Marie-Thérèse Rodet/Philibert Riballier et Catherine Cosson

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[266] GEOFFRIN, (veuve de M.) se fit honneur de rassembler chez elle les plus savans hommes et de la Cour et de la Ville, ce qui y conduisoit en même tems les Etrangers les plus distingués que la noble passion de s’instruire et de connoître les merveilles de la Capitale attiroit à Paris. Tous en sortoient enchantés du goût exquis et des rares connoissances qui brilloient dans cette précieuse société. Favorisée d’une fortune considérable, Madame Geoffrin n’avoit point de plus délicieuse passion que celle de chercher des occasions de secourir des indigens, ou de concourir au progrès des sciences et des beaux-arts, sitôt qu’elle pouvoit découvrir quelque Savant ou quelque Artiste qui avoit besoin de secours ou de protection. Ces belles qualités avoient rendu son nom célebre jusques chez les Etrangers. Allant en Pologne et passant à Vienne, Leurs Majestés Impériales l’honorerent de l’accueil le plus distingué, et, arrivée à Varsovie, toute la Cour de Pologne s’empressa de partager avec le Roi Sta-[267]nislas-Auguste, le plaisir de posséder cette illustre femme. On pourroit ajouter encore bien des traits à cet éloge; mais il ne s’agit point ici d’une histoire complette de la vie de cette Dame. Au reste, elle a eu le sort commun à toutes les femmes qui ont osé avoir de l’esprit, du goût et des connoissances. Un Ecrivain célebre ne lui a pas épargné ses sarcasmes; mais heureusement le Public instruit n’a pas eu de peine à reconnoître que ce n’étoit pas précisément à elle que l’auteur en vouloit, et qu’il n’a fait pour ainsi dire que placer sous son nom les élans de sa rancune contre plusieurs grands hommes qui étoient assidus chez cette Dame. Madame Geoffrin mourut à Paris en 1777, dans un âge très-avancé.

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