Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency : Différence entre versions

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Châtillon, Elisabeth-Angélique de Boutteville Montmorency, duchesse de Châtillon et de Mecklembourg (1627-1695), fille de François de Montmorency, comte de Boutteville (+ 1627) et d'Élisabeth de Vienne, épouse (1645) de Gaspard IV de Coligny, duc de Châtillon (+ 1649) puis (1664) du duc de Mecklembourg. Cette notice est en cours de rédaction.<br />
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Isabelle-Angélique de Boutteville-Montmorency naît à Paris  le 8 mars 1627 un peu avant la mort de son père, François de Montmorency, comte de Boutteville, duelliste décapité place de Grève. Sa mère, Elisabeth de Vienne, a deux autres enfants : Marie-Louise, future Marquise de Valençay et François-Henri de Montmorency, futur Maréchal de Luxembourg. Charlotte de Montmorency, princesse de Condé, cousine de François, ne cessera de protéger ces enfants issus de la branche cadette de sa maison; elle les élève avec les siens à Chantilly et à Paris et les fait tous bénéficier de la culture la plus soignée; Isabelle-Angélique est particulièrement choyée. En 1645, avec l’aide et la caution de son cousin le duc d’Enghien, elle consent à son enlèvement par Gaspard de Coligny afin de forcer les deux familles à admettre le mariage.  En 1649, son mari –devenu duc et pair de Châtillon ainsi que maréchal grâce à Condé – est tué pendant la première Fronde. En 1650,  Mazarin fait emprisonner Condé : pour soutenir la princesse douairière, Isabelle-Angélique part à Chantilly. Négociatrice née, elle organise le QG de l’opposition : la correspondance clandestine va de chez elle aux chefs rebelles et même à Condé. Elle gagne des adhérents pour son parti : son éloquence, sa beauté et ses manières flatteuses attirent des seigneurs importants comme le duc de Nemours. Mazarin décidant de « fermer » Chantilly, centre de la rébellion, la princesse douairière s’enfuit avec Isabelle-Angélique pour se réfugier au château de Châtillon, nouveau point de ralliement. Lorsque tout l’entourage de Condé veut continuer la guerre, la princesse et Isabelle-Angélique seules optent pour la paix. Quant la princesse douairière meurt fin 1650, elle laisse à sa fille adoptive la jouissance du château de Merlou, près de Chantilly, et un coffret de pierreries. Puis pendant deux ans, Châtillon travaille « à faire l’accommodement » entre les parties. Ambassadrice de Condé avec les pleins pouvoirs, elle reçoit les honneurs militaires à la cour; par ailleurs Condé lui fait donation en toute propriété de Merlou. Lorsque Mazarin fait traîner les négociations, Isabelle-Angélique rompt les pourparlers (1652).  De nouveau assignée à résidence après la bataille de la porte Saint-Antoine, c’est le début d’une période trouble. Soupçonnée d’avoir participé à un complot pour assassiner Mazarin, elle est écartée de la cour mais est chaleureusement invitée d’y retourner en 1655. Tous les efforts pour l’amadouer ne lui font pas changer de camp. Elle attire le Maréchal Hocquincourt  - pour les places fortes qu’il contrôle - dans le parti de Condé.  Mazarin la fait séquestrer pour obtenir le retour d’Hocquincourt. Prisonnière chez la mère de l’abbé Fouquet, elle tient bon. Les négociations avec Hocquincourt font qu’elle est relâchée (novembre 1655) et revient à la cour. Après la réconciliation de Condé avec le roi, (1659) elle reçoit une lettre d’éloges de Mazarin et tous les remerciements de Condé. Elle épouse Christian-Louis, duc de Mecklembourg en 1663 et négocie son avantageux contrat de mariage. Mêlée aux intrigues d’Henriette d’Angleterre et du comte de Guiche, elle est discréditée. Le tollé général, augmenté par le récit médisant de sa vie dans L’Histoire Amoureuse des Gaules, ne lui enlève pas la faveur du roi. Henriette d’Angleterre l’admet dans son intimité et mourante, l’appelle à l’aide et expire entre ses bras (1670). Elle va à Mecklenbourg en 1672 avec la ferme intention de servir la politique royale de la France, engageant même ses pierreries pour lever des troupes pour l’armée. De retour en France, elle disperse le foyer protestant de Châtillon, y instaure un hôpital, une école et un monastère. Elle croit pouvoir détacher la maison de Brunswick  de l’Empire et l’attirer vers la France par un traité. Envoyée en Allemagne en 1678, elle réalise ce projet qui aboutit au traité de Brunswick (1679]. En 1682, elle tombe malade de la petite vérole ; elle occupe la fin de sa vie à collectionner les objets d’art, ainsi qu’à marier ses nièces. Son frère, le maréchal de Luxembourg, meurt le 4 janvier 1695 et elle décède trois semaines plus tard.<br/>  
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Isabelle-Angélique est restée fidèle à la maison de Condé toute sa vie.  Les avis des contemporains sur sa personne et sa conduite doivent être mesurés en fonction de leur propre situation clanique. Sa beauté, son intelligence et sa capacité politique aussi bien que ses intrigues amoureuses en firent la proie de la pensée moralisatrice et souvent misogyne  de son siècle et de la postérité.
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Version du 1 mars 2013 à 16:23

Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency
Titre(s) Duchesse de Châtillon, duchesse de Mecklembourg
Conjoint(s) Gaspard IV de Coligny, duc de Châtillon (mariage en 1646)
Duc de Mecklembourg-Schwerin, Christian-Louis, (mariage en 1663).
Dénomination(s) Prénom d'usage: Isabelle-Angélique
Pendant la Fronde: Circée ou « La Rose ».
Biographie
Date de naissance 1627
Date de décès 1695
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Danielle Haase-Dubosc, 2013

Isabelle-Angélique de Boutteville-Montmorency naît à Paris le 8 mars 1627 un peu avant la mort de son père, François de Montmorency, comte de Boutteville, duelliste décapité place de Grève. Sa mère, Elisabeth de Vienne, a deux autres enfants : Marie-Louise, future Marquise de Valençay et François-Henri de Montmorency, futur Maréchal de Luxembourg. Charlotte de Montmorency, princesse de Condé, cousine de François, ne cessera de protéger ces enfants issus de la branche cadette de sa maison; elle les élève avec les siens à Chantilly et à Paris et les fait tous bénéficier de la culture la plus soignée; Isabelle-Angélique est particulièrement choyée. En 1645, avec l’aide et la caution de son cousin le duc d’Enghien, elle consent à son enlèvement par Gaspard de Coligny afin de forcer les deux familles à admettre le mariage. En 1649, son mari –devenu duc et pair de Châtillon ainsi que maréchal grâce à Condé – est tué pendant la première Fronde. En 1650, Mazarin fait emprisonner Condé : pour soutenir la princesse douairière, Isabelle-Angélique part à Chantilly. Négociatrice née, elle organise le QG de l’opposition : la correspondance clandestine va de chez elle aux chefs rebelles et même à Condé. Elle gagne des adhérents pour son parti : son éloquence, sa beauté et ses manières flatteuses attirent des seigneurs importants comme le duc de Nemours. Mazarin décidant de « fermer » Chantilly, centre de la rébellion, la princesse douairière s’enfuit avec Isabelle-Angélique pour se réfugier au château de Châtillon, nouveau point de ralliement. Lorsque tout l’entourage de Condé veut continuer la guerre, la princesse et Isabelle-Angélique seules optent pour la paix. Quant la princesse douairière meurt fin 1650, elle laisse à sa fille adoptive la jouissance du château de Merlou, près de Chantilly, et un coffret de pierreries. Puis pendant deux ans, Châtillon travaille « à faire l’accommodement » entre les parties. Ambassadrice de Condé avec les pleins pouvoirs, elle reçoit les honneurs militaires à la cour; par ailleurs Condé lui fait donation en toute propriété de Merlou. Lorsque Mazarin fait traîner les négociations, Isabelle-Angélique rompt les pourparlers (1652). De nouveau assignée à résidence après la bataille de la porte Saint-Antoine, c’est le début d’une période trouble. Soupçonnée d’avoir participé à un complot pour assassiner Mazarin, elle est écartée de la cour mais est chaleureusement invitée d’y retourner en 1655. Tous les efforts pour l’amadouer ne lui font pas changer de camp. Elle attire le Maréchal Hocquincourt - pour les places fortes qu’il contrôle - dans le parti de Condé. Mazarin la fait séquestrer pour obtenir le retour d’Hocquincourt. Prisonnière chez la mère de l’abbé Fouquet, elle tient bon. Les négociations avec Hocquincourt font qu’elle est relâchée (novembre 1655) et revient à la cour. Après la réconciliation de Condé avec le roi, (1659) elle reçoit une lettre d’éloges de Mazarin et tous les remerciements de Condé. Elle épouse Christian-Louis, duc de Mecklembourg en 1663 et négocie son avantageux contrat de mariage. Mêlée aux intrigues d’Henriette d’Angleterre et du comte de Guiche, elle est discréditée. Le tollé général, augmenté par le récit médisant de sa vie dans L’Histoire Amoureuse des Gaules, ne lui enlève pas la faveur du roi. Henriette d’Angleterre l’admet dans son intimité et mourante, l’appelle à l’aide et expire entre ses bras (1670). Elle va à Mecklenbourg en 1672 avec la ferme intention de servir la politique royale de la France, engageant même ses pierreries pour lever des troupes pour l’armée. De retour en France, elle disperse le foyer protestant de Châtillon, y instaure un hôpital, une école et un monastère. Elle croit pouvoir détacher la maison de Brunswick de l’Empire et l’attirer vers la France par un traité. Envoyée en Allemagne en 1678, elle réalise ce projet qui aboutit au traité de Brunswick (1679]. En 1682, elle tombe malade de la petite vérole ; elle occupe la fin de sa vie à collectionner les objets d’art, ainsi qu’à marier ses nièces. Son frère, le maréchal de Luxembourg, meurt le 4 janvier 1695 et elle décède trois semaines plus tard.
Isabelle-Angélique est restée fidèle à la maison de Condé toute sa vie. Les avis des contemporains sur sa personne et sa conduite doivent être mesurés en fonction de leur propre situation clanique. Sa beauté, son intelligence et sa capacité politique aussi bien que ses intrigues amoureuses en firent la proie de la pensée moralisatrice et souvent misogyne de son siècle et de la postérité.

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