Jeanne-Catherine-Agnès Arnauld/Fortunée Briquet

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ARNAULD, (Catherine-Agnès) soeur de la précédente, et sa coadjutrice à Port-Royal-des-Champs, n'avait que cinq ans lorsque ses parens lui firent donner le voile religieux. C'était décider de bonne heure sa vocation. Elle était encore au noviciat, que son mérite la fit choisir par Angélique Arnauld pour être maîtresse des novices. Peut d'années après, elle gouverna la maison. Elle fut chargée de cette pénible et honorable tâche dans l'absence de l'abbesse sa soeur. Angélique ne put obtenir de lui résigner son abbaye. Agnès eut le rare talent de se faire aimer et respecter de ses compagnes. Une fluxion de poitrine termina sa carrière, le 19février 1671, à 77 ans.
Son esprit égala ses vertus. Elle composa dans sa retraite les ouvrages dont voici les titres: Le Chapelet secret du Saint-Sacrement, Paris, 1663, in-12. -- Avis pour la persécution qu'essuya son couvent en 1664. -- L'image de la religieuse parfaite et imparfaite, Paris, 1665, in-12. -- Les Constitutions de l'abbaye de Port-Royal, 1665, in-12. -- Instructions religieuses. -- Des Éloges, dans le Nécrologe de Port-Royal. La première de ces productions fut le signal d'un combat d'opinions entre les prélats. L'écrit fut censuré par M.Hallier et quelques autres docteurs de Sorbonne. Mais l'évêque de Langres, alors supérieur de Port-Royal, fit revoir cet écrit par d'autres docteurs qui lui donnèrent leur approbation. Les avis étant ainsi partagés, l'affaire fut portée au tribunal du souverain pontife. Les juges déclarèrent que l'ouvrage ne serait ni censuré, ni mi dans l'expurgatoire, mais qu'il serait supprimé, pour empêcher les personnes peu instruites d'en faire un mauvais usage. En voyant tant de troubles pour si peu de chose, on serait tenté de désirer que le confesseur d'Agnès eût été aussi ignorant, et eût eu autant d'empire sur l'esprit de sa pénitente que celui de Sainte Thérèse. On peut se rappeler, en effet, que Sainte Thérèse, pour obéir à son confesseur, brûla son commentaire sur les cantiques de Salomon, dont il fut scandalisé avant de l'avoir lu et même vu.

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