Adélaïde Labille : Différence entre versions

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== Notice de [[Laura Auricchio]] (avec la collaboration de [[Sandrine Lely]]), 2003. (dernière mise à jour: juin 2004) ==
<blockquote>Adélaïde Labille est née à Paris le 11 avril 1749 dans la paroisse de Saint-Eustache, de Marie-Anne Saint-Martin et du mercier Claude-Edmé Labille. Le contrat de son premier mariage, qui l'unit à Nicolas Guiard, est signé le 25 août 1769. Les époux se séparent officiellement le 27 juillet 1779, puis divorcent une fois que la législation révolutionnaire le permet. Le 8 juin 1799, Labille-Guiard épouse en secondes noces François-André Vincent, peintre d'histoire de l'Académie. Ce mariage dure jusqu'à la mort d'Adélaïde, le 24 avril 1803. Labille-Guiard ne donne naissance à aucun enfant. Cependant, deux de ses élèves (Marie-Gabrielle Capet et Marie-Victoire d'Avril) partagent son foyer pendant une grande partie de sa vie.<br />
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Labille-Guiard maîtrise admirablement la peinture à l'huile, le pastel et la miniature, mais on sait peu de choses sur sa formation. Une rumeur maintes fois rapportée veut qu'elle ait étudié le pastel auprès de Maurice Quentin de La Tour. Toutefois cette information est donnée pour la première fois par Pahin de La Blancherie, dont le but est de vendre les oeuvres de l'artiste, et n'est étayée par aucune preuve. Elle aurait appris la miniature auprès de François-Élie Vincent et la peinture à l'huile auprès du fils de ce dernier, François-André, par la suite son mari. Parce qu'elle est une femme, Labille-Guiard ne peut entrer aux ateliers de l'Académie, où de nombreux artistes sont formés. Néanmoins, elle parvient à mener sa carrière par d'autres voies. Son premier contrat de mariage (1769) indique qu'elle appartient à la guilde de Saint-Luc. Elle y fait ses débuts en 1774 en exposant des miniatures et des pastels. En 1782 et au début de l'année 1783, elle présente treize portraits au pastel au Salon de la Correspondance organisé par Pahin de La Blancherie. Le 31 mai 1783, elle est admise à l'Académie royale de peinture et de sculpture, qui n'autorise alors que quatre femmes parmi ses membres. Le succès qu'elle remporte au Salon de 1783 est toutefois entaché par un scandale. Un pamphlet diffamatoire, intitulé ''Suite de Malborough au Salon 1783'', accuse Labille-Guiard de comportements éthiques et sexuels inconvenants. Elle aurait exposé des oeuvres de François-André Vincent sous son propre nom, et aurait connu deux mille amants - car «vingt cents» équivaut à deux mille. Elle demande alors à la comtesse d'Angiviller - à la fois sa mécène et l'épouse du directeur général des Bâtiments du roi - d'intercéder en sa faveur. Elle obtient ainsi la suppression du pamphlet, mais des allégations similaires continuent à ternir sa réputation. La peintre connaît ses plus grands succès entre 1785 et 1789. Au Salon de 1785, elle expose son premier portrait de groupe en pied, ''Mme Labille-Guiard et ses élèves, Mlle Capet et Mlle de Carreaux de Rosemond'' (huile sur toile), un chef-d'oeuvre aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York. En 1787 et 1789, elle réalise les portraits de Mesdames Adélaïde, Victoire et Louise-Élisabeth, filles de Louis XV. Les livrets du Salon de cette période mentionnent Labille-Guiard comme le premier peintre de Mesdames. En 1788 le comte de Provence, frère de Louis XVI, demande à l'artiste d'exécuter son portrait au milieu d'un groupe de personnages.<br />
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Adélaïde Labille est née à Paris le 11 avril 1749 dans la paroisse de Saint-Eustache, de Marie-Anne Saint-Martin et du mercier Claude-Edmé Labille. Le contrat de son premier mariage, qui l'unit à Nicolas Guiard, est signé le 25 août 1769. Les époux se séparent officiellement le 27 juillet 1779, puis divorcent une fois que la législation révolutionnaire le permet. Le 8 juin 1799, Labille-Guiard épouse en secondes noces François-André Vincent, peintre d'histoire de l'Académie. Ce mariage dure jusqu'à la mort d'Adélaïde, le 24 avril 1803. Labille-Guiard ne donne naissance à aucun enfant. Cependant, deux de ses élèves (Marie-Gabrielle Capet et Marie-Victoire d'Avril) partagent son foyer pendant une grande partie de sa vie.
À partir de 1789, ces relations durement acquises au sein de la famille royale la rendent suspecte aux yeux du pouvoir. Entre 1789 et 1791, Labille-Guiard affiche de nouvelles idées politiques. En 1789, elle fait une donation patriotique à l'Assemblée nationale. Au Salon de 1791, elle expose treize pastels représentant des députés. Au sein de l'Académie, elle se prononce en faveur de changements modérés dictés par la raison. En novembre 1791, lorsque l'Assemblée ordonne à Louis XVI de se faire peindre transmettant la Constitution au dauphin, les artistes sélectionnés sont Labille-Guiard et Jacques-Louis David. Lorsque des forces radicales prennent le contrôle de la révolution, Labille-Guiard se retire de la scène publique. En 1793, plusieurs de ses oeuvres sont détruites par décret officiel. Son départ de Paris lui a probablement sauvé la vie. De 1792 à 1796 elle vit avec Vincent, Capet et d'Avril dans une maison achetée en commun à Pontault. Lorsqu'elle revient ensuite à Paris, elle se voit accorder au Louvre le logement d'artiste si longtemps recherché. Durant ses dernières années, Labille-Guiard expose aux Salons de manière irrégulière. La classe des Beaux-Arts, qui désormais remplace l'Académie royale au sein de l'Institut de France, n'admet pas les femmes. La mort de Labille-Guiard fut néanmoins saluée par un éloge de Joachim Lebreton, ancien modèle siégeant alors à l'Institut en tant que secrétaire perpétuel de la classe des Beaux-Arts.<br />
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Labille-Guiard maîtrise admirablement la peinture à l'huile, le pastel et la miniature, mais on sait peu de choses sur sa formation. Une rumeur maintes fois rapportée veut qu'elle ait étudié le pastel auprès de Maurice Quentin de La Tour. Toutefois cette information est donnée pour la première fois par Pahin de La Blancherie, dont le but est de vendre les oeuvres de l'artiste, et n'est étayée par aucune preuve. Elle aurait appris la miniature auprès de François-Élie Vincent et la peinture à l'huile auprès du fils de ce dernier, François-André, par la suite son mari. Parce qu'elle est une femme, Labille-Guiard ne peut entrer aux ateliers de l'Académie, où de nombreux artistes sont formés. Néanmoins, elle parvient à mener sa carrière par d'autres voies. Son premier contrat de mariage (1769) indique qu'elle appartient à la guilde de Saint-Luc. Elle y fait ses débuts en 1774 en exposant des miniatures et des pastels. En 1782 et au début de l'année 1783, elle présente treize portraits au pastel au Salon de la Correspondance organisé par Pahin de La Blancherie. Le 31 mai 1783, elle est admise à l'Académie royale de peinture et de sculpture, qui n'autorise alors que quatre femmes parmi ses membres. Le succès qu'elle remporte au Salon de 1783 est toutefois entaché par un scandale. Un pamphlet diffamatoire, intitulé ''Suite de Malborough au Salon 1783'', accuse Labille-Guiard de comportements éthiques et sexuels inconvenants. Elle aurait exposé des oeuvres de François-André Vincent sous son propre nom, et aurait connu deux mille amants - car «vingt cents» équivaut à deux mille. Elle demande alors à la comtesse d'Angiviller - à la fois sa mécène et l'épouse du directeur général des Bâtiments du roi - d'intercéder en sa faveur. Elle obtient ainsi la suppression du pamphlet, mais des allégations similaires continuent à ternir sa réputation. La peintre connaît ses plus grands succès entre 1785 et 1789. Au Salon de 1785, elle expose son premier portrait de groupe en pied, ''Mme Labille-Guiard et ses élèves, Mlle Capet et Mlle de Carreaux de Rosemond'' (huile sur toile), un chef-d'oeuvre aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York. En 1787 et 1789, elle réalise les portraits de Mesdames Adélaïde, Victoire et Louise-Élisabeth, filles de Louis XV. Les livrets du Salon de cette période mentionnent Labille-Guiard comme le premier peintre de Mesdames. En 1788 le comte de Provence, frère de Louis XVI, demande à l'artiste d'exécuter son portrait au milieu d'un groupe de personnages.
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À partir de 1789, ces relations durement acquises au sein de la famille royale la rendent suspecte aux yeux du pouvoir. Entre 1789 et 1791, Labille-Guiard affiche de nouvelles idées politiques. En 1789, elle fait une donation patriotique à l'Assemblée nationale. Au Salon de 1791, elle expose treize pastels représentant des députés. Au sein de l'Académie, elle se prononce en faveur de changements modérés dictés par la raison. En novembre 1791, lorsque l'Assemblée ordonne à Louis XVI de se faire peindre transmettant la Constitution au dauphin, les artistes sélectionnés sont Labille-Guiard et Jacques-Louis David. Lorsque des forces radicales prennent le contrôle de la révolution, Labille-Guiard se retire de la scène publique. En 1793, plusieurs de ses oeuvres sont détruites par décret officiel. Son départ de Paris lui a probablement sauvé la vie. De 1792 à 1796 elle vit avec Vincent, Capet et d'Avril dans une maison achetée en commun à Pontault. Lorsqu'elle revient ensuite à Paris, elle se voit accorder au Louvre le logement d'artiste si longtemps recherché. Durant ses dernières années, Labille-Guiard expose aux Salons de manière irrégulière. La classe des Beaux-Arts, qui désormais remplace l'Académie royale au sein de l'Institut de France, n'admet pas les femmes. La mort de Labille-Guiard fut néanmoins saluée par un éloge de Joachim Lebreton, ancien modèle siégeant alors à l'Institut en tant que secrétaire perpétuel de la classe des Beaux-Arts.
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La renommée posthume d'Adélaïde Labille-Guiard a malheureusement été éclipsée par celle de sa contemporaine Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun. Récemment, Labille-Guiard a toutefois commencé à susciter auprès des spécialistes l'intérêt qu'elle mérite.
 
La renommée posthume d'Adélaïde Labille-Guiard a malheureusement été éclipsée par celle de sa contemporaine Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun. Récemment, Labille-Guiard a toutefois commencé à susciter auprès des spécialistes l'intérêt qu'elle mérite.
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(traduction de Marianne Bouvier)
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(traduction de [[Marianne Bouvier]])
 
== Oeuvres ==
 
== Oeuvres ==
'''OEUVRES ECRITES<br />
 
'''- ''Mémoire sur l'éducation des filles ''(disparu; mentionné par Talleyrand-Périgord, ''Rapport sur l'Instruction publique'', Paris, Imprimerie Nationale, 1791, p.120).
 
  
'''OEUVRES PICTURALES<br />
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OEUVRES ECRITES<br />
'''- (1774) : ''Portrait d'un magistrat''. Pastel. Loc. act. inconnue<br />
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- ''Mémoire sur l'éducation des filles ''(disparu; mentionné par Talleyrand-Périgord, ''Rapport sur l'Instruction publique'', Paris, Imprimerie Nationale, 1791, p.120).
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OEUVRES PICTURALES<br />
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- (1774) : ''Portrait d'un magistrat''. Pastel. Loc. act. inconnue<br />
 
- (1774) : ''Portrait de madame Labille Guiard''. Miniature ovale sur ivoire. Madrid, Museo Lázaro Galdiano.<br />
 
- (1774) : ''Portrait de madame Labille Guiard''. Miniature ovale sur ivoire. Madrid, Museo Lázaro Galdiano.<br />
 
- 1774 : ''Portrait de jeune femme''. Pastel ovale. Coll. part.<br />
 
- 1774 : ''Portrait de jeune femme''. Pastel ovale. Coll. part.<br />
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- (1799) : ''Portrait du comédien Dublin''. Huile sur toile. Cambridge, Mass., Fogg Art Museum<br />
 
- (1799) : ''Portrait du comédien Dublin''. Huile sur toile. Cambridge, Mass., Fogg Art Museum<br />
 
- (1801) : ''Portrait de famille''. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
 
- (1801) : ''Portrait de famille''. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
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== Choix bibliographique ==
 
== Choix bibliographique ==
* Auricchio, Laura. «Portraits of Impropriety: Adélaïde Labille-Guiard and the Careers of Professional Women Artists in Late Eighteenth-Century Paris», Ph.D. diss. Columbia University, 2000.<br />
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- Auricchio, Laura. «Portraits of Impropriety: Adélaïde Labille-Guiard and the Careers of Professional Women Artists in Late Eighteenth-Century Paris», Ph.D. diss. Columbia University, 2000.<br />
 
- Passez, Anne-Marie. ''Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803): Biographie et catalogue raisonné de son oeuvre''. Paris, Arts et Métiers Graphiques, 1971.<br />
 
- Passez, Anne-Marie. ''Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803): Biographie et catalogue raisonné de son oeuvre''. Paris, Arts et Métiers Graphiques, 1971.<br />
 
- Portalis, Roger. ''Adélaïde Labille-Guiard, 1749-1803''. Paris, Georges Rapilly, 1902.
 
- Portalis, Roger. ''Adélaïde Labille-Guiard, 1749-1803''. Paris, Georges Rapilly, 1902.
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== Choix iconographique ==
 
== Choix iconographique ==
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- ''Self-Portrait'' (miniature on ivory), 1774. Museo Lázaro Galdiano, Madrid.<br />
 
- ''Self-Portrait'' (miniature on ivory), 1774. Museo Lázaro Galdiano, Madrid.<br />
 
- ''Self-Portrait with Two Students'' (oil on canvas), 1785. Metropolitan Museum of Art, New York.<br />
 
- ''Self-Portrait with Two Students'' (oil on canvas), 1785. Metropolitan Museum of Art, New York.<br />
 
- Capet, Marie-Gabrielle.'' Studio Interior'' (oil on canvas), 1808. Neue Pinakothek, Munich.
 
- Capet, Marie-Gabrielle.'' Studio Interior'' (oil on canvas), 1808. Neue Pinakothek, Munich.
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== Jugements ==
 
== Jugements ==
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- «On peut dire en voyant la touche mâle et ferme de ses Portraits, leurs méplats savants, de leurs plans de lumière de demi-teintes d'ombre bien établis, et fortement prononcés, que Madame Guiard s'est faite homme» (Anon. [Antoine Renou], ''L'Impartialité au Sallon, dédiée a Messieurs les Critiques présents et à venir'', Boston and Paris, 1783, 29-30).<br />
 
- «On peut dire en voyant la touche mâle et ferme de ses Portraits, leurs méplats savants, de leurs plans de lumière de demi-teintes d'ombre bien établis, et fortement prononcés, que Madame Guiard s'est faite homme» (Anon. [Antoine Renou], ''L'Impartialité au Sallon, dédiée a Messieurs les Critiques présents et à venir'', Boston and Paris, 1783, 29-30).<br />
 
- A Madame Guiard.<br />
 
- A Madame Guiard.<br />
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- «Il me semble, Madame Guiard, que tous vos portraits de députés sont au pastel! Auriez-vous par hasard mesuré leur gloire à l'éclat fugitif de ces couleurs ? Ah ! Peignez un Robespierre à l'huile!» (''La Béquille de Voltaire au Salon. Première promenade...'', Paris, 1791, ''Collection Deloynes'', no. 438, 10-11 and Passez, ''Labille-Guiard'', 247).<br />
 
- «Il me semble, Madame Guiard, que tous vos portraits de députés sont au pastel! Auriez-vous par hasard mesuré leur gloire à l'éclat fugitif de ces couleurs ? Ah ! Peignez un Robespierre à l'huile!» (''La Béquille de Voltaire au Salon. Première promenade...'', Paris, 1791, ''Collection Deloynes'', no. 438, 10-11 and Passez, ''Labille-Guiard'', 247).<br />
 
- (à propos de la commande d'un portrait de Louis XVI) «Je crois de ne pas devoir terminer cet article sans convenir que choisir madame Guiard pour le tableau très important dont il est question, c'est avoir fait le choix de la cabale et de l'intrigue. Que madame Guiard s'amuse à peindre quelques mauvaises têtes crues et sans vérité, voilà son talent. On aurait donc pu choisir dans l'académie dix peintres avant elle qui se fût fait honneur de leur propre talent.» (''Feuille du Jour'', no. 87, 27 March 1792, 690-692 -- Bordes,'' Jeu de Paume'', 171-172).
 
- (à propos de la commande d'un portrait de Louis XVI) «Je crois de ne pas devoir terminer cet article sans convenir que choisir madame Guiard pour le tableau très important dont il est question, c'est avoir fait le choix de la cabale et de l'intrigue. Que madame Guiard s'amuse à peindre quelques mauvaises têtes crues et sans vérité, voilà son talent. On aurait donc pu choisir dans l'académie dix peintres avant elle qui se fût fait honneur de leur propre talent.» (''Feuille du Jour'', no. 87, 27 March 1792, 690-692 -- Bordes,'' Jeu de Paume'', 171-172).
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Version actuelle en date du 30 avril 2011 à 17:06

Adélaïde Labille
Conjoint(s) Nicolas Guiard/François-André Vincent
Dénomination(s) Adélaïde Labille-Guiard
Mme Vincent
Adelaïde des Vertus
Biographie
Date de naissance 1749
Date de décès 1803
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804)


Notice de Laura Auricchio (avec la collaboration de Sandrine Lely), 2003. (dernière mise à jour: juin 2004)

Adélaïde Labille est née à Paris le 11 avril 1749 dans la paroisse de Saint-Eustache, de Marie-Anne Saint-Martin et du mercier Claude-Edmé Labille. Le contrat de son premier mariage, qui l'unit à Nicolas Guiard, est signé le 25 août 1769. Les époux se séparent officiellement le 27 juillet 1779, puis divorcent une fois que la législation révolutionnaire le permet. Le 8 juin 1799, Labille-Guiard épouse en secondes noces François-André Vincent, peintre d'histoire de l'Académie. Ce mariage dure jusqu'à la mort d'Adélaïde, le 24 avril 1803. Labille-Guiard ne donne naissance à aucun enfant. Cependant, deux de ses élèves (Marie-Gabrielle Capet et Marie-Victoire d'Avril) partagent son foyer pendant une grande partie de sa vie.

Labille-Guiard maîtrise admirablement la peinture à l'huile, le pastel et la miniature, mais on sait peu de choses sur sa formation. Une rumeur maintes fois rapportée veut qu'elle ait étudié le pastel auprès de Maurice Quentin de La Tour. Toutefois cette information est donnée pour la première fois par Pahin de La Blancherie, dont le but est de vendre les oeuvres de l'artiste, et n'est étayée par aucune preuve. Elle aurait appris la miniature auprès de François-Élie Vincent et la peinture à l'huile auprès du fils de ce dernier, François-André, par la suite son mari. Parce qu'elle est une femme, Labille-Guiard ne peut entrer aux ateliers de l'Académie, où de nombreux artistes sont formés. Néanmoins, elle parvient à mener sa carrière par d'autres voies. Son premier contrat de mariage (1769) indique qu'elle appartient à la guilde de Saint-Luc. Elle y fait ses débuts en 1774 en exposant des miniatures et des pastels. En 1782 et au début de l'année 1783, elle présente treize portraits au pastel au Salon de la Correspondance organisé par Pahin de La Blancherie. Le 31 mai 1783, elle est admise à l'Académie royale de peinture et de sculpture, qui n'autorise alors que quatre femmes parmi ses membres. Le succès qu'elle remporte au Salon de 1783 est toutefois entaché par un scandale. Un pamphlet diffamatoire, intitulé Suite de Malborough au Salon 1783, accuse Labille-Guiard de comportements éthiques et sexuels inconvenants. Elle aurait exposé des oeuvres de François-André Vincent sous son propre nom, et aurait connu deux mille amants - car «vingt cents» équivaut à deux mille. Elle demande alors à la comtesse d'Angiviller - à la fois sa mécène et l'épouse du directeur général des Bâtiments du roi - d'intercéder en sa faveur. Elle obtient ainsi la suppression du pamphlet, mais des allégations similaires continuent à ternir sa réputation. La peintre connaît ses plus grands succès entre 1785 et 1789. Au Salon de 1785, elle expose son premier portrait de groupe en pied, Mme Labille-Guiard et ses élèves, Mlle Capet et Mlle de Carreaux de Rosemond (huile sur toile), un chef-d'oeuvre aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York. En 1787 et 1789, elle réalise les portraits de Mesdames Adélaïde, Victoire et Louise-Élisabeth, filles de Louis XV. Les livrets du Salon de cette période mentionnent Labille-Guiard comme le premier peintre de Mesdames. En 1788 le comte de Provence, frère de Louis XVI, demande à l'artiste d'exécuter son portrait au milieu d'un groupe de personnages.

À partir de 1789, ces relations durement acquises au sein de la famille royale la rendent suspecte aux yeux du pouvoir. Entre 1789 et 1791, Labille-Guiard affiche de nouvelles idées politiques. En 1789, elle fait une donation patriotique à l'Assemblée nationale. Au Salon de 1791, elle expose treize pastels représentant des députés. Au sein de l'Académie, elle se prononce en faveur de changements modérés dictés par la raison. En novembre 1791, lorsque l'Assemblée ordonne à Louis XVI de se faire peindre transmettant la Constitution au dauphin, les artistes sélectionnés sont Labille-Guiard et Jacques-Louis David. Lorsque des forces radicales prennent le contrôle de la révolution, Labille-Guiard se retire de la scène publique. En 1793, plusieurs de ses oeuvres sont détruites par décret officiel. Son départ de Paris lui a probablement sauvé la vie. De 1792 à 1796 elle vit avec Vincent, Capet et d'Avril dans une maison achetée en commun à Pontault. Lorsqu'elle revient ensuite à Paris, elle se voit accorder au Louvre le logement d'artiste si longtemps recherché. Durant ses dernières années, Labille-Guiard expose aux Salons de manière irrégulière. La classe des Beaux-Arts, qui désormais remplace l'Académie royale au sein de l'Institut de France, n'admet pas les femmes. La mort de Labille-Guiard fut néanmoins saluée par un éloge de Joachim Lebreton, ancien modèle siégeant alors à l'Institut en tant que secrétaire perpétuel de la classe des Beaux-Arts.

La renommée posthume d'Adélaïde Labille-Guiard a malheureusement été éclipsée par celle de sa contemporaine Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun. Récemment, Labille-Guiard a toutefois commencé à susciter auprès des spécialistes l'intérêt qu'elle mérite.

(traduction de Marianne Bouvier)

Oeuvres

OEUVRES ECRITES
- Mémoire sur l'éducation des filles (disparu; mentionné par Talleyrand-Périgord, Rapport sur l'Instruction publique, Paris, Imprimerie Nationale, 1791, p.120).

OEUVRES PICTURALES
- (1774) : Portrait d'un magistrat. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1774) : Portrait de madame Labille Guiard. Miniature ovale sur ivoire. Madrid, Museo Lázaro Galdiano.
- 1774 : Portrait de jeune femme. Pastel ovale. Coll. part.
- (1774) : Portrait de femme âgée (dit de Madame Poisson). Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- 1776 : Portrait de l'acteur Lekain dans le rôle de Mithridate. Pastel. Milan, museo theatrale alla Scala
- 1776 : Portrait d'homme au bandeau noir, chevalier de Saint Louis. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- 1776 : Portrait d'homme au bandeau noir, chevalier de Saint Louis. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- 1776 : Portrait de jeune homme. Miniature sur ivoire. Londres, coll. part.
- 1776 : Portrait d'homme. Miniature sur ivoire. Loc. act. inconnue
- 1776 : Portrait d'un officier. Miniature ovale sur ivoire. France, coll. part.
- 1777 : Portrait d'homme. Pastel ovale. France, coll. part.
- 1777 : Portrait d'homme. Miniature ovale sur ivoire. Paris, coll. part.
- 1779: Heureuse surprise. Pastel. J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
- 1779 : Tête de jeune femme. Sanguine sur papier blanc. Cambridge, Mass., Fogg Art Museum
- 1780 : Portrait de jeune femme. Pastel. Loc. act. inconnue
- 1780 : Portrait du Père Ruffin. Pastel carré. Loc. act. inconnue
- (1780) : Portrait d'homme. Huile sur toile ovale. Loc. act. inconnue
- 1781 : Portrait d'un homme âgé. Miniature ovale sur ivoire. Vienne, coll. part.
- 1782 : Portrait de femme. Pastel. Loc. act. inconnue
- 1782 : Portrait de jeune femme. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- 1782 : Portrait du marquis de Montciel. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1782) : Portrait de jeune homme. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1782) : Portrait de jeune femme. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1782) : Portrait du comte de Clermont-Tonnerre. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1782) : Portrait du comte de Clermont Tonnerre. Huile sur toile. Château d'Ancy-le-Franc
- (1782) : Portrait de Madame Labille-Guiard. Pastel sur papier bleu. Paris, coll. part.
- 1782 : Portrait du peintre François-André Vincent. Pastel. Paris, Louvre, Arts graphiques Inv. 27037
- 1782 : Portrait du peintre Voiriot. Pastel. Bruxelles, coll. part.
- (1782) : Tête de Cléopâtre. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1782) : Portrait de M. Ruffin, chirurgien au Châtelet. Pastel. Loc. act. inconnue
- 1782 : Portrait du peintre Bachelier. Pastel. Paris, Louvre, Arts graphiques Inv. 27038
- 1782 : Portrait du peintre Vien. Pastel. Montpellier, musée Fabre, n° 51-11-1
- (1782) : Portrait du peintre Vien. Huile sur toile ovale. Paris, coll. part.
- (1782) : Portrait d'homme. Pastel. Loc. act. inconnue
- 1782 : Portrait du sculpteur Pajou modelant le buste de J.-B. Lemoyne. Pastel. Paris, Louvre, Arts graphiques Inv. 27035
- 1783 : Portrait du peintre Beaufort. Pastel. Au dos : Portrait d'homme. Crayon. Paris, Louvre, Arts graphiques Inv. 27036
- (1783) : Portrait de l'acteur Brizard dans le rôle du Roi Lear. Pastel. Paris, théâtre national de l'Odéon
- (1783) : Portrait du sculpteur Gois. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- (1783) : Portrait du peintre Suvée. Pastel. Paris, E.N.S.B.A.
- (1783) : Portrait du peintre Suvée. Pastel. Coll. part.
- 1783 : Portrait de Madame Mitoire et de ses enfants. Pastel. Paris, coll. part.
- (1783) : Portrait de Madame Mitoire et de ses enfants. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1783) : Portrait de Madame Mitoire et de ses enfants. Miniature ronde sur ivoire. Paris, Louvre, RF. 4301
- (1783) : Portrait de Madame Labille Guiard. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- 1783 : Portrait de Ducis. Pastel. Paris, Comédie française
- (1783) : Portrait de Ducis. Huile sur toile. Dijon, musée Magnin
- 1783 : Portrait de Madame Clodion. Pastel. Paris, coll. part.
- (1783) : Portrait présumé de la princesse de Lamballe. Pastel. Loc. act. inconnue
- 1783 : Portrait de jeune homme. Miniature ovale sur ivoire. Loc. act. inconnue
- 1783 : Portrait de la princesse de la Trémoïlle. Pastel ovale. France, coll. part.
- (1783) : Portrait de la Dugazon. Huile sur toile ovale. New York, coll. Wildenstein
- (1784?) : Etude pour le Portrait de Madame Labille Guiard et de ses élèves, Mlle Capet et Mlle de Carreaux de Rosemond. Dessin. Metropolitan Museum of Art, New York.
- 1784 : Portrait de la princesse de Béthune. Pastel ovale. Paris, coll. part.
- 1785 : Portrait de la comtesse de Flahaut et de son fils. Huile sur toile. Jersey, coll. part.
- (1785) : Portrait de Madame Dupin de Saint-Julien. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1785) : Portrait de la comtesse de Clermont-Tonnerre. Huile sur toile ovale. Loc. act. inconnue
- 1785 : Portrait du peintre Charles-Amédée Van Loo. Huile sur toile. Versailles, musée national du château, M.V. 5874
- (1785) : Portrait de Charles-Nicolas Cochin. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1785 : Portrait du peintre Joseph Vernet. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- (1785) : Portrait de Madame Labille Guiard (étude pour le suivant). Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1785 : Portrait de Madame Labille Guiard et de ses élèves, Mlle Capet et Mlle de Carreaux de Rosemond. Huile sur toile. New York, Metropolitan Museum of Art
- (1785) : Portrait d'une jeune femme et de son enfant. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- (1785) : Portrait de femme. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- (1785) : Portrait de la baronne Beck de Mühlberg. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1786 : Portrait du duc de Choiseul. Huile sur toile. Paris, coll. part
- (1786) : Portrait du duc de Choiseul (réplique originale). Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1787 : Portrait d'homme. Miniature sur ivoire. Paris, musée des Arts décoratifs, n° 39. 528
- (1787) : Portrait d'homme. Miniature ovale sur ivoire. Paris, coll. part.
- (1787) : Portrait de Madame Elisabeth (esquisse). Huile sur bois ovale. Paris, coll. part.
- (1787) : Portrait de Madame Elisabeth (esquisse). Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1787 : Portrait de Madame Elisabeth. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- (1787) : Portrait de Madame Elisabeth (réplique originale). Huile sur toile. Paris, coll. part.
- (1787) : Portrait de Madame Elisabeth (réplique originale). Huile sur toile. France, coll. part.
- (1787) : Portrait de Madame Adélaïde (étude pour le suivant). Pastel. Versailles, musée national du château, M.V. 5940
- 1787 : Portrait de Madame Adélaïde. Huile sur toile. Versailles, musée national du château, M.V. 3958
- (1787) : Portrait de Madame Adélaïde (réplique originale). Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- (1787) : Portrait de Madame Adélaïde (réplique originale). Huile sur toile. Speed Art Museum, Louisville, Kentucky (USA).
- (1787) : Portrait de Madame Adélaïde. Huile sur toile. Phoenix, Arizona, Art Museum Civic Center
- (1787) : Portrait de Madame Adélaïde. Miniature ronde sur ivoire. Paris, Louvre, Objets d'art Inv. 6801
- 1787 : Portrait de Madame Victoire. Pastel. Versailles, musée national du château, M.V. 5940
- (1787) : Portrait de la duchesse de Narbonne. Huile sur toile. France, château de Rambuteau
- (1787) : Portrait de la marquise de la Valette. Huile sur toile. Sigmaringen, coll. des Hohenzollern
- (1787) : Portrait de la vicomtesse de Caraman. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- (1787) : Portrait du vicomte de Gand. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- (1787) : Portrait de la vicomtesse de Gand. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- 1787 : Portrait de la comtesse de Selve (étude pour le suivant). Pastel. Loc. act. inconnue
- 1787 : Portrait de la comtesse de Selve. Huile sur toile. Suisse, coll. part.
- 1787 : Portrait de la comtesse de Cypierre. Huile sur toile ovale. Paris, musée Cognacq-Jay
- (1787) : Portrait de la marquise de Coutances. Huile sur toile ovale. Loc. act. inconnue
- (1787) : Portrait de femme. Huile sur toile. Quimper, musée des Beaux-Arts INV. 873.1.787
- (1787) : Portrait de Madame Victoire (esquisse). Huile sur toile. Coll. part.
- (1787) : Portrait de Madame Victoire (ébauche). Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1788 : Portrait de Madame Elisabeth (réplique originale). Huile sur toile ovale. Versailles, musée national du château, M.V. 7332
- (1788) : Portrait de Madame Elisabeth (réplique originale). Pastel ovale. Paris, coll. part
- (1788) : Portrait de Madame Elisabeth (réplique ou copie). Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1788 : Portrait de Madame Victoire. Huile sur toile. Versailles, musée national du château, M.V. 3960
- (1788) : Portrait de Madame Victoire (réplique originale). Huile sur toile. France, coll. part.
- 1788 : Portrait de Louise-Elisabeth de France, duchesse de Parme, et de son fils. Huile sur toile. Versailles, musée national du château M. V. 3876
- (1788) : Portrait de jeune homme. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- (1788) : Portrait de jeune femme. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- 1788 : Portrait du comte de Provence. Pastel. Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer
- 1788 : Réception d'un chevalier de Saint-Lazare par Monsieur, Grand maître de l'ordre (esquisse). Huile sur toile. Paris, musée de la Légion d'honneur, n° 0,41,78
- (1788-1793) : Réception d'un chevalier de Saint-Lazare par Monsieur, Grand maître de l'ordre. Huile sur toile. Détruit
- 1789: Portrait de femme. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1789) : Portrait d'Hubert Robert. Pastel. Paris, coll. part.
- (1789) : Portrait d'Hubert Robert (réplique ou copie). Pastel. Ruisbroek (Belgique), coll. part.
- 1790 : Portrait dit de Charlotte Corday. Miniature ovale sur carton. Boston, Mass., Museum of Fine Arts, n° 03.51 Min. 116
- 1790 : Portrait de Madame de Genlis. Huile sur toile. Los Angeles County Museum of Art.
- (1790) : Portrait de la princesse de Montléar. Pastel ovale. Paris, coll. part.
- (1790) : Portrait présumé de la marquise de La Fayette. Huile sur toile ovale. Washington, National Museum of Women in the Art
- (1791) : Portrait de Mademoiselle Adélaïde d'Orléans. Miniature. Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait de la duchesse d'Aiguillon. Huile sur toile. Paris, coll. part.
- (1791) : Portrait de la comtesse de Lameth. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait présumé de la comtesse de Lameth. Dessin au fusain et crayons de couleurs sur papier chamois. Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait présumé de Madame Roland. Pastel ovale. Paris, coll. part.
- (1791) : Portrait du prince de Bauffremont (esquisse). Huile sur toile. Paris, musée Camondo, Inv. n° 169
- 1791 : Portrait du prince de Bauffremont. Huile sur toile. Versailles, musée national du château M.V. 8175
- (1791) : Portrait d'Adrien Duport. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait de Robespierre. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait de Robespierre (copie d'après Labille Guiard par un artiste inconnu, probablement réplique du précédent). Huile sur toile. Coll. part.
- (1791) : Portrait d'Alexandre de Beauharnais. Pastel. Loc. act. inconnue
- 1791 : Portrait du duc d'Aiguillon. Huile sur toile. France, coll. part.
- (1791) : Portrait de Talleyrand. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait d'Alexandre de Lameth. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait de Charles de Lameth. Pastel ovale. Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait du duc d'Orléans. Pastel ? Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait de Bon-Albert de Briois de Beaumetz. Pastel ? Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait de Barnave. Pastel ? Loc. act. inconnue
- (1791) : Portrait du prince Louis-Victor de Broglie. Huile sur toile. Château de Broglie
- (1791) : Portrait de François de Laborde. Pastel ? Loc. act. inconnue
- 1791 : Portrait de Charles Chabroud. Pastel ? Loc. act. inconnue
- 1791 : Portrait de M. Salomon. Pastel ? Loc. act. inconnue
- 1793 : Portrait de monsieur Claude Charlot. Huile sur toile. Paris, coll. part.
- 1793 : Portrait de femme. Pastel. Loc. act. inconnue
- (1793) : Portrait du peintre François-André Vincent. Huile sur toile. Paris, coll. part.
- (1793) : Portrait du peintre François-André Vincent (réplique originale). Huile sur toile. Paris, Louvre RF 1575
- (1793) : Portrait du peintre François-André Vincent (réplique originale). Huile sur toile. Paris, coll. part.
- 1794 : Portrait du docteur Baignères. Huile sur toile. Fontainebleau, coll. part.
- (1795) : Portrait de Joachim Lebreton. Huile sur toile. Kansas City, Nelson Atkins
Museum of Art.
- (1795) : Portrait de l'architecte Sevestre. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1795 : Portrait du comte Henri de Saint-Simon. Pastel. Paris, coll. part.
- 1798 : Portrait du professeur Charles. Huile sur toile. Paris, Bibliothèque de l'Institut
- 1798 : Portrait de Marie-Gabrielle Capet. Huile sur toile. Paris, coll. David-Weill
- (1798 ): Portrait de l'horloger astronome Janvier. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- 1798 : Portrait de Monsieur Meunier. Huile sur toile. Honolulu, Academy of Arts, n° 3067.I
- 1799 : Portrait de l'avocat Gaspard-Gilbert Delamalle. Huile sur toile. Château du Banlay
- (1799) : Portrait de la citoyenne Ch... tenant dans ses bras un enfant qu'elle nourrit. Huile sur toile. Loc. act. inconnue
- (1799) : Portrait du comédien Dublin. Huile sur toile. Cambridge, Mass., Fogg Art Museum
- (1801) : Portrait de famille. Huile sur toile. Loc. act. inconnue

Choix bibliographique

- Auricchio, Laura. «Portraits of Impropriety: Adélaïde Labille-Guiard and the Careers of Professional Women Artists in Late Eighteenth-Century Paris», Ph.D. diss. Columbia University, 2000.
- Passez, Anne-Marie. Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803): Biographie et catalogue raisonné de son oeuvre. Paris, Arts et Métiers Graphiques, 1971.
- Portalis, Roger. Adélaïde Labille-Guiard, 1749-1803. Paris, Georges Rapilly, 1902.

Choix iconographique

- Self-Portrait (miniature on ivory), 1774. Museo Lázaro Galdiano, Madrid.
- Self-Portrait with Two Students (oil on canvas), 1785. Metropolitan Museum of Art, New York.
- Capet, Marie-Gabrielle. Studio Interior (oil on canvas), 1808. Neue Pinakothek, Munich.

Jugements

- «On peut dire en voyant la touche mâle et ferme de ses Portraits, leurs méplats savants, de leurs plans de lumière de demi-teintes d'ombre bien établis, et fortement prononcés, que Madame Guiard s'est faite homme» (Anon. [Antoine Renou], L'Impartialité au Sallon, dédiée a Messieurs les Critiques présents et à venir, Boston and Paris, 1783, 29-30).
- A Madame Guiard.
Que vois-je, o ciel, l'ami Vincent
Ne va donc plus que d'une fesse
Son amour fait votre talent,
L'amour meurt et le talent baisse, bis,
Résignez-vous, bis, fière Cloris,
Dites votre De Profondis... (Suite de Malborough au Sallon 1783, Collections Deloynes, no. 302. Portions published in Passez, Labille-Guiard, p.24-25 and Portalis, Labille-Guiard, p.97-98).
- (à propos de l'autoportrait, 1785) «J'avais envoyé des baisers à deux minois fripons sur lesquels l'oeil se repose délicieusement, et de la bouche desquels on aurait tant de plaisir à s'entendre dire le joli mot que vous inspirez, et que vous avez prononcé quelquefois avec émotion, n'est-il pas vrai, belle Guyard?... Mais... je me sens ému moi-même, ah Guyard! Guyard! il faut fuir vos yeux, il le faut...» (Deuxième Promenade de Critès au Sallon, 1785, p.36-37).
- «[A] bold piece of propaganda arguing for the place of women in the sacred groves of the Academy» (Ann Sutherland Harris, review of «Adélaïde Labille-Guiard, 1749-1803, by Anne-Marie Passez»,Art Bulletin 62-3, Sept. 1980, p.494-5).
- (à propos du Mémoire sur l'éducation des filles adressé à l'Assemblée Nationale) «une artiste ingénieuse qui, dans cet ouvrage, a fait ennoblir les arts en les associant au commerce, et les appliquant aux progrès de l'industrie» (Talleyrand-Périgord, Rapport sur l'Instruction publique, Paris, Imprimerie Nationale, 1791, p.120).
- «Il me semble, Madame Guiard, que tous vos portraits de députés sont au pastel! Auriez-vous par hasard mesuré leur gloire à l'éclat fugitif de ces couleurs ? Ah ! Peignez un Robespierre à l'huile!» (La Béquille de Voltaire au Salon. Première promenade..., Paris, 1791, Collection Deloynes, no. 438, 10-11 and Passez, Labille-Guiard, 247).
- (à propos de la commande d'un portrait de Louis XVI) «Je crois de ne pas devoir terminer cet article sans convenir que choisir madame Guiard pour le tableau très important dont il est question, c'est avoir fait le choix de la cabale et de l'intrigue. Que madame Guiard s'amuse à peindre quelques mauvaises têtes crues et sans vérité, voilà son talent. On aurait donc pu choisir dans l'académie dix peintres avant elle qui se fût fait honneur de leur propre talent.» (Feuille du Jour, no. 87, 27 March 1792, 690-692 -- Bordes, Jeu de Paume, 171-172).

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