Henriette-Anne d'Angleterre/Philibert Riballier et Catherine Cosson : Différence entre versions
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[292] HENRIETTE-ANNE D’ANGLETERRE, fille de Charles I et d’Henriette-Marie de France, née en 1644 à Exester, au milieu, pour ainsi dire, du camp de son pere. Ce Prince étoit alors occupé à combattre ses sujets rebelles, et eut, dans le même tems, le malheur d’essuyer la défaite générale de toutes ses troupes. Henriette-Anne, par ce funeste événement, tomba quinze jours après sa naissance au pouvoir des rebelles, et ne sortit de leurs mains qu’au bout de deux ans, par le zele et l’adresse de sa Gouvernante, qui trouva moyen de la dérober à sa garde et de l’amener en France. Elle y fut depuis élevée sous les yeux de sa mere avec le plus grand soin. Cette jeune Princesse, à mesure qu’elle avançoit en âge, faisoit les plus rapides progrès dans toutes les différentes études auxquelles on l’appliquoit, et parvint [293] insensiblement à faire l’étonnement et l’admiration de toute la Cour, par la délicatesse et les graces de son génie, la solidité et la finesse de son jugement, l’élévation de son ame, et la bonté toute naturelle de son coeur. Louis XIV. la maria en 1661, à Philippe de France son frere; mais cette union ne fut point heureuse. Les intérêts de la France demandant alors une alliance avec les Anglois contre les Hollandois, le Roi en conçut le projet, et pour faire réussir une négociation si importante, qui demandoit d’être bien adroitement maniée, il jetta les yeux sur sa belle-soeur, dont il connoissoit les talens, et qui d’ailleurs étoit tendrement aimé de Charles II son frere. Cette Princesse partit donc, chargée seule du secret d’une si importante affaire, et revint avec la gloire du succès le plus complet; mais elle n’eut pas le tems d’en jouir, et fut frappée d’une mort presque subite en 1670, universellement regrettée, et n’étant encore âgée que de vingt-six ans. | [292] HENRIETTE-ANNE D’ANGLETERRE, fille de Charles I et d’Henriette-Marie de France, née en 1644 à Exester, au milieu, pour ainsi dire, du camp de son pere. Ce Prince étoit alors occupé à combattre ses sujets rebelles, et eut, dans le même tems, le malheur d’essuyer la défaite générale de toutes ses troupes. Henriette-Anne, par ce funeste événement, tomba quinze jours après sa naissance au pouvoir des rebelles, et ne sortit de leurs mains qu’au bout de deux ans, par le zele et l’adresse de sa Gouvernante, qui trouva moyen de la dérober à sa garde et de l’amener en France. Elle y fut depuis élevée sous les yeux de sa mere avec le plus grand soin. Cette jeune Princesse, à mesure qu’elle avançoit en âge, faisoit les plus rapides progrès dans toutes les différentes études auxquelles on l’appliquoit, et parvint [293] insensiblement à faire l’étonnement et l’admiration de toute la Cour, par la délicatesse et les graces de son génie, la solidité et la finesse de son jugement, l’élévation de son ame, et la bonté toute naturelle de son coeur. Louis XIV. la maria en 1661, à Philippe de France son frere; mais cette union ne fut point heureuse. Les intérêts de la France demandant alors une alliance avec les Anglois contre les Hollandois, le Roi en conçut le projet, et pour faire réussir une négociation si importante, qui demandoit d’être bien adroitement maniée, il jetta les yeux sur sa belle-soeur, dont il connoissoit les talens, et qui d’ailleurs étoit tendrement aimé de Charles II son frere. Cette Princesse partit donc, chargée seule du secret d’une si importante affaire, et revint avec la gloire du succès le plus complet; mais elle n’eut pas le tems d’en jouir, et fut frappée d’une mort presque subite en 1670, universellement regrettée, et n’étant encore âgée que de vingt-six ans. | ||
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Version actuelle en date du 6 janvier 2011 à 19:55
[292] HENRIETTE-ANNE D’ANGLETERRE, fille de Charles I et d’Henriette-Marie de France, née en 1644 à Exester, au milieu, pour ainsi dire, du camp de son pere. Ce Prince étoit alors occupé à combattre ses sujets rebelles, et eut, dans le même tems, le malheur d’essuyer la défaite générale de toutes ses troupes. Henriette-Anne, par ce funeste événement, tomba quinze jours après sa naissance au pouvoir des rebelles, et ne sortit de leurs mains qu’au bout de deux ans, par le zele et l’adresse de sa Gouvernante, qui trouva moyen de la dérober à sa garde et de l’amener en France. Elle y fut depuis élevée sous les yeux de sa mere avec le plus grand soin. Cette jeune Princesse, à mesure qu’elle avançoit en âge, faisoit les plus rapides progrès dans toutes les différentes études auxquelles on l’appliquoit, et parvint [293] insensiblement à faire l’étonnement et l’admiration de toute la Cour, par la délicatesse et les graces de son génie, la solidité et la finesse de son jugement, l’élévation de son ame, et la bonté toute naturelle de son coeur. Louis XIV. la maria en 1661, à Philippe de France son frere; mais cette union ne fut point heureuse. Les intérêts de la France demandant alors une alliance avec les Anglois contre les Hollandois, le Roi en conçut le projet, et pour faire réussir une négociation si importante, qui demandoit d’être bien adroitement maniée, il jetta les yeux sur sa belle-soeur, dont il connoissoit les talens, et qui d’ailleurs étoit tendrement aimé de Charles II son frere. Cette Princesse partit donc, chargée seule du secret d’une si importante affaire, et revint avec la gloire du succès le plus complet; mais elle n’eut pas le tems d’en jouir, et fut frappée d’une mort presque subite en 1670, universellement regrettée, et n’étant encore âgée que de vingt-six ans.
