Cercle de Schoppenwihr : Différence entre versions

De SiefarWikiFr

[version vérifiée][version vérifiée]
(Notice de Laure Hennequin-Lecomte, 2013)
 
(6 révisions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
==Notice de [[Laure Hennequin-Lecomte]], 2013==
 
==Notice de [[Laure Hennequin-Lecomte]], 2013==
A la fin du siècle des Lumières et pendant la Révolution française, [Ôctavie de Berckheim|Octavie]], [[Amélie Louise de Berckheim|Amélie]], [[Henriette de Berckheim|Henriette]] et Fanny de Berckheim « (marchent) dans le sentier de la vie comme membre d'une confrérie dont la devise est Unis pour devenir meilleurs ». Pfeffel, le poète colmarien, est la clef de voute de  leur « petite société d'émulation »  qui se réunit dans la demeure familiale du baron de Berckheim. Dès le XIXème siècle, le réseau intellectuel mixte est désigné par son ancrage géographique. Avec leurs amies, [[Annette de Rathsamhausen]], [[Frédérique Pfeffel]], [[Marie d'Oberkirch]], [[Louise de Dietrich|Louise]] et  [[Amélie de Dietrich]], les quatre sœurs mettent  en pratique les principes antiques mens sana in corpore sano. Elles communiquent leurs travaux littéraires à leurs comparses masculins, les dauphinois Augustin et Scipion Perier, les lyonnais Joseph de Gérando et Camille Jordan. Les jeunes gens marchent dans les Vosges, y  herborisant à la manière de Jean-Jacques. L’objectif d’accomplissement spirituel et corporel révèle une modernité des rapports hommes-femmes.  Leur système de prénomination qui ne fait de distinction ni de sexe, de religion ou d’âge est révélateur de leur ouverture. Elle s’explique par leur foi chrétienne tempérée d’esprit philosophique, synthèse protestante qui ne combat pas le versant catholique.  Le retour aux sources antiques est couplé à  une connaissance de la Nature. Par exemple, deux de ses pédagogues élisent nature et culture, puisant dans les vies parallèles et la flore leurs surnoms.  Le fondateur de l’Académie militaire Pfeffel est Bélisaire, le pasteur de Waldersbach, Oberlin est le Cèdre. Ces élites rhénanes s’encouragent mutuellement sur la pente de la vérité et de la connaissance, de vive voix et par leurs correspondances. Lorsque les circonstances les séparaient, les amis se retrouvaient  mentalement, tous les soirs, à huit heures au clair de lune, en  songeant à la mise en pratique quotidienne de leur adage.
+
A la fin du siècle des Lumières et pendant la Révolution française, [[Octavie de Berckheim|Octavie]], [[Amélie Louise de Berckheim|Amélie]], [[Henriette de Berckheim|Henriette]] et Fanny de Berckheim « (marchent) dans le sentier de la vie comme membre d'une confrérie dont la devise est Unis pour devenir meilleurs ». Pfeffel, le poète colmarien, est la clef de voute de  leur « petite société d'émulation »  qui se réunit dans la demeure familiale du baron de Berckheim. Dès le XIXe siècle, le réseau intellectuel mixte est désigné par son ancrage géographique. Avec leurs amies, [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen|Annette de Rathsamhausen]], [[Frédérique Pfeffel]], [[Marie Philippine Frédérique Dorothée d’Oberkirch|Marie d'Oberkirch]], [[Amélie Louise Sophie de Dietrich|Louise]] et  [[Amélie Anne Dorothée de Dietrich|Amélie de Dietrich]], les quatre sœurs mettent  en pratique les principes antiques mens sana in corpore sano. Elles communiquent leurs travaux littéraires à leurs comparses masculins, les dauphinois Augustin et Scipion Perier, les lyonnais Joseph de Gérando et Camille Jordan. Les jeunes gens marchent dans les Vosges, y  herborisant à la manière de Jean-Jacques. L’objectif d’accomplissement spirituel et corporel révèle une modernité des rapports hommes-femmes.  Leur système de prénomination qui ne fait de distinction ni de sexe, de religion ou d’âge est révélateur de leur ouverture. Elle s’explique par leur foi chrétienne tempérée d’esprit philosophique, synthèse protestante qui ne combat pas le versant catholique.  Le retour aux sources antiques est couplé à  une connaissance de la Nature. Par exemple, deux de ses pédagogues élisent nature et culture, puisant dans les vies parallèles et la flore leurs surnoms.  Le fondateur de l’Académie militaire Pfeffel est Bélisaire, le pasteur de Waldersbach, Oberlin est le Cèdre. Ces élites rhénanes s’encouragent mutuellement sur la pente de la vérité et de la connaissance, de vive voix et par leurs correspondances. Lorsque les circonstances les séparaient, les amis se retrouvaient  mentalement, tous les soirs, à huit heures au clair de lune, en  songeant à la mise en pratique quotidienne de leur adage.
  
 
==Bibliographie==
 
==Bibliographie==

Version actuelle en date du 16 décembre 2014 à 16:18

Notice de Laure Hennequin-Lecomte, 2013

A la fin du siècle des Lumières et pendant la Révolution française, Octavie, Amélie, Henriette et Fanny de Berckheim « (marchent) dans le sentier de la vie comme membre d'une confrérie dont la devise est Unis pour devenir meilleurs ». Pfeffel, le poète colmarien, est la clef de voute de leur « petite société d'émulation » qui se réunit dans la demeure familiale du baron de Berckheim. Dès le XIXe siècle, le réseau intellectuel mixte est désigné par son ancrage géographique. Avec leurs amies, Annette de Rathsamhausen, Frédérique Pfeffel, Marie d'Oberkirch, Louise et Amélie de Dietrich, les quatre sœurs mettent en pratique les principes antiques mens sana in corpore sano. Elles communiquent leurs travaux littéraires à leurs comparses masculins, les dauphinois Augustin et Scipion Perier, les lyonnais Joseph de Gérando et Camille Jordan. Les jeunes gens marchent dans les Vosges, y herborisant à la manière de Jean-Jacques. L’objectif d’accomplissement spirituel et corporel révèle une modernité des rapports hommes-femmes. Leur système de prénomination qui ne fait de distinction ni de sexe, de religion ou d’âge est révélateur de leur ouverture. Elle s’explique par leur foi chrétienne tempérée d’esprit philosophique, synthèse protestante qui ne combat pas le versant catholique. Le retour aux sources antiques est couplé à une connaissance de la Nature. Par exemple, deux de ses pédagogues élisent nature et culture, puisant dans les vies parallèles et la flore leurs surnoms. Le fondateur de l’Académie militaire Pfeffel est Bélisaire, le pasteur de Waldersbach, Oberlin est le Cèdre. Ces élites rhénanes s’encouragent mutuellement sur la pente de la vérité et de la connaissance, de vive voix et par leurs correspondances. Lorsque les circonstances les séparaient, les amis se retrouvaient mentalement, tous les soirs, à huit heures au clair de lune, en songeant à la mise en pratique quotidienne de leur adage.

Bibliographie

  • Beck-Bernard, Lina, Théophile-Conrad Pfeffel de Colmar, Souvenirs biographiques recueillis par sa petite fille, Lausanne, Delafontaine et Rouge, 1866.
  • Bopp,Marie-Joseph, "La langue et la culture française à Colmar dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle : le groupe de Pfeffel, " dans Les lettres en Alsace, Strasbourg, Istra, 1962, pp.157-178.
  • Braeuner, Gabriel, Pfeffel l'européen, esprit français et culture allemande en Alsace au siècle des Lumières, Strasbourg, La Bibliothèque alsacienne, la Nuée Bleue, 1994.
  • Chalmel, Loïc, Oberlin, le Pasteur des Lumières, Strasbourg, La Nuée Bleue, 2006.
  • Dolligner, Ferdinand, "Châteaux d'Alsace : Schoppenwihr", dans La Revue alsacienne illustrée, Strasbourg, 1910.
  • Hennequin-Lecomte Laure, « Un monde virtuel : l’Antiquité dans l’imaginaire des contemporains au tournant du XIXème siècle »,t. 18, l’Annuaire historique de Mulhouse,2007, pp.33-51.
  • Hennequin-Lecomte Laure , « Quand vous lirez ceci mes chers amis, je ne serai plus ! », dans Le testament spirituel, du Moyen-Âge à l’époque moderne, Legs, salut de l’âme, miroir de vertus chrétiennes, Table ronde, à l’Université de Lorraine, dir., Christine Barralis, Corinne Marchal et Anne Wagner, , CRULH, 50, Metz, 2013, pp.49-63.
  • Hennequin-Lecomte Laure, « le bonheur le plus pur dans les bras de l'Amour » : les jeux de l’amour des demoiselles de Berckheim au château de Schoppenwihr , dans XXe Rencontres d’archéologie et d’histoire en Périgord, L’Amour au château , dir., Anne-Marie Cocula et Michel Combet, Bordeaux, Ausonius Editions, 2013, pp.193-205.
  • Hennequin-Lecomte Laure , «Pfeffel l’européen et la Révolution », dans Revue d’Alsace, publication prévue fin 2014
  • Schoell, Théodore, "Pfeffel et le Baron de Gérando", dans Revue d'Alsace, 1896, pp.61-86.
Outils personnels