Érinna : Différence entre versions
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Elle connaît une éclipse très importante à la fin de l'Antiquité mais revient à la mode grâce à une erreur de datation qui s'impose peu à peu, parce qu'on pense qu'elle est contemporaine de Sappho. Dès lors, on a tendance à la voir partout : le philologue Antonio Volsco, en 1482, propose de lire « ''et sua cum antiquae committit scripta Corinnae'' / ''Carminaque Erinnae non putat aequa suis'' » deux vers de Properce (''Élégies'', II, 3 v. 21) qui se lisent en réalité « ''et sua cum antiquae committit scripta Corinnae,'' / ''Carmina quae quivis, non putat aequa suis''. » Dans les catalogues de femmes savantes tout autant que dans des ouvrages de fiction, elle tend à remplacer Corinne aux côtés de Sappho ou s'ajoute à ces deux poétesses, dès le XVIe siècle mais surtout au XVIIe siècle. L'exemple le plus éclatant (comme souvent pour les poétesses grecques) est celui de Madeleine de Scudéry, dans les ''Harangues héroïques'' et dans l'''Artamène'' : Sappho y exhorte Érinna à écrire. | Elle connaît une éclipse très importante à la fin de l'Antiquité mais revient à la mode grâce à une erreur de datation qui s'impose peu à peu, parce qu'on pense qu'elle est contemporaine de Sappho. Dès lors, on a tendance à la voir partout : le philologue Antonio Volsco, en 1482, propose de lire « ''et sua cum antiquae committit scripta Corinnae'' / ''Carminaque Erinnae non putat aequa suis'' » deux vers de Properce (''Élégies'', II, 3 v. 21) qui se lisent en réalité « ''et sua cum antiquae committit scripta Corinnae,'' / ''Carmina quae quivis, non putat aequa suis''. » Dans les catalogues de femmes savantes tout autant que dans des ouvrages de fiction, elle tend à remplacer Corinne aux côtés de Sappho ou s'ajoute à ces deux poétesses, dès le XVIe siècle mais surtout au XVIIe siècle. L'exemple le plus éclatant (comme souvent pour les poétesses grecques) est celui de Madeleine de Scudéry, dans les ''Harangues héroïques'' et dans l'''Artamène'' : Sappho y exhorte Érinna à écrire. | ||
− | Enfin, sa virginité lui assure une partie de son succès : tout en étant d'une époque comparable et d'une réputation tout aussi flatteuse que Sappho dans les testimonia, elle aurait pu – et elle l'a été en partie – en être le contre-modèle idéal. Juan Luis Vives, dans son ''De Institutione Feminae Christianae'' (1523), recommande de suivre l'exemple de [[Corinne]] et d'Érinna, Corinna et Érinna étant depuis longtemps associées en raison de l'homoiotéleute. | + | Enfin, sa virginité lui assure une partie de son succès : tout en étant d'une époque comparable et d'une réputation tout aussi flatteuse que Sappho dans les testimonia, elle aurait pu – et elle l'a été en partie – en être le contre-modèle idéal. Juan Luis Vives, dans son ''De Institutione Feminae Christianae'' (1523), recommande de suivre l'exemple de [[Corinne]] et d'Érinna, Corinna et Érinna étant depuis longtemps associées en raison de l'homoiotéleute (répétition des mêmes syllabes finales). |
Néanmoins, parce qu'elle est souvent associée à Sappho, comme [[Corinne]], elle devient parfois difficilement utilisable à son tour au XVIIe siècle, même si le phénomène est moins flagrant que pour [[Corinne]]. Hilarion de Coste, dans sa notice sur Laurence Strozzi, écrit en effet : « elle a acquis un renom immortel, que le temps ne lui pourra jamais derober, et s'est rendue plus illustre que Corinne, Sapho, Erinne, et d'autres dames de l'antiquité, qui ont mêlé des lascivetés dans leurs poésies ». Le trio constitué de [[Corinne]], Sappho et Érinna est alors discrédité en son entier, alors que, au moment où de Coste écrit ces lignes, il n'y a aucun texte d'Érinna qui soit empreint de « lascivetés » et que sa réputation n'est pas du tout teintée d'érotisme. | Néanmoins, parce qu'elle est souvent associée à Sappho, comme [[Corinne]], elle devient parfois difficilement utilisable à son tour au XVIIe siècle, même si le phénomène est moins flagrant que pour [[Corinne]]. Hilarion de Coste, dans sa notice sur Laurence Strozzi, écrit en effet : « elle a acquis un renom immortel, que le temps ne lui pourra jamais derober, et s'est rendue plus illustre que Corinne, Sapho, Erinne, et d'autres dames de l'antiquité, qui ont mêlé des lascivetés dans leurs poésies ». Le trio constitué de [[Corinne]], Sappho et Érinna est alors discrédité en son entier, alors que, au moment où de Coste écrit ces lignes, il n'y a aucun texte d'Érinna qui soit empreint de « lascivetés » et que sa réputation n'est pas du tout teintée d'érotisme. |
Version du 18 mai 2012 à 08:51
Érinna | ||
Biographie | ||
Naissance | IVe siècle avant JC | |
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Région d'origine | Rhodes ou Télos | |
Langues | Dialectes éolien et dorien | |
Dénomination(s) | Érinne Érynne Éryne Herynes | |
Activités | ||
Domaines de notoriété | Poétesse | |
Oeuvres | Épigrammes Un long poème (300 vers) en hexamètres dactyliques, La Quenouille (poésie funéraire) | |