Marguerite Bahuche : Différence entre versions

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Née à Tours, Marguerite Bahuche est la fille d'Antoine Bahuche, marchand et peintre protestant, et de sa deuxième femme, Jeanne Girault. Vers 1595, elle épouse le peintre Jacob Bunel (1558-1614), actif à Tours, dont elle n'aura pas d' enfant. En 1599, le couple est installé à Paris, Bunel ayant été nommé peintre et valet de chambre du roi. En 1605, lui et sa femme obtiennent un logement dans la Grande Galerie du Louvre. À sa mort, en octobre 1614, la régente Marie de Médicis permet à Marguerite Bahuche de conserver les attributions, les gages et le logement de son mari. Quatre ans plus tard, en septembre 1618, elle épouse Paul Galland, secrétaire du roi, qui deviendra par la suite conseiller du roi et receveur des tailles de Tours. Elle continue cependant à travailler, au moins jusqu'en 1625. Elle meurt le 13 juillet 1632, après avoir légué par testament ses dessins à ses neveux Jean Bahuche et Isaac Bernier. À sa demande, elle est inhumée au cimetière protestant de Charenton.<br />
 
Née à Tours, Marguerite Bahuche est la fille d'Antoine Bahuche, marchand et peintre protestant, et de sa deuxième femme, Jeanne Girault. Vers 1595, elle épouse le peintre Jacob Bunel (1558-1614), actif à Tours, dont elle n'aura pas d' enfant. En 1599, le couple est installé à Paris, Bunel ayant été nommé peintre et valet de chambre du roi. En 1605, lui et sa femme obtiennent un logement dans la Grande Galerie du Louvre. À sa mort, en octobre 1614, la régente Marie de Médicis permet à Marguerite Bahuche de conserver les attributions, les gages et le logement de son mari. Quatre ans plus tard, en septembre 1618, elle épouse Paul Galland, secrétaire du roi, qui deviendra par la suite conseiller du roi et receveur des tailles de Tours. Elle continue cependant à travailler, au moins jusqu'en 1625. Elle meurt le 13 juillet 1632, après avoir légué par testament ses dessins à ses neveux Jean Bahuche et Isaac Bernier. À sa demande, elle est inhumée au cimetière protestant de Charenton.<br />
 
Les peintures du couple Bunel ont presque toutes disparu, à l'exception de quatre dessins et de deux ou trois tableaux attribués à Jacob Bunel. L'oeuvre de Marguerite Bahuche semble, quant à elle, avoir entièrement disparu. Son talent ne fait cependant aucun doute: Marie de Médicis l'appréciait assez pour lui confier la garde des tableaux de la collection royale, conservés au Louvre et aux Tuileries, ce qui impliquait des restaurations sur les oeuvres. Mais surtout, sa renommée avait dépassé les frontières, puisque le peintre néerlandais Van Mander fait son éloge dans son ouvrage sur les peintres célèbres. Il la juge même, tout comme Sauval plus tard, supérieure à Jacob Bunel en matière de portraits. Marguerite Bahuche semble avoir travaillé essentiellement aux côtés de son mari, sur les chantiers royaux. Leur chef-d'oeuvre commun, le décor de la Petite Galerie du Louvre (aujourd'hui galerie d'Apollon), exécuté à la fin du règne d'Henri IV, a entièrement disparu, à l'exception d'un dessin préparatoire pour le portrait du roi.<br />
 
Les peintures du couple Bunel ont presque toutes disparu, à l'exception de quatre dessins et de deux ou trois tableaux attribués à Jacob Bunel. L'oeuvre de Marguerite Bahuche semble, quant à elle, avoir entièrement disparu. Son talent ne fait cependant aucun doute: Marie de Médicis l'appréciait assez pour lui confier la garde des tableaux de la collection royale, conservés au Louvre et aux Tuileries, ce qui impliquait des restaurations sur les oeuvres. Mais surtout, sa renommée avait dépassé les frontières, puisque le peintre néerlandais Van Mander fait son éloge dans son ouvrage sur les peintres célèbres. Il la juge même, tout comme Sauval plus tard, supérieure à Jacob Bunel en matière de portraits. Marguerite Bahuche semble avoir travaillé essentiellement aux côtés de son mari, sur les chantiers royaux. Leur chef-d'oeuvre commun, le décor de la Petite Galerie du Louvre (aujourd'hui galerie d'Apollon), exécuté à la fin du règne d'Henri IV, a entièrement disparu, à l'exception d'un dessin préparatoire pour le portrait du roi.<br />
 
Sur les vingt-huit trumeaux lambrissés situés entre les fenêtres de la galerie (quatorze de chaque côté) se faisaient face des portraits en pied et grandeur nature de rois (côté ouest) et de reines (côté est) de France, depuis saint Louis jusqu'à Henri IV. Chaque roi était entouré de seize petits portraits en buste d'hommes remarquables ayant vécu à l'époque de son règne. Chaque reine était entourée, sur le même modèle, de femmes célèbres. Tous ces personnages portaient le costume de leur temps. Bunel a peint les tableaux des rois entourés de grands hommes, tandis que Marguerite Bahuche, qui selon Sauval «excelloit à faire les portraits des personnes de son sexe», a réalisé ceux des reines et des dames. La perte de cet important ensemble, combinée au changement de goût, a précipité l'oubli de Marguerite Bahuche, qui n'est plus citée après le milieu du XVIIe siècle.
 
Sur les vingt-huit trumeaux lambrissés situés entre les fenêtres de la galerie (quatorze de chaque côté) se faisaient face des portraits en pied et grandeur nature de rois (côté ouest) et de reines (côté est) de France, depuis saint Louis jusqu'à Henri IV. Chaque roi était entouré de seize petits portraits en buste d'hommes remarquables ayant vécu à l'époque de son règne. Chaque reine était entourée, sur le même modèle, de femmes célèbres. Tous ces personnages portaient le costume de leur temps. Bunel a peint les tableaux des rois entourés de grands hommes, tandis que Marguerite Bahuche, qui selon Sauval «excelloit à faire les portraits des personnes de son sexe», a réalisé ceux des reines et des dames. La perte de cet important ensemble, combinée au changement de goût, a précipité l'oubli de Marguerite Bahuche, qui n'est plus citée après le milieu du XVIIe siècle.
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== Oeuvres ==
 
== Oeuvres ==
 
- v.1607-v.1610: Portraits en pied et grandeur nature de reines de France. Huiles sur toile. Palais du Louvre, Petite Galerie. Disparus.<br />
 
- v.1607-v.1610: Portraits en pied et grandeur nature de reines de France. Huiles sur toile. Palais du Louvre, Petite Galerie. Disparus.<br />

Version du 25 août 2010 à 12:28

Marguerite Bahuche
Conjoint(s) Jacob Bunel
Biographie
Date de naissance Avant 1600
Date de décès 1632
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)


Notice de Sandrine Lely, 2004.

Née à Tours, Marguerite Bahuche est la fille d'Antoine Bahuche, marchand et peintre protestant, et de sa deuxième femme, Jeanne Girault. Vers 1595, elle épouse le peintre Jacob Bunel (1558-1614), actif à Tours, dont elle n'aura pas d' enfant. En 1599, le couple est installé à Paris, Bunel ayant été nommé peintre et valet de chambre du roi. En 1605, lui et sa femme obtiennent un logement dans la Grande Galerie du Louvre. À sa mort, en octobre 1614, la régente Marie de Médicis permet à Marguerite Bahuche de conserver les attributions, les gages et le logement de son mari. Quatre ans plus tard, en septembre 1618, elle épouse Paul Galland, secrétaire du roi, qui deviendra par la suite conseiller du roi et receveur des tailles de Tours. Elle continue cependant à travailler, au moins jusqu'en 1625. Elle meurt le 13 juillet 1632, après avoir légué par testament ses dessins à ses neveux Jean Bahuche et Isaac Bernier. À sa demande, elle est inhumée au cimetière protestant de Charenton.
Les peintures du couple Bunel ont presque toutes disparu, à l'exception de quatre dessins et de deux ou trois tableaux attribués à Jacob Bunel. L'oeuvre de Marguerite Bahuche semble, quant à elle, avoir entièrement disparu. Son talent ne fait cependant aucun doute: Marie de Médicis l'appréciait assez pour lui confier la garde des tableaux de la collection royale, conservés au Louvre et aux Tuileries, ce qui impliquait des restaurations sur les oeuvres. Mais surtout, sa renommée avait dépassé les frontières, puisque le peintre néerlandais Van Mander fait son éloge dans son ouvrage sur les peintres célèbres. Il la juge même, tout comme Sauval plus tard, supérieure à Jacob Bunel en matière de portraits. Marguerite Bahuche semble avoir travaillé essentiellement aux côtés de son mari, sur les chantiers royaux. Leur chef-d'oeuvre commun, le décor de la Petite Galerie du Louvre (aujourd'hui galerie d'Apollon), exécuté à la fin du règne d'Henri IV, a entièrement disparu, à l'exception d'un dessin préparatoire pour le portrait du roi.
Sur les vingt-huit trumeaux lambrissés situés entre les fenêtres de la galerie (quatorze de chaque côté) se faisaient face des portraits en pied et grandeur nature de rois (côté ouest) et de reines (côté est) de France, depuis saint Louis jusqu'à Henri IV. Chaque roi était entouré de seize petits portraits en buste d'hommes remarquables ayant vécu à l'époque de son règne. Chaque reine était entourée, sur le même modèle, de femmes célèbres. Tous ces personnages portaient le costume de leur temps. Bunel a peint les tableaux des rois entourés de grands hommes, tandis que Marguerite Bahuche, qui selon Sauval «excelloit à faire les portraits des personnes de son sexe», a réalisé ceux des reines et des dames. La perte de cet important ensemble, combinée au changement de goût, a précipité l'oubli de Marguerite Bahuche, qui n'est plus citée après le milieu du XVIIe siècle.

Oeuvres

- v.1607-v.1610: Portraits en pied et grandeur nature de reines de France. Huiles sur toile. Palais du Louvre, Petite Galerie. Disparus.
- v.1607-v.1610: Portraits en buste des dames de différents règnes. Huiles sur toile. Palais du Louvre, Petite Galerie. Disparus.

Choix bibliographique

- Ardouin-Weiss, Idelette. Les Familles du peintre Jacob Bunel et de sa femme Marguerite Bahuche de 1517 à 1636. Tours, Centre généalogique de Touraine, 1984.
- Collard, Louis-Henri et Edouard-Jacques Ciprut. Nouveaux documents sur le Louvre. Paris, Picard, 1963, p.16-24.
- Guiffrey, Jules-Joseph. Artistes parisiens du XVIe et du XVIIe siècles. Donations, actes de mariage, testaments, inventaires, etc., tirés des insinuations du Châtelet de Paris. Paris, Imprimerie nationale, 1915.
- Janneau, Guillaume. La Peinture française au XVIIe siècle. Genève, Pierre Cailler, 1965, p.22-25.
- Mérot, Alain. La Peinture française au XVIIe siècle. Paris, Gallimard-Electa, 1994, p.48.

Jugements

- "There is also a good master in Paris who works at the court and lives in the Faubourg Saint Germain. He has a beautiful manner of painting in which he spreads his colours well; he is called Bunel and he leads a very elaborate and upperclass life. His wife is, with regard to good painting, praised even above him and above other clever painters" (Karel van Mander, Het Schilder-boeck, 1603-1604; édition de Hessel Miedema, Doornspijk, Davaco, 1994, p.442).
- [«Il y a encore un bon maître à Paris, qui travaille à la Cour et habite dans le faubourg Saint-Germain: celui-ci a une belle manière de peindre, en traitant bien ses couleurs. Nommé Bunel, il se conduit avec distinction. Son épouse est louée pour sa belle peinture, encore plus que lui et d'autres maîtres admirables» (traduction An Faems)].
- «La femme de Bunel a peint la plupart des Reines & des Princesses; car cette femme peignoit admirablement bien, et en cela a passé de bien loin toutes les autres femmes de son tems, qui se piquoient de manier le pinceau; bien plus, en fait de portraits elle auroit fait des leçons à son mari» (Henri Sauval, Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, Paris, C. Moette et J. Chardon, 1730, t. III, p.19).

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