Catherine de Francheville : Différence entre versions

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Née le 21 septembre 1620 à Sarzeau, dans le Golfe du Morbihan, Catherine est la fille de Daniel de Francheville et de Julienne Cillart. Son père, qui sera  anobli, évolue dans le milieu parlementaire de Vannes, ville où sont vénérées les reliques de Vincent Ferrier, dévotion qui occupe une place prépondérante dans le développement de la foi de la jeune Catherine. En 1656, elle renonce au mariage, suite à la mort de son fiancé. Sa vocation singulière prend forme lors du Carême 1661, prêché par le jésuite François Berthelot. Elle tente alors d’effacer tous signes extérieurs de richesse, se coupant les cheveux et distribuant ses bijoux aux églises,  et s’impose une stricte discipline de vie (lectures, méditations, prières, jeune quatre fois par semaine, port de la haire et du cilice, actes de charité), tout en restant dans le monde, sous la direction du jésuite Adrien Daran. Son pèlerinage mensuel jusqu’à Sainte-Anne d’Auray, sanctuaire très fréquenté par les bretons depuis 1625, commence à attirer l’attention. Dès 1665, elle accueille chez elle de nobles dames vannetaises pour des retraites spirituelles  conçues sur le modèle de celles créées en 1663 pour les hommes (prêtres et laïcs de toutes conditions sociales) par le jésuite Vincent Huby. Tous y sont guidés selon une même pédagogie, en fonction des capacités de chacun. Catherine de Francheville souhaite offrir une chance analogue aux femmes de pouvoir pratiquer comme les hommes les ''Exercices spirituels'' d’Ignace de Loyola, Bien que soutenu par le vicaire général de Vannes, Louis Eudo de Kerlivio, son projet connait des déconvenues. Fruit de l’initiative privée d’une laïque, (elle refusera toujours d’entrer au couvent), il ne reçoit pas l’approbation du nouvel évêque Cazet de Vautorte et la retraite doit fermer ses portes en 1673. L’arrivée du Parlement de Bretagne à Vannes en 1675 permet sa réouverture en attirant de nombreuses épouses de parlementaires. Chaque année, quinze à vingt retraites accueillent chacune de cent à deux cents femmes, toutes catégories sociales confondues. La même année, forte de ce succès et afin de pérenniser son œuvre, Catherine décide de fonder avec Claude-Thérèse de Kerméno une communauté de collaboratrices (qui ne sont pas encore des religieuses). La célèbre Madame du Houx, est appelée pour y assurer une part de la direction spirituelle.  Catherine de Francheville continuera à soutenir spirituellement et financièrement cette entreprise jusqu’à sa mort, le 23 mars 1689. Des maisons de retraites seront fondées, sur le modèle de celle de Vannes, en Bretagne, à Paris et à Angers.<br/>
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Née le 21 septembre 1620 à Sarzeau, dans le Golfe du Morbihan, Catherine est la fille de Daniel de Francheville et de Julienne Cillart. Son père, qui sera  anobli, évolue dans le milieu parlementaire de Vannes, ville où sont vénérées les reliques de Vincent Ferrier, dévotion qui occupe une place prépondérante dans le développement de la foi de la jeune Catherine. En 1656, elle renonce au mariage, suite à la mort de son fiancé. Sa vocation singulière prend forme lors du Carême 1661, prêché par le jésuite François Berthelot. Elle tente alors d’effacer tous signes extérieurs de richesse, se coupant les cheveux et distribuant ses bijoux aux églises,  et s’impose une stricte discipline de vie (lectures, méditations, prières, jeune quatre fois par semaine, port de la haire et du cilice, actes de charité), tout en restant dans le monde, sous la direction du jésuite Adrien Daran. Son pèlerinage mensuel jusqu’à Sainte-Anne d’Auray, sanctuaire très fréquenté par les bretons depuis 1625, commence à attirer l’attention. Dès 1665, elle accueille chez elle de nobles dames vannetaises pour des retraites spirituelles  conçues sur le modèle de celles créées en 1663 pour les hommes (prêtres et laïcs de toutes conditions sociales) par le jésuite Vincent Huby. Tous y sont guidés selon une même pédagogie, en fonction des capacités de chacun. Catherine de Francheville souhaite offrir aux femmes la chance de pouvoir pratiquer comme les hommes les ''Exercices spirituels'' d’Ignace de Loyola, Bien que soutenu par le vicaire général de Vannes, Louis Eudo de Kerlivio, son projet connait des déconvenues. Fruit de l’initiative privée d’une laïque, (elle refusera toujours d’entrer au couvent), il ne reçoit pas l’approbation du nouvel évêque Cazet de Vautorte et la retraite doit fermer ses portes en 1673. L’arrivée du Parlement de Bretagne à Vannes en 1675 permet sa réouverture en attirant de nombreuses épouses de parlementaires. Chaque année, quinze à vingt retraites accueillent chacune de cent à deux cents femmes, toutes catégories sociales confondues. La même année, forte de ce succès et afin de pérenniser son œuvre, Catherine décide de fonder avec Claude-Thérèse de Kerméno une communauté de collaboratrices (qui ne sont pas encore des religieuses). La célèbre [[:Jeanne Pinczon du Hazay|Madame du Houx]] est appelée pour y assurer une part de la direction spirituelle.  Catherine de Francheville continuera à soutenir spirituellement et financièrement cette entreprise jusqu’à sa mort, le 23 mars 1689. Des maisons de retraites seront fondées, sur le modèle de celle de Vannes, en Bretagne, à Paris et à Angers.<br/>
 
L’œuvre de Catherine de Francheville s’inscrit dans le courant de ferveur religieuse qui anime la Bretagne de la seconde moitié du XVIIe siècle. Vannes était un endroit propice à ce genre d’initiatives, du fait de la présence de la très active Compagnie de Jésus. Catherine de Francheville fut parmi les premières à proposer des retraites spirituelles aux femmes laïques. Son caractère et ses motivations se devinent plus qu’elles ne s’affirment, car elle n’a malheureusement pas laissé de traces écrites de son expérience. On l’imagine donc soucieuse d’offrir à toutes les femmes, quelles que soient leurs origines socio-culturelles, des possibilités de sanctification dans le monde identiques à celles proposées aux séculiers, ce qui fait d’elle une pionnière à sa manière en matière d’égalité entre les sexes et d’égalité sociale. Son objectif était donc de proposer à ses dirigées une instruction calquée sur celle offerte aux hommes par les jésuites qui lui servirent de modèles, mais aussi de guides. Si beaucoup de femmes furent intéressées, il faut néanmoins noter que  beaucoup d’entre elles appartenaient à un milieu aisé. Enfin, l’originalité de son action réside également dans le fait qu’elle refusa toujours d’opter pour la vie consacrée traditionnelle et donc d’entrer au couvent. Elle est à rapprocher de projets similaires qui poussent les femmes à vouloir rester dans le monde, tout en menant à bien une mission s’intégrant dans le programme de la Réforme catholique. Beaucoup ne purent résister toutefois à la pression des autorités ecclésiastiques qui travaillaient à les convertir en communautés religieuses soumises à des vœux et à la clôture.  La question des vœux au sein de la communauté de Vannes ne se posera qu’après sa mort et aboutira à la création de la Congrégation des Filles de la Sainte Vierge de la Retraite de Vannes, toujours en activité en 2013.
 
L’œuvre de Catherine de Francheville s’inscrit dans le courant de ferveur religieuse qui anime la Bretagne de la seconde moitié du XVIIe siècle. Vannes était un endroit propice à ce genre d’initiatives, du fait de la présence de la très active Compagnie de Jésus. Catherine de Francheville fut parmi les premières à proposer des retraites spirituelles aux femmes laïques. Son caractère et ses motivations se devinent plus qu’elles ne s’affirment, car elle n’a malheureusement pas laissé de traces écrites de son expérience. On l’imagine donc soucieuse d’offrir à toutes les femmes, quelles que soient leurs origines socio-culturelles, des possibilités de sanctification dans le monde identiques à celles proposées aux séculiers, ce qui fait d’elle une pionnière à sa manière en matière d’égalité entre les sexes et d’égalité sociale. Son objectif était donc de proposer à ses dirigées une instruction calquée sur celle offerte aux hommes par les jésuites qui lui servirent de modèles, mais aussi de guides. Si beaucoup de femmes furent intéressées, il faut néanmoins noter que  beaucoup d’entre elles appartenaient à un milieu aisé. Enfin, l’originalité de son action réside également dans le fait qu’elle refusa toujours d’opter pour la vie consacrée traditionnelle et donc d’entrer au couvent. Elle est à rapprocher de projets similaires qui poussent les femmes à vouloir rester dans le monde, tout en menant à bien une mission s’intégrant dans le programme de la Réforme catholique. Beaucoup ne purent résister toutefois à la pression des autorités ecclésiastiques qui travaillaient à les convertir en communautés religieuses soumises à des vœux et à la clôture.  La question des vœux au sein de la communauté de Vannes ne se posera qu’après sa mort et aboutira à la création de la Congrégation des Filles de la Sainte Vierge de la Retraite de Vannes, toujours en activité en 2013.
  
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* Broutin, Paul, « Francheville (Catherine de) », ''Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique'', t. 5, col. 1004-1007.  
 
* Broutin, Paul, « Francheville (Catherine de) », ''Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique'', t. 5, col. 1004-1007.  
 
* Butel, Fernand, ''L’éducation des Jésuites autrefois et aujourd'hui ; Un collège breton (Vannes)'', Paris, Firmin-Didot, 1890, p. 529.
 
* Butel, Fernand, ''L’éducation des Jésuites autrefois et aujourd'hui ; Un collège breton (Vannes)'', Paris, Firmin-Didot, 1890, p. 529.
* Héduit, Jacqueline et Théry, Gabriel Théry (préf.), ''Catherine de Francheville : sa vie (1620-1689), son œuvre : la retraite de Vannes : Initiatrice et fondatrice des retraites de femmes'', Tours, impr. de Mamer, 1957.
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* Héduit, Jacqueline et Théry, Gabriel Théry (préf.), ''Catherine de Francheville : sa vie (1620-1689), son œuvre : la retraite de Vannes : Initiatrice et fondatrice des retraites de femmes'', Tours, Mame, 1957.
* Théry, Gabriel, ''Contribution à l'histoire religieuse de la Bretagne au XVIIe siècle. 1. Catherine de Francheville, fondatrice à Vannes de la première maison de retraites de femmes : 1620-1674, famille, adolescence et première période des retraites de Femmes'', Tours : impr. de Mamer, 1957, 352 p.  
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* Théry, Gabriel, ''Catherine de Francheville, fondatrice à Vannes de la première maison de retraites de femmes : 1620-1674, t. I, 1620-1674. Famille, adolescence et première période des retraites de femmes ; t. II, 1674-1689. La Grande période de la Retraite, Tours, Mame, 1957.
 
*Théry, Gabriel, « Catherine de Francheville, fondatrice à Vannes de la première maison de retraite de femmes »,'' Revue d'histoire de l'Église de France'', vol.44, n°141, 1958, p. 163-167.
 
*Théry, Gabriel, « Catherine de Francheville, fondatrice à Vannes de la première maison de retraite de femmes »,'' Revue d'histoire de l'Église de France'', vol.44, n°141, 1958, p. 163-167.
  
 
==Choix de liens électroniques==
 
==Choix de liens électroniques==
- Site des sœurs de la retraite, avec des indications sur leur fonctionnement, leurs missions et leur histoire [http://www.laretraite.ws/index.htm]
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* Site des sœurs de la retraite, avec des indications sur leur fonctionnement, leurs missions et leur histoire [http://www.laretraite.ws/index.htm]
  
 
==Jugements==
 
==Jugements==
 
* « Cette maison est gouvernée par la Fondatrice, qui s’y est donnée elle-même ; et y travaille avec beaucoup de zèle et d’édification avec quelques autres Demoiselles d’une vertue reconnue en point nombreux, mais qui vivent en communauté par la permission de Monseigneur l’Evêque, et sous sa jurisdiction, et la conduite d’un Ecclésiastique, auquel mondit Seigneur a confié le soin de tout ce qui regarde cette maison » (Témoignage du Père Huby cité dans Gabriel Théry, ''Contribution à l'histoire religieuse de la Bretagne au XVIIe siècle'', 2, voir ''supra'', Choix bibliographique, p.69) <br/>
 
* « Cette maison est gouvernée par la Fondatrice, qui s’y est donnée elle-même ; et y travaille avec beaucoup de zèle et d’édification avec quelques autres Demoiselles d’une vertue reconnue en point nombreux, mais qui vivent en communauté par la permission de Monseigneur l’Evêque, et sous sa jurisdiction, et la conduite d’un Ecclésiastique, auquel mondit Seigneur a confié le soin de tout ce qui regarde cette maison » (Témoignage du Père Huby cité dans Gabriel Théry, ''Contribution à l'histoire religieuse de la Bretagne au XVIIe siècle'', 2, voir ''supra'', Choix bibliographique, p.69) <br/>
* « Fonder ce n’est pas seulement laisser à ses héritiers la possibilité de vivre, de subvenir aux frais d’une œuvre ; fonder c’est aussi laisser en héritage sa volonté, léguer son esprit et transmettre son idéal. En fondant sa Congrégation, Catherine de Francheville devenait, par le fait même, la Mère de ses Filles en leur laissant la possibilité de maintenir et de développer l’idéal pour lequel elle avait elle-même vécu » (Gabriel Théry, ''Contribution à l'histoire religieuse de la Bretagne au XVIIe siècle''. 2, voir ''supra'', choix bibliographique, p.66)
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* « Fonder ce n’est pas seulement laisser à ses héritiers la possibilité de vivre, de subvenir aux frais d’une œuvre ; fonder c’est aussi laisser en héritage sa volonté, léguer son esprit et transmettre son idéal. En fondant sa Congrégation, Catherine de Francheville devenait, par le fait même, la Mère de ses Filles en leur laissant la possibilité de maintenir et de développer l’idéal pour lequel elle avait elle-même vécu » (Gabriel Théry, ''Contribution à l'histoire religieuse de la Bretagne au XVIIe siècle''. 2, voir ''supra'', Choix bibliographique, p.66)
  
  

Version actuelle en date du 11 mars 2013 à 09:34

Catherine de Francheville
Dénomination(s) Vénérable
Biographie
Date de naissance 21 septembre 1620
Date de décès 23 mars 1689
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Marion Thouvenin, 2013

Née le 21 septembre 1620 à Sarzeau, dans le Golfe du Morbihan, Catherine est la fille de Daniel de Francheville et de Julienne Cillart. Son père, qui sera anobli, évolue dans le milieu parlementaire de Vannes, ville où sont vénérées les reliques de Vincent Ferrier, dévotion qui occupe une place prépondérante dans le développement de la foi de la jeune Catherine. En 1656, elle renonce au mariage, suite à la mort de son fiancé. Sa vocation singulière prend forme lors du Carême 1661, prêché par le jésuite François Berthelot. Elle tente alors d’effacer tous signes extérieurs de richesse, se coupant les cheveux et distribuant ses bijoux aux églises, et s’impose une stricte discipline de vie (lectures, méditations, prières, jeune quatre fois par semaine, port de la haire et du cilice, actes de charité), tout en restant dans le monde, sous la direction du jésuite Adrien Daran. Son pèlerinage mensuel jusqu’à Sainte-Anne d’Auray, sanctuaire très fréquenté par les bretons depuis 1625, commence à attirer l’attention. Dès 1665, elle accueille chez elle de nobles dames vannetaises pour des retraites spirituelles conçues sur le modèle de celles créées en 1663 pour les hommes (prêtres et laïcs de toutes conditions sociales) par le jésuite Vincent Huby. Tous y sont guidés selon une même pédagogie, en fonction des capacités de chacun. Catherine de Francheville souhaite offrir aux femmes la chance de pouvoir pratiquer comme les hommes les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, Bien que soutenu par le vicaire général de Vannes, Louis Eudo de Kerlivio, son projet connait des déconvenues. Fruit de l’initiative privée d’une laïque, (elle refusera toujours d’entrer au couvent), il ne reçoit pas l’approbation du nouvel évêque Cazet de Vautorte et la retraite doit fermer ses portes en 1673. L’arrivée du Parlement de Bretagne à Vannes en 1675 permet sa réouverture en attirant de nombreuses épouses de parlementaires. Chaque année, quinze à vingt retraites accueillent chacune de cent à deux cents femmes, toutes catégories sociales confondues. La même année, forte de ce succès et afin de pérenniser son œuvre, Catherine décide de fonder avec Claude-Thérèse de Kerméno une communauté de collaboratrices (qui ne sont pas encore des religieuses). La célèbre Madame du Houx est appelée pour y assurer une part de la direction spirituelle. Catherine de Francheville continuera à soutenir spirituellement et financièrement cette entreprise jusqu’à sa mort, le 23 mars 1689. Des maisons de retraites seront fondées, sur le modèle de celle de Vannes, en Bretagne, à Paris et à Angers.
L’œuvre de Catherine de Francheville s’inscrit dans le courant de ferveur religieuse qui anime la Bretagne de la seconde moitié du XVIIe siècle. Vannes était un endroit propice à ce genre d’initiatives, du fait de la présence de la très active Compagnie de Jésus. Catherine de Francheville fut parmi les premières à proposer des retraites spirituelles aux femmes laïques. Son caractère et ses motivations se devinent plus qu’elles ne s’affirment, car elle n’a malheureusement pas laissé de traces écrites de son expérience. On l’imagine donc soucieuse d’offrir à toutes les femmes, quelles que soient leurs origines socio-culturelles, des possibilités de sanctification dans le monde identiques à celles proposées aux séculiers, ce qui fait d’elle une pionnière à sa manière en matière d’égalité entre les sexes et d’égalité sociale. Son objectif était donc de proposer à ses dirigées une instruction calquée sur celle offerte aux hommes par les jésuites qui lui servirent de modèles, mais aussi de guides. Si beaucoup de femmes furent intéressées, il faut néanmoins noter que beaucoup d’entre elles appartenaient à un milieu aisé. Enfin, l’originalité de son action réside également dans le fait qu’elle refusa toujours d’opter pour la vie consacrée traditionnelle et donc d’entrer au couvent. Elle est à rapprocher de projets similaires qui poussent les femmes à vouloir rester dans le monde, tout en menant à bien une mission s’intégrant dans le programme de la Réforme catholique. Beaucoup ne purent résister toutefois à la pression des autorités ecclésiastiques qui travaillaient à les convertir en communautés religieuses soumises à des vœux et à la clôture. La question des vœux au sein de la communauté de Vannes ne se posera qu’après sa mort et aboutira à la création de la Congrégation des Filles de la Sainte Vierge de la Retraite de Vannes, toujours en activité en 2013.

Sources inédites

  • Archives départementales du Morbihan (France, Vannes), 70H1, Maison de la retraite des femmes de Vannes (1673-1832)
  • Archives départementales du Morbihan (France, Vannes), 93 J 1-1063, Château de Truscat en Sarzeau (1401-XXe siècle), Lettres patentes de Louis XIV pour l’établissement d’une retraite à Vannes, 1683
  • Archives départementales du Morbihan (France, Vannes), 88-90 G, Clergé séculier - Officialité de Vannes (1454-1791), Attestation devant notaire de l’approbation de la construction d’une maison de retraite par Monseigneur de Vautorte, 1675

Sources imprimées

  • Champion, Pierre, La vie des fondateurs des maisons de retraite, monsieur de Kerlivio le Père Vincent Huby de la Compagnie de Jésus ; et mademoiselle de Francheville, Nantes, J. Marechal, 1698 –- Vie du Père Vincent Huby de la Compagnie de Jésus, de Mlle de Francheville, de Monsieur de Kerlivio, rééd. RP Watrigant, Lille, DDB, 1886, p. 167-211. [1]

Choix bibliographique

  • Broutin, Paul, « Francheville (Catherine de) », Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique, t. 5, col. 1004-1007.
  • Butel, Fernand, L’éducation des Jésuites autrefois et aujourd'hui ; Un collège breton (Vannes), Paris, Firmin-Didot, 1890, p. 529.
  • Héduit, Jacqueline et Théry, Gabriel Théry (préf.), Catherine de Francheville : sa vie (1620-1689), son œuvre : la retraite de Vannes : Initiatrice et fondatrice des retraites de femmes, Tours, Mame, 1957.
  • Théry, Gabriel, Catherine de Francheville, fondatrice à Vannes de la première maison de retraites de femmes : 1620-1674, t. I, 1620-1674. Famille, adolescence et première période des retraites de femmes ; t. II, 1674-1689. La Grande période de la Retraite, Tours, Mame, 1957.
  • Théry, Gabriel, « Catherine de Francheville, fondatrice à Vannes de la première maison de retraite de femmes », Revue d'histoire de l'Église de France, vol.44, n°141, 1958, p. 163-167.

Choix de liens électroniques

  • Site des sœurs de la retraite, avec des indications sur leur fonctionnement, leurs missions et leur histoire [2]

Jugements

  • « Cette maison est gouvernée par la Fondatrice, qui s’y est donnée elle-même ; et y travaille avec beaucoup de zèle et d’édification avec quelques autres Demoiselles d’une vertue reconnue en point nombreux, mais qui vivent en communauté par la permission de Monseigneur l’Evêque, et sous sa jurisdiction, et la conduite d’un Ecclésiastique, auquel mondit Seigneur a confié le soin de tout ce qui regarde cette maison » (Témoignage du Père Huby cité dans Gabriel Théry, Contribution à l'histoire religieuse de la Bretagne au XVIIe siècle, 2, voir supra, Choix bibliographique, p.69)
  • « Fonder ce n’est pas seulement laisser à ses héritiers la possibilité de vivre, de subvenir aux frais d’une œuvre ; fonder c’est aussi laisser en héritage sa volonté, léguer son esprit et transmettre son idéal. En fondant sa Congrégation, Catherine de Francheville devenait, par le fait même, la Mère de ses Filles en leur laissant la possibilité de maintenir et de développer l’idéal pour lequel elle avait elle-même vécu » (Gabriel Théry, Contribution à l'histoire religieuse de la Bretagne au XVIIe siècle. 2, voir supra, Choix bibliographique, p.66)
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