Anne Bairsin/Aloïs Delacoux : Différence entre versions

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[30] '''BAIRSIN (dame Philbert Mangin, Anne)''', maîtresse sage-femme jurée du Châtelet de Paris, en 1736, institutrice de Marguerite Ducoudray. Parmi les nombreux documens laissés par madame Ducoudray et recueillis par madame Coutenceau, sage-femme en chef de l’hospice de la Maternité de Bordeaux, nous avons trouvé plusieurs mémoires de la dame Bairsin, sur des cas extraordinaires d’accouchemens, rédigés avec autant de précision que d’exactitude et qui dénotent une praticienne aussi habile qu’instruite. L’un de ces mémoires a pour objet une opération césarienne décidée et pratiquée contrairement à son avis par J. Ruleau, et qu’elle eût rendue inutile en temporisant.
 
[30] '''BAIRSIN (dame Philbert Mangin, Anne)''', maîtresse sage-femme jurée du Châtelet de Paris, en 1736, institutrice de Marguerite Ducoudray. Parmi les nombreux documens laissés par madame Ducoudray et recueillis par madame Coutenceau, sage-femme en chef de l’hospice de la Maternité de Bordeaux, nous avons trouvé plusieurs mémoires de la dame Bairsin, sur des cas extraordinaires d’accouchemens, rédigés avec autant de précision que d’exactitude et qui dénotent une praticienne aussi habile qu’instruite. L’un de ces mémoires a pour objet une opération césarienne décidée et pratiquée contrairement à son avis par J. Ruleau, et qu’elle eût rendue inutile en temporisant.
  

Version actuelle en date du 21 décembre 2011 à 14:20

[30] BAIRSIN (dame Philbert Mangin, Anne), maîtresse sage-femme jurée du Châtelet de Paris, en 1736, institutrice de Marguerite Ducoudray. Parmi les nombreux documens laissés par madame Ducoudray et recueillis par madame Coutenceau, sage-femme en chef de l’hospice de la Maternité de Bordeaux, nous avons trouvé plusieurs mémoires de la dame Bairsin, sur des cas extraordinaires d’accouchemens, rédigés avec autant de précision que d’exactitude et qui dénotent une praticienne aussi habile qu’instruite. L’un de ces mémoires a pour objet une opération césarienne décidée et pratiquée contrairement à son avis par J. Ruleau, et qu’elle eût rendue inutile en temporisant.

Dans toutes ces circonstances, le fait rapporté par la dame Bairsin a une si grande analogie avec celui que nous venons de recueillis [sic], à part les conséquences, que pour exposer l’un et l’autre nous ne saurions mieux faire que de citer le plus récent, qui nous est propre. Au terme de sa deuxième grossesse, madame Barre, âgée de 30 ans, le 2 novembre 1833, à quatre heures du soir, fut prise de douleurs d’enfantement, qui continuèrent avec une telle violence qu’au bout de douze heures cette malheu-[31]reuse était sans force et sans mouvement. Au bout de ce temps, quoique les eaux fussent écoulées, le ventre avait perdu peu de son volume; à travers les parois abdominales on sentait une tumeur volumineuse et roulante; le col de l’utérus, dilaté dans une étendue d’une pièce de 5 francs, et encore remonté, laissait reconnaître une des fesses de l’enfant.

Un nouveau paroxysme de douleurs revint, le travail continua, et au bout de deux heures les fesses se présentèrent à la vulve; les jambes furent dégagées, et aussitôt le tronc sortit; mais la tête fut arrêtée, bien que nous eussions ménagé sa sortie à l’aide des bras. Après avoir exploré les dimensions de la tête en glissant les index entre le col et les bords de l’orifice utérin, il fut facile de reconnaître que l’encéphale était au-delà des proportions naturelles, par l’existence d’une hydrocéphalite plus ou moins avancée. L’enfant donnait néanmoins des signes de vie. Pour l’accomplissement de la délivrance deux moyens se présentaient, la traction forcée ou la perforation du crâne. L’enfant existait, dès-lors le premier moyen fut préféré, et la tête sortit non sans beaucoup de violence. L’enfant fut abandonné comme mort, mais il donna bientôt quelques signes de vie, et des cris se firent entendre, non des cris d’un enfant naissant, mais ceux d’un enfant d’un an. La tête parfaitement sphérique avait seize pouces de circonférence de la ligne des bosses frontales à la bosse occipitale. Cet être vivait encore au quinzième jour de sa naissance.

Dans le cas rapporté par la dame Bairsin, rien ne pouvait faire supposer aucun vice de conformation du côté de la mère; ce qui fut vérifié et constaté par l’examen du cadavre, et l’enfant avait une hydrocéphalite moins avancée, car [32] l’encéphale n’avait que quinze pouces: nul doute que, dans ce dernier cas-là, la tête eût pu franchir le détroit supérieur puisque l’enfant présentait les deux pieds. À l’aide de cette manoeuvre, on eût rendu l’opération césarienne inutile et l’on eût conservé les jours à la mère.

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