & Chatto, 2007, vol.1-2. Une traduction hollandaise : Reize in Switzerland, Leyde, A. & J. Honkoop, 1798 ; une traduction française : Nouveau voyage en Suisse, contenant une peinture de ce pays, de ses moeurs et de ses gouvernements actuels, avec quelques traits de comparison entre les usages de la Suisse et ceux de Paris moderne, trad. par J. B. Say, Paris, Charles Pougens, 1798, 2 vol.
  • 1799 : «Memoirs of the Life of Charles Berns Wadstrom», Monthly Magazine, juillet 1799, p.462-465.
  • 1799 : «Lettre de la citoyenne Hélène-Maria William [sic] au citoyen Jean-Baptiste Say sur la mort du philanthrope Wadström», La Décade philosophique, 10 floréal an VII [29 avril 1799].
  • 1801 : «Ode to Peace», Morning Chronicle, 17 novembre 1801.
  • 1801 : Sketches of the State of Manners and Opinions in the French Republic, Towards the Close of the Eighteenth Century. In a Series of Letters, London, G. G. et J. Robinson, 2 vol. Une traduction française : Aperçu de l’état des moeurs et des opinions dans la République française vers la fin du XVIIIe siècle, trad. par Mme Grandchamp, Paris, Levrault, 2 vol.; deux traductions allemandes : Skisse von dem Zustande der Sitten und Meinungen in der französischen Republick gegen das ende der 18 jahre hunderts, Stuttgart, 1801 et Tübingen, 1801-1802 ; une traduction hollandaise: Haarlem, 1801.
  • 1801 : The History of Perourou ; or the Bellows-Mender, Dublin, sn (extrait des Sketches..., voir supra).
  • 1803 : Correspondance politique et confidentielle inédite de Louis XVI avec ses frères et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne [...], avec des observations, Paris, Debray, 2 vol. (ouvrage apocryphe, édité simultanément en anglais et en français : Londres, G. et J. Robinson, 1803, 3 vol.). Trois traductions allemandes : Leipzig, 1803 ; Augsburg, 1804 ; et Strasbourg, 1804 ; une hollandaise : Dordrecht, 1804 ; une anglaise : Londres, 1805.
  • 1808 : Recueil de Poésies, extraites des ouvrages d’Helena-Maria Williams, traduit par M. Stanislas de Boufflers et M. Esménard, Paris, J. G. Cocheris.
  • 1809 : Verses Addressed by Helena Maria Williams to Her Two Nephews on Saint Helen’s Day, Paris, sn.
  • 1815 : A Narrative of the Events which Have Taken Place in France, from the Landing of Napoleon Bonaparte, on the 1st of March 1815, till the Restoration of Louis XVIII. With an Account of the Present State of Society and Public Opinion, London, Murray -- Cleveland, Burrows, 1894. Une traduction française : Relation des Evénemens qui se sont passés en France depuis le débarquement de Napoléon Buonaparte, au 1er mars 1815, jusqu’au traité du 20 Novembre, par Miss Helen-Maria Williams, trad. par M. Breton de La Martinière, Paris, J. G. Dentu, 1816.
  • 1816 : On the Late Persecution of the Protestants in the South of France, London, T. et G. Underwood.
  • 1817 : «Letter to Robert Burns, 20 juin 1787», The Edinburgh Magazine and Literary Miscellany, a New Series of the Scots Magazine, 1, [septembre 1817], p.109.
  • 1818 : «Preface», dans Personal Narrative of Travels of the Equinoctial Regions of the New Continent During the Years 1799-1804, by Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland, Londres, Longman, Hurst, Rees, Orme et Brown, vol.1-2.
  • 1819 : The Charter, Lines Addressed by Helena Maria Williams, to her Nephew Athanase Charles Laurent Coquerel, on his Wedding Day, Paris, sn.
  • 1819 : Letters on the Events which Have Passed in France since the Restoration in 1815, London, Baldwin, Cradock et Joy (ce texte incorpore celui de 1816 : On the Late Persecution of the Protestants in the South of France).
  • 1819 : Evénements arrivés en France depuis la Restauration de 1815, traduit de l’anglais par M. Moreau père, Paris, Rosa.
  • 1823 : Poems on Various Subjects. With Introductory Remarks on the Present State of Science and Literature in France, Londres, Whittaker.
  • Souvenirs de la Révolution française, traduit par C. C. [Charles Coquerel, neveu de l’auteure], Paris, Dondey-Dupré, 1827 (ce livre comprend le dernier poème qu’elle ait écrit: Lines on the fall of Mussolinghi, 1827.)
  • Letters from France, intr. par Janet Todd, Delmar (New York), Scolars’Facsimiles and Reprints, 1975, 8 vol. (reprise de l’ensemble des Letters).

Traductions du français vers l'anglais

  • 1795 : Paul and Virginia, translated from the French of Bernardin de Saint Pierre. With Original Sonnets, by Helen Maria Williams, London, G.-G. Robinson, ill. -- Oxford, Woodstock, 1989.
  • 1803 : The Political and Confidential Correspondence of Lewis the Sixteenth [Louis XVI]; with Observations on Each Letter by Helen Maria Williams, London, G. et J. Robinson, 3 vol. (ouvrage apocryphe).
  • 1814 : Researches, Concerning the Institutions & Monuments of the Ancient Inhabitants of America, with Descriptions & Views of Some of the Most Striking Scenes in the Cordilleras! Written in French by Alexander von Humboldt and translated into English by Helen Maria Williams, London, Longman et Hurst, 2 vol. ill. -- Amsterdam, Theatrum Orbis Terrarum, 1971.
  • 1814-1821 : Personal Narrative of Travels of the Equinoctial Regions of the New Continent During the Years 1799-1804, by Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland; with Maps, Plans, &c. Written in French and Translated into English by Helen Maria Williams, Londres, Longman, Hurst, Rees, Orme et Brown, Londres, 5 vol. ill. -- New York, AMS, 1966.
  • 1817 : The Leper of the City of Aosta. A Narrative [de Xavier de Maistre], Londres, George Cowie.

Sources

  • Lettres manuscrites inédites dans plusieurs bibliothèques : Lausanne, Londres, Manchester, Oxford, Princeton, etc. (Deborah Kennedy, Helen Maria Williams…, voir infra, Choix bibliographique). On y trouve de nombreuses références à sa vie et à ses œuvres.
  • Poèmes de circonstances dans la presse britannique et les écrits personnels du temps.

Choix bibliographique

  • FRAISTAT, Neil et Susan S. LANSER, «Introduction», dans Helen Maria Williams, Letters Written in France... [voir supra, OEuvres], p. 9-60.
  • FRUCHTMAN, Jack Jr. (éd.), An Eye-Witness Account of the French Revolution by Helen Maria Williams. Letters Containing a Sketch of the Politics of France, New York, Peter Lang Publishing, 1997.
  • KENNEDY, Deborah, Helen Maria Williams and the Age of Revolution, Lewisburg/Londres, Bucknell University Press/Associated University Presses, 2002.
  • «Williams, Helen Maria», The Literary Encyclopaedia. URL: http://www.litencyc.com.
  • WOODWARD, Lionel, Une Anglaise amie de la Révolution française, Hélène-Maria Williams et ses amis, Paris, Champion, 1930 -- Genève, Slatkine Reprints, 1977.

Jugements

  • «[1784, Dr. Johnson] had dined that day at Mr Hoole’s, and Miss Helen Maria Williams being expected in the evening, Mr. Hoole put into his hands her beautiful “Ode on the Peace”. Johnson reads it over, and when this elegant, and accomplished young lady was presented to him, he took her by the hand in the most courteous manner, and repeated the finest stanza of her poem. [...] Her respectable friend, Dr. Kippis, from whom I had this anecdote, was standing by, and was not a little gratified.» (Boswell, Life of Johnson (1791), Londres, Everyman’s Library, 1963, t.1, p. 514-515)
  • «Mesdames [Anna] Seward and Williams, and half a dozen more of those harmonious virgins, have no imagination, no originality. Their thoughts and phrases are like their gowns -old remnants cut and turned.» (Horace Walpole, Letters, 4 novembre 1786, t.13, p. 416)
  • [A propos des Letters on the French Revolution, 1790] «That an English lady should be fond of, or intoxicated with liberty, is no phenomenon in these times; or even that an English lady should be eager for the parade and deception of the French Confederation. Such was Helen Maria Williams. “She saw it, and was glad”, and perhaps rejoices that she has made a profitable book out of it [...]. We, who have bestowed some attention to the calm reasonings of Burke and Calonne, must be permitted to entertain very different notions of the French Revolution, and indeed of the value of liberty [...]. The pathetic tale of M. and Mme du F... is a very seasonable episode in a declamation against tyranny. The writer herself fears it has the air of a romance, and we should perfectly agree with her as she is used to such writing, that every incident is made to tally, did we not know, from undoubted authority, that the tale was true» (Gentleman’s Magazine, 61, janvier 1791, p. 62 et suiv.)
  • «Miss Williams has behaved very civilly to me and I shall visit her frequently, because I rather like her, and I meet french company at her house. Her manners are affected, yet the simple goodness of her heart continually breaks through the varnish, so that one would be more inclined, at least I should, to love than admire her. Authorship is a heavy weight for female shoulders especially in the sunshine of prosperity [...].» (Mary Wollstonecraft, The Collected Letters, éd. Janet Todd, lettre à Everina Wollstonecraft, 24 décembre 1792, Londres, Penguin, 2003, p. 215)
  • [A propos de son évocation de la «tyrannie» de Robespierre, 1795] «She must excuse us if we say she has debased her sex, her heart, her feelings, her talents, in recording such a tissue of horror and villainy and we hesitate not to say, daring to insult a regular government and a happy people, with such details, whose result we defy her to show has yet been productive of one single good.» (Gentlemen's Magazine, décembre 1795, p. 1030)
  • «Her idea of government, and of its various effects on human affairs, takes a flight far about the common female range. Her language, too, if not always strictly correct, frequently aims at higher excellence. [...] It will seldom fail to interest the feelings of humanity and it will [...] command the approbation of the heart.» (Monthly Review, 1796)
  • «L’Aperçu des moeurs des Français, que madame Grandchamp vient de traduire, est propre à soutenir la réputation de l’Auteur [...]. Il est bon de voyager hors de son pays; il est bon de rencontrer d’autres opinions [...]. Elle tempère l’austérité du langage politique par des digressions, des anecdotes, des épisodes [...]. Mademoiselle Williams a su ajouter un nouveau prix à l’intérêt de cette histoire [les 18 et 19 Brumaire], par des détails pleins de sentiment et de vérité, d’où l’on peut conjecturer que si elle ne s’était pas vouée à la poésie et à la politique, elle aurait accru la reputation que les femmes ses compatriotes se sont acquise dans la narration des romans. Nous l’invitons à s’associer dans ce genre où brille avec tant d’avantage la délicatesse des sentimens, si naturelle à son sexe. Ses écrits ont de quoi plaire aux hommes qui pensent fortement, mais elle n’oubliera pas sans doute que les femmes ont aussi quelques droits sur les productions d’une plume qui peut suivre les mouvemens les plus fugitives du coeur, aussi facilement qu’elle sait tracer le tableau des grands bouleversemens politiques et la peinture des moeurs d’une nation» (Jean-Baptiste Say, La Décade philosophique, t. 28, 2e trim. de l’an IX [1801], p. 222-231, 278-288)
  • [À propos des Evénements arrivés en France depuis la Restauration, 1819] «Miss Williams, déjà connue par plusieurs productions distinguées, demeure à Paris depuis 25 ans, et ses relations avec l’église réformée dont elle fait partie, lui ont fourni les moyens de s’instruire d’un grand nombre de faits nouveaux, relativement aux troubles du Midi [...]. Il est beau de voir une étrangère prendre la défense des Français ; c’est un spectacle utile et digne de notre admiration que celui d’un écrivain de la Grande Bretagne plaidant la cause d’une nation qu’un trop grand nombre d’Anglais poursuit encore aujourd’hui de ses invectives. Miss Williams donne un exemple de l’union qui devrait régner entre les peuples; et il est consolant de penser que la religion protestante peut devenir la chaîne commune qui effectuera cette alliance.» (Annales protestantes, Paris, sn, 1820, t. 1, p. 48)
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