Leonora Dori/Philibert Riballier et Catherine Cosson : Différence entre versions

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[263] GALIGAÏ, (Eléonore, ou Léonora) femme du Maréchal d’Ancre, et Dame d’Honneur de Marie de Médicis, seconde femme d’Henri IV, fut un grand exemple de la fortune qui est ordinairement l’apanage des grands génies, lorsqu’ils savent mettre en jeu les ressorts d’une politique adroite. Cette femme profitant de l’ascendant que ses grands talens lui avoient donné sur l’esprit de Marie, ne songea qu’à accumuler sur elle et sur son mari, les plus grands emplois et des richesses immenses. Elle y réussit; mais ce ne put être sans mécontenter les Grands et s’attirer une foule d’envieux et d’ennemis, dont le ressentiment et la fureur ne manquerent pas d’éclater sitôt que Marie cessa de régner. Eléonore fut alors chargée des plus criminels forfaits, juridiquement condamnée à la mort, et eut la tête tranchée, en place de Greve, le [264] 8 Juillet 1617. Le peuple accabla d’outrages son cadavre. Dans le cours de l’instruction de son procès, un de ses Juges ayant eu la simplicité de lui demander de quels sortileges elle s’étoit servi pour ensorceler la Reine, Galigai, indignée, lui répondit avec fierté: «Mon sortilege a été le pouvoir que les ames fortes doivent avoir sur les esprits foibles».
 
[263] GALIGAÏ, (Eléonore, ou Léonora) femme du Maréchal d’Ancre, et Dame d’Honneur de Marie de Médicis, seconde femme d’Henri IV, fut un grand exemple de la fortune qui est ordinairement l’apanage des grands génies, lorsqu’ils savent mettre en jeu les ressorts d’une politique adroite. Cette femme profitant de l’ascendant que ses grands talens lui avoient donné sur l’esprit de Marie, ne songea qu’à accumuler sur elle et sur son mari, les plus grands emplois et des richesses immenses. Elle y réussit; mais ce ne put être sans mécontenter les Grands et s’attirer une foule d’envieux et d’ennemis, dont le ressentiment et la fureur ne manquerent pas d’éclater sitôt que Marie cessa de régner. Eléonore fut alors chargée des plus criminels forfaits, juridiquement condamnée à la mort, et eut la tête tranchée, en place de Greve, le [264] 8 Juillet 1617. Le peuple accabla d’outrages son cadavre. Dans le cours de l’instruction de son procès, un de ses Juges ayant eu la simplicité de lui demander de quels sortileges elle s’étoit servi pour ensorceler la Reine, Galigai, indignée, lui répondit avec fierté: «Mon sortilege a été le pouvoir que les ames fortes doivent avoir sur les esprits foibles».
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[[Catégorie:Dictionnaire Philibert Riballier et Catherine Cosson]]

Version actuelle en date du 6 décembre 2010 à 17:46

[263] GALIGAÏ, (Eléonore, ou Léonora) femme du Maréchal d’Ancre, et Dame d’Honneur de Marie de Médicis, seconde femme d’Henri IV, fut un grand exemple de la fortune qui est ordinairement l’apanage des grands génies, lorsqu’ils savent mettre en jeu les ressorts d’une politique adroite. Cette femme profitant de l’ascendant que ses grands talens lui avoient donné sur l’esprit de Marie, ne songea qu’à accumuler sur elle et sur son mari, les plus grands emplois et des richesses immenses. Elle y réussit; mais ce ne put être sans mécontenter les Grands et s’attirer une foule d’envieux et d’ennemis, dont le ressentiment et la fureur ne manquerent pas d’éclater sitôt que Marie cessa de régner. Eléonore fut alors chargée des plus criminels forfaits, juridiquement condamnée à la mort, et eut la tête tranchée, en place de Greve, le [264] 8 Juillet 1617. Le peuple accabla d’outrages son cadavre. Dans le cours de l’instruction de son procès, un de ses Juges ayant eu la simplicité de lui demander de quels sortileges elle s’étoit servi pour ensorceler la Reine, Galigai, indignée, lui répondit avec fierté: «Mon sortilege a été le pouvoir que les ames fortes doivent avoir sur les esprits foibles».

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