Anne-Marie-Louise d'Orléans/Fortunée Briquet : Différence entre versions

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MONTPENSIER, (Anne-Marie-Louis d'Orléans) connue sous le nom de Mademoiselle, fille de Gaston, frère de Louis XIII, naquit à Paris le 29 mai 1627. Le commencement de sa vie fut marqué par les plaisirs et les intrigues, le milieu par les amours et les chagrins; elle passa dans la dévotion et l'obscurité les dernières années de sa pénible existence. Elle protégea le célèbre Lully. A la mort de Cromwel, dont on porta le deuil à la cour de France, elle eut le courage de paraître en habit de couleur, et de protester contre l'hommage qu'on rendait à cet usurpateur. Ayant pris le parti de Condé, dans la guerre de la Fronde, elle fit tirer, en 1652, le canon de la Bastille sur l'armée royale, et la força de se retirer. Cette action, qui sauva peut-être la vie au grand Condé, et qui fit cesser l'horrible carnage qui se faisoit de l'élite de la noblesse, à la porte Saint-Antoine, la perdit dans l'esprit de Louis XIV. Pour la punir, la cour s'opposa toujours aux alliances qu'elle eût désirées. Cette princesse, après avoir plusieurs fois manqué d'épouser des souverains, voulut faire, à 44 ans, la fortune d'un simple gentilhomme. Elle obtint, en 1669, la permission de donner sa main au comte de Lauzun, capitaine des Gardes-du-Corps, et colonel-général des dragons. On représenta au roi l'injure que cette union faisait à la famille royale, et Louis XIV la défendit, après l'avoir permise. Ces amans infortunés se firent donner secrètement la bénédiction nuptiale. Lauzun ayant éclaté contre Madame de Montespan, à qui il attribuait en partie sa disgrace, fut enfermé pendant dix ans à Pignerol. Il obtint sa liberté, à condition que Mademoiselle céderait au duc du Maine une partie de son bien. Le bonheur de cette tendre épouse ne fut pas de longue durée; les mauvais procédés de Lauzun la firent repentir de l'attachement qu'il lui avait inspiré. Elle mourut le 5 avril 1693.
 
MONTPENSIER, (Anne-Marie-Louis d'Orléans) connue sous le nom de Mademoiselle, fille de Gaston, frère de Louis XIII, naquit à Paris le 29 mai 1627. Le commencement de sa vie fut marqué par les plaisirs et les intrigues, le milieu par les amours et les chagrins; elle passa dans la dévotion et l'obscurité les dernières années de sa pénible existence. Elle protégea le célèbre Lully. A la mort de Cromwel, dont on porta le deuil à la cour de France, elle eut le courage de paraître en habit de couleur, et de protester contre l'hommage qu'on rendait à cet usurpateur. Ayant pris le parti de Condé, dans la guerre de la Fronde, elle fit tirer, en 1652, le canon de la Bastille sur l'armée royale, et la força de se retirer. Cette action, qui sauva peut-être la vie au grand Condé, et qui fit cesser l'horrible carnage qui se faisoit de l'élite de la noblesse, à la porte Saint-Antoine, la perdit dans l'esprit de Louis XIV. Pour la punir, la cour s'opposa toujours aux alliances qu'elle eût désirées. Cette princesse, après avoir plusieurs fois manqué d'épouser des souverains, voulut faire, à 44 ans, la fortune d'un simple gentilhomme. Elle obtint, en 1669, la permission de donner sa main au comte de Lauzun, capitaine des Gardes-du-Corps, et colonel-général des dragons. On représenta au roi l'injure que cette union faisait à la famille royale, et Louis XIV la défendit, après l'avoir permise. Ces amans infortunés se firent donner secrètement la bénédiction nuptiale. Lauzun ayant éclaté contre Madame de Montespan, à qui il attribuait en partie sa disgrace, fut enfermé pendant dix ans à Pignerol. Il obtint sa liberté, à condition que Mademoiselle céderait au duc du Maine une partie de son bien. Le bonheur de cette tendre épouse ne fut pas de longue durée; les mauvais procédés de Lauzun la firent repentir de l'attachement qu'il lui avait inspiré. Elle mourut le 5 avril 1693.
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On lui doit des ''Mémoires'', qui ne sont autre chose que l'histoire de sa vie, racontée dans les plus petits détails. Cependant on y trouve des choses curieuses, et le style en est assez pur. Ces Mémoires ont eu différentes éditions. Celle d'Amsterdam, Paris, 1755, 8 vol. in-12, contient différens ouvrages de Mademoiselle; en voici les titres: un ''Recueil de Lettres de Mademoiselle de Montpensier à Madame de Motteville, et de celle-ci à cette princesse''; les ''Amours de Mademoiselle et du comte de Lauzun''; un ''Recueil des portraits du roi, de la reine et des autres personnages de la cour''; deux Romans, l'un intitulé: ''La Relation de l'Isle imaginaire'', et l'autre, ''la Princesse de Paphlagonie''. Le Cyrus de ce dernier Roman est M. le Prince, mort en 1686, et la reine des Amazones est Mademoiselle de Montpensier. La coutume de jouer un rôle dans son ouvrage n'est pas étrangère aux auteurs. Regnard est le héros de sa Nouvelle, intitulée: ''la Provençale''; et La Fontaine s'est représenté dans sa ''Psyché'' sous le nom de''Polyphile''. Mademoiselle a encore composé des ''Réflexions morales et chrétiennes sur le premier livre de l'Imitation de Jésus-Christ'', et un ''Ecrit sur les Béatitudes''.
 
On lui doit des ''Mémoires'', qui ne sont autre chose que l'histoire de sa vie, racontée dans les plus petits détails. Cependant on y trouve des choses curieuses, et le style en est assez pur. Ces Mémoires ont eu différentes éditions. Celle d'Amsterdam, Paris, 1755, 8 vol. in-12, contient différens ouvrages de Mademoiselle; en voici les titres: un ''Recueil de Lettres de Mademoiselle de Montpensier à Madame de Motteville, et de celle-ci à cette princesse''; les ''Amours de Mademoiselle et du comte de Lauzun''; un ''Recueil des portraits du roi, de la reine et des autres personnages de la cour''; deux Romans, l'un intitulé: ''La Relation de l'Isle imaginaire'', et l'autre, ''la Princesse de Paphlagonie''. Le Cyrus de ce dernier Roman est M. le Prince, mort en 1686, et la reine des Amazones est Mademoiselle de Montpensier. La coutume de jouer un rôle dans son ouvrage n'est pas étrangère aux auteurs. Regnard est le héros de sa Nouvelle, intitulée: ''la Provençale''; et La Fontaine s'est représenté dans sa ''Psyché'' sous le nom de''Polyphile''. Mademoiselle a encore composé des ''Réflexions morales et chrétiennes sur le premier livre de l'Imitation de Jésus-Christ'', et un ''Ecrit sur les Béatitudes''.

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MONTPENSIER, (Anne-Marie-Louis d'Orléans) connue sous le nom de Mademoiselle, fille de Gaston, frère de Louis XIII, naquit à Paris le 29 mai 1627. Le commencement de sa vie fut marqué par les plaisirs et les intrigues, le milieu par les amours et les chagrins; elle passa dans la dévotion et l'obscurité les dernières années de sa pénible existence. Elle protégea le célèbre Lully. A la mort de Cromwel, dont on porta le deuil à la cour de France, elle eut le courage de paraître en habit de couleur, et de protester contre l'hommage qu'on rendait à cet usurpateur. Ayant pris le parti de Condé, dans la guerre de la Fronde, elle fit tirer, en 1652, le canon de la Bastille sur l'armée royale, et la força de se retirer. Cette action, qui sauva peut-être la vie au grand Condé, et qui fit cesser l'horrible carnage qui se faisoit de l'élite de la noblesse, à la porte Saint-Antoine, la perdit dans l'esprit de Louis XIV. Pour la punir, la cour s'opposa toujours aux alliances qu'elle eût désirées. Cette princesse, après avoir plusieurs fois manqué d'épouser des souverains, voulut faire, à 44 ans, la fortune d'un simple gentilhomme. Elle obtint, en 1669, la permission de donner sa main au comte de Lauzun, capitaine des Gardes-du-Corps, et colonel-général des dragons. On représenta au roi l'injure que cette union faisait à la famille royale, et Louis XIV la défendit, après l'avoir permise. Ces amans infortunés se firent donner secrètement la bénédiction nuptiale. Lauzun ayant éclaté contre Madame de Montespan, à qui il attribuait en partie sa disgrace, fut enfermé pendant dix ans à Pignerol. Il obtint sa liberté, à condition que Mademoiselle céderait au duc du Maine une partie de son bien. Le bonheur de cette tendre épouse ne fut pas de longue durée; les mauvais procédés de Lauzun la firent repentir de l'attachement qu'il lui avait inspiré. Elle mourut le 5 avril 1693.

On lui doit des Mémoires, qui ne sont autre chose que l'histoire de sa vie, racontée dans les plus petits détails. Cependant on y trouve des choses curieuses, et le style en est assez pur. Ces Mémoires ont eu différentes éditions. Celle d'Amsterdam, Paris, 1755, 8 vol. in-12, contient différens ouvrages de Mademoiselle; en voici les titres: un Recueil de Lettres de Mademoiselle de Montpensier à Madame de Motteville, et de celle-ci à cette princesse; les Amours de Mademoiselle et du comte de Lauzun; un Recueil des portraits du roi, de la reine et des autres personnages de la cour; deux Romans, l'un intitulé: La Relation de l'Isle imaginaire, et l'autre, la Princesse de Paphlagonie. Le Cyrus de ce dernier Roman est M. le Prince, mort en 1686, et la reine des Amazones est Mademoiselle de Montpensier. La coutume de jouer un rôle dans son ouvrage n'est pas étrangère aux auteurs. Regnard est le héros de sa Nouvelle, intitulée: la Provençale; et La Fontaine s'est représenté dans sa Psyché sous le nom dePolyphile. Mademoiselle a encore composé des Réflexions morales et chrétiennes sur le premier livre de l'Imitation de Jésus-Christ, et un Ecrit sur les Béatitudes.

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