Mademoiselle Dionis/Fortunée Briquet : Différence entre versions

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DIONIS, (Mademoiselle) a composé, à l'âge de dix-huit ans: ''l'Origine des Grâces'', poëme en 5 chants, Paris, 1777, in-8. Quoique cette production soit en prose, elle est écrite avec la mollesse et l'élégance des vers. D'après sa couleur poétique, on serait tenté de croire que Mademoiselle Dionis a fait passer dans notre langue un ouvrage inédit du chantre de Théos. «Mademoiselle, lui écrivait Voltaire, vous avez eu la bonté de m'envoyer un livre qui contient, à ce que je présume, l'origine de votre maison. Mais en ajoutant à ce bienfait la bonté de m'écrire, vous ne m'avez point instruit de votre demeure. Je n'ai pu même, après avoir lu votre origine, avec tant de plaisir, trouver le nom du libraire qui la débite. Ainsi il m'a été impossible d'avoir un moyen de vous écrire et de vous remercier. M. de la Harpe, qui se connaît en grâces et en style, vient de me dire qu'il était assez heureux pour vous connaître, et qu'il se chargeait de mettre à vos pieds la reconnaissance de votre très-humble et très-obéissant serviteur.»<br />
 
DIONIS, (Mademoiselle) a composé, à l'âge de dix-huit ans: ''l'Origine des Grâces'', poëme en 5 chants, Paris, 1777, in-8. Quoique cette production soit en prose, elle est écrite avec la mollesse et l'élégance des vers. D'après sa couleur poétique, on serait tenté de croire que Mademoiselle Dionis a fait passer dans notre langue un ouvrage inédit du chantre de Théos. «Mademoiselle, lui écrivait Voltaire, vous avez eu la bonté de m'envoyer un livre qui contient, à ce que je présume, l'origine de votre maison. Mais en ajoutant à ce bienfait la bonté de m'écrire, vous ne m'avez point instruit de votre demeure. Je n'ai pu même, après avoir lu votre origine, avec tant de plaisir, trouver le nom du libraire qui la débite. Ainsi il m'a été impossible d'avoir un moyen de vous écrire et de vous remercier. M. de la Harpe, qui se connaît en grâces et en style, vient de me dire qu'il était assez heureux pour vous connaître, et qu'il se chargeait de mettre à vos pieds la reconnaissance de votre très-humble et très-obéissant serviteur.»<br />
 
L'ouvrage de Mademoiselle Dionis est accompagné de différens morceaux en prose. On pourrait regarder les uns comme des odes anacréontiques; et les autres, comme des idylles que Gessner ne désavouerait pas. Ils sont tous caractérisés par la délicatesse des expressions et par la fraîcheur du coloris. La peinture et la gravure se sont réunies pour embellir ce charmant Recueil. Il est orné de six estampes, dessinées par Cochin, et gravées par Saint-Aubin, Simonet, Née, Masquelier, de Launay et Aliamet. L'idée de la première gravure est aussi juste qu'elle est ingénieuse: Mademoiselle Dionis est représentée jouant de la lyre sur le Parnasse; l'Amour est près d'elle; les Muses sont en groupe du côté opposé; Apollon et Vénus sont placés au-dessus des Muses, et les Grâces au-dessus de l'Amour: deux de ces dernières posent une guirlande de roses sur la tête de Mademoiselle Dionis, tandis que la troisième avance la main pour la couronner. Toutes ces divinités paraissent l'inspirer, et toutes semblent prêter une oreille attentive à ses chants.
 
L'ouvrage de Mademoiselle Dionis est accompagné de différens morceaux en prose. On pourrait regarder les uns comme des odes anacréontiques; et les autres, comme des idylles que Gessner ne désavouerait pas. Ils sont tous caractérisés par la délicatesse des expressions et par la fraîcheur du coloris. La peinture et la gravure se sont réunies pour embellir ce charmant Recueil. Il est orné de six estampes, dessinées par Cochin, et gravées par Saint-Aubin, Simonet, Née, Masquelier, de Launay et Aliamet. L'idée de la première gravure est aussi juste qu'elle est ingénieuse: Mademoiselle Dionis est représentée jouant de la lyre sur le Parnasse; l'Amour est près d'elle; les Muses sont en groupe du côté opposé; Apollon et Vénus sont placés au-dessus des Muses, et les Grâces au-dessus de l'Amour: deux de ces dernières posent une guirlande de roses sur la tête de Mademoiselle Dionis, tandis que la troisième avance la main pour la couronner. Toutes ces divinités paraissent l'inspirer, et toutes semblent prêter une oreille attentive à ses chants.
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[[Catégorie:Dictionnaire Fortunée Briquet]]

Version du 20 mars 2011 à 18:22

DIONIS, (Mademoiselle) a composé, à l'âge de dix-huit ans: l'Origine des Grâces, poëme en 5 chants, Paris, 1777, in-8. Quoique cette production soit en prose, elle est écrite avec la mollesse et l'élégance des vers. D'après sa couleur poétique, on serait tenté de croire que Mademoiselle Dionis a fait passer dans notre langue un ouvrage inédit du chantre de Théos. «Mademoiselle, lui écrivait Voltaire, vous avez eu la bonté de m'envoyer un livre qui contient, à ce que je présume, l'origine de votre maison. Mais en ajoutant à ce bienfait la bonté de m'écrire, vous ne m'avez point instruit de votre demeure. Je n'ai pu même, après avoir lu votre origine, avec tant de plaisir, trouver le nom du libraire qui la débite. Ainsi il m'a été impossible d'avoir un moyen de vous écrire et de vous remercier. M. de la Harpe, qui se connaît en grâces et en style, vient de me dire qu'il était assez heureux pour vous connaître, et qu'il se chargeait de mettre à vos pieds la reconnaissance de votre très-humble et très-obéissant serviteur.»
L'ouvrage de Mademoiselle Dionis est accompagné de différens morceaux en prose. On pourrait regarder les uns comme des odes anacréontiques; et les autres, comme des idylles que Gessner ne désavouerait pas. Ils sont tous caractérisés par la délicatesse des expressions et par la fraîcheur du coloris. La peinture et la gravure se sont réunies pour embellir ce charmant Recueil. Il est orné de six estampes, dessinées par Cochin, et gravées par Saint-Aubin, Simonet, Née, Masquelier, de Launay et Aliamet. L'idée de la première gravure est aussi juste qu'elle est ingénieuse: Mademoiselle Dionis est représentée jouant de la lyre sur le Parnasse; l'Amour est près d'elle; les Muses sont en groupe du côté opposé; Apollon et Vénus sont placés au-dessus des Muses, et les Grâces au-dessus de l'Amour: deux de ces dernières posent une guirlande de roses sur la tête de Mademoiselle Dionis, tandis que la troisième avance la main pour la couronner. Toutes ces divinités paraissent l'inspirer, et toutes semblent prêter une oreille attentive à ses chants.

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