Marie d'Anjou/Philibert Riballier et Catherine Cosson : Différence entre versions

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[365] MARIE D’ANJOU, Reine de France, née le 14 Octobre 1404, de Louis II. du nom, Roi de Sicile et Duc d’Anjou, et d’Yolande d’Arragon, fut mariée à Charles VII, alors Duc de Ponthieu, et depuis Roi de France. Cette Princesse réunissoit en elle les plus excellentes qualités du coeur et de l’esprit, un courage et une fermeté au-dessus des plus grands revers. Lorsque Charles monta sur le Trône, les Anglois inondoient la France, les peuples étoient découragés par une longue suite de malheurs. Les Grands du Royaume, par les plus lâches infidélités, ne s’occupoient qu’à favoriser les entreprises et les armes de l’Angleterre. Dans ces tems déplorables, où Charles se contentoit de régner sur ses maîtresses, Marie sut se servir du pouvoir que sa piété, sa douceur et son esprit lui donnoient sur les coeurs. On la voyoit sans cesse occupée à appaiser les murmures des mécontens, à ranimer le courage abattu des peuples, à réveiller l’honneur et la vertu chez les Grands, et à leur rappeller leurs sermens et leurs devoirs. Lorsque Charles s’oublia au point de vouloir abandonner à ses ennemis leurs conquêtes, ce fut cette généreuse femme qui, la premiere, le dissuada d’un si honteux projet, et ranima dans son coeur les sentimens qu’il devoit avoir pour la gloire de sa Couronne et l’honneur du nom François. Tant de mérites sembloient devoir rappeller vers Marie toute la tendresse de son trop volage époux; mais il ne put toujours lui accorder que de l’estime. [366] Après la mort de ce Prince, Marie ne se dédit pas un seul instant de l’attachement qu’elle avoit eu pour lui, et elle en donna les preuves les plus sensibles dans les nombreuses fondations qu’elle fit, et dont l’ame du feu Roi son Seigneur étoit toujours l’objet. Elle descendit au tombeau le 29 Novembre 1463, regrettée de tous les François.
 
[365] MARIE D’ANJOU, Reine de France, née le 14 Octobre 1404, de Louis II. du nom, Roi de Sicile et Duc d’Anjou, et d’Yolande d’Arragon, fut mariée à Charles VII, alors Duc de Ponthieu, et depuis Roi de France. Cette Princesse réunissoit en elle les plus excellentes qualités du coeur et de l’esprit, un courage et une fermeté au-dessus des plus grands revers. Lorsque Charles monta sur le Trône, les Anglois inondoient la France, les peuples étoient découragés par une longue suite de malheurs. Les Grands du Royaume, par les plus lâches infidélités, ne s’occupoient qu’à favoriser les entreprises et les armes de l’Angleterre. Dans ces tems déplorables, où Charles se contentoit de régner sur ses maîtresses, Marie sut se servir du pouvoir que sa piété, sa douceur et son esprit lui donnoient sur les coeurs. On la voyoit sans cesse occupée à appaiser les murmures des mécontens, à ranimer le courage abattu des peuples, à réveiller l’honneur et la vertu chez les Grands, et à leur rappeller leurs sermens et leurs devoirs. Lorsque Charles s’oublia au point de vouloir abandonner à ses ennemis leurs conquêtes, ce fut cette généreuse femme qui, la premiere, le dissuada d’un si honteux projet, et ranima dans son coeur les sentimens qu’il devoit avoir pour la gloire de sa Couronne et l’honneur du nom François. Tant de mérites sembloient devoir rappeller vers Marie toute la tendresse de son trop volage époux; mais il ne put toujours lui accorder que de l’estime. [366] Après la mort de ce Prince, Marie ne se dédit pas un seul instant de l’attachement qu’elle avoit eu pour lui, et elle en donna les preuves les plus sensibles dans les nombreuses fondations qu’elle fit, et dont l’ame du feu Roi son Seigneur étoit toujours l’objet. Elle descendit au tombeau le 29 Novembre 1463, regrettée de tous les François.
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[[Catégorie:Dictionnaire Philibert Riballier et Catherine Cosson]]

Version actuelle en date du 9 mai 2011 à 06:29

[365] MARIE D’ANJOU, Reine de France, née le 14 Octobre 1404, de Louis II. du nom, Roi de Sicile et Duc d’Anjou, et d’Yolande d’Arragon, fut mariée à Charles VII, alors Duc de Ponthieu, et depuis Roi de France. Cette Princesse réunissoit en elle les plus excellentes qualités du coeur et de l’esprit, un courage et une fermeté au-dessus des plus grands revers. Lorsque Charles monta sur le Trône, les Anglois inondoient la France, les peuples étoient découragés par une longue suite de malheurs. Les Grands du Royaume, par les plus lâches infidélités, ne s’occupoient qu’à favoriser les entreprises et les armes de l’Angleterre. Dans ces tems déplorables, où Charles se contentoit de régner sur ses maîtresses, Marie sut se servir du pouvoir que sa piété, sa douceur et son esprit lui donnoient sur les coeurs. On la voyoit sans cesse occupée à appaiser les murmures des mécontens, à ranimer le courage abattu des peuples, à réveiller l’honneur et la vertu chez les Grands, et à leur rappeller leurs sermens et leurs devoirs. Lorsque Charles s’oublia au point de vouloir abandonner à ses ennemis leurs conquêtes, ce fut cette généreuse femme qui, la premiere, le dissuada d’un si honteux projet, et ranima dans son coeur les sentimens qu’il devoit avoir pour la gloire de sa Couronne et l’honneur du nom François. Tant de mérites sembloient devoir rappeller vers Marie toute la tendresse de son trop volage époux; mais il ne put toujours lui accorder que de l’estime. [366] Après la mort de ce Prince, Marie ne se dédit pas un seul instant de l’attachement qu’elle avoit eu pour lui, et elle en donna les preuves les plus sensibles dans les nombreuses fondations qu’elle fit, et dont l’ame du feu Roi son Seigneur étoit toujours l’objet. Elle descendit au tombeau le 29 Novembre 1463, regrettée de tous les François.

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