Catherine de la Croix de Chevrières : Différence entre versions

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Membre de la Congrégation des dames de la Purification de Grenoble.<br/>
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Notice en cours de rédaction
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| titres = comtesse de Rochefort, dame de Chevrières
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| conjoints = Anne de La Baume de Suze, comte de Rochefort et de Suze, seigneur de Saint-Julien et de Lupé
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| dénominations = Sœur de Rochefort
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| naissance = janvier 1614
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| décès = 13 juin 1676
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== Notice de [[Marjorie Dennequin]], 2016 ==
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Catherine de La Croix de Chevrières, fille de Félix II de La Croix de Chevrières, chevalier, comte de Saint-Vallier et de Vals, baron de Serves et de Clérieu, et de Claude de Chissé, naît à Grenoble au début de janvier 1614. Elle est tenue sur les fonts baptismaux de la cathédrale le 11 janvier 1614 par son parrain, noble Guy-Balthazar de Montbard, comte de Marcieu, et par sa marraine, sa tante paternelle, Catherine de La Croix de Chevrières, épouse du conseiller au Parlement de Dauphiné, Pierre de La Baume. Petite-fille et nièce d’évêques et princes grenoblois, Catherine grandit dans un environnement cultivé et très pieux. Elle reçoit, par sa mère, une éducation catholique complétée par de nombreux séjours au couvent des ursulines de Grenoble où elle apprend la lecture, l’écriture, le calcul et les règles de la vie religieuse. Orpheline de père à l’âge de 13 ans et demi, Catherine est établie dans le monde par sa mère qui lui fait épouser le 18 mai 1631,  un noble d’illustre lignée : Anne de La Baume de Suze, comte de Rochefort et de Suze. Elle prend alors le titre de comtesse de Rochefort. De ce lit naissent quatre enfants : Louis-François, baptisé le 25 juin 1632, qui fait carrière au sein des armées du roi ; Marguerite, baptisée le 11 janvier 1635, qui devient visitandine au couvent de Sainte-Colombe-lès-Vienne où se trouvent des parentes ; Gaspard-Joachim, marquis de Bressieu, baptisé le 21 mars 1639, surnommé « l’Africain » en raison de campagnes militaires menées en Afrique du Nord ; enfin, Armand-Anne-Tristan, né vers 1640, ordonné prêtre puis nommé à l’évêché de Tarbes.<br/>
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Durant sa vie d’épouse, la comtesse de Rochefort est confrontée aux procès intentés contre son époux qui lui valent de nombreux déplacements dans diverses villes parlementaires du royaume. Lors d’un voyage à Toulouse, en 1635, son amie la vicomtesse de Châteauclos l’informe de l’existence d’une congrégation religieuse féminine, patronnée par Marguerite de Senaux, rassemblant les femmes nobles de la province et destinée à venir en aide aux orphelines pauvres. La comtesse de Rochefort est alors invitée à y prendre part et à rapporter les règles à Grenoble afin d’y fonder une filiale. En janvier 1636, la Congrégation de la Purification voit le jour. D’abord informelles, les réunions se font plus solennelles à mesure que le nombre de recrues augmente. Réunies sous l’autorité de la Vierge, ces femmes principalement choisies dans le microcosme familial vivent leur vie d’épouse et de mère en parallèle d’un fort engagement religieux et de leur vie mondaine. La comtesse de Rochefort n’occupe pas de charge importante à la Congrégation car ses préoccupations l’emmènent ailleurs, à Paris, où, désormais veuve (depuis 1642), elle réside, d’abord rue Férou, puis, rue de Vaugirard. Là, elle fait une rencontre déterminante : celle de la bénédictine mère Mectilde du Saint-Sacrement (1614-1698) avec qui elle entretient une correspondance soutenue, jointe à de nombreuses visites au monastère. La comtesse de Rochefort bénéficie aussi de la confiance d’Anne d’Autriche durant plusieurs années (1652-1665). Son statut de « dame de la Reine » lui ouvre les portes de la cour et lui permet de soutenir les projets de sa chère amie bénédictine. Elle fréquente assidûment le milieu sulpicien, en particulier Jean-Jacques Olier et Jean de Bernières, auxquels elle confie ses tourments intérieurs. Son neveu Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières, futur évêque de Québec, y fait également ses études de théologie. La comtesse de Rochefort prend encore part avec sa sœur aînée, Mme de Revel, et son frère Jean IV, à l’implantation de la Compagnie de la Propagation de la Foi dans sa ville natale. Cet institut destiné à éradiquer le protestantisme compte dans ses rangs plusieurs congréganistes de la Purification qui recueillent au sein de leur domesticité des jeunes filles appelées à se convertir à la religion du roi. La comtesse de Rochefort finance enfin la création de séminaires destinés à la formation des prêtres et participe à l’embellissement des églises. Accablée de maladies, elle finit ses jours sur ses terres de Lupé, en Dauphiné, le 13 juin 1676.<br/>  
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Oubliée durant plusieurs siècles, la comtesse de Rochefort suscite aujourd’hui un grand intérêt de la part des chercheur(e)s par son implication dans les réseaux dévots féminins et les oeuvres de la Réforme catholique, ainsi que pour ses relations avec Anne d’Autriche et son entourage.
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== Oeuvres ==
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* 1643-1675 : Correspondance inédite entre la comtesse de Rochefort et la mère Mechtilde du Saint-Sacrement, Monastère des Bénédictines de l’Immaculée-Conception (France, Rouen), ms. P.101, P.104 bis et P.110.
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== Principales sources inédites ==
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* Archives départementales de l’Isère (France, Grenoble), Orphelines de Grenoble, 26 H 221 à 227, Registres des Dames de la Congrégation de la Purification, 17e s.
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* Archives départementales de l’Isère (France, Grenoble), 2E507, Papiers de la famille de La Croix de Chevrières.
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* Archives départementales de l’Isère (France, Grenoble), 3E7771 à 7798, Registres du notaire Jean Montaigne (1627-1664).
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* Archives municipales de Grenoble (France, Grenoble), GG 21, 24, 27, 37, 39, 42, Registres paroissiaux de la paroisse saint-Hugues et saint-Jean.
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* Monastère des Bénédictines de l’Immaculée-Conception (France, Rouen), Vie de Catherine de Bar, mère Mectilde du Saint-Sacrement (1614-1698), ms. P.101, P.104 bis et P.110.
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* Monastère Sainte-Trinité (France, Bayeux), ms. N.248.
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* Archives Nationales de France (France, Paris), LL 1709, Bénédictines du Saint-Sacrement. Bénédictines de la rue Cassette. Réceptions (1654-1679), fol. 2, 3, 22.
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* Archives Nationales de France (France, Paris), LL 1710, Registre contenant l’état abrégé des affaires temporelles de ce premier monastère des Religieuses bénédictines de l’adoration perpétuelle du très saint et très auguste sacrement de l’autel, fol. 53, 54, 57, 101, 102, 104, 115, 116.
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* Bibliothèque de l’Arsenal, (France, Paris), ms. 2218, folios 35-65.
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* Bibliothèque municipale de Grenoble (France, Grenoble), Fonds ancien, Recueil de poésies par Claude de Chaules, ms. R.7525, 1650, folios 57-60.
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== Principales sources éditées==
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* Jean Pinson de la Martinière, 1652, ''Estat et gouvernement de France, comme il est depuis la Majorité du Roy Louis XIV à present regnant ou sont contenues diverses remarques & particularitez de l’Histoire de nostre temps, avec les Noms, Dignitéz & Familles principalles du Royaume, & leur Alliances, 6e éd. revue, corrigée & augmentée'', La Haye, Au dépens d’Adrian Vlacq, p.108-110.
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* Jean Pinson de la Martinière, 1658, ''L’Estat de la France dans sa perfection. Et comme elle est à présent gouvernée'', Paris, J.-B. Loyson, p.256. 
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* Jean Pinson de la Martinière, 1663, ''L’Estat de la France nouvellement corrigé & mis en meilleur Ordre, ou l’on voit tous les Princes ; Ducs & Pairs, Maréchaux de France, & autres Officiers de la Couronne : les Chevaliers de l’Ordre, les Gouverneurs des Provinces, les Cours souveraines, etc. Ensemble les Noms des Officiers de la Maison du Roy, & le quartier de leur service : avec leurs gages & Priviléges, & l’explication des Fonctions de leurs Charges. Comme aussi des Officiers des Maisons Royales de la Reine-Mère, de la Reine, de Monsieur le Dauphin, de Monsieur & de Madame, etc. Avec plusieurs Traitez particuliers, des Archevéscheez, Evéschez & Abbayes de France, du Conseil Royal des Finances, etc. Le tout enrichy d’un grand nombre de Figures, & dedié au Roy. Par N. [Nicolas] Besongne, C. & A. du Roy, B. en Th. & Clerc de Chapelle & d’Oratoire de sa Majesté'', Paris, Estienne Loyson, t.I, p.302.
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* Jean Pinson de la Martinière, 1665, ''L’Etat de la France, ou l’on voit tous les Princes, Ducs & Pairs, Marêchaux de France, & autres Officiers de la Courone : les Evêques, les Gouverneurs des Provinces, les Chevaliers des Ordres, les Cours Souveraines, &c…Ensemble les Noms des Officiers de la Maison du Roy, & le quartier de leur service : avecque leurs gages & Priviléges, & l’explication des Fonctions de leurs Charges. Comme aussi des Officiers des Maisons Roiales de la Reine-Mére, de la Reine, de Monsieur le Dauphin, de Monsieur & de Madame, &c. Suivant les Etats portés à la Cour des Aides, Le tout enrichy d’un grand nombre de Figures,'' Paris, Estienne Loyson, t.I, p.342.
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* Guy Allard, 1678, ''Histoire généalogique des familles de la Croix de Chevrières, de Chissé, de Sayve, de Portier d’Arzac et de Rouvroy'', Grenoble, Laurens Gilibert, p.16-17.
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== Choix bibliographique ==
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* Darricau, Raymond, « Une correspondance spirituelle au XVIIe siècle : Mère Mectilde, fondatrice des Bénédictines du Saint-Sacrement (1614-1698) et Madame de Rochefort (1614-1675)», ''Revue d’Ascétique et de Mystique'', 132, 1957, p.400-421.
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* Darricau, Raymond, « Lettres inédites de la Mère Mectilde du Saint-Sacrement et Madame de Rochefort », ''Revue d’Ascétique et de Mystique'', 133, 1958, p.72-94.
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* Dennequin, Marjorie, Les « Dévotieuses »: dévotion et préciosité à Grenoble au XVIIe siècle, la Congrégation de la Purification, à paraître.
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* Dennequin, Marjorie, « D’amitié, d’amour et d’affection : des dévotes grenobloises à La Précieuse de l’abbé de Pure », ''Amitié. Un lien politique et social en Allemagne et en France, XIIe-XIXe siècle'', 2015, disponible en version numérique  [http//www.perspectivia.net/content/publikationen/discussions/8-2013/dennequin_amitie].
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* Poutet, Yves, ''Catherine de Bar (1614-1698), Mère Mectilde du Saint-Sacrement. Moniale et fondatrice bénédictine au XVIIe siècle'', Paris, Parole et Silence, coll. Mectildiana, 2013.
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== Jugements ==
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* « Obligez-moi, s’il vous plaît, d’assurer notre bonne madame de Rochefort, à qui j’ai tant d’obligations que je ne l’oublierai jamais dans le saint sacrifice de la messe » (Lettre de Jean Eudes à mère Mecthilde du Saint-Sacrement (Charles Berthelot du Chesnay, ''Saint Jean Eudes, Textes choisis [avant 1652]'', Namur, Les éd. du Soleil Levant, 1958, p.168-175).
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* « Hélas ! vous aimez l’honneur et les applaudissements qui nous font périr malheureusement dans la vanité et dans les créatures » (Lettre de mère Mecthilde du Saint-Sacrement à la comtesse de Rochefort, 1652, ms. P. 110, voir ''supra'' Choix bibliographique, p.12).
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* « Il est impossible de pouvoir dans un abbrege comme celuy que nos regles nous ordonnent deduire toutes les excellentes vertus que le ciel avoit versées abondammant sur cette Illustre contesse puisque les volumes tous entiers auroit paine de nous faire voir ses excellente qualités » (Anonyme, Arch. dép. Isère, 26 H 221, fol. 98, voir ''supra'' Choix bibliographique, abrégé de vie et de vertus de la comtesse de Rochefort).
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* « Elle avoit un attrait de dieu tout particulier et de tres grandes lumieres qu’elle a pourtant caché toute sa vie aux yeux du monde autant qu’elle a peu supprimant en toute rencontre non seulement ses graces mais son esprit naturel qui etoit parfaitement beau » (Anonyme, Arch. dép. Isère, 26 H 221, fol. 98, voir ''supra'' Choix bibliographique, abrégé de vie et de vertus de la comtesse de Rochefort).
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* « Bien que Dieu l’eut doüee d’une exellente beauté naturelle, elle en faisoit si peu de cas que sa reserve et sa modestie tant en ses habits qu’en sa conversation imprimoint le respect a tous ceus qui la voyoint » (Anonyme, Arch. dép. Isère, 26 H 221, fol. 98, voir ''supra'' Choix bibliographique, abrégé de vie et de vertus de la comtesse de Rochefort).
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* « Ainsi elle est morte comme elle avoit vécu, en heroine chretienne, et a laissé un rare exemple a toute la France, mais particulierement a notre compagnie de la congregation de ses excellentes vertus » (Anonyme, Arch. dép. Isère, 26 H 221, fol. 98, voir ''supra'' Choix bibliographique, abrégé de vie et de vertus de la comtesse de Rochefort).
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* « C’est par la vigilance, par l’esprit & par la conduite de cette Caterine que les biens de la maison de son mary qui estoient dispersez & alienez, y ont esté remis ; & aujourd’huy cette maison est une des plus illustres & des plus riches de la Province » (Guy Allard, Histoire généalogique…, 1678, voir ''supra'' Choix bibliographique, p. 17).
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* « La comtesse de Rochefort […] une des meilleures amies et disciples spirituelles de Mère Mectilde » (Yves Poutet, ''Catherine de Bar…'', 2013, voir ''supra'' Choix bibliographique, p. 305.
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Version du 19 mai 2017 à 10:16

Catherine de la Croix de Chevrières
Conjoint(s) Anne de la Baume de Suze, comte de Rochefort
Dénomination(s) Comtesse de Rochefort
Biographie
Date de naissance 1614
Date de décès 1676
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Catherine de la Croix de Chevrières
Titre(s) comtesse de Rochefort, dame de Chevrières
Conjoint(s) Anne de La Baume de Suze, comte de Rochefort et de Suze, seigneur de Saint-Julien et de Lupé
Dénomination(s) Sœur de Rochefort
Biographie
Date de naissance janvier 1614
Date de décès 13 juin 1676
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Marjorie Dennequin, 2016

Catherine de La Croix de Chevrières, fille de Félix II de La Croix de Chevrières, chevalier, comte de Saint-Vallier et de Vals, baron de Serves et de Clérieu, et de Claude de Chissé, naît à Grenoble au début de janvier 1614. Elle est tenue sur les fonts baptismaux de la cathédrale le 11 janvier 1614 par son parrain, noble Guy-Balthazar de Montbard, comte de Marcieu, et par sa marraine, sa tante paternelle, Catherine de La Croix de Chevrières, épouse du conseiller au Parlement de Dauphiné, Pierre de La Baume. Petite-fille et nièce d’évêques et princes grenoblois, Catherine grandit dans un environnement cultivé et très pieux. Elle reçoit, par sa mère, une éducation catholique complétée par de nombreux séjours au couvent des ursulines de Grenoble où elle apprend la lecture, l’écriture, le calcul et les règles de la vie religieuse. Orpheline de père à l’âge de 13 ans et demi, Catherine est établie dans le monde par sa mère qui lui fait épouser le 18 mai 1631, un noble d’illustre lignée : Anne de La Baume de Suze, comte de Rochefort et de Suze. Elle prend alors le titre de comtesse de Rochefort. De ce lit naissent quatre enfants : Louis-François, baptisé le 25 juin 1632, qui fait carrière au sein des armées du roi ; Marguerite, baptisée le 11 janvier 1635, qui devient visitandine au couvent de Sainte-Colombe-lès-Vienne où se trouvent des parentes ; Gaspard-Joachim, marquis de Bressieu, baptisé le 21 mars 1639, surnommé « l’Africain » en raison de campagnes militaires menées en Afrique du Nord ; enfin, Armand-Anne-Tristan, né vers 1640, ordonné prêtre puis nommé à l’évêché de Tarbes.
Durant sa vie d’épouse, la comtesse de Rochefort est confrontée aux procès intentés contre son époux qui lui valent de nombreux déplacements dans diverses villes parlementaires du royaume. Lors d’un voyage à Toulouse, en 1635, son amie la vicomtesse de Châteauclos l’informe de l’existence d’une congrégation religieuse féminine, patronnée par Marguerite de Senaux, rassemblant les femmes nobles de la province et destinée à venir en aide aux orphelines pauvres. La comtesse de Rochefort est alors invitée à y prendre part et à rapporter les règles à Grenoble afin d’y fonder une filiale. En janvier 1636, la Congrégation de la Purification voit le jour. D’abord informelles, les réunions se font plus solennelles à mesure que le nombre de recrues augmente. Réunies sous l’autorité de la Vierge, ces femmes principalement choisies dans le microcosme familial vivent leur vie d’épouse et de mère en parallèle d’un fort engagement religieux et de leur vie mondaine. La comtesse de Rochefort n’occupe pas de charge importante à la Congrégation car ses préoccupations l’emmènent ailleurs, à Paris, où, désormais veuve (depuis 1642), elle réside, d’abord rue Férou, puis, rue de Vaugirard. Là, elle fait une rencontre déterminante : celle de la bénédictine mère Mectilde du Saint-Sacrement (1614-1698) avec qui elle entretient une correspondance soutenue, jointe à de nombreuses visites au monastère. La comtesse de Rochefort bénéficie aussi de la confiance d’Anne d’Autriche durant plusieurs années (1652-1665). Son statut de « dame de la Reine » lui ouvre les portes de la cour et lui permet de soutenir les projets de sa chère amie bénédictine. Elle fréquente assidûment le milieu sulpicien, en particulier Jean-Jacques Olier et Jean de Bernières, auxquels elle confie ses tourments intérieurs. Son neveu Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières, futur évêque de Québec, y fait également ses études de théologie. La comtesse de Rochefort prend encore part avec sa sœur aînée, Mme de Revel, et son frère Jean IV, à l’implantation de la Compagnie de la Propagation de la Foi dans sa ville natale. Cet institut destiné à éradiquer le protestantisme compte dans ses rangs plusieurs congréganistes de la Purification qui recueillent au sein de leur domesticité des jeunes filles appelées à se convertir à la religion du roi. La comtesse de Rochefort finance enfin la création de séminaires destinés à la formation des prêtres et participe à l’embellissement des églises. Accablée de maladies, elle finit ses jours sur ses terres de Lupé, en Dauphiné, le 13 juin 1676.
Oubliée durant plusieurs siècles, la comtesse de Rochefort suscite aujourd’hui un grand intérêt de la part des chercheur(e)s par son implication dans les réseaux dévots féminins et les oeuvres de la Réforme catholique, ainsi que pour ses relations avec Anne d’Autriche et son entourage.

Oeuvres

  • 1643-1675 : Correspondance inédite entre la comtesse de Rochefort et la mère Mechtilde du Saint-Sacrement, Monastère des Bénédictines de l’Immaculée-Conception (France, Rouen), ms. P.101, P.104 bis et P.110.

Principales sources inédites

  • Archives départementales de l’Isère (France, Grenoble), Orphelines de Grenoble, 26 H 221 à 227, Registres des Dames de la Congrégation de la Purification, 17e s.
  • Archives départementales de l’Isère (France, Grenoble), 2E507, Papiers de la famille de La Croix de Chevrières.
  • Archives départementales de l’Isère (France, Grenoble), 3E7771 à 7798, Registres du notaire Jean Montaigne (1627-1664).
  • Archives municipales de Grenoble (France, Grenoble), GG 21, 24, 27, 37, 39, 42, Registres paroissiaux de la paroisse saint-Hugues et saint-Jean.
  • Monastère des Bénédictines de l’Immaculée-Conception (France, Rouen), Vie de Catherine de Bar, mère Mectilde du Saint-Sacrement (1614-1698), ms. P.101, P.104 bis et P.110.
  • Monastère Sainte-Trinité (France, Bayeux), ms. N.248.
  • Archives Nationales de France (France, Paris), LL 1709, Bénédictines du Saint-Sacrement. Bénédictines de la rue Cassette. Réceptions (1654-1679), fol. 2, 3, 22.
  • Archives Nationales de France (France, Paris), LL 1710, Registre contenant l’état abrégé des affaires temporelles de ce premier monastère des Religieuses bénédictines de l’adoration perpétuelle du très saint et très auguste sacrement de l’autel, fol. 53, 54, 57, 101, 102, 104, 115, 116.
  • Bibliothèque de l’Arsenal, (France, Paris), ms. 2218, folios 35-65.
  • Bibliothèque municipale de Grenoble (France, Grenoble), Fonds ancien, Recueil de poésies par Claude de Chaules, ms. R.7525, 1650, folios 57-60.

Principales sources éditées

  • Jean Pinson de la Martinière, 1652, Estat et gouvernement de France, comme il est depuis la Majorité du Roy Louis XIV à present regnant ou sont contenues diverses remarques & particularitez de l’Histoire de nostre temps, avec les Noms, Dignitéz & Familles principalles du Royaume, & leur Alliances, 6e éd. revue, corrigée & augmentée, La Haye, Au dépens d’Adrian Vlacq, p.108-110.
  • Jean Pinson de la Martinière, 1658, L’Estat de la France dans sa perfection. Et comme elle est à présent gouvernée, Paris, J.-B. Loyson, p.256.
  • Jean Pinson de la Martinière, 1663, L’Estat de la France nouvellement corrigé & mis en meilleur Ordre, ou l’on voit tous les Princes ; Ducs & Pairs, Maréchaux de France, & autres Officiers de la Couronne : les Chevaliers de l’Ordre, les Gouverneurs des Provinces, les Cours souveraines, etc. Ensemble les Noms des Officiers de la Maison du Roy, & le quartier de leur service : avec leurs gages & Priviléges, & l’explication des Fonctions de leurs Charges. Comme aussi des Officiers des Maisons Royales de la Reine-Mère, de la Reine, de Monsieur le Dauphin, de Monsieur & de Madame, etc. Avec plusieurs Traitez particuliers, des Archevéscheez, Evéschez & Abbayes de France, du Conseil Royal des Finances, etc. Le tout enrichy d’un grand nombre de Figures, & dedié au Roy. Par N. [Nicolas] Besongne, C. & A. du Roy, B. en Th. & Clerc de Chapelle & d’Oratoire de sa Majesté, Paris, Estienne Loyson, t.I, p.302.
  • Jean Pinson de la Martinière, 1665, L’Etat de la France, ou l’on voit tous les Princes, Ducs & Pairs, Marêchaux de France, & autres Officiers de la Courone : les Evêques, les Gouverneurs des Provinces, les Chevaliers des Ordres, les Cours Souveraines, &c…Ensemble les Noms des Officiers de la Maison du Roy, & le quartier de leur service : avecque leurs gages & Priviléges, & l’explication des Fonctions de leurs Charges. Comme aussi des Officiers des Maisons Roiales de la Reine-Mére, de la Reine, de Monsieur le Dauphin, de Monsieur & de Madame, &c. Suivant les Etats portés à la Cour des Aides, Le tout enrichy d’un grand nombre de Figures, Paris, Estienne Loyson, t.I, p.342.
  • Guy Allard, 1678, Histoire généalogique des familles de la Croix de Chevrières, de Chissé, de Sayve, de Portier d’Arzac et de Rouvroy, Grenoble, Laurens Gilibert, p.16-17.

Choix bibliographique

  • Darricau, Raymond, « Une correspondance spirituelle au XVIIe siècle : Mère Mectilde, fondatrice des Bénédictines du Saint-Sacrement (1614-1698) et Madame de Rochefort (1614-1675)», Revue d’Ascétique et de Mystique, 132, 1957, p.400-421.
  • Darricau, Raymond, « Lettres inédites de la Mère Mectilde du Saint-Sacrement et Madame de Rochefort », Revue d’Ascétique et de Mystique, 133, 1958, p.72-94.
  • Dennequin, Marjorie, Les « Dévotieuses »: dévotion et préciosité à Grenoble au XVIIe siècle, la Congrégation de la Purification, à paraître.
  • Dennequin, Marjorie, « D’amitié, d’amour et d’affection : des dévotes grenobloises à La Précieuse de l’abbé de Pure », Amitié. Un lien politique et social en Allemagne et en France, XIIe-XIXe siècle, 2015, disponible en version numérique [http//www.perspectivia.net/content/publikationen/discussions/8-2013/dennequin_amitie].
  • Poutet, Yves, Catherine de Bar (1614-1698), Mère Mectilde du Saint-Sacrement. Moniale et fondatrice bénédictine au XVIIe siècle, Paris, Parole et Silence, coll. Mectildiana, 2013.

Jugements

  • « Obligez-moi, s’il vous plaît, d’assurer notre bonne madame de Rochefort, à qui j’ai tant d’obligations que je ne l’oublierai jamais dans le saint sacrifice de la messe » (Lettre de Jean Eudes à mère Mecthilde du Saint-Sacrement (Charles Berthelot du Chesnay, Saint Jean Eudes, Textes choisis [avant 1652], Namur, Les éd. du Soleil Levant, 1958, p.168-175).
  • « Hélas ! vous aimez l’honneur et les applaudissements qui nous font périr malheureusement dans la vanité et dans les créatures » (Lettre de mère Mecthilde du Saint-Sacrement à la comtesse de Rochefort, 1652, ms. P. 110, voir supra Choix bibliographique, p.12).
  • « Il est impossible de pouvoir dans un abbrege comme celuy que nos regles nous ordonnent deduire toutes les excellentes vertus que le ciel avoit versées abondammant sur cette Illustre contesse puisque les volumes tous entiers auroit paine de nous faire voir ses excellente qualités » (Anonyme, Arch. dép. Isère, 26 H 221, fol. 98, voir supra Choix bibliographique, abrégé de vie et de vertus de la comtesse de Rochefort).
  • « Elle avoit un attrait de dieu tout particulier et de tres grandes lumieres qu’elle a pourtant caché toute sa vie aux yeux du monde autant qu’elle a peu supprimant en toute rencontre non seulement ses graces mais son esprit naturel qui etoit parfaitement beau » (Anonyme, Arch. dép. Isère, 26 H 221, fol. 98, voir supra Choix bibliographique, abrégé de vie et de vertus de la comtesse de Rochefort).
  • « Bien que Dieu l’eut doüee d’une exellente beauté naturelle, elle en faisoit si peu de cas que sa reserve et sa modestie tant en ses habits qu’en sa conversation imprimoint le respect a tous ceus qui la voyoint » (Anonyme, Arch. dép. Isère, 26 H 221, fol. 98, voir supra Choix bibliographique, abrégé de vie et de vertus de la comtesse de Rochefort).
  • « Ainsi elle est morte comme elle avoit vécu, en heroine chretienne, et a laissé un rare exemple a toute la France, mais particulierement a notre compagnie de la congregation de ses excellentes vertus » (Anonyme, Arch. dép. Isère, 26 H 221, fol. 98, voir supra Choix bibliographique, abrégé de vie et de vertus de la comtesse de Rochefort).
  • « C’est par la vigilance, par l’esprit & par la conduite de cette Caterine que les biens de la maison de son mary qui estoient dispersez & alienez, y ont esté remis ; & aujourd’huy cette maison est une des plus illustres & des plus riches de la Province » (Guy Allard, Histoire généalogique…, 1678, voir supra Choix bibliographique, p. 17).
  • « La comtesse de Rochefort […] une des meilleures amies et disciples spirituelles de Mère Mectilde » (Yves Poutet, Catherine de Bar…, 2013, voir supra Choix bibliographique, p. 305.
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