Camille de Morel/Fortunée Briquet

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MOREL, (Camille, Anne, depuis nommée Diane, et Lucrèce) filles de la précédente et de Jean Morel d'Ambrun, l'un des beaux esprits de la France sous Henri II, nées à Paris dans le 16e. siècle, furent les dignes émules des Seymours, qui se distinguèrent dans la littérature anglaise. Les Demoiselles Morel reçurent une excellente éducation. Elles eurent pour instituteur Charles Uthénovius, homme d'un très-grand mérite. Leur esprit et leur savoir les ont fait regarder comme les merveilles de leur tems. Le grec et le latin leur étaient familiers, et elles composèrent des poésies dans l'une et l'autre de ces langues. Camille fut encore plus savante que ses soeurs. Elle possédait parfaitement l'italien et l'espagnol. On lui doit des vers sur différens sujets; quelques-uns sur la mort de son père, et d'autres sur celle de Henri II, furent imprimés à Paris, chez Federic Morel, en 1583. Parmi les pièces échappées à sa plume, on admira une Epigramme en grec, faite sur la mort de Jean Morel d'Ambrun. Le chancelier de l'Hôpital, dans ses poésies, a donné des louanges aux trois soeurs. Jean Douza, dans une lettre adressée à l'auteur de leurs jours, dit, en parlant de Camille: «Toute l'Europe étonnée publie que tout ce qu'elle fait n'est pas l'ouvrage d'une mortelle, soit que la lyre retentisse sous ses doigts enchanteurs, soit qu'elle développe la tendre harmonie de sa voix céleste, soit qu'elle donne l'essor à sa verve ravissante.» Lucrèce et Diane étaient encore fort jeunes quand la société les perdit. La première mourut à Paris en juin 1580; la seconde y termina sa carrière en 1581. Camille leur survécut jusqu'en 1585.

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