http://siefar.org/mediawiki/fr/api.php?action=feedcontributions&user=Henneau&feedformat=atomSiefarWikiFr - Contributions de l’utilisateur [fr]2024-03-28T08:32:56ZContributions de l’utilisateurMediaWiki 1.23.9http://siefar.org/dictionnaire/fr/Marie_JourdanMarie Jourdan2024-03-21T10:13:15Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Arène, Jean-André<br />
| dénominations = "La Belle Marchande"<br />
| naissance = 1756<br />
| décès = 1803<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jean-Christophe Labadie]] et [[Nicole Pellegrin]], 2023==<br />
<br />
<br />
Marie Jourdan est issue d’un milieu modeste de travailleurs agricoles demeurant à Espinouse (aujourd’hui commune du Chaffaut-Saint-Jurson, près de Digne), où elle est née le 2 mai 1756. Elle épouse un dénommé Jean-André Arène dont elle a deux filles et avec qui elle tient l’une des trois auberges d’Esparron-de-Verdon, un village qui, situé à la limite entre les départements des Alpes-de-Haute Provence et du Var, est un important lieu de passage. Elle y est connue sous le surnom de « la Belle Marchande ». En vendémiaire an 10 (octobre 1802), alors que la répression de l’État contre « le brigandage » marque des points dans toute la France rurale (il y sévit depuis la Terreur), Marie se réfugie à Espinouse et tente de se faire oublier. Mais elle apparaît lors de différentes procédures engagées par la justice qui délivre contre elle un mandat d’arrêt le 23 vendémiaire an 11 (15 octobre 1802). Jugée seule par un tribunal criminel spécial, elle est condamnée à mort et guillotinée à Digne vers 11 heures le matin du 5e jour complémentaire de l’an 11 (22 septembre 1803).<br/><br />
La liste des faits qui lui sont reprochés est longue et comporte treize chefs d’accusation. Le commissaire du gouvernement constate notamment que son auberge a servi de repaire à des brigands, que Marie a participé à des expéditions sous des habits masculins, qu’elle a profité des effets volés et même incité la bande à commettre des vols, des viols et des assassinats. Trente-cinq témoins à charge évoquent recel de bijoux, renseignements sur les personnes à détrousser, préparation des embuscades, participation aux actions, soin aux brigands blessés, prosélytisme et même proxénétisme.<br/><br />
Pour se défendre, Marie insiste sur le phénomène alors général du banditisme et sur la fréquence des passages, à partir de 1793 à Esparron, de « fuyards » ou de « brigands » (déserteurs, réquisitionnaires et autres hors-la-loi). Elle s’exonère d’ailleurs de tout lien avec ces bandits. S’ils ont souvent soupé dans son auberge, ce qu’elle ne peut nier, elle avance la thèse de la contrainte : « Je les ai reçus par force, m’ayant d’abord menacée que si je ne leur donnais à boire et à manger, ils violeraient ma fille en ma présence et m’assassineraient, et dès lors je leur dis de ne me faire aucun mal, que j’étais disposée à leur donner ma chemise s’ils l’exigeraient [sic]».<br/><br />
Le brigand repenti Jean-Pierre Pons suggère que Marie Jourdan aurait tissé des relations intimes avec le chef brigand Félix de la Valette, avec qui elle était en affaires et qu’elle aurait même demandé l’assassinat du maire et de l’adjoint d’Esparron. D’autres témoins l’accablent. À Esparron, Gabrielle Burle raconte avoir en vain tenté de soustraire Michel Blanc, que fréquentait sa fille, du brigandage organisé par Marie Jourdan. Les déclarations devant le juge du jeune François Xavier Marcellin, accusé de complicité avec les brigands et qui sert de factotum à Marie Jourdan, sont déterminantes : c’est un « enfant naturel » originaire de Marseille et placé à Esparron, village dont il décrit l’ambiance : « Je voyais à Esparron des étrangers se promener sur la place et dans la rue au devant de la maison d’une femme nommée Arene surnommée « La Belle Marchande » chez laquelle ils logeaient et lorsqu’ils se promenaient, plusieurs d’entre eux fumaient la pipe et ne quittaient jamais leurs fusils ». Ainsi, plus que complice, Marie serait elle-même une brigande. Pons dénonce sa participation à au moins deux expéditions : la première contre le chef d’escadron Mathieu à Gréoux le 14 pluviôse an 8 (3 février 1800) ; la seconde en germinal an 8 au hameau de Reillières, à Saint-Julien-le-Montagnier dans le Var. Pour se fondre dans la bande, elle portait alors des vêtements d’homme.<br/><br />
Malgré ses nombreuses obscurités, la vie de Marie Jourdan n’est jamais tombée dans l’oubli, au moins localement, grâce à divers historiens et romanciers. Ainsi elle revit chez Jean Giono sous les traits de deux personnages romanesques : Françoise Pécoul, le véritable nom d’une brigande nommée « La Belle Marchande », dans L’Iris de Suse (1970), et la veuve Baron, dite « La Belle Hôtesse », dans Les Récits de la demi-brigade (1972). Aujourd’hui, ces héroïnes du passé sont réinterprétées sous des angles nouveaux : infériorité juridique des femmes, revendications socio-politiques globales, brouillage entre désir de réparation personnelle et criminalité, complexité des identités de sexe, agentivité et violence féminines, variantes genrées de l’honneur, etc. <br />
<br />
==Principales sources imprimées==<br />
* ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, 4 vol. <br />
* MAUREL, abbé M. J., ''Le Brigandage dans les Basses-Alpes, particulièrement depuis l’an VI jusqu’à l’an X. Étude historique contemporaine'', Marseille, P. Ruat, 1899.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* AGULHON, Maurice, ''La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la Révolution'', Paris, Société des Études robespierristes, 1970.<br />
* LABADIE, Jean-Christophe, ''Les brigands. Basses-Alpes, 1798-1804'', Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2020.<br />
* LAMBERT, Karine, « Femmes et brigandage en Provence au lendemain de la Révolution. Pistes de recherches », ''Actes du 128e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques'', Bastia, 2003, Paris, CTHS, 2008, p. 221-231. [https://www.persee.fr/doc/acths–1764-7355_2008_act_128_3_1348] <br />
* MÉNY, Jacques, « Le brigandage, ”belle matière pour romanciers” », in Bertrand (Michel), Not (André) et Jauer (Annick) dir., ''Patrimoines gioniens'', Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2018, p. 225-247 [https://books.openedition.org/pup/52393?lang=fr] <br />
* SOTTOCASA, Valérie, ''Les brigands et la Révolution. Violences politiques et criminalité dans le Midi (1789-1802)'', Champ Vallon, 2016, coll. Époques.<br />
<br />
==Jugement==<br />
* « C’était un diable […] ».- « Cette méchante femme en a fait de toutes les couleurs, jusqu’à se déguiser et s’habiller en homme et commettre des vols sur les grands chemins avec des bandes […]. Cette méchante femme a fait elle-même plus du mal qu’on ne saurait imaginer et même décrire » (Digne, interrogatoire du 7 germinal an 11 (28 mars 1803) ; Draguignan, interrogatoires des 17 thermidor (5 et 30 août 1803) et 12 fructidor an 11, de Jean-Pierre Pons dit Turriers ou Turriès, ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, t. I, p. 71 et 141).<br />
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{{DEFAULTSORT:Jourdan, Marie}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Criminalité]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Henriette_Fitz-JamesHenriette Fitz-James2024-03-21T10:12:34Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = marquise de Reynel/Resnel/Renel <br />
| conjoints = Clermont d'Amboise Jean-Baptiste, marquis de Reynel<br />
| dénominations =<br />
| naissance = 1705<br />
| décès = 1739<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jeanne Rochaud]], 2023 ==<br />
<br />
Henriette de Fitz-James, née en 1705, a pour père Jacques de Fitz-James, duc de Berwick, fils naturel de Jacques II roi d'Angleterre et d'Arabella Churchill. Après la Révolution anglaise de 1688, ce catholique s’est mis au service du roi de France. Il est naturalisé en 1703 et, devenu maréchal, il meurt le 12 juin 1734 au siège de Philipsbourg. Son épouse, Anne Bulkeley, est fille de Henry Bulkeley, intendant de la maison royale de Jacques II, et de Sophie Stuart, dame d'honneur de la reine d'Angleterre.<br/><br />
Henriette est mariée en 1722 à Jean-Baptiste de Clermont d'Amboise, marquis de Reynel, comte de Cheverny (1702-1761), dont la mère, Marie-Thérèse Colbert de Croissy est, par son second mariage en 1704, duchesse de Saint-Pierre. Mme de Reynel a trois enfants (deux fils et une fille née en mars 1733). Elle est dame du palais de la reine Marie Leczinska de 1728 à 1737 et meurt en 1739, à l'âge de 34 ans.<br/><br />
Sa vie durant, elle fréquente la diaspora jacobite dont son père est un membre éminent. Son cercle est lettré et compte Montesquieu, ami de son père et de son oncle (François de Bulkeley), la jeune duchesse de Bourbon-Condé, plusieurs membres du Parlement de Paris (comme le président Hénault), le philosophe Fontenelle, l'archevêque de Paris Vintimille du Luc, des écrivaines comme Mme de Vertillac ou Mlle Lubert, et surtout Hercule-Mériadec prince de Rohan (1669-1749).<br/><br />
Mme de Reynel défraie souvent la chronique mondaine : en avril 1732, se promenant aux Tuileries, maquillée à l'excès, elle cause un attroupement ; un mois plus tard, ce sont ses amours avec un garde du roi qui lui valent quolibets, railleries et conseil de famille. Le couvent est évité, mais elle est désormais placée sous la surveillance très stricte de Mr Jacques Jametz de la Rivaudais (1688-1735), conseiller d'état à la chambre des Comptes. C'est pendant cette période qu’au printemps 1733, elle rencontre le comte d'Argenson (1696-1764) qui, alors chancelier du duc d'Orléans, lui fait vivre « l'affaire la plus grave et la plus sérieuse de sa vie, sur laquelle elle pleure des larmes de sang quand elle est seule ». Mais il faut déjouer la surveillance dont elle est l'objet, démasquer les espions de M. de la Rivaudais, se méfier des laquais, y compris les siens, imaginer des lieux de rencontre (soupers, opéra, jardins du Palais-Royal où habite le comte), chercher des soutiens comme le prince de Rohan, qu'elle voit fréquemment à l'hôtel de Soubise ou à l'abbaye de Penthémont et qui couvre ses amours en lui prêtant une maison. C'est un amour-folie et elle commet des « extravagances », écrit-elle, qui lui valent force réprimandes : « je ne doute pas après ce que j'ai fait l'autre jour au Palais-Royal que j'irais casser les lanternes si c'était un moyen de vous voir », écrit-elle au comte. On échange des portraits, et pour cela, elle fait faire une copie en « miniature » du sien qui est chez le peintre Gobert, et elle espère obtenir celui du comte « pour être en adoration devant ». On partage des livres : dans Manon Lescaut, elle se voit en des Grieux et le comte devient Manon l'infidèle. Mais cet amour est rempli d'orages et de soupçons partagés : le comte accorde du crédit aux racontars colportés sur le compte de la marquise, elle-même jalouse des femmes que le comte fréquente ; et si elle ne lui fait aucun reproche (il n'a rien fait pour la séduire), cela ne l'empêche pas de jeter, de rage, certaines lettres au feu.<br/><br />
De cette relation si pleine de fureur, le comte se lasse. En outre, la santé chancelante de Mme de Reynel l'oblige à se retirer dans son château de Cheverny, d'où elle essaie de résoudre la « grande affaire » qui oppose les Reynel au duc d'Orléans, objet d'un procès qui dure depuis des dizaines d'années, à la suite d'une succession embrouillée.<br/><br />
Sa brève et abondante correspondance avec le comte d'Argenson, centrée sur sa vie intime, montre une épistolière qui maîtrise très bien l'écrit : son geste est aisé, son orthographe stable est conforme à celle de ses contemporains et son style, spontané, ne recherche pas l'effet. Membre d'une famille respectée et influente, Mme de Reynel travaille pour son clan, mais semble peu soucieuse de sa réputation. Si elle mène une vie sexuelle très libre, elle n'est toutefois pas maîtresse de sa vie et elle est traitée comme une enfant rebelle.<br/><br />
Mme de Reynel, personnage fantasque et quelque peu scandaleux, reste ignorée, sa correspondance relevant essentiellement du for privé.<br />
<br />
==Oeuvres==<br />
* Correspondance avec le comte d'Argenson, Bibliothèque Universitaire Poitiers, P 94 (26 lettres), et P 95 (106 lettres)<br />
* Correspondance avec Montesquieu, ''Œuvres complètes, correspondance II'', Paris, ENS éditions, classiques Garnier, 2014, tome 19 : une lettre autographe à Montesquieu, datée du 16 juin 1736, p.123 (coll. privée).<br />
<br />
==Principales sources imprimées==<br />
* BARBIER Edmond-Jean-François, ''Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763)'', Paris, Charpentier éditeur, 1858, tome 2, p. 258-259<br />
* MAUREPAS [Frédéric Phélypeaux, comte de], ''Mémoires'', Paris, Buisson, 1792, 2 vol.<br />
* MONTESQUIEU, ''Œuvres complètes. Correspondance'', Paris, ENS éditions, Classiques Garnier, 2014, t. 18-20.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* Yves COMBEAU, ''Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV'', Paris, École des Chartes, 1999.<br />
* Françoise d'ARGENSON, Philippe CARON, et autres, « Le comte d'Argenson et les dames. La place des femmes dans les réseaux du secrétaire d'état à la guerre à travers les archives d'Argenson », ''Revue historique du Centre-Ouest'', 2020, t. XVIII, p. 7-86.<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « 22 juin 1726 [à Jacques Fitz-James, maréchal de Berwick] je Croy Monseigneur que de touts les Complimens Celui que vous trouverés le plus Convenable Cest celui que jay lhonneur de vous faire sur les heureuses couches de madame de renel […]. [2 juillet 1728, au même] J’ai reçu, à mon retour de Hongrie, où j’ai resté pendant près d’un mois, une lettre dont vous m’avez honoré, qui m’apprend deux nouvelles qui m’ont fait bien du plaisir : l’une que votre santé est bonne, l’autre que Mme de Renel est dame du palais. Comme je sais la répugnance qu’elle a, toute sa vie, eue pour cette place, je n’ose hasarder mon compliment. Je suis persuadé qu’il n’a pas fallu moins que votre autorité pour l’obliger à l’accepter. […][fin février-début mars 1734 ? à Mme de Reynel] « J’ay senti pour vous seule une flame parfaite [allusion à un air de l’opéra-ballet de Campra, L’Europe galante] […] adieu madame il n’y a que mon admiration qui approche du respect avec lequel je suis ». (MONTESQUIEU, ''Œuvres complètes. Correspondance I-III'', Paris, ENS éditions, Classiques Garnier, 2014 ; tome 18, p. 215 et 339 et tome 19, p. 23 ; reprod. partielle de cette lettre autographe, p. LXXX).<br />
<br />
* « Le 15, dernière fête de Pâques [1732], il arriva une aventure aux Tuileries. Madame la marquise de Resnel, femme de grande qualité, s'y promenoit le soir avec une autre dame et un monsieur. C'est une grande femme, maigre, un visage très long et qui met effectivement extrêmement de rouge. Sa mine dans cet équipage parut extraordinaire au peuple, qui y etoit en grande abondance. Les premiers qui s'en aperçurent disoient : "Mais voilà une femme qui est comme un masque!" Cela donna curiosité à d'autres, qui entendirent cela. Une douzaine de personnes, qui s'avancèrent pour la voir, en attira bien d'autres, de manière qu'en un moment elle fut entourée de deux mille âmes [...] Cette populace la suivit avec huées jusqu'au Pont-Royal où etoit son carrosse. [...] Madame de Resnel en a été pour une scène très désagréable. "Encore, disoit-on, si cela pouvoit corriger les femmes de mettre tant de rouge". En tous cas, c'est jouer de malheur. On est fait au rouge dans ce pays-ci, et pareille aventure n'est arrivée à personne." » (Edmond BARBIER, ''Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763)'', Paris, Charpentier, 1858, tome 2, p. 258-259).<br />
<br />
* [1732 ?] « M. le marquis de Resnel, et madame la duchesse de Saint-Pierre, sa mère, ont porté leurs plaintes de cette aventure [avec Mr Brisson, garde du roi] à M. le maréchal de Berwick, qui a fort grondé sa fille : elle a promis de mener une meilleure conduite, et il a conseillé à son gendre de ne point faire du bruit de cette aventure, mais au contraire de paroitre en public avec sa femme, afin d'en imposer à ceux qui en pourroient parler » (MAUREPAS, ''Mémoires'', Paris, Buisson, 1792, tome 2, p. 257-258).<br />
<br />
* [19 novembre 1734] « Je n'ay point vu la princesse [nom donné par sa famille à Mme de Reynel] depuis votre depart. Elle demeure constamment dans son Cheverny. Elle est aussi constante dans ses amours que dans ses projets d'arrangement, et vous pouvez compter sur sa fidélité » (lettre de l'abbé de Fitz-James, son frère, futur évêque de Soissons, à Montesquieu, ''in'' MONTESQUIEU, ''idem'', p. 68-69).<br />
<br />
* [3 août 1735] « J'ay été huit jours à la fête avec madame de Berwick ; la grande marquise [Mme de Reynel] a quitté Chivernay et est aux trousses du duc d'Orléans qui fait son métier de devot en ne la regardant pas et point du tout son metier d'homme juste, en ne lui rendant son bien » [lettre faisant référence au procès de la succession d'Arschot qui oppose la famille de Reynel au duc d'Orléans].- [18 juillet 1736] « Mme de Renel est arrivée dans sa maison rue Saint-Honoré ; je la verrai aujourd’hui, j’espère. On dit qu’elle n’est pas mieux ».- [19 juin 1737] « La pauvre madame de Reinel s’en va je croy dans l’autre monde sans perdre l’esperance de celuy cy elle est mieux mais elle crache toujours du pus et je vous avoüe que je la croy sans ressource et qu’il n’est question que de lui prolonger la vie elle me fait pitié car je la voy plus que je n’ay fait encore c’est me semble la plus aimable des [de toutes les productions] du maréchal [de Berwick] » (lettres de Montesquieu à François de Bulkeley, oncle maternel de Mme de Reynel, ''ibidem'', p. 96, 130 et 149).<br />
<br />
* « Les grandes amies : ”Emilie” et Mme de Reynel.- La plupart des mémorialistes qui essayent d’identifier les maîtresses du comte [d’Argenson] tombent généralement sur la même liste : Mmes de Tencin, de Séchelles, de Gontaut, de Mauconseil, de Villars et d’Estrades. […] Mme de Reynel ne jouit pas d’une excellente réputation. » [Mme de Reynel est] "une dame dont l'orthographe, chose rare, est excellente, et dont l'écriture est fort belle" (Yves Combeau, ''Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV'', Paris, École des Chartes, 1999, p. 69 et 71). <br />
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{{DEFAULTSORT:Fitz-James, Henriette}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Correspondance]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Marie_JourdanMarie Jourdan2024-03-21T10:11:57Z<p>Henneau : /* Jugements */</p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Arène, Jean-André<br />
| dénominations = "La Belle Marchande"<br />
| naissance = 1756<br />
| décès = 1803<br />
| enligne = <br />
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__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jean-Christophe Labadie]] et [[Nicole Pellegrin]], 2023==<br />
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Marie Jourdan est issue d’un milieu modeste de travailleurs agricoles demeurant à Espinouse (aujourd’hui commune du Chaffaut-Saint-Jurson, près de Digne), où elle est née le 2 mai 1756. Elle épouse un dénommé Jean-André Arène dont elle a deux filles et avec qui elle tient l’une des trois auberges d’Esparron-de-Verdon, un village qui, situé à la limite entre les départements des Alpes-de-Haute Provence et du Var, est un important lieu de passage. Elle y est connue sous le surnom de « la Belle Marchande ». En vendémiaire an 10 (octobre 1802), alors que la répression de l’État contre « le brigandage » marque des points dans toute la France rurale (il y sévit depuis la Terreur), Marie se réfugie à Espinouse et tente de se faire oublier. Mais elle apparaît lors de différentes procédures engagées par la justice qui délivre contre elle un mandat d’arrêt le 23 vendémiaire an 11 (15 octobre 1802). Jugée seule par un tribunal criminel spécial, elle est condamnée à mort et guillotinée à Digne vers 11 heures le matin du 5e jour complémentaire de l’an 11 (22 septembre 1803).<br/><br />
La liste des faits qui lui sont reprochés est longue et comporte treize chefs d’accusation. Le commissaire du gouvernement constate notamment que son auberge a servi de repaire à des brigands, que Marie a participé à des expéditions sous des habits masculins, qu’elle a profité des effets volés et même incité la bande à commettre des vols, des viols et des assassinats. Trente-cinq témoins à charge évoquent recel de bijoux, renseignements sur les personnes à détrousser, préparation des embuscades, participation aux actions, soin aux brigands blessés, prosélytisme et même proxénétisme.<br/><br />
Pour se défendre, Marie insiste sur le phénomène alors général du banditisme et sur la fréquence des passages, à partir de 1793 à Esparron, de « fuyards » ou de « brigands » (déserteurs, réquisitionnaires et autres hors-la-loi). Elle s’exonère d’ailleurs de tout lien avec ces bandits. S’ils ont souvent soupé dans son auberge, ce qu’elle ne peut nier, elle avance la thèse de la contrainte : « Je les ai reçus par force, m’ayant d’abord menacée que si je ne leur donnais à boire et à manger, ils violeraient ma fille en ma présence et m’assassineraient, et dès lors je leur dis de ne me faire aucun mal, que j’étais disposée à leur donner ma chemise s’ils l’exigeraient [sic]».<br/><br />
Le brigand repenti Jean-Pierre Pons suggère que Marie Jourdan aurait tissé des relations intimes avec le chef brigand Félix de la Valette, avec qui elle était en affaires et qu’elle aurait même demandé l’assassinat du maire et de l’adjoint d’Esparron. D’autres témoins l’accablent. À Esparron, Gabrielle Burle raconte avoir en vain tenté de soustraire Michel Blanc, que fréquentait sa fille, du brigandage organisé par Marie Jourdan. Les déclarations devant le juge du jeune François Xavier Marcellin, accusé de complicité avec les brigands et qui sert de factotum à Marie Jourdan, sont déterminantes : c’est un « enfant naturel » originaire de Marseille et placé à Esparron, village dont il décrit l’ambiance : « Je voyais à Esparron des étrangers se promener sur la place et dans la rue au devant de la maison d’une femme nommée Arene surnommée « La Belle Marchande » chez laquelle ils logeaient et lorsqu’ils se promenaient, plusieurs d’entre eux fumaient la pipe et ne quittaient jamais leurs fusils ». Ainsi, plus que complice, Marie serait elle-même une brigande. Pons dénonce sa participation à au moins deux expéditions : la première contre le chef d’escadron Mathieu à Gréoux le 14 pluviôse an 8 (3 février 1800) ; la seconde en germinal an 8 au hameau de Reillières, à Saint-Julien-le-Montagnier dans le Var. Pour se fondre dans la bande, elle portait alors des vêtements d’homme.<br/><br />
Malgré ses nombreuses obscurités, la vie de Marie Jourdan n’est jamais tombée dans l’oubli, au moins localement, grâce à divers historiens et romanciers. Ainsi elle revit chez Jean Giono sous les traits de deux personnages romanesques : Françoise Pécoul, le véritable nom d’une brigande nommée « La Belle Marchande », dans L’Iris de Suse (1970), et la veuve Baron, dite « La Belle Hôtesse », dans Les Récits de la demi-brigade (1972). Aujourd’hui, ces héroïnes du passé sont réinterprétées sous des angles nouveaux : infériorité juridique des femmes, revendications socio-politiques globales, brouillage entre désir de réparation personnelle et criminalité, complexité des identités de sexe, agentivité et violence féminines, variantes genrées de l’honneur, etc. <br />
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==Principales sources imprimées==<br />
* ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, 4 vol. <br />
* MAUREL, abbé M. J., ''Le Brigandage dans les Basses-Alpes, particulièrement depuis l’an VI jusqu’à l’an X. Étude historique contemporaine'', Marseille, P. Ruat, 1899.<br />
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==Choix bibliographique==<br />
* AGULHON, Maurice, ''La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la Révolution'', Paris, Société des Études robespierristes, 1970.<br />
* LABADIE, Jean-Christophe, ''Les brigands. Basses-Alpes, 1798-1804'', Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2020.<br />
* LAMBERT, Karine, « Femmes et brigandage en Provence au lendemain de la Révolution. Pistes de recherches », ''Actes du 128e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques'', Bastia, 2003, Paris, CTHS, 2008, p. 221-231. [https://www.persee.fr/doc/acths–1764-7355_2008_act_128_3_1348] <br />
* MÉNY, Jacques, « Le brigandage, ”belle matière pour romanciers” », in Bertrand (Michel), Not (André) et Jauer (Annick) dir., ''Patrimoines gioniens'', Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2018, p. 225-247 [https://books.openedition.org/pup/52393?lang=fr] <br />
* SOTTOCASA, Valérie, ''Les brigands et la Révolution. Violences politiques et criminalité dans le Midi (1789-1802)'', Champ Vallon, 2016, coll. Époques.<br />
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==Jugement==<br />
* « C’était un diable […] ».- « Cette méchante femme en a fait de toutes les couleurs, jusqu’à se déguiser et s’habiller en homme et commettre des vols sur les grands chemins avec des bandes […]. Cette méchante femme a fait elle-même plus du mal qu’on ne saurait imaginer et même décrire » (Digne, interrogatoire du 7 germinal an 11 (28 mars 1803) ; Draguignan, interrogatoires des 17 thermidor (5 et 30 août 1803) et 12 fructidor an 11, de Jean-Pierre Pons dit Turriers ou Turriès, ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, t. I, p. 71 et 141).<br />
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[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Criminalité]]<br />
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<div>== Les nouvelles notices du Dictionnaire de la Siefar ==<br />
<br />
===2023===<br />
* [[Henriette Fitz-James]]<br />
* [[Marie Jourdan]]<br />
* [[Madame Ulrich]]<br />
<br />
===2022===<br />
* [[Catherine Leclerc du Rosé]]<br />
* [[Jeanne-Olivier Bourguignon]]<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Antoinette de Bourbon-Vendôme]]<br />
* [[Louise Marie Madeleine Fontaine]]<br />
* [[Marie Charlotte Françoise Marlin]]<br />
* [[Madeleine Noble]]<br />
* [[Gabrielle Suchon]]<br />
* [[Marguerite de Jousserand]]<br />
* [[Gerberge de Saxe]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
===2021===<br />
* [[Médée]]<br />
* [[Madeleine Chaussé]]<br />
* [[Claire-Thérèse d'Aguesseau]]<br />
* [[Madeleine Charlotte Émilie Le Fèvre de Caumartin]]<br />
* [[Marie-Anne-Catherine d'Amoressan de Pressigny]]<br />
* [[Anne-Josèphe Bonnier de la Mosson]]<br />
* [[Émilie]]<br />
* [[Jeanne Delanoue]]<br />
* [[Marie Laigle]]<br />
* [[Marianne Chatain]]<br />
* [[Louise Seguin]]<br />
* [[Isabelle Péna]]<br />
<br />
===2020===<br />
* [[Marguerite de Provence]]<br />
* [[Marguerite de Bourgogne (vers 1290-1315)]]<br />
* [[Jeanne de Bourgogne (vers 1290-1330)]]<br />
* [[Blanche de Bourgogne (1296-ca 1325-1326)]]<br />
* [[Suzanne Habert]]<br />
* [[Marie de la Troche de Savonnières]]<br />
* [[Marie Anne Laurent]]<br />
* [[Françoise Lecocq]]<br />
* [[Élisabeth de Bohême]]<br />
* [[Marguerite ou Geneviève Blanchot]]<br />
* [[Louise de Stolberg-Gedern]]<br />
* [[Louise de Bossigny, comtesse d'Auneuil]]<br />
* [[Marguerite d'York]]<br />
* [[Catherine Michelle Chauchat]]<br />
* [[Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière]]<br />
* [[Françoise dite Athénaïs de Rochechouart de Mortemart]]<br />
* [[Marie-Angélique de Scorailles de Roussille]]<br />
* [[Marie Gouze, dite Olympe de Gouges]]<br />
<br />
===2019===<br />
<br />
* [[Marie Antoinette Cailleau]]<br />
* [[Marie-Madeleine du Moncel de Martinvast]]<br />
* [[Antoinette-Adrienne de Rabaudy]]<br />
* [[Marie-Louise Ladoux]]<br />
* [[Renée-Françoise Le Vacher]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Elisabeth Julienne Pommereul]]<br />
* [[Louise Julie Careau]]<br />
* [[Marie Jeanne Chastenet de la Brunetière]]<br />
* [[Angélique Séraphine de Ferrières]]<br />
* [[Marie Anne Lambillion]]<br />
* [[Louise Élisabeth de La Rochefoucauld]]<br />
* [[Marthe Jobart]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Élisabeth Geneviève Gaudin]]<br />
* [[Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken]] revue en 2019<br />
* [[Marie-Louise Trichet]]<br />
* [[Françoise d'Aubigné]]<br />
* [[Marie-Élisabeth Boué, dite Mme de La Fite]]<br />
<br />
===2018===<br />
<br />
*[[Marie d’Avaugour]]<br />
*[[Anne Depoirieux]]<br />
*[[Marie de Hautefort]]<br />
*[[Antoinette Desmoulins]]<br />
*[[Philippe de Gueldre]]<br />
*[[Rosalie Ducrollay]]<br />
*[[Jacqueline Arnauld]]<br />
*[[Marguerite de Lussan]]<br />
*[[Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville]]<br />
*[[Charlotte-Flandrine d'Orange-Nassau]]<br />
*[[Giustiniana Wynne]]<br />
*[[Adélaïde Billet]]<br />
<br />
===2017===<br />
<br />
* [[Sophie-Rose de Rosen-Kleinroop]]<br />
* [[Anne Larcher de Pocancy]]<br />
* [[Étiennette Delizet]]<br />
* [[Julie de Lespinasse]]<br />
* [[Marie-Catherine Peuvret]]<br />
* [[Marie-Anne Peuvret de Gaudarville]]<br />
* [[Constance-Marie de Théis]]<br />
* [[Marie-Anne Magnan]]<br />
* [[Françoise de Blacas de Robert d’Escragnolle]] <br />
* [[Marie-Madeleine de Castille]]<br />
* [[Jeanne Frémiot]]<br />
* [[Catherine de la Croix de Chevrières]]<br />
* [[Madeleine de Franc]]<br />
* [[Françoise de La Caille]]<br />
* [[Marie Fontaine]]<br />
* [[Honorine Crozat du Châtel]]<br />
* [[Julienne de Cornillon]]<br />
* [[Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf]]<br />
<br />
=== 2016===<br />
* [[Jeanne Pinczon du Hazay]]<br />
* [[Jeanne-Renée Estièvre]]<br />
* [[Marguerite Delamarre]]<br />
<br />
=== 2015===<br />
* [[Marie de Vichy-Chamrond]]<br />
* [[Charlotte-Rose de Caumont de La Force]]<br />
* [[Elisabeth-Charlotte d'Orléans]]<br />
* [[Marguerite Louise d'Orléans]]<br />
* [[Jeanne Séguier]]<br />
* [[Marie Louise Élisabeth Félicité Pourrat de la Madelaine]]<br />
* [[Louise Anne Christine de Foix de La Valette d'Épernon]]<br />
* [[Jeanne Courillaud]]<br />
* [[Christine de France]]<br />
* [[Louise Bourgeois]]<br />
* [[Marie Barré]]<br />
* [[Françoise-Marie Jacquelin]]<br />
* [[Marie Poussepin]]<br />
* [[Renée Diveau]]<br />
* [[Emma de Blois]]<br />
<br />
=== 2014===<br />
* [[Jacqueline Bouette de Blémur]]<br />
* [[Madeleine de Brou]]<br />
* [[Jeanne de Belcier]]<br />
* [[Antoinette de Salvan]]<br />
* [[Mademoiselle Poulain de Nogent]]<br />
* [[Henriette Marie Françoise Edme]]<br />
* [[Marie Leprince]]<br />
* [[Louise Moillon]]<br />
* [[Amélie Louise de Berckheim]]<br />
* [[Henriette de Berckheim]]<br />
* [[Octavie de Berckheim]]<br />
* [[Amélie Anne Dorothée de Dietrich]]<br />
* [[Amélie Louise Sophie de Dietrich]]<br />
* [[Marie Philippine Frédérique Dorothée d’Oberkirch]]<br />
* [[Frédérique Pfeffel]]<br />
* [[Suzanne Élisabeth d’Orville]]<br />
* [[Anne-Elisabeth Schoenemann]]<br />
* [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen]]<br />
* [[Cercle de Schoppenwihr]]<br />
* [[Idéologie]]<br />
* [[Noblesse immémoriale]]<br />
* [[Trotula]]<br />
* [[Jeanne Flore]]<br />
* [[Marguerite-Françoise-Lucie Messageot]]<br />
* [[Anne-Louise Boyvin d'Hardancourt]]<br />
* [[Didon]]<br />
<br />
=== 2013 ===<br />
* [[Ide de Gorsleeuw]]<br />
* [[Marie-Louise Auget de Monthyon]]<br />
* [[Françoise Odeau]]<br />
* [[Louise de Marillac (?-1629)]]<br />
* [[Louise -Blanche-Thérèse Perrucard de Ballon]]<br />
* [[Anne de Pons]]<br />
* [[Jane Barker]]<br />
* [[Anne Le Fèvre]]<br />
* [[Geneviève-Françoise Randon de Malboissière]]<br />
* [[Marie Agouet]]<br />
* [[Marie-Amable Petiteau]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1522-1586)]]<br />
* [[Jeanne Perraud]]<br />
* [[Yolande Bonhomme]]<br />
* [[Marie-Anne de La Trémoille]]<br />
* [[Ève de Saint-Martin]]<br />
* [[Hedwig Margrethe Elisabeth von Ranzau]]<br />
* [[Marie-Françoise Gay]]<br />
* [[Sappho]]<br />
* [[Anne de Lenclos]]<br />
* [[Marie d'Angleterre]]<br />
* [[Georgette de Montenay]]<br />
* [[Henriette de Monbielle d'Hus]]<br />
* [[Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency]]<br />
* [[Perrine Testu]]<br />
* [[Marie Barbe]]<br />
* [[Marthe d'Oraison]]<br />
* [[Françoise d'Aguillenqui]]<br />
* [[Françoise de Coëtquen]]<br />
* [[Anne Boger]]<br />
* [[Marie Jeanne Constance de Mailly d’Haucourt]]<br />
* [[Catherine de Francheville]]<br />
* [[Jeanne de Lestonnac]]<br />
* [[Annonciades célestes]]<br />
<br />
=== 2012 ===<br />
* [[Clytemnestre]]<br />
* [[Électre]]<br />
* [[Proba Falconia]]<br />
* [[Corinne]]<br />
* [[Érinna]]<br />
* [[Télésilla]]<br />
* [[Jeanne d'Arc]]<br />
* [[Ségolène]]<br />
* [[Aliénor d'Aquitaine]]<br />
* [[Rose Chamois]]<br />
* [[Marie de Pech]]<br />
* [[Geneviève]]<br />
* [[Marguerite Ménard]]<br />
* [[Clôture]]<br />
<br />
=== 2011 ===<br />
<br />
* [[Ide de Nivelles]] <br />
* [[Ide de Louvain]]<br />
* [[Marie Bonneau]]<br />
* [[Louise Chatillon]]<br />
* [[Rose Chatillon]]<br />
* [[Thérèse Chatillon]]<br />
* [[Jacqueline de Chaugy]]<br />
* [[Diane de France]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1480-1532)]]<br />
* [[Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin]]<br />
* [[Helen Maria Williams]]<br />
* [[Jeanne de France (1464-1505)]]<br />
<br />
== Evénements ==<br />
<br />
=== En 2013 ===<br />
* A partir de février 2013, indexation des personnages selon leurs domaines de notoriété [[Marie-Elisabeth Henneau]]<br />
<br />
=== En 2012 ===<br />
<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des Femmes antiques et légendaires par [[Anne Debrosse]].<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des images par [[Anne Debrosse]].<br />
<br />
=== En 2011 ===<br />
<br />
* A partir du 25 septembre 2011, mise en ligne du dictionnaire Delacoux.<br />
* A partir du 1er juin 2011, 150 nouveaux personnages seront créés.<br />
* Le site français a fini sa migration en août 2010. Fin mai 2011, le contrôle des 1500 personnages est terminé.<br />
* Démarrage du site anglais depuis décembre 2010 : des nouvelles bientôt ici et sur la version anglaise !</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/SiefarWikiFr:Actualit%C3%A9sSiefarWikiFr:Actualités2024-03-21T10:10:18Z<p>Henneau : /* 2023 */</p>
<hr />
<div>== Les nouvelles notices du Dictionnaire de la Siefar ==<br />
<br />
===2023===<br />
* [[Henriette Fitz-James==<br />
* [[Marie Jourdan]]<br />
* [[Madame Ulrich]]<br />
<br />
===2022===<br />
* [[Catherine Leclerc du Rosé]]<br />
* [[Jeanne-Olivier Bourguignon]]<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Antoinette de Bourbon-Vendôme]]<br />
* [[Louise Marie Madeleine Fontaine]]<br />
* [[Marie Charlotte Françoise Marlin]]<br />
* [[Madeleine Noble]]<br />
* [[Gabrielle Suchon]]<br />
* [[Marguerite de Jousserand]]<br />
* [[Gerberge de Saxe]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
===2021===<br />
* [[Médée]]<br />
* [[Madeleine Chaussé]]<br />
* [[Claire-Thérèse d'Aguesseau]]<br />
* [[Madeleine Charlotte Émilie Le Fèvre de Caumartin]]<br />
* [[Marie-Anne-Catherine d'Amoressan de Pressigny]]<br />
* [[Anne-Josèphe Bonnier de la Mosson]]<br />
* [[Émilie]]<br />
* [[Jeanne Delanoue]]<br />
* [[Marie Laigle]]<br />
* [[Marianne Chatain]]<br />
* [[Louise Seguin]]<br />
* [[Isabelle Péna]]<br />
<br />
===2020===<br />
* [[Marguerite de Provence]]<br />
* [[Marguerite de Bourgogne (vers 1290-1315)]]<br />
* [[Jeanne de Bourgogne (vers 1290-1330)]]<br />
* [[Blanche de Bourgogne (1296-ca 1325-1326)]]<br />
* [[Suzanne Habert]]<br />
* [[Marie de la Troche de Savonnières]]<br />
* [[Marie Anne Laurent]]<br />
* [[Françoise Lecocq]]<br />
* [[Élisabeth de Bohême]]<br />
* [[Marguerite ou Geneviève Blanchot]]<br />
* [[Louise de Stolberg-Gedern]]<br />
* [[Louise de Bossigny, comtesse d'Auneuil]]<br />
* [[Marguerite d'York]]<br />
* [[Catherine Michelle Chauchat]]<br />
* [[Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière]]<br />
* [[Françoise dite Athénaïs de Rochechouart de Mortemart]]<br />
* [[Marie-Angélique de Scorailles de Roussille]]<br />
* [[Marie Gouze, dite Olympe de Gouges]]<br />
<br />
===2019===<br />
<br />
* [[Marie Antoinette Cailleau]]<br />
* [[Marie-Madeleine du Moncel de Martinvast]]<br />
* [[Antoinette-Adrienne de Rabaudy]]<br />
* [[Marie-Louise Ladoux]]<br />
* [[Renée-Françoise Le Vacher]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Elisabeth Julienne Pommereul]]<br />
* [[Louise Julie Careau]]<br />
* [[Marie Jeanne Chastenet de la Brunetière]]<br />
* [[Angélique Séraphine de Ferrières]]<br />
* [[Marie Anne Lambillion]]<br />
* [[Louise Élisabeth de La Rochefoucauld]]<br />
* [[Marthe Jobart]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Élisabeth Geneviève Gaudin]]<br />
* [[Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken]] revue en 2019<br />
* [[Marie-Louise Trichet]]<br />
* [[Françoise d'Aubigné]]<br />
* [[Marie-Élisabeth Boué, dite Mme de La Fite]]<br />
<br />
===2018===<br />
<br />
*[[Marie d’Avaugour]]<br />
*[[Anne Depoirieux]]<br />
*[[Marie de Hautefort]]<br />
*[[Antoinette Desmoulins]]<br />
*[[Philippe de Gueldre]]<br />
*[[Rosalie Ducrollay]]<br />
*[[Jacqueline Arnauld]]<br />
*[[Marguerite de Lussan]]<br />
*[[Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville]]<br />
*[[Charlotte-Flandrine d'Orange-Nassau]]<br />
*[[Giustiniana Wynne]]<br />
*[[Adélaïde Billet]]<br />
<br />
===2017===<br />
<br />
* [[Sophie-Rose de Rosen-Kleinroop]]<br />
* [[Anne Larcher de Pocancy]]<br />
* [[Étiennette Delizet]]<br />
* [[Julie de Lespinasse]]<br />
* [[Marie-Catherine Peuvret]]<br />
* [[Marie-Anne Peuvret de Gaudarville]]<br />
* [[Constance-Marie de Théis]]<br />
* [[Marie-Anne Magnan]]<br />
* [[Françoise de Blacas de Robert d’Escragnolle]] <br />
* [[Marie-Madeleine de Castille]]<br />
* [[Jeanne Frémiot]]<br />
* [[Catherine de la Croix de Chevrières]]<br />
* [[Madeleine de Franc]]<br />
* [[Françoise de La Caille]]<br />
* [[Marie Fontaine]]<br />
* [[Honorine Crozat du Châtel]]<br />
* [[Julienne de Cornillon]]<br />
* [[Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf]]<br />
<br />
=== 2016===<br />
* [[Jeanne Pinczon du Hazay]]<br />
* [[Jeanne-Renée Estièvre]]<br />
* [[Marguerite Delamarre]]<br />
<br />
=== 2015===<br />
* [[Marie de Vichy-Chamrond]]<br />
* [[Charlotte-Rose de Caumont de La Force]]<br />
* [[Elisabeth-Charlotte d'Orléans]]<br />
* [[Marguerite Louise d'Orléans]]<br />
* [[Jeanne Séguier]]<br />
* [[Marie Louise Élisabeth Félicité Pourrat de la Madelaine]]<br />
* [[Louise Anne Christine de Foix de La Valette d'Épernon]]<br />
* [[Jeanne Courillaud]]<br />
* [[Christine de France]]<br />
* [[Louise Bourgeois]]<br />
* [[Marie Barré]]<br />
* [[Françoise-Marie Jacquelin]]<br />
* [[Marie Poussepin]]<br />
* [[Renée Diveau]]<br />
* [[Emma de Blois]]<br />
<br />
=== 2014===<br />
* [[Jacqueline Bouette de Blémur]]<br />
* [[Madeleine de Brou]]<br />
* [[Jeanne de Belcier]]<br />
* [[Antoinette de Salvan]]<br />
* [[Mademoiselle Poulain de Nogent]]<br />
* [[Henriette Marie Françoise Edme]]<br />
* [[Marie Leprince]]<br />
* [[Louise Moillon]]<br />
* [[Amélie Louise de Berckheim]]<br />
* [[Henriette de Berckheim]]<br />
* [[Octavie de Berckheim]]<br />
* [[Amélie Anne Dorothée de Dietrich]]<br />
* [[Amélie Louise Sophie de Dietrich]]<br />
* [[Marie Philippine Frédérique Dorothée d’Oberkirch]]<br />
* [[Frédérique Pfeffel]]<br />
* [[Suzanne Élisabeth d’Orville]]<br />
* [[Anne-Elisabeth Schoenemann]]<br />
* [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen]]<br />
* [[Cercle de Schoppenwihr]]<br />
* [[Idéologie]]<br />
* [[Noblesse immémoriale]]<br />
* [[Trotula]]<br />
* [[Jeanne Flore]]<br />
* [[Marguerite-Françoise-Lucie Messageot]]<br />
* [[Anne-Louise Boyvin d'Hardancourt]]<br />
* [[Didon]]<br />
<br />
=== 2013 ===<br />
* [[Ide de Gorsleeuw]]<br />
* [[Marie-Louise Auget de Monthyon]]<br />
* [[Françoise Odeau]]<br />
* [[Louise de Marillac (?-1629)]]<br />
* [[Louise -Blanche-Thérèse Perrucard de Ballon]]<br />
* [[Anne de Pons]]<br />
* [[Jane Barker]]<br />
* [[Anne Le Fèvre]]<br />
* [[Geneviève-Françoise Randon de Malboissière]]<br />
* [[Marie Agouet]]<br />
* [[Marie-Amable Petiteau]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1522-1586)]]<br />
* [[Jeanne Perraud]]<br />
* [[Yolande Bonhomme]]<br />
* [[Marie-Anne de La Trémoille]]<br />
* [[Ève de Saint-Martin]]<br />
* [[Hedwig Margrethe Elisabeth von Ranzau]]<br />
* [[Marie-Françoise Gay]]<br />
* [[Sappho]]<br />
* [[Anne de Lenclos]]<br />
* [[Marie d'Angleterre]]<br />
* [[Georgette de Montenay]]<br />
* [[Henriette de Monbielle d'Hus]]<br />
* [[Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency]]<br />
* [[Perrine Testu]]<br />
* [[Marie Barbe]]<br />
* [[Marthe d'Oraison]]<br />
* [[Françoise d'Aguillenqui]]<br />
* [[Françoise de Coëtquen]]<br />
* [[Anne Boger]]<br />
* [[Marie Jeanne Constance de Mailly d’Haucourt]]<br />
* [[Catherine de Francheville]]<br />
* [[Jeanne de Lestonnac]]<br />
* [[Annonciades célestes]]<br />
<br />
=== 2012 ===<br />
* [[Clytemnestre]]<br />
* [[Électre]]<br />
* [[Proba Falconia]]<br />
* [[Corinne]]<br />
* [[Érinna]]<br />
* [[Télésilla]]<br />
* [[Jeanne d'Arc]]<br />
* [[Ségolène]]<br />
* [[Aliénor d'Aquitaine]]<br />
* [[Rose Chamois]]<br />
* [[Marie de Pech]]<br />
* [[Geneviève]]<br />
* [[Marguerite Ménard]]<br />
* [[Clôture]]<br />
<br />
=== 2011 ===<br />
<br />
* [[Ide de Nivelles]] <br />
* [[Ide de Louvain]]<br />
* [[Marie Bonneau]]<br />
* [[Louise Chatillon]]<br />
* [[Rose Chatillon]]<br />
* [[Thérèse Chatillon]]<br />
* [[Jacqueline de Chaugy]]<br />
* [[Diane de France]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1480-1532)]]<br />
* [[Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin]]<br />
* [[Helen Maria Williams]]<br />
* [[Jeanne de France (1464-1505)]]<br />
<br />
== Evénements ==<br />
<br />
=== En 2013 ===<br />
* A partir de février 2013, indexation des personnages selon leurs domaines de notoriété [[Marie-Elisabeth Henneau]]<br />
<br />
=== En 2012 ===<br />
<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des Femmes antiques et légendaires par [[Anne Debrosse]].<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des images par [[Anne Debrosse]].<br />
<br />
=== En 2011 ===<br />
<br />
* A partir du 25 septembre 2011, mise en ligne du dictionnaire Delacoux.<br />
* A partir du 1er juin 2011, 150 nouveaux personnages seront créés.<br />
* Le site français a fini sa migration en août 2010. Fin mai 2011, le contrôle des 1500 personnages est terminé.<br />
* Démarrage du site anglais depuis décembre 2010 : des nouvelles bientôt ici et sur la version anglaise !</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne_RochaudJeanne Rochaud2024-03-21T10:09:52Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>Jeanne Rochaud a rédigé la notice:<br />
<br />
* [[Henriette Fitz-James]]<br />
* [[Madeleine Charlotte Émilie Le Fèvre de Caumartin]]<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Rochaud, Jeanne}}[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Henriette_Fitz-JamesHenriette Fitz-James2024-03-21T10:07:24Z<p>Henneau : /* Jugements */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = marquise de Reynel/Resnel/Renel <br />
| conjoints = Clermont d'Amboise Jean-Baptiste, marquis de Reynel<br />
| dénominations =<br />
| naissance = 1705<br />
| décès = 1739<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jeanne Rochaud]], 2023 ==<br />
<br />
Henriette de Fitz-James, née en 1705, a pour père Jacques de Fitz-James, duc de Berwick, fils naturel de Jacques II roi d'Angleterre et d'Arabella Churchill. Après la Révolution anglaise de 1688, ce catholique s’est mis au service du roi de France. Il est naturalisé en 1703 et, devenu maréchal, il meurt le 12 juin 1734 au siège de Philipsbourg. Son épouse, Anne Bulkeley, est fille de Henry Bulkeley, intendant de la maison royale de Jacques II, et de Sophie Stuart, dame d'honneur de la reine d'Angleterre.<br/><br />
Henriette est mariée en 1722 à Jean-Baptiste de Clermont d'Amboise, marquis de Reynel, comte de Cheverny (1702-1761), dont la mère, Marie-Thérèse Colbert de Croissy est, par son second mariage en 1704, duchesse de Saint-Pierre. Mme de Reynel a trois enfants (deux fils et une fille née en mars 1733). Elle est dame du palais de la reine Marie Leczinska de 1728 à 1737 et meurt en 1739, à l'âge de 34 ans.<br/><br />
Sa vie durant, elle fréquente la diaspora jacobite dont son père est un membre éminent. Son cercle est lettré et compte Montesquieu, ami de son père et de son oncle (François de Bulkeley), la jeune duchesse de Bourbon-Condé, plusieurs membres du Parlement de Paris (comme le président Hénault), le philosophe Fontenelle, l'archevêque de Paris Vintimille du Luc, des écrivaines comme Mme de Vertillac ou Mlle Lubert, et surtout Hercule-Mériadec prince de Rohan (1669-1749).<br/><br />
Mme de Reynel défraie souvent la chronique mondaine : en avril 1732, se promenant aux Tuileries, maquillée à l'excès, elle cause un attroupement ; un mois plus tard, ce sont ses amours avec un garde du roi qui lui valent quolibets, railleries et conseil de famille. Le couvent est évité, mais elle est désormais placée sous la surveillance très stricte de Mr Jacques Jametz de la Rivaudais (1688-1735), conseiller d'état à la chambre des Comptes. C'est pendant cette période qu’au printemps 1733, elle rencontre le comte d'Argenson (1696-1764) qui, alors chancelier du duc d'Orléans, lui fait vivre « l'affaire la plus grave et la plus sérieuse de sa vie, sur laquelle elle pleure des larmes de sang quand elle est seule ». Mais il faut déjouer la surveillance dont elle est l'objet, démasquer les espions de M. de la Rivaudais, se méfier des laquais, y compris les siens, imaginer des lieux de rencontre (soupers, opéra, jardins du Palais-Royal où habite le comte), chercher des soutiens comme le prince de Rohan, qu'elle voit fréquemment à l'hôtel de Soubise ou à l'abbaye de Penthémont et qui couvre ses amours en lui prêtant une maison. C'est un amour-folie et elle commet des « extravagances », écrit-elle, qui lui valent force réprimandes : « je ne doute pas après ce que j'ai fait l'autre jour au Palais-Royal que j'irais casser les lanternes si c'était un moyen de vous voir », écrit-elle au comte. On échange des portraits, et pour cela, elle fait faire une copie en « miniature » du sien qui est chez le peintre Gobert, et elle espère obtenir celui du comte « pour être en adoration devant ». On partage des livres : dans Manon Lescaut, elle se voit en des Grieux et le comte devient Manon l'infidèle. Mais cet amour est rempli d'orages et de soupçons partagés : le comte accorde du crédit aux racontars colportés sur le compte de la marquise, elle-même jalouse des femmes que le comte fréquente ; et si elle ne lui fait aucun reproche (il n'a rien fait pour la séduire), cela ne l'empêche pas de jeter, de rage, certaines lettres au feu.<br/><br />
De cette relation si pleine de fureur, le comte se lasse. En outre, la santé chancelante de Mme de Reynel l'oblige à se retirer dans son château de Cheverny, d'où elle essaie de résoudre la « grande affaire » qui oppose les Reynel au duc d'Orléans, objet d'un procès qui dure depuis des dizaines d'années, à la suite d'une succession embrouillée.<br/><br />
Sa brève et abondante correspondance avec le comte d'Argenson, centrée sur sa vie intime, montre une épistolière qui maîtrise très bien l'écrit : son geste est aisé, son orthographe stable est conforme à celle de ses contemporains et son style, spontané, ne recherche pas l'effet. Membre d'une famille respectée et influente, Mme de Reynel travaille pour son clan, mais semble peu soucieuse de sa réputation. Si elle mène une vie sexuelle très libre, elle n'est toutefois pas maîtresse de sa vie et elle est traitée comme une enfant rebelle.<br/><br />
Mme de Reynel, personnage fantasque et quelque peu scandaleux, reste ignorée, sa correspondance relevant essentiellement du for privé.<br />
<br />
==Oeuvres==<br />
* Correspondance avec le comte d'Argenson, Bibliothèque Universitaire Poitiers, P 94 (26 lettres), et P 95 (106 lettres)<br />
* Correspondance avec Montesquieu, ''Œuvres complètes, correspondance II'', Paris, ENS éditions, classiques Garnier, 2014, tome 19 : une lettre autographe à Montesquieu, datée du 16 juin 1736, p.123 (coll. privée).<br />
<br />
==Principales sources imprimées==<br />
* BARBIER Edmond-Jean-François, ''Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763)'', Paris, Charpentier éditeur, 1858, tome 2, p. 258-259<br />
* MAUREPAS [Frédéric Phélypeaux, comte de], ''Mémoires'', Paris, Buisson, 1792, 2 vol.<br />
* MONTESQUIEU, ''Œuvres complètes. Correspondance'', Paris, ENS éditions, Classiques Garnier, 2014, t. 18-20.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* Yves COMBEAU, ''Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV'', Paris, École des Chartes, 1999.<br />
* Françoise d'ARGENSON, Philippe CARON, et autres, « Le comte d'Argenson et les dames. La place des femmes dans les réseaux du secrétaire d'état à la guerre à travers les archives d'Argenson », ''Revue historique du Centre-Ouest'', 2020, t. XVIII, p. 7-86.<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « 22 juin 1726 [à Jacques Fitz-James, maréchal de Berwick] je Croy Monseigneur que de touts les Complimens Celui que vous trouverés le plus Convenable Cest celui que jay lhonneur de vous faire sur les heureuses couches de madame de renel […]. [2 juillet 1728, au même] J’ai reçu, à mon retour de Hongrie, où j’ai resté pendant près d’un mois, une lettre dont vous m’avez honoré, qui m’apprend deux nouvelles qui m’ont fait bien du plaisir : l’une que votre santé est bonne, l’autre que Mme de Renel est dame du palais. Comme je sais la répugnance qu’elle a, toute sa vie, eue pour cette place, je n’ose hasarder mon compliment. Je suis persuadé qu’il n’a pas fallu moins que votre autorité pour l’obliger à l’accepter. […][fin février-début mars 1734 ? à Mme de Reynel] « J’ay senti pour vous seule une flame parfaite [allusion à un air de l’opéra-ballet de Campra, L’Europe galante] […] adieu madame il n’y a que mon admiration qui approche du respect avec lequel je suis ». (MONTESQUIEU, ''Œuvres complètes. Correspondance I-III'', Paris, ENS éditions, Classiques Garnier, 2014 ; tome 18, p. 215 et 339 et tome 19, p. 23 ; reprod. partielle de cette lettre autographe, p. LXXX).<br />
<br />
* « Le 15, dernière fête de Pâques [1732], il arriva une aventure aux Tuileries. Madame la marquise de Resnel, femme de grande qualité, s'y promenoit le soir avec une autre dame et un monsieur. C'est une grande femme, maigre, un visage très long et qui met effectivement extrêmement de rouge. Sa mine dans cet équipage parut extraordinaire au peuple, qui y etoit en grande abondance. Les premiers qui s'en aperçurent disoient : "Mais voilà une femme qui est comme un masque!" Cela donna curiosité à d'autres, qui entendirent cela. Une douzaine de personnes, qui s'avancèrent pour la voir, en attira bien d'autres, de manière qu'en un moment elle fut entourée de deux mille âmes [...] Cette populace la suivit avec huées jusqu'au Pont-Royal où etoit son carrosse. [...] Madame de Resnel en a été pour une scène très désagréable. "Encore, disoit-on, si cela pouvoit corriger les femmes de mettre tant de rouge". En tous cas, c'est jouer de malheur. On est fait au rouge dans ce pays-ci, et pareille aventure n'est arrivée à personne." » (Edmond BARBIER, ''Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763)'', Paris, Charpentier, 1858, tome 2, p. 258-259).<br />
<br />
* [1732 ?] « M. le marquis de Resnel, et madame la duchesse de Saint-Pierre, sa mère, ont porté leurs plaintes de cette aventure [avec Mr Brisson, garde du roi] à M. le maréchal de Berwick, qui a fort grondé sa fille : elle a promis de mener une meilleure conduite, et il a conseillé à son gendre de ne point faire du bruit de cette aventure, mais au contraire de paroitre en public avec sa femme, afin d'en imposer à ceux qui en pourroient parler » (MAUREPAS, ''Mémoires'', Paris, Buisson, 1792, tome 2, p. 257-258).<br />
<br />
* [19 novembre 1734] « Je n'ay point vu la princesse [nom donné par sa famille à Mme de Reynel] depuis votre depart. Elle demeure constamment dans son Cheverny. Elle est aussi constante dans ses amours que dans ses projets d'arrangement, et vous pouvez compter sur sa fidélité » (lettre de l'abbé de Fitz-James, son frère, futur évêque de Soissons, à Montesquieu, ''in'' MONTESQUIEU, ''idem'', p. 68-69).<br />
<br />
* [3 août 1735] « J'ay été huit jours à la fête avec madame de Berwick ; la grande marquise [Mme de Reynel] a quitté Chivernay et est aux trousses du duc d'Orléans qui fait son métier de devot en ne la regardant pas et point du tout son metier d'homme juste, en ne lui rendant son bien » [lettre faisant référence au procès de la succession d'Arschot qui oppose la famille de Reynel au duc d'Orléans].- [18 juillet 1736] « Mme de Renel est arrivée dans sa maison rue Saint-Honoré ; je la verrai aujourd’hui, j’espère. On dit qu’elle n’est pas mieux ».- [19 juin 1737] « La pauvre madame de Reinel s’en va je croy dans l’autre monde sans perdre l’esperance de celuy cy elle est mieux mais elle crache toujours du pus et je vous avoüe que je la croy sans ressource et qu’il n’est question que de lui prolonger la vie elle me fait pitié car je la voy plus que je n’ay fait encore c’est me semble la plus aimable des [de toutes les productions] du maréchal [de Berwick] » (lettres de Montesquieu à François de Bulkeley, oncle maternel de Mme de Reynel, ''ibidem'', p. 96, 130 et 149).<br />
<br />
* « Les grandes amies : ”Emilie” et Mme de Reynel.- La plupart des mémorialistes qui essayent d’identifier les maîtresses du comte [d’Argenson] tombent généralement sur la même liste : Mmes de Tencin, de Séchelles, de Gontaut, de Mauconseil, de Villars et d’Estrades. […] Mme de Reynel ne jouit pas d’une excellente réputation. » [Mme de Reynel est] "une dame dont l'orthographe, chose rare, est excellente, et dont l'écriture est fort belle" (Yves Combeau, ''Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV'', Paris, École des Chartes, 1999, p. 69 et 71). <br />
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{{DEFAULTSORT:Fitz-James, Henriette}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Correspondance]]<br />
--></div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Henriette_Fitz-JamesHenriette Fitz-James2024-03-21T10:06:38Z<p>Henneau : /* Choix bibliographique */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = marquise de Reynel/Resnel/Renel <br />
| conjoints = Clermont d'Amboise Jean-Baptiste, marquis de Reynel<br />
| dénominations =<br />
| naissance = 1705<br />
| décès = 1739<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jeanne Rochaud]], 2023 ==<br />
<br />
Henriette de Fitz-James, née en 1705, a pour père Jacques de Fitz-James, duc de Berwick, fils naturel de Jacques II roi d'Angleterre et d'Arabella Churchill. Après la Révolution anglaise de 1688, ce catholique s’est mis au service du roi de France. Il est naturalisé en 1703 et, devenu maréchal, il meurt le 12 juin 1734 au siège de Philipsbourg. Son épouse, Anne Bulkeley, est fille de Henry Bulkeley, intendant de la maison royale de Jacques II, et de Sophie Stuart, dame d'honneur de la reine d'Angleterre.<br/><br />
Henriette est mariée en 1722 à Jean-Baptiste de Clermont d'Amboise, marquis de Reynel, comte de Cheverny (1702-1761), dont la mère, Marie-Thérèse Colbert de Croissy est, par son second mariage en 1704, duchesse de Saint-Pierre. Mme de Reynel a trois enfants (deux fils et une fille née en mars 1733). Elle est dame du palais de la reine Marie Leczinska de 1728 à 1737 et meurt en 1739, à l'âge de 34 ans.<br/><br />
Sa vie durant, elle fréquente la diaspora jacobite dont son père est un membre éminent. Son cercle est lettré et compte Montesquieu, ami de son père et de son oncle (François de Bulkeley), la jeune duchesse de Bourbon-Condé, plusieurs membres du Parlement de Paris (comme le président Hénault), le philosophe Fontenelle, l'archevêque de Paris Vintimille du Luc, des écrivaines comme Mme de Vertillac ou Mlle Lubert, et surtout Hercule-Mériadec prince de Rohan (1669-1749).<br/><br />
Mme de Reynel défraie souvent la chronique mondaine : en avril 1732, se promenant aux Tuileries, maquillée à l'excès, elle cause un attroupement ; un mois plus tard, ce sont ses amours avec un garde du roi qui lui valent quolibets, railleries et conseil de famille. Le couvent est évité, mais elle est désormais placée sous la surveillance très stricte de Mr Jacques Jametz de la Rivaudais (1688-1735), conseiller d'état à la chambre des Comptes. C'est pendant cette période qu’au printemps 1733, elle rencontre le comte d'Argenson (1696-1764) qui, alors chancelier du duc d'Orléans, lui fait vivre « l'affaire la plus grave et la plus sérieuse de sa vie, sur laquelle elle pleure des larmes de sang quand elle est seule ». Mais il faut déjouer la surveillance dont elle est l'objet, démasquer les espions de M. de la Rivaudais, se méfier des laquais, y compris les siens, imaginer des lieux de rencontre (soupers, opéra, jardins du Palais-Royal où habite le comte), chercher des soutiens comme le prince de Rohan, qu'elle voit fréquemment à l'hôtel de Soubise ou à l'abbaye de Penthémont et qui couvre ses amours en lui prêtant une maison. C'est un amour-folie et elle commet des « extravagances », écrit-elle, qui lui valent force réprimandes : « je ne doute pas après ce que j'ai fait l'autre jour au Palais-Royal que j'irais casser les lanternes si c'était un moyen de vous voir », écrit-elle au comte. On échange des portraits, et pour cela, elle fait faire une copie en « miniature » du sien qui est chez le peintre Gobert, et elle espère obtenir celui du comte « pour être en adoration devant ». On partage des livres : dans Manon Lescaut, elle se voit en des Grieux et le comte devient Manon l'infidèle. Mais cet amour est rempli d'orages et de soupçons partagés : le comte accorde du crédit aux racontars colportés sur le compte de la marquise, elle-même jalouse des femmes que le comte fréquente ; et si elle ne lui fait aucun reproche (il n'a rien fait pour la séduire), cela ne l'empêche pas de jeter, de rage, certaines lettres au feu.<br/><br />
De cette relation si pleine de fureur, le comte se lasse. En outre, la santé chancelante de Mme de Reynel l'oblige à se retirer dans son château de Cheverny, d'où elle essaie de résoudre la « grande affaire » qui oppose les Reynel au duc d'Orléans, objet d'un procès qui dure depuis des dizaines d'années, à la suite d'une succession embrouillée.<br/><br />
Sa brève et abondante correspondance avec le comte d'Argenson, centrée sur sa vie intime, montre une épistolière qui maîtrise très bien l'écrit : son geste est aisé, son orthographe stable est conforme à celle de ses contemporains et son style, spontané, ne recherche pas l'effet. Membre d'une famille respectée et influente, Mme de Reynel travaille pour son clan, mais semble peu soucieuse de sa réputation. Si elle mène une vie sexuelle très libre, elle n'est toutefois pas maîtresse de sa vie et elle est traitée comme une enfant rebelle.<br/><br />
Mme de Reynel, personnage fantasque et quelque peu scandaleux, reste ignorée, sa correspondance relevant essentiellement du for privé.<br />
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==Oeuvres==<br />
* Correspondance avec le comte d'Argenson, Bibliothèque Universitaire Poitiers, P 94 (26 lettres), et P 95 (106 lettres)<br />
* Correspondance avec Montesquieu, ''Œuvres complètes, correspondance II'', Paris, ENS éditions, classiques Garnier, 2014, tome 19 : une lettre autographe à Montesquieu, datée du 16 juin 1736, p.123 (coll. privée).<br />
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==Principales sources imprimées==<br />
* BARBIER Edmond-Jean-François, ''Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763)'', Paris, Charpentier éditeur, 1858, tome 2, p. 258-259<br />
* MAUREPAS [Frédéric Phélypeaux, comte de], ''Mémoires'', Paris, Buisson, 1792, 2 vol.<br />
* MONTESQUIEU, ''Œuvres complètes. Correspondance'', Paris, ENS éditions, Classiques Garnier, 2014, t. 18-20.<br />
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==Choix bibliographique==<br />
* Yves COMBEAU, ''Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV'', Paris, École des Chartes, 1999.<br />
* Françoise d'ARGENSON, Philippe CARON, et autres, « Le comte d'Argenson et les dames. La place des femmes dans les réseaux du secrétaire d'état à la guerre à travers les archives d'Argenson », ''Revue historique du Centre-Ouest'', 2020, t. XVIII, p. 7-86.<br />
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==Jugements==<br />
* « 22 juin 1726 [à Jacques Fitz-James, maréchal de Berwick] je Croy Monseigneur que de touts les Complimens Celui que vous trouverés le plus Convenable Cest celui que jay lhonneur de vous faire sur les heureuses couches de madame de renel […]. <br />
[2 juillet 1728, au même] J’ai reçu, à mon retour de Hongrie, où j’ai resté pendant près d’un mois, une lettre dont vous m’avez honoré, qui m’apprend deux nouvelles qui m’ont fait bien du plaisir : l’une que votre santé est bonne, l’autre que Mme de Renel est dame du palais. Comme je sais la répugnance qu’elle a, toute sa vie, eue pour cette place, je n’ose hasarder mon compliment. Je suis persuadé qu’il n’a pas fallu moins que votre autorité pour l’obliger à l’accepter. […]<br />
[fin février-début mars 1734 ? à Mme de Reynel] « J’ay senti pour vous seule une flame parfaite [allusion à un air de l’opéra-ballet de Campra, L’Europe galante] […] adieu madame il n’y a que mon admiration qui approche du respect avec lequel je suis ». (MONTESQUIEU, ''Œuvres complètes. Correspondance I-III'', Paris, ENS éditions, Classiques Garnier, 2014 ; tome 18, p. 215 et 339 et tome 19, p. 23 ; reprod. partielle de cette lettre autographe, p. LXXX).<br />
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* « Le 15, dernière fête de Pâques [1732], il arriva une aventure aux Tuileries. Madame la marquise de Resnel, femme de grande qualité, s'y promenoit le soir avec une autre dame et un monsieur. C'est une grande femme, maigre, un visage très long et qui met effectivement extrêmement de rouge. Sa mine dans cet équipage parut extraordinaire au peuple, qui y etoit en grande abondance. Les premiers qui s'en aperçurent disoient : "Mais voilà une femme qui est comme un masque!" Cela donna curiosité à d'autres, qui entendirent cela. Une douzaine de personnes, qui s'avancèrent pour la voir, en attira bien d'autres, de manière qu'en un moment elle fut entourée de deux mille âmes [...] Cette populace la suivit avec huées jusqu'au Pont-Royal où etoit son carrosse. [...] Madame de Resnel en a été pour une scène très désagréable. "Encore, disoit-on, si cela pouvoit corriger les femmes de mettre tant de rouge". En tous cas, c'est jouer de malheur. On est fait au rouge dans ce pays-ci, et pareille aventure n'est arrivée à personne." » (Edmond BARBIER, ''Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763)'', Paris, Charpentier, 1858, tome 2, p. 258-259).<br />
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* [1732 ?] « M. le marquis de Resnel, et madame la duchesse de Saint-Pierre, sa mère, ont porté leurs plaintes de cette aventure [avec Mr Brisson, garde du roi] à M. le maréchal de Berwick, qui a fort grondé sa fille : elle a promis de mener une meilleure conduite, et il a conseillé à son gendre de ne point faire du bruit de cette aventure, mais au contraire de paroitre en public avec sa femme, afin d'en imposer à ceux qui en pourroient parler » (MAUREPAS, ''Mémoires'', Paris, Buisson, 1792, tome 2, p. 257-258).<br />
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* [19 novembre 1734] « Je n'ay point vu la princesse [nom donné par sa famille à Mme de Reynel] depuis votre depart. Elle demeure constamment dans son Cheverny. Elle est aussi constante dans ses amours que dans ses projets d'arrangement, et vous pouvez compter sur sa fidélité » (lettre de l'abbé de Fitz-James, son frère, futur évêque de Soissons, à Montesquieu, ''in'' MONTESQUIEU, ''idem'', p. 68-69).<br />
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* [3 août 1735] « J'ay été huit jours à la fête avec madame de Berwick ; la grande marquise [Mme de Reynel] a quitté Chivernay et est aux trousses du duc d'Orléans qui fait son métier de devot en ne la regardant pas et point du tout son metier d'homme juste, en ne lui rendant son bien » [lettre faisant référence au procès de la succession d'Arschot qui oppose la famille de Reynel au duc d'Orléans].- [18 juillet 1736] « Mme de Renel est arrivée dans sa maison rue Saint-Honoré ; je la verrai aujourd’hui, j’espère. On dit qu’elle n’est pas mieux ».- [19 juin 1737] « La pauvre madame de Reinel s’en va je croy dans l’autre monde sans perdre l’esperance de celuy cy elle est mieux mais elle crache toujours du pus et je vous avoüe que je la croy sans ressource et qu’il n’est question que de lui prolonger la vie elle me fait pitié car je la voy plus que je n’ay fait encore c’est me semble la plus aimable des [de toutes les productions] du maréchal [de Berwick] » (lettres de Montesquieu à François de Bulkeley, oncle maternel de Mme de Reynel, ''ibidem'', p. 96, 130 et 149).<br />
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* « Les grandes amies : ”Emilie” et Mme de Reynel.- La plupart des mémorialistes qui essayent d’identifier les maîtresses du comte [d’Argenson] tombent généralement sur la même liste : Mmes de Tencin, de Séchelles, de Gontaut, de Mauconseil, de Villars et d’Estrades. […] Mme de Reynel ne jouit pas d’une excellente réputation. » [Mme de Reynel est] "une dame dont l'orthographe, chose rare, est excellente, et dont l'écriture est fort belle" (Yves Combeau, ''Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV'', Paris, École des Chartes, 1999, p. 69 et 71). <br />
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[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Correspondance]]<br />
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = marquise de Reynel/Resnel/Renel <br />
| conjoints = Clermont d'Amboise Jean-Baptiste, marquis de Reynel<br />
| dénominations =<br />
| naissance = 1705<br />
| décès = 1739<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jeanne Rochaud]], 2023 ==<br />
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Henriette de Fitz-James, née en 1705, a pour père Jacques de Fitz-James, duc de Berwick, fils naturel de Jacques II roi d'Angleterre et d'Arabella Churchill. Après la Révolution anglaise de 1688, ce catholique s’est mis au service du roi de France. Il est naturalisé en 1703 et, devenu maréchal, il meurt le 12 juin 1734 au siège de Philipsbourg. Son épouse, Anne Bulkeley, est fille de Henry Bulkeley, intendant de la maison royale de Jacques II, et de Sophie Stuart, dame d'honneur de la reine d'Angleterre.<br/><br />
Henriette est mariée en 1722 à Jean-Baptiste de Clermont d'Amboise, marquis de Reynel, comte de Cheverny (1702-1761), dont la mère, Marie-Thérèse Colbert de Croissy est, par son second mariage en 1704, duchesse de Saint-Pierre. Mme de Reynel a trois enfants (deux fils et une fille née en mars 1733). Elle est dame du palais de la reine Marie Leczinska de 1728 à 1737 et meurt en 1739, à l'âge de 34 ans.<br/><br />
Sa vie durant, elle fréquente la diaspora jacobite dont son père est un membre éminent. Son cercle est lettré et compte Montesquieu, ami de son père et de son oncle (François de Bulkeley), la jeune duchesse de Bourbon-Condé, plusieurs membres du Parlement de Paris (comme le président Hénault), le philosophe Fontenelle, l'archevêque de Paris Vintimille du Luc, des écrivaines comme Mme de Vertillac ou Mlle Lubert, et surtout Hercule-Mériadec prince de Rohan (1669-1749).<br/><br />
Mme de Reynel défraie souvent la chronique mondaine : en avril 1732, se promenant aux Tuileries, maquillée à l'excès, elle cause un attroupement ; un mois plus tard, ce sont ses amours avec un garde du roi qui lui valent quolibets, railleries et conseil de famille. Le couvent est évité, mais elle est désormais placée sous la surveillance très stricte de Mr Jacques Jametz de la Rivaudais (1688-1735), conseiller d'état à la chambre des Comptes. C'est pendant cette période qu’au printemps 1733, elle rencontre le comte d'Argenson (1696-1764) qui, alors chancelier du duc d'Orléans, lui fait vivre « l'affaire la plus grave et la plus sérieuse de sa vie, sur laquelle elle pleure des larmes de sang quand elle est seule ». Mais il faut déjouer la surveillance dont elle est l'objet, démasquer les espions de M. de la Rivaudais, se méfier des laquais, y compris les siens, imaginer des lieux de rencontre (soupers, opéra, jardins du Palais-Royal où habite le comte), chercher des soutiens comme le prince de Rohan, qu'elle voit fréquemment à l'hôtel de Soubise ou à l'abbaye de Penthémont et qui couvre ses amours en lui prêtant une maison. C'est un amour-folie et elle commet des « extravagances », écrit-elle, qui lui valent force réprimandes : « je ne doute pas après ce que j'ai fait l'autre jour au Palais-Royal que j'irais casser les lanternes si c'était un moyen de vous voir », écrit-elle au comte. On échange des portraits, et pour cela, elle fait faire une copie en « miniature » du sien qui est chez le peintre Gobert, et elle espère obtenir celui du comte « pour être en adoration devant ». On partage des livres : dans Manon Lescaut, elle se voit en des Grieux et le comte devient Manon l'infidèle. Mais cet amour est rempli d'orages et de soupçons partagés : le comte accorde du crédit aux racontars colportés sur le compte de la marquise, elle-même jalouse des femmes que le comte fréquente ; et si elle ne lui fait aucun reproche (il n'a rien fait pour la séduire), cela ne l'empêche pas de jeter, de rage, certaines lettres au feu.<br/><br />
De cette relation si pleine de fureur, le comte se lasse. En outre, la santé chancelante de Mme de Reynel l'oblige à se retirer dans son château de Cheverny, d'où elle essaie de résoudre la « grande affaire » qui oppose les Reynel au duc d'Orléans, objet d'un procès qui dure depuis des dizaines d'années, à la suite d'une succession embrouillée.<br/><br />
Sa brève et abondante correspondance avec le comte d'Argenson, centrée sur sa vie intime, montre une épistolière qui maîtrise très bien l'écrit : son geste est aisé, son orthographe stable est conforme à celle de ses contemporains et son style, spontané, ne recherche pas l'effet. Membre d'une famille respectée et influente, Mme de Reynel travaille pour son clan, mais semble peu soucieuse de sa réputation. Si elle mène une vie sexuelle très libre, elle n'est toutefois pas maîtresse de sa vie et elle est traitée comme une enfant rebelle.<br/><br />
Mme de Reynel, personnage fantasque et quelque peu scandaleux, reste ignorée, sa correspondance relevant essentiellement du for privé.<br />
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==Oeuvres==<br />
* Correspondance avec le comte d'Argenson, Bibliothèque Universitaire Poitiers, P 94 (26 lettres), et P 95 (106 lettres)<br />
* Correspondance avec Montesquieu, ''Œuvres complètes, correspondance II'', Paris, ENS éditions, classiques Garnier, 2014, tome 19 : une lettre autographe à Montesquieu, datée du 16 juin 1736, p.123 (coll. privée).<br />
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==Principales sources imprimées==<br />
* BARBIER Edmond-Jean-François, ''Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763)'', Paris, Charpentier éditeur, 1858, tome 2, p. 258-259<br />
* MAUREPAS [Frédéric Phélypeaux, comte de], ''Mémoires'', Paris, Buisson, 1792, 2 vol.<br />
* MONTESQUIEU, ''Œuvres complètes. Correspondance'', Paris, ENS éditions, Classiques Garnier, 2014, t. 18-20.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* Yves COMBEAU, ''Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV'', Paris, École des Chartes, 1999.<br />
- Françoise d'ARGENSON, Philippe CARON, et autres, « Le comte d'Argenson et les dames. La place des femmes dans les réseaux du secrétaire d'état à la guerre à travers les archives d'Argenson », ''Revue historique du Centre-Ouest'', 2020, t. XVIII, p. 7-86.<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « 22 juin 1726 [à Jacques Fitz-James, maréchal de Berwick] je Croy Monseigneur que de touts les Complimens Celui que vous trouverés le plus Convenable Cest celui que jay lhonneur de vous faire sur les heureuses couches de madame de renel […]. <br />
[2 juillet 1728, au même] J’ai reçu, à mon retour de Hongrie, où j’ai resté pendant près d’un mois, une lettre dont vous m’avez honoré, qui m’apprend deux nouvelles qui m’ont fait bien du plaisir : l’une que votre santé est bonne, l’autre que Mme de Renel est dame du palais. Comme je sais la répugnance qu’elle a, toute sa vie, eue pour cette place, je n’ose hasarder mon compliment. Je suis persuadé qu’il n’a pas fallu moins que votre autorité pour l’obliger à l’accepter. […]<br />
[fin février-début mars 1734 ? à Mme de Reynel] « J’ay senti pour vous seule une flame parfaite [allusion à un air de l’opéra-ballet de Campra, L’Europe galante] […] adieu madame il n’y a que mon admiration qui approche du respect avec lequel je suis ». (MONTESQUIEU, ''Œuvres complètes. Correspondance I-III'', Paris, ENS éditions, Classiques Garnier, 2014 ; tome 18, p. 215 et 339 et tome 19, p. 23 ; reprod. partielle de cette lettre autographe, p. LXXX).<br />
<br />
* « Le 15, dernière fête de Pâques [1732], il arriva une aventure aux Tuileries. Madame la marquise de Resnel, femme de grande qualité, s'y promenoit le soir avec une autre dame et un monsieur. C'est une grande femme, maigre, un visage très long et qui met effectivement extrêmement de rouge. Sa mine dans cet équipage parut extraordinaire au peuple, qui y etoit en grande abondance. Les premiers qui s'en aperçurent disoient : "Mais voilà une femme qui est comme un masque!" Cela donna curiosité à d'autres, qui entendirent cela. Une douzaine de personnes, qui s'avancèrent pour la voir, en attira bien d'autres, de manière qu'en un moment elle fut entourée de deux mille âmes [...] Cette populace la suivit avec huées jusqu'au Pont-Royal où etoit son carrosse. [...] Madame de Resnel en a été pour une scène très désagréable. "Encore, disoit-on, si cela pouvoit corriger les femmes de mettre tant de rouge". En tous cas, c'est jouer de malheur. On est fait au rouge dans ce pays-ci, et pareille aventure n'est arrivée à personne." » (Edmond BARBIER, ''Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763)'', Paris, Charpentier, 1858, tome 2, p. 258-259).<br />
<br />
* [1732 ?] « M. le marquis de Resnel, et madame la duchesse de Saint-Pierre, sa mère, ont porté leurs plaintes de cette aventure [avec Mr Brisson, garde du roi] à M. le maréchal de Berwick, qui a fort grondé sa fille : elle a promis de mener une meilleure conduite, et il a conseillé à son gendre de ne point faire du bruit de cette aventure, mais au contraire de paroitre en public avec sa femme, afin d'en imposer à ceux qui en pourroient parler » (MAUREPAS, ''Mémoires'', Paris, Buisson, 1792, tome 2, p. 257-258).<br />
<br />
* [19 novembre 1734] « Je n'ay point vu la princesse [nom donné par sa famille à Mme de Reynel] depuis votre depart. Elle demeure constamment dans son Cheverny. Elle est aussi constante dans ses amours que dans ses projets d'arrangement, et vous pouvez compter sur sa fidélité » (lettre de l'abbé de Fitz-James, son frère, futur évêque de Soissons, à Montesquieu, ''in'' MONTESQUIEU, ''idem'', p. 68-69).<br />
<br />
* [3 août 1735] « J'ay été huit jours à la fête avec madame de Berwick ; la grande marquise [Mme de Reynel] a quitté Chivernay et est aux trousses du duc d'Orléans qui fait son métier de devot en ne la regardant pas et point du tout son metier d'homme juste, en ne lui rendant son bien » [lettre faisant référence au procès de la succession d'Arschot qui oppose la famille de Reynel au duc d'Orléans].- [18 juillet 1736] « Mme de Renel est arrivée dans sa maison rue Saint-Honoré ; je la verrai aujourd’hui, j’espère. On dit qu’elle n’est pas mieux ».- [19 juin 1737] « La pauvre madame de Reinel s’en va je croy dans l’autre monde sans perdre l’esperance de celuy cy elle est mieux mais elle crache toujours du pus et je vous avoüe que je la croy sans ressource et qu’il n’est question que de lui prolonger la vie elle me fait pitié car je la voy plus que je n’ay fait encore c’est me semble la plus aimable des [de toutes les productions] du maréchal [de Berwick] » (lettres de Montesquieu à François de Bulkeley, oncle maternel de Mme de Reynel, ''ibidem'', p. 96, 130 et 149).<br />
<br />
* « Les grandes amies : ”Emilie” et Mme de Reynel.- La plupart des mémorialistes qui essayent d’identifier les maîtresses du comte [d’Argenson] tombent généralement sur la même liste : Mmes de Tencin, de Séchelles, de Gontaut, de Mauconseil, de Villars et d’Estrades. […] Mme de Reynel ne jouit pas d’une excellente réputation. » [Mme de Reynel est] "une dame dont l'orthographe, chose rare, est excellente, et dont l'écriture est fort belle" (Yves Combeau, ''Le comte d'Argenson, 1696-1764 : Ministre de Louis XV'', Paris, École des Chartes, 1999, p. 69 et 71). <br />
<br />
<br />
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<!--<br />
{{DEFAULTSORT:Fitz-James, Henriette}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Correspondance]]<br />
--></div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/SiefarWikiFr:Actualit%C3%A9sSiefarWikiFr:Actualités2024-03-21T09:42:27Z<p>Henneau : /* 2023 */</p>
<hr />
<div>== Les nouvelles notices du Dictionnaire de la Siefar ==<br />
<br />
===2023===<br />
* [[Marie Jourdan]]<br />
* [[Madame Ulrich]]<br />
<br />
===2022===<br />
* [[Catherine Leclerc du Rosé]]<br />
* [[Jeanne-Olivier Bourguignon]]<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Antoinette de Bourbon-Vendôme]]<br />
* [[Louise Marie Madeleine Fontaine]]<br />
* [[Marie Charlotte Françoise Marlin]]<br />
* [[Madeleine Noble]]<br />
* [[Gabrielle Suchon]]<br />
* [[Marguerite de Jousserand]]<br />
* [[Gerberge de Saxe]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
===2021===<br />
* [[Médée]]<br />
* [[Madeleine Chaussé]]<br />
* [[Claire-Thérèse d'Aguesseau]]<br />
* [[Madeleine Charlotte Émilie Le Fèvre de Caumartin]]<br />
* [[Marie-Anne-Catherine d'Amoressan de Pressigny]]<br />
* [[Anne-Josèphe Bonnier de la Mosson]]<br />
* [[Émilie]]<br />
* [[Jeanne Delanoue]]<br />
* [[Marie Laigle]]<br />
* [[Marianne Chatain]]<br />
* [[Louise Seguin]]<br />
* [[Isabelle Péna]]<br />
<br />
===2020===<br />
* [[Marguerite de Provence]]<br />
* [[Marguerite de Bourgogne (vers 1290-1315)]]<br />
* [[Jeanne de Bourgogne (vers 1290-1330)]]<br />
* [[Blanche de Bourgogne (1296-ca 1325-1326)]]<br />
* [[Suzanne Habert]]<br />
* [[Marie de la Troche de Savonnières]]<br />
* [[Marie Anne Laurent]]<br />
* [[Françoise Lecocq]]<br />
* [[Élisabeth de Bohême]]<br />
* [[Marguerite ou Geneviève Blanchot]]<br />
* [[Louise de Stolberg-Gedern]]<br />
* [[Louise de Bossigny, comtesse d'Auneuil]]<br />
* [[Marguerite d'York]]<br />
* [[Catherine Michelle Chauchat]]<br />
* [[Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière]]<br />
* [[Françoise dite Athénaïs de Rochechouart de Mortemart]]<br />
* [[Marie-Angélique de Scorailles de Roussille]]<br />
* [[Marie Gouze, dite Olympe de Gouges]]<br />
<br />
===2019===<br />
<br />
* [[Marie Antoinette Cailleau]]<br />
* [[Marie-Madeleine du Moncel de Martinvast]]<br />
* [[Antoinette-Adrienne de Rabaudy]]<br />
* [[Marie-Louise Ladoux]]<br />
* [[Renée-Françoise Le Vacher]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Elisabeth Julienne Pommereul]]<br />
* [[Louise Julie Careau]]<br />
* [[Marie Jeanne Chastenet de la Brunetière]]<br />
* [[Angélique Séraphine de Ferrières]]<br />
* [[Marie Anne Lambillion]]<br />
* [[Louise Élisabeth de La Rochefoucauld]]<br />
* [[Marthe Jobart]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Élisabeth Geneviève Gaudin]]<br />
* [[Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken]] revue en 2019<br />
* [[Marie-Louise Trichet]]<br />
* [[Françoise d'Aubigné]]<br />
* [[Marie-Élisabeth Boué, dite Mme de La Fite]]<br />
<br />
===2018===<br />
<br />
*[[Marie d’Avaugour]]<br />
*[[Anne Depoirieux]]<br />
*[[Marie de Hautefort]]<br />
*[[Antoinette Desmoulins]]<br />
*[[Philippe de Gueldre]]<br />
*[[Rosalie Ducrollay]]<br />
*[[Jacqueline Arnauld]]<br />
*[[Marguerite de Lussan]]<br />
*[[Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville]]<br />
*[[Charlotte-Flandrine d'Orange-Nassau]]<br />
*[[Giustiniana Wynne]]<br />
*[[Adélaïde Billet]]<br />
<br />
===2017===<br />
<br />
* [[Sophie-Rose de Rosen-Kleinroop]]<br />
* [[Anne Larcher de Pocancy]]<br />
* [[Étiennette Delizet]]<br />
* [[Julie de Lespinasse]]<br />
* [[Marie-Catherine Peuvret]]<br />
* [[Marie-Anne Peuvret de Gaudarville]]<br />
* [[Constance-Marie de Théis]]<br />
* [[Marie-Anne Magnan]]<br />
* [[Françoise de Blacas de Robert d’Escragnolle]] <br />
* [[Marie-Madeleine de Castille]]<br />
* [[Jeanne Frémiot]]<br />
* [[Catherine de la Croix de Chevrières]]<br />
* [[Madeleine de Franc]]<br />
* [[Françoise de La Caille]]<br />
* [[Marie Fontaine]]<br />
* [[Honorine Crozat du Châtel]]<br />
* [[Julienne de Cornillon]]<br />
* [[Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf]]<br />
<br />
=== 2016===<br />
* [[Jeanne Pinczon du Hazay]]<br />
* [[Jeanne-Renée Estièvre]]<br />
* [[Marguerite Delamarre]]<br />
<br />
=== 2015===<br />
* [[Marie de Vichy-Chamrond]]<br />
* [[Charlotte-Rose de Caumont de La Force]]<br />
* [[Elisabeth-Charlotte d'Orléans]]<br />
* [[Marguerite Louise d'Orléans]]<br />
* [[Jeanne Séguier]]<br />
* [[Marie Louise Élisabeth Félicité Pourrat de la Madelaine]]<br />
* [[Louise Anne Christine de Foix de La Valette d'Épernon]]<br />
* [[Jeanne Courillaud]]<br />
* [[Christine de France]]<br />
* [[Louise Bourgeois]]<br />
* [[Marie Barré]]<br />
* [[Françoise-Marie Jacquelin]]<br />
* [[Marie Poussepin]]<br />
* [[Renée Diveau]]<br />
* [[Emma de Blois]]<br />
<br />
=== 2014===<br />
* [[Jacqueline Bouette de Blémur]]<br />
* [[Madeleine de Brou]]<br />
* [[Jeanne de Belcier]]<br />
* [[Antoinette de Salvan]]<br />
* [[Mademoiselle Poulain de Nogent]]<br />
* [[Henriette Marie Françoise Edme]]<br />
* [[Marie Leprince]]<br />
* [[Louise Moillon]]<br />
* [[Amélie Louise de Berckheim]]<br />
* [[Henriette de Berckheim]]<br />
* [[Octavie de Berckheim]]<br />
* [[Amélie Anne Dorothée de Dietrich]]<br />
* [[Amélie Louise Sophie de Dietrich]]<br />
* [[Marie Philippine Frédérique Dorothée d’Oberkirch]]<br />
* [[Frédérique Pfeffel]]<br />
* [[Suzanne Élisabeth d’Orville]]<br />
* [[Anne-Elisabeth Schoenemann]]<br />
* [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen]]<br />
* [[Cercle de Schoppenwihr]]<br />
* [[Idéologie]]<br />
* [[Noblesse immémoriale]]<br />
* [[Trotula]]<br />
* [[Jeanne Flore]]<br />
* [[Marguerite-Françoise-Lucie Messageot]]<br />
* [[Anne-Louise Boyvin d'Hardancourt]]<br />
* [[Didon]]<br />
<br />
=== 2013 ===<br />
* [[Ide de Gorsleeuw]]<br />
* [[Marie-Louise Auget de Monthyon]]<br />
* [[Françoise Odeau]]<br />
* [[Louise de Marillac (?-1629)]]<br />
* [[Louise -Blanche-Thérèse Perrucard de Ballon]]<br />
* [[Anne de Pons]]<br />
* [[Jane Barker]]<br />
* [[Anne Le Fèvre]]<br />
* [[Geneviève-Françoise Randon de Malboissière]]<br />
* [[Marie Agouet]]<br />
* [[Marie-Amable Petiteau]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1522-1586)]]<br />
* [[Jeanne Perraud]]<br />
* [[Yolande Bonhomme]]<br />
* [[Marie-Anne de La Trémoille]]<br />
* [[Ève de Saint-Martin]]<br />
* [[Hedwig Margrethe Elisabeth von Ranzau]]<br />
* [[Marie-Françoise Gay]]<br />
* [[Sappho]]<br />
* [[Anne de Lenclos]]<br />
* [[Marie d'Angleterre]]<br />
* [[Georgette de Montenay]]<br />
* [[Henriette de Monbielle d'Hus]]<br />
* [[Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency]]<br />
* [[Perrine Testu]]<br />
* [[Marie Barbe]]<br />
* [[Marthe d'Oraison]]<br />
* [[Françoise d'Aguillenqui]]<br />
* [[Françoise de Coëtquen]]<br />
* [[Anne Boger]]<br />
* [[Marie Jeanne Constance de Mailly d’Haucourt]]<br />
* [[Catherine de Francheville]]<br />
* [[Jeanne de Lestonnac]]<br />
* [[Annonciades célestes]]<br />
<br />
=== 2012 ===<br />
* [[Clytemnestre]]<br />
* [[Électre]]<br />
* [[Proba Falconia]]<br />
* [[Corinne]]<br />
* [[Érinna]]<br />
* [[Télésilla]]<br />
* [[Jeanne d'Arc]]<br />
* [[Ségolène]]<br />
* [[Aliénor d'Aquitaine]]<br />
* [[Rose Chamois]]<br />
* [[Marie de Pech]]<br />
* [[Geneviève]]<br />
* [[Marguerite Ménard]]<br />
* [[Clôture]]<br />
<br />
=== 2011 ===<br />
<br />
* [[Ide de Nivelles]] <br />
* [[Ide de Louvain]]<br />
* [[Marie Bonneau]]<br />
* [[Louise Chatillon]]<br />
* [[Rose Chatillon]]<br />
* [[Thérèse Chatillon]]<br />
* [[Jacqueline de Chaugy]]<br />
* [[Diane de France]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1480-1532)]]<br />
* [[Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin]]<br />
* [[Helen Maria Williams]]<br />
* [[Jeanne de France (1464-1505)]]<br />
<br />
== Evénements ==<br />
<br />
=== En 2013 ===<br />
* A partir de février 2013, indexation des personnages selon leurs domaines de notoriété [[Marie-Elisabeth Henneau]]<br />
<br />
=== En 2012 ===<br />
<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des Femmes antiques et légendaires par [[Anne Debrosse]].<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des images par [[Anne Debrosse]].<br />
<br />
=== En 2011 ===<br />
<br />
* A partir du 25 septembre 2011, mise en ligne du dictionnaire Delacoux.<br />
* A partir du 1er juin 2011, 150 nouveaux personnages seront créés.<br />
* Le site français a fini sa migration en août 2010. Fin mai 2011, le contrôle des 1500 personnages est terminé.<br />
* Démarrage du site anglais depuis décembre 2010 : des nouvelles bientôt ici et sur la version anglaise !</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Marie_JourdanMarie Jourdan2024-03-21T09:41:54Z<p>Henneau : /* Jugements */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Arène, Jean-André<br />
| dénominations = "La Belle Marchande"<br />
| naissance = 1756<br />
| décès = 1803<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jean-Christophe Labadie]] et [[Nicole Pellegrin]], 2023==<br />
<br />
<br />
Marie Jourdan est issue d’un milieu modeste de travailleurs agricoles demeurant à Espinouse (aujourd’hui commune du Chaffaut-Saint-Jurson, près de Digne), où elle est née le 2 mai 1756. Elle épouse un dénommé Jean-André Arène dont elle a deux filles et avec qui elle tient l’une des trois auberges d’Esparron-de-Verdon, un village qui, situé à la limite entre les départements des Alpes-de-Haute Provence et du Var, est un important lieu de passage. Elle y est connue sous le surnom de « la Belle Marchande ». En vendémiaire an 10 (octobre 1802), alors que la répression de l’État contre « le brigandage » marque des points dans toute la France rurale (il y sévit depuis la Terreur), Marie se réfugie à Espinouse et tente de se faire oublier. Mais elle apparaît lors de différentes procédures engagées par la justice qui délivre contre elle un mandat d’arrêt le 23 vendémiaire an 11 (15 octobre 1802). Jugée seule par un tribunal criminel spécial, elle est condamnée à mort et guillotinée à Digne vers 11 heures le matin du 5e jour complémentaire de l’an 11 (22 septembre 1803).<br/><br />
La liste des faits qui lui sont reprochés est longue et comporte treize chefs d’accusation. Le commissaire du gouvernement constate notamment que son auberge a servi de repaire à des brigands, que Marie a participé à des expéditions sous des habits masculins, qu’elle a profité des effets volés et même incité la bande à commettre des vols, des viols et des assassinats. Trente-cinq témoins à charge évoquent recel de bijoux, renseignements sur les personnes à détrousser, préparation des embuscades, participation aux actions, soin aux brigands blessés, prosélytisme et même proxénétisme.<br/><br />
Pour se défendre, Marie insiste sur le phénomène alors général du banditisme et sur la fréquence des passages, à partir de 1793 à Esparron, de « fuyards » ou de « brigands » (déserteurs, réquisitionnaires et autres hors-la-loi). Elle s’exonère d’ailleurs de tout lien avec ces bandits. S’ils ont souvent soupé dans son auberge, ce qu’elle ne peut nier, elle avance la thèse de la contrainte : « Je les ai reçus par force, m’ayant d’abord menacée que si je ne leur donnais à boire et à manger, ils violeraient ma fille en ma présence et m’assassineraient, et dès lors je leur dis de ne me faire aucun mal, que j’étais disposée à leur donner ma chemise s’ils l’exigeraient [sic]».<br/><br />
Le brigand repenti Jean-Pierre Pons suggère que Marie Jourdan aurait tissé des relations intimes avec le chef brigand Félix de la Valette, avec qui elle était en affaires et qu’elle aurait même demandé l’assassinat du maire et de l’adjoint d’Esparron. D’autres témoins l’accablent. À Esparron, Gabrielle Burle raconte avoir en vain tenté de soustraire Michel Blanc, que fréquentait sa fille, du brigandage organisé par Marie Jourdan. Les déclarations devant le juge du jeune François Xavier Marcellin, accusé de complicité avec les brigands et qui sert de factotum à Marie Jourdan, sont déterminantes : c’est un « enfant naturel » originaire de Marseille et placé à Esparron, village dont il décrit l’ambiance : « Je voyais à Esparron des étrangers se promener sur la place et dans la rue au devant de la maison d’une femme nommée Arene surnommée « La Belle Marchande » chez laquelle ils logeaient et lorsqu’ils se promenaient, plusieurs d’entre eux fumaient la pipe et ne quittaient jamais leurs fusils ». Ainsi, plus que complice, Marie serait elle-même une brigande. Pons dénonce sa participation à au moins deux expéditions : la première contre le chef d’escadron Mathieu à Gréoux le 14 pluviôse an 8 (3 février 1800) ; la seconde en germinal an 8 au hameau de Reillières, à Saint-Julien-le-Montagnier dans le Var. Pour se fondre dans la bande, elle portait alors des vêtements d’homme.<br/><br />
Malgré ses nombreuses obscurités, la vie de Marie Jourdan n’est jamais tombée dans l’oubli, au moins localement, grâce à divers historiens et romanciers. Ainsi elle revit chez Jean Giono sous les traits de deux personnages romanesques : Françoise Pécoul, le véritable nom d’une brigande nommée « La Belle Marchande », dans L’Iris de Suse (1970), et la veuve Baron, dite « La Belle Hôtesse », dans Les Récits de la demi-brigade (1972). Aujourd’hui, ces héroïnes du passé sont réinterprétées sous des angles nouveaux : infériorité juridique des femmes, revendications socio-politiques globales, brouillage entre désir de réparation personnelle et criminalité, complexité des identités de sexe, agentivité et violence féminines, variantes genrées de l’honneur, etc. <br />
<br />
==Principales sources imprimées==<br />
* ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, 4 vol. <br />
* MAUREL, abbé M. J., ''Le Brigandage dans les Basses-Alpes, particulièrement depuis l’an VI jusqu’à l’an X. Étude historique contemporaine'', Marseille, P. Ruat, 1899.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* AGULHON, Maurice, ''La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la Révolution'', Paris, Société des Études robespierristes, 1970.<br />
* LABADIE, Jean-Christophe, ''Les brigands. Basses-Alpes, 1798-1804'', Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2020.<br />
* LAMBERT, Karine, « Femmes et brigandage en Provence au lendemain de la Révolution. Pistes de recherches », ''Actes du 128e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques'', Bastia, 2003, Paris, CTHS, 2008, p. 221-231. [https://www.persee.fr/doc/acths–1764-7355_2008_act_128_3_1348] <br />
* MÉNY, Jacques, « Le brigandage, ”belle matière pour romanciers” », in Bertrand (Michel), Not (André) et Jauer (Annick) dir., ''Patrimoines gioniens'', Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2018, p. 225-247 [https://books.openedition.org/pup/52393?lang=fr] <br />
* SOTTOCASA, Valérie, ''Les brigands et la Révolution. Violences politiques et criminalité dans le Midi (1789-1802)'', Champ Vallon, 2016, coll. Époques.<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « C’était un diable […] ».- « Cette méchante femme en a fait de toutes les couleurs, jusqu’à se déguiser et s’habiller en homme et commettre des vols sur les grands chemins avec des bandes […]. Cette méchante femme a fait elle-même plus du mal qu’on ne saurait imaginer et même décrire » (Digne, interrogatoire du 7 germinal an 11 (28 mars 1803) ; Draguignan, interrogatoires des 17 thermidor (5 et 30 août 1803) et 12 fructidor an 11, de Jean-Pierre Pons dit Turriers ou Turriès, ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, t. I, p. 71 et 141).<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<!--<br />
{{DEFAULTSORT:Jourdan, Marie}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Criminalité]]<br />
--></div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Marie_JourdanMarie Jourdan2024-03-21T09:41:37Z<p>Henneau : /* Jugements */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Arène, Jean-André<br />
| dénominations = "La Belle Marchande"<br />
| naissance = 1756<br />
| décès = 1803<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jean-Christophe Labadie]] et [[Nicole Pellegrin]], 2023==<br />
<br />
<br />
Marie Jourdan est issue d’un milieu modeste de travailleurs agricoles demeurant à Espinouse (aujourd’hui commune du Chaffaut-Saint-Jurson, près de Digne), où elle est née le 2 mai 1756. Elle épouse un dénommé Jean-André Arène dont elle a deux filles et avec qui elle tient l’une des trois auberges d’Esparron-de-Verdon, un village qui, situé à la limite entre les départements des Alpes-de-Haute Provence et du Var, est un important lieu de passage. Elle y est connue sous le surnom de « la Belle Marchande ». En vendémiaire an 10 (octobre 1802), alors que la répression de l’État contre « le brigandage » marque des points dans toute la France rurale (il y sévit depuis la Terreur), Marie se réfugie à Espinouse et tente de se faire oublier. Mais elle apparaît lors de différentes procédures engagées par la justice qui délivre contre elle un mandat d’arrêt le 23 vendémiaire an 11 (15 octobre 1802). Jugée seule par un tribunal criminel spécial, elle est condamnée à mort et guillotinée à Digne vers 11 heures le matin du 5e jour complémentaire de l’an 11 (22 septembre 1803).<br/><br />
La liste des faits qui lui sont reprochés est longue et comporte treize chefs d’accusation. Le commissaire du gouvernement constate notamment que son auberge a servi de repaire à des brigands, que Marie a participé à des expéditions sous des habits masculins, qu’elle a profité des effets volés et même incité la bande à commettre des vols, des viols et des assassinats. Trente-cinq témoins à charge évoquent recel de bijoux, renseignements sur les personnes à détrousser, préparation des embuscades, participation aux actions, soin aux brigands blessés, prosélytisme et même proxénétisme.<br/><br />
Pour se défendre, Marie insiste sur le phénomène alors général du banditisme et sur la fréquence des passages, à partir de 1793 à Esparron, de « fuyards » ou de « brigands » (déserteurs, réquisitionnaires et autres hors-la-loi). Elle s’exonère d’ailleurs de tout lien avec ces bandits. S’ils ont souvent soupé dans son auberge, ce qu’elle ne peut nier, elle avance la thèse de la contrainte : « Je les ai reçus par force, m’ayant d’abord menacée que si je ne leur donnais à boire et à manger, ils violeraient ma fille en ma présence et m’assassineraient, et dès lors je leur dis de ne me faire aucun mal, que j’étais disposée à leur donner ma chemise s’ils l’exigeraient [sic]».<br/><br />
Le brigand repenti Jean-Pierre Pons suggère que Marie Jourdan aurait tissé des relations intimes avec le chef brigand Félix de la Valette, avec qui elle était en affaires et qu’elle aurait même demandé l’assassinat du maire et de l’adjoint d’Esparron. D’autres témoins l’accablent. À Esparron, Gabrielle Burle raconte avoir en vain tenté de soustraire Michel Blanc, que fréquentait sa fille, du brigandage organisé par Marie Jourdan. Les déclarations devant le juge du jeune François Xavier Marcellin, accusé de complicité avec les brigands et qui sert de factotum à Marie Jourdan, sont déterminantes : c’est un « enfant naturel » originaire de Marseille et placé à Esparron, village dont il décrit l’ambiance : « Je voyais à Esparron des étrangers se promener sur la place et dans la rue au devant de la maison d’une femme nommée Arene surnommée « La Belle Marchande » chez laquelle ils logeaient et lorsqu’ils se promenaient, plusieurs d’entre eux fumaient la pipe et ne quittaient jamais leurs fusils ». Ainsi, plus que complice, Marie serait elle-même une brigande. Pons dénonce sa participation à au moins deux expéditions : la première contre le chef d’escadron Mathieu à Gréoux le 14 pluviôse an 8 (3 février 1800) ; la seconde en germinal an 8 au hameau de Reillières, à Saint-Julien-le-Montagnier dans le Var. Pour se fondre dans la bande, elle portait alors des vêtements d’homme.<br/><br />
Malgré ses nombreuses obscurités, la vie de Marie Jourdan n’est jamais tombée dans l’oubli, au moins localement, grâce à divers historiens et romanciers. Ainsi elle revit chez Jean Giono sous les traits de deux personnages romanesques : Françoise Pécoul, le véritable nom d’une brigande nommée « La Belle Marchande », dans L’Iris de Suse (1970), et la veuve Baron, dite « La Belle Hôtesse », dans Les Récits de la demi-brigade (1972). Aujourd’hui, ces héroïnes du passé sont réinterprétées sous des angles nouveaux : infériorité juridique des femmes, revendications socio-politiques globales, brouillage entre désir de réparation personnelle et criminalité, complexité des identités de sexe, agentivité et violence féminines, variantes genrées de l’honneur, etc. <br />
<br />
==Principales sources imprimées==<br />
* ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, 4 vol. <br />
* MAUREL, abbé M. J., ''Le Brigandage dans les Basses-Alpes, particulièrement depuis l’an VI jusqu’à l’an X. Étude historique contemporaine'', Marseille, P. Ruat, 1899.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* AGULHON, Maurice, ''La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la Révolution'', Paris, Société des Études robespierristes, 1970.<br />
* LABADIE, Jean-Christophe, ''Les brigands. Basses-Alpes, 1798-1804'', Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2020.<br />
* LAMBERT, Karine, « Femmes et brigandage en Provence au lendemain de la Révolution. Pistes de recherches », ''Actes du 128e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques'', Bastia, 2003, Paris, CTHS, 2008, p. 221-231. [https://www.persee.fr/doc/acths–1764-7355_2008_act_128_3_1348] <br />
* MÉNY, Jacques, « Le brigandage, ”belle matière pour romanciers” », in Bertrand (Michel), Not (André) et Jauer (Annick) dir., ''Patrimoines gioniens'', Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2018, p. 225-247 [https://books.openedition.org/pup/52393?lang=fr] <br />
* SOTTOCASA, Valérie, ''Les brigands et la Révolution. Violences politiques et criminalité dans le Midi (1789-1802)'', Champ Vallon, 2016, coll. Époques.<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « C’était un diable […] ».- « Cette méchante femme en a fait de toutes les couleurs, jusqu’à se déguiser et s’habiller en homme et commettre des vols sur les grands chemins avec des bandes […]. Cette méchante femme a fait elle-même plus du mal qu’on ne saurait imaginer et même décrire » (Digne, interrogatoire du 7 germinal an 11 (28 mars 1803) ; Draguignan, interrogatoires des 17 thermidor (5 et 30 août 1803) et 12 fructidor an 11, de Jean-Pierre Pons dit Turriers ou Turriès, Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices, Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, t. I, p. 71 et 141).<br />
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{{DEFAULTSORT:Jourdan, Marie}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Criminalité]]<br />
--></div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jean-Christophe_LabadieJean-Christophe Labadie2024-03-21T09:41:04Z<p>Henneau : Page créée avec « Jean-Christophe Labadie a rédigé la notice suivante: * Marie Jourdan {{DEFAULTSORT:Labadie, Jean-Christophe}} Catégorie:Auteur(e) »</p>
<hr />
<div>Jean-Christophe Labadie a rédigé la notice suivante:<br />
<br />
* [[Marie Jourdan]]<br />
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{{DEFAULTSORT:Labadie, Jean-Christophe}}<br />
[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Nicole_PellegrinNicole Pellegrin2024-03-21T09:39:56Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>Nicole Pellegrin est une des fondatrices de la Siefar. Elle a été membre du Conseil d'Administration de 2001 à 2009.<br />
<br />
Nicole Pellegrin a rédigé la notice sur le dictionnaire de Pierre-Joseph Boudier de Villemert et des notices modernes pour le dictionnaire de la Siefar :<br />
<br />
* [[Marie Jourdan]]<br />
* [[Marie Charlotte Françoise Marlin]]<br />
* [[Madeleine Noble]] <br />
* [[Marguerite de Jousserand]]<br />
* [[Louise Seguin]]<br />
* [[Jeanne Delanoue]]<br />
* [[Marie Laigle]]<br />
* [[Marianne Chatain]]<br />
* [[Marie Anne Laurent]]<br />
* [[Françoise Lecocq]]<br />
* [[Marie de la Troche de Savonnières]]<br />
* [[Marie-Louise Ladoux]]<br />
* [[Renée-Françoise Le Vacher]]<br />
* [[Marie Jeanne Chastenet de la Brunetière]]<br />
* [[Angélique Séraphine de Ferrières]]<br />
* [[Marie-Louise Trichet]]<br />
* [[Anne Depoirieux]]<br />
* [[Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville]]<br />
* [[Marguerite de Lussan]]<br />
* [[Anne Larcher de Pocancy]]<br />
* [[Anne de Pons]] <br />
* [[Marguerite-Ursule-Fortunée Bernier]]<br />
* [[Louise Chatillon]]<br />
* [[Rose Chatillon]]<br />
* [[Thérèse Chatillon]]<br />
* [[Jacqueline de Chaugy]]<br />
* [[Helen Maria Williams]]<br />
* [[Marguerite Ménard]]<br />
* [[Henriette de Monbielle d'Hus]]<br />
* [[Jeanne de Belcier]]<br />
* [[Madeleine de Brou]]<br />
* [[Jacqueline Bouette de Blémur]]<br />
* [[Jeanne Séguier]]<br />
* [[Louise Anne Christine de Foix de La Valette d'Épernon]]<br />
* [[Marie Poussepin]]<br />
* [[Jeanne Pinczon du Hazay]]<br />
* [[Jeanne-Renée Estièvre]]<br />
* [[Marguerite Delamarre]]<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Pellegrin, Nicole}}<br />
[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Marie_JourdanMarie Jourdan2024-03-21T09:38:42Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Arène, Jean-André<br />
| dénominations = "La Belle Marchande"<br />
| naissance = 1756<br />
| décès = 1803<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jean-Christophe Labadie]] et [[Nicole Pellegrin]], 2023==<br />
<br />
<br />
Marie Jourdan est issue d’un milieu modeste de travailleurs agricoles demeurant à Espinouse (aujourd’hui commune du Chaffaut-Saint-Jurson, près de Digne), où elle est née le 2 mai 1756. Elle épouse un dénommé Jean-André Arène dont elle a deux filles et avec qui elle tient l’une des trois auberges d’Esparron-de-Verdon, un village qui, situé à la limite entre les départements des Alpes-de-Haute Provence et du Var, est un important lieu de passage. Elle y est connue sous le surnom de « la Belle Marchande ». En vendémiaire an 10 (octobre 1802), alors que la répression de l’État contre « le brigandage » marque des points dans toute la France rurale (il y sévit depuis la Terreur), Marie se réfugie à Espinouse et tente de se faire oublier. Mais elle apparaît lors de différentes procédures engagées par la justice qui délivre contre elle un mandat d’arrêt le 23 vendémiaire an 11 (15 octobre 1802). Jugée seule par un tribunal criminel spécial, elle est condamnée à mort et guillotinée à Digne vers 11 heures le matin du 5e jour complémentaire de l’an 11 (22 septembre 1803).<br/><br />
La liste des faits qui lui sont reprochés est longue et comporte treize chefs d’accusation. Le commissaire du gouvernement constate notamment que son auberge a servi de repaire à des brigands, que Marie a participé à des expéditions sous des habits masculins, qu’elle a profité des effets volés et même incité la bande à commettre des vols, des viols et des assassinats. Trente-cinq témoins à charge évoquent recel de bijoux, renseignements sur les personnes à détrousser, préparation des embuscades, participation aux actions, soin aux brigands blessés, prosélytisme et même proxénétisme.<br/><br />
Pour se défendre, Marie insiste sur le phénomène alors général du banditisme et sur la fréquence des passages, à partir de 1793 à Esparron, de « fuyards » ou de « brigands » (déserteurs, réquisitionnaires et autres hors-la-loi). Elle s’exonère d’ailleurs de tout lien avec ces bandits. S’ils ont souvent soupé dans son auberge, ce qu’elle ne peut nier, elle avance la thèse de la contrainte : « Je les ai reçus par force, m’ayant d’abord menacée que si je ne leur donnais à boire et à manger, ils violeraient ma fille en ma présence et m’assassineraient, et dès lors je leur dis de ne me faire aucun mal, que j’étais disposée à leur donner ma chemise s’ils l’exigeraient [sic]».<br/><br />
Le brigand repenti Jean-Pierre Pons suggère que Marie Jourdan aurait tissé des relations intimes avec le chef brigand Félix de la Valette, avec qui elle était en affaires et qu’elle aurait même demandé l’assassinat du maire et de l’adjoint d’Esparron. D’autres témoins l’accablent. À Esparron, Gabrielle Burle raconte avoir en vain tenté de soustraire Michel Blanc, que fréquentait sa fille, du brigandage organisé par Marie Jourdan. Les déclarations devant le juge du jeune François Xavier Marcellin, accusé de complicité avec les brigands et qui sert de factotum à Marie Jourdan, sont déterminantes : c’est un « enfant naturel » originaire de Marseille et placé à Esparron, village dont il décrit l’ambiance : « Je voyais à Esparron des étrangers se promener sur la place et dans la rue au devant de la maison d’une femme nommée Arene surnommée « La Belle Marchande » chez laquelle ils logeaient et lorsqu’ils se promenaient, plusieurs d’entre eux fumaient la pipe et ne quittaient jamais leurs fusils ». Ainsi, plus que complice, Marie serait elle-même une brigande. Pons dénonce sa participation à au moins deux expéditions : la première contre le chef d’escadron Mathieu à Gréoux le 14 pluviôse an 8 (3 février 1800) ; la seconde en germinal an 8 au hameau de Reillières, à Saint-Julien-le-Montagnier dans le Var. Pour se fondre dans la bande, elle portait alors des vêtements d’homme.<br/><br />
Malgré ses nombreuses obscurités, la vie de Marie Jourdan n’est jamais tombée dans l’oubli, au moins localement, grâce à divers historiens et romanciers. Ainsi elle revit chez Jean Giono sous les traits de deux personnages romanesques : Françoise Pécoul, le véritable nom d’une brigande nommée « La Belle Marchande », dans L’Iris de Suse (1970), et la veuve Baron, dite « La Belle Hôtesse », dans Les Récits de la demi-brigade (1972). Aujourd’hui, ces héroïnes du passé sont réinterprétées sous des angles nouveaux : infériorité juridique des femmes, revendications socio-politiques globales, brouillage entre désir de réparation personnelle et criminalité, complexité des identités de sexe, agentivité et violence féminines, variantes genrées de l’honneur, etc. <br />
<br />
==Principales sources imprimées==<br />
* ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, 4 vol. <br />
* MAUREL, abbé M. J., ''Le Brigandage dans les Basses-Alpes, particulièrement depuis l’an VI jusqu’à l’an X. Étude historique contemporaine'', Marseille, P. Ruat, 1899.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* AGULHON, Maurice, ''La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la Révolution'', Paris, Société des Études robespierristes, 1970.<br />
* LABADIE, Jean-Christophe, ''Les brigands. Basses-Alpes, 1798-1804'', Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2020.<br />
* LAMBERT, Karine, « Femmes et brigandage en Provence au lendemain de la Révolution. Pistes de recherches », ''Actes du 128e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques'', Bastia, 2003, Paris, CTHS, 2008, p. 221-231. [https://www.persee.fr/doc/acths–1764-7355_2008_act_128_3_1348] <br />
* MÉNY, Jacques, « Le brigandage, ”belle matière pour romanciers” », in Bertrand (Michel), Not (André) et Jauer (Annick) dir., ''Patrimoines gioniens'', Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2018, p. 225-247 [https://books.openedition.org/pup/52393?lang=fr] <br />
* SOTTOCASA, Valérie, ''Les brigands et la Révolution. Violences politiques et criminalité dans le Midi (1789-1802)'', Champ Vallon, 2016, coll. Époques.<br />
<br />
==Jugements==<br />
« C’était un diable […] ».- « Cette méchante femme en a fait de toutes les couleurs, jusqu’à se déguiser et s’habiller en homme et commettre des vols sur les grands chemins avec des bandes […]. Cette méchante femme a fait elle-même plus du mal qu’on ne saurait imaginer et même décrire » (Digne, interrogatoire du 7 germinal an 11 (28 mars 1803) ; Draguignan, interrogatoires des 17 thermidor (5 et 30 août 1803) et 12 fructidor an 11, de Jean-Pierre Pons dit Turriers ou Turriès, Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices, Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, t. I, p. 71 et 141).<br />
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{{DEFAULTSORT:Jourdan, Marie}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Criminalité]]<br />
--></div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Marie_JourdanMarie Jourdan2024-03-21T09:38:16Z<p>Henneau : Page créée avec « {{Infobox Siefar | image = | titres = | conjoints = Arène, Jean-André | dénominations = "La Belle Marchande" | naissance = 1756 | décès = 1803 | enligne = }} __FOR... »</p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Arène, Jean-André<br />
| dénominations = "La Belle Marchande"<br />
| naissance = 1756<br />
| décès = 1803<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Jean-Christophe Labadie]] et [[Nicole Pellegrin]], 2023<br />
<br />
<br />
Marie Jourdan est issue d’un milieu modeste de travailleurs agricoles demeurant à Espinouse (aujourd’hui commune du Chaffaut-Saint-Jurson, près de Digne), où elle est née le 2 mai 1756. Elle épouse un dénommé Jean-André Arène dont elle a deux filles et avec qui elle tient l’une des trois auberges d’Esparron-de-Verdon, un village qui, situé à la limite entre les départements des Alpes-de-Haute Provence et du Var, est un important lieu de passage. Elle y est connue sous le surnom de « la Belle Marchande ». En vendémiaire an 10 (octobre 1802), alors que la répression de l’État contre « le brigandage » marque des points dans toute la France rurale (il y sévit depuis la Terreur), Marie se réfugie à Espinouse et tente de se faire oublier. Mais elle apparaît lors de différentes procédures engagées par la justice qui délivre contre elle un mandat d’arrêt le 23 vendémiaire an 11 (15 octobre 1802). Jugée seule par un tribunal criminel spécial, elle est condamnée à mort et guillotinée à Digne vers 11 heures le matin du 5e jour complémentaire de l’an 11 (22 septembre 1803).<br/><br />
La liste des faits qui lui sont reprochés est longue et comporte treize chefs d’accusation. Le commissaire du gouvernement constate notamment que son auberge a servi de repaire à des brigands, que Marie a participé à des expéditions sous des habits masculins, qu’elle a profité des effets volés et même incité la bande à commettre des vols, des viols et des assassinats. Trente-cinq témoins à charge évoquent recel de bijoux, renseignements sur les personnes à détrousser, préparation des embuscades, participation aux actions, soin aux brigands blessés, prosélytisme et même proxénétisme.<br/><br />
Pour se défendre, Marie insiste sur le phénomène alors général du banditisme et sur la fréquence des passages, à partir de 1793 à Esparron, de « fuyards » ou de « brigands » (déserteurs, réquisitionnaires et autres hors-la-loi). Elle s’exonère d’ailleurs de tout lien avec ces bandits. S’ils ont souvent soupé dans son auberge, ce qu’elle ne peut nier, elle avance la thèse de la contrainte : « Je les ai reçus par force, m’ayant d’abord menacée que si je ne leur donnais à boire et à manger, ils violeraient ma fille en ma présence et m’assassineraient, et dès lors je leur dis de ne me faire aucun mal, que j’étais disposée à leur donner ma chemise s’ils l’exigeraient [sic]».<br/><br />
Le brigand repenti Jean-Pierre Pons suggère que Marie Jourdan aurait tissé des relations intimes avec le chef brigand Félix de la Valette, avec qui elle était en affaires et qu’elle aurait même demandé l’assassinat du maire et de l’adjoint d’Esparron. D’autres témoins l’accablent. À Esparron, Gabrielle Burle raconte avoir en vain tenté de soustraire Michel Blanc, que fréquentait sa fille, du brigandage organisé par Marie Jourdan. Les déclarations devant le juge du jeune François Xavier Marcellin, accusé de complicité avec les brigands et qui sert de factotum à Marie Jourdan, sont déterminantes : c’est un « enfant naturel » originaire de Marseille et placé à Esparron, village dont il décrit l’ambiance : « Je voyais à Esparron des étrangers se promener sur la place et dans la rue au devant de la maison d’une femme nommée Arene surnommée « La Belle Marchande » chez laquelle ils logeaient et lorsqu’ils se promenaient, plusieurs d’entre eux fumaient la pipe et ne quittaient jamais leurs fusils ». Ainsi, plus que complice, Marie serait elle-même une brigande. Pons dénonce sa participation à au moins deux expéditions : la première contre le chef d’escadron Mathieu à Gréoux le 14 pluviôse an 8 (3 février 1800) ; la seconde en germinal an 8 au hameau de Reillières, à Saint-Julien-le-Montagnier dans le Var. Pour se fondre dans la bande, elle portait alors des vêtements d’homme.<br/><br />
Malgré ses nombreuses obscurités, la vie de Marie Jourdan n’est jamais tombée dans l’oubli, au moins localement, grâce à divers historiens et romanciers. Ainsi elle revit chez Jean Giono sous les traits de deux personnages romanesques : Françoise Pécoul, le véritable nom d’une brigande nommée « La Belle Marchande », dans L’Iris de Suse (1970), et la veuve Baron, dite « La Belle Hôtesse », dans Les Récits de la demi-brigade (1972). Aujourd’hui, ces héroïnes du passé sont réinterprétées sous des angles nouveaux : infériorité juridique des femmes, revendications socio-politiques globales, brouillage entre désir de réparation personnelle et criminalité, complexité des identités de sexe, agentivité et violence féminines, variantes genrées de l’honneur, etc. <br />
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==Principales sources imprimées==<br />
* ''Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices'', Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, 4 vol. <br />
* MAUREL, abbé M. J., ''Le Brigandage dans les Basses-Alpes, particulièrement depuis l’an VI jusqu’à l’an X. Étude historique contemporaine'', Marseille, P. Ruat, 1899.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* AGULHON, Maurice, ''La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la Révolution'', Paris, Société des Études robespierristes, 1970.<br />
* LABADIE, Jean-Christophe, ''Les brigands. Basses-Alpes, 1798-1804'', Digne-les-Bains, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2020.<br />
* LAMBERT, Karine, « Femmes et brigandage en Provence au lendemain de la Révolution. Pistes de recherches », ''Actes du 128e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques'', Bastia, 2003, Paris, CTHS, 2008, p. 221-231. [https://www.persee.fr/doc/acths–1764-7355_2008_act_128_3_1348] <br />
* MÉNY, Jacques, « Le brigandage, ”belle matière pour romanciers” », in Bertrand (Michel), Not (André) et Jauer (Annick) dir., ''Patrimoines gioniens'', Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2018, p. 225-247 [https://books.openedition.org/pup/52393?lang=fr] <br />
* SOTTOCASA, Valérie, ''Les brigands et la Révolution. Violences politiques et criminalité dans le Midi (1789-1802)'', Champ Vallon, 2016, coll. Époques.<br />
<br />
==Jugements==<br />
« C’était un diable […] ».- « Cette méchante femme en a fait de toutes les couleurs, jusqu’à se déguiser et s’habiller en homme et commettre des vols sur les grands chemins avec des bandes […]. Cette méchante femme a fait elle-même plus du mal qu’on ne saurait imaginer et même décrire » (Digne, interrogatoire du 7 germinal an 11 (28 mars 1803) ; Draguignan, interrogatoires des 17 thermidor (5 et 30 août 1803) et 12 fructidor an 11, de Jean-Pierre Pons dit Turriers ou Turriès, Copie de procédure contre les prévenus de brigandages comme auteurs ou comme complices, Draguignan, chez Fabre, an 12-1804, t. I, p. 71 et 141).<br />
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{{DEFAULTSORT:Jourdan, Marie}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Criminalité]]<br />
--></div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Madame_UlrichMadame Ulrich2023-12-07T14:10:52Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = Madame<br />
| conjoints = Ulrich<br />
| dénominations = Ulric, Ulrik, Ulrick, De Ulric, De Ulrick, la Ulric, Ulricq<br />
| naissance = ca 1665<br />
| décès = ca 1707<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
<br />
== Notice [[Aurore Evain]], [[Edwige Keller-Rahbé]], [[Michèle Rosellini]], 2023==<br />
Les dates de vie et de mort, le prénom et le nom de naissance de Mme Ulrich sont inconnus. Les seules sources biographiques disponibles sont fournies par un récit satirique, ''Pluton maltôtier'', paru en Hollande en 1708. Destiné à décrier les mœurs françaises, il présente néanmoins des informations fiables. Elle serait la fille d’un des vingt-quatre Violons de la Musique du Roi. Malgré sa formation artistique, elle aurait été placée à 14 ans, en raison de la mort précoce de son père, chez un barbier, d’où le Suédois Ulrich, maître d’hôtel du comte d’Auvergne, l’aurait retirée pour la faire éduquer dans un couvent à dessein de l’épouser. Elle y rencontre le poète-comédien Florent Carton, dit Dancourt. Ulrich aurait précipité alors le mariage, mais il échoue à mettre fin à l’indépendance de son épouse.<br/><br />
Dans ce contexte, vraisemblablement, Mme Ulrich intègre le milieu théâtral, et compose son unique comédie, ''La Folle Enchère''. Créée le 30 mai 1690 à la Comédie-Française, la pièce est représentée seize fois jusqu’en 1692 sous le nom de Dancourt. Mais Mme Ulrich revendique la maternité de sa comédie en obtenant un privilège d’impression (18 janvier 1691, sous ses initiales « M. U. ») et en la publiant à Paris. Énoncée au féminin, la préface construit un éthos de femme dramaturge et mentionne le succès de sa comédie. Mme Ulrich est ainsi, au XVIIe siècle, la seule femme avec Catherine Bernard et Mlle Longchamps (souffleuse de théâtre), à avoir été jouée par les Comédiens français. Sa brève carrière est interrompue le 10 juillet 1690, quand la troupe lui refuse d’assister aux répétitions au motif qu’il est douteux qu’elle soit l’autrice de « sa pièce » (''La Folle Enchère'' ou une autre ?).<br/><br />
Dans les années qui suivent, l’intérêt de Mme Ulrich pour les Lettres est probablement soutenu par sa fréquentation du cercle du duc et de la duchesse de Bouillon, Marie-Anne Mancini, amatrice de théâtre et dédicataire de plusieurs dramaturges, cercle auquel lui donne accès son mari, maître d’hôtel du frère du duc. En témoigne sa relation amicale avec La Fontaine, ami et protégé de la duchesse. Aussi se trouve-t-elle à la mort du poète (1695) dépositaire de plusieurs manuscrits autographes, qu’elle édite en les préfaçant sous le titre ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'' (1696).<br/><br />
Le récit malveillant du ''Pluton maltôtier'' ignore ce pan de la vie de « la Ulric » et dépeint ses dernières années sous les couleurs infamantes d’un comportement déviant, sanctionné par des mesures de surveillance et d’enfermement. Probablement veuve, mère d’une fille (Thérèse ou Françoise), Mme Ulrich est alors dans un état de précarité et de vulnérabilité qui l’expose aux soupçons typiques de la diffamation contre les femmes : prostitution, escroquerie, sorcellerie. Cet aspect est documenté par les archives policières et par la correspondance de Mme de Maintenon. Celle-ci semble avoir contribué à l’entrée au couvent de la fille de Mme Ulrich en lui obtenant une pension du roi, et s’est employée à convertir la mère au fil de ses réclusions dans des maisons religieuses pour femmes de mauvaise vie repentantes. On perd la trace de Mme Ulrich après le mandement royal de « la faire conduire au Refuge où il sera bon de l’oublier pendant plusieurs années » (1er avril 1707).<br/><br />
Il résulte de ce parcours tourmenté, aggravé par l’isolement social, un effacement quasi-total de l’histoire littéraire. Le statut d’autrice de Mme Ulrich a été dénié ou délégitimé : ''La Folle Enchère'' a été durablement annexée au théâtre de Dancourt ; quant à sa contribution d’éditrice à l’œuvre de La Fontaine, elle a été ravalée par les biographes et les critiques à l’exploitation opportuniste d’une liaison intéressée avec le poète.<br/><br />
La réhabilitation de Mme Ulrich comme dramaturge originale – ''La Folle enchère'' met en scène une femme coupable de déni de maternité par peur de vieillir, mais dont le fils obtient par ruse le consentement à son mariage – a été portée par le mouvement de redécouverte du théâtre de femmes de l’Ancien Régime initié par P. Gethner. On doit à A. Evain les premières recherches biographiques débarrassées de leur gangue fictionnelle, ainsi que la première édition critique de ''La Folle Enchère'', et enfin sa recréation à la scène (Compagnie La Subversive, 2019). Après deux siècles d’invisibilisation de son travail éditorial (retracés par M. Rosellini), Mme Ulrich est en passe d’être reconnue dans les études lafontainiennes pour sa contribution à la conservation des dernières lettres du poète et à l’augmentation du corpus des fables et des contes.<br />
<br />
==Oeuvres==<br />
<br />
* 1691: ''La Folle Enchère'', Paris, Veuve de Louis Gontier -- ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, Tome III, XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.183-232 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.181-238. <br />
* 1696 : « Épître », « Préface », « Portrait de M. de La Fontaine » dans ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'', Paris, Guillaume de Luyne ; Lyon, Thomas Amaulry et Claude Bachelu.<br />
<br />
==Principales sources==<br />
<br />
* Archives de la Comédie-Française : Registre des recettes journalières : 1690-1691 (R25) ; 1691-1692 (R27). Registre des Assemblées : 14/05/1690 (R_52_0_1690) ; 10/07/1690 (R_52_0_1690).<br />
<br />
* ''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', À Cologne, Chez Adrien l’Enclume ; Gendre de Pierre Marteau, ''Seconde Partie'', 1708, p.130-140.<br />
<br />
* ''Notes de René d’Argenson, lieutenant général de police, intéressantes pour l’histoire des mœurs et de la police de Paris à la fin du règne de Louis XIV'', Paris, F. Henry, 1866 : Tentative d’évasion – 5 septembre 1700, p.32 ; Mme Ulrik – 22/10/1700, p.33-34 ; 01/04/1702, p.70-71.<br />
<br />
* ''Rapports inédits du lieutenant de police René d'Argenson (1697-1715) : publiés d'après les manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale'', Paul Cottin éd., Paris, Plon, 1891 : Tentative d’évasion, « Les demoiselles de Boussans » (suite) – 5 septembre 1700, p.28-30 ; 22 octobre 1700, p.34-35. <br />
<br />
* ''Maison du roi. Copies d’actes émanés des rois Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, recueillis pour servir de modèles (1610-1669). Minutes ou transcriptions authentiques d’actes émanés des rois Louis XIV et Louis XV expédiés par le secrétaire de la Maison du Roi et concernant le royaume ou des particuliers [1669-1786]. Tome XXIII'' : U-Z ARCHIVES NATIONALES SECRETARIAT DE LA MAISON DU ROI Inventaire des registres O 1 1 à O 1 128 (1610-1786) XXIII U - Z O/1/1-O/1/128 : ULRICH (Françoise) brevet de 300 l. de pension O/1/42, fol. 199 ; ULRIK (mademoiselle) maintenue au couvent de la Magdelaine O/1/43, fol. 304 v° ; ULRICQ (la nommée) (O/1/44, fol. 187 v°) 24 avril 1700 ; ULRIC (dame) affaire la concernant (O/1/44, fol. 301 v°) ; ULRICH (dame) affaire de sa mise en liberté (O/1/44, fol. 342, 343) - [342] 12/08/1700, [343] 12/08/1700 ; ULRIC (madame) du couvent de la Madeleine : élargissement (O/1/44, fol. 378, 379 v°) ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 499 v°) 6/10/1700 ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 508 v°) 13/10/1700 ; ULRIK (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 537) 27/10/1700 ; ULRIC (la nommée) ordre de la mettre au refuge (O/1/46, fol. 49 v°) 05/04/1702 à Versailles ; ULRIK (la nommée) ordre de la faire sortir de l’Hôpital (O/1/49, fol. 94 v°) Du 25e juin 1705 à Versailles ; ULRIC (la nommée) ordre de l’enfermer au Refuge (O/1/51, fol. 27 v°) 9/02/1707.<br />
<br />
* ''Lettres de Madame de Maintenon'', volume III, 1698-1706, éd. intégrale et critique par Hans Bots et Eugénie Bots-Estourgie, Paris, H. Champion, 2011.<br />
<br />
* Walckenaer, Charles-Athanase, ''Histoire de la vie et des ouvrages de J. de La Fontaine'', troisième éd., Paris, A. Neveu, 1824, p.467-479.<br />
<br />
==Choix bibliographique ==<br />
<br />
* Clarke, Jan, « Women interpreting men: theatrical cross-dressing and the representation of masculinity in Campistron’s ''Amante amant'' (1684) and Dancourt’s Folle Enchère (1690) », dans ''Interpretation in/of the seventeenth century'', Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2015, p.199-213.<br />
<br />
* Evain, Aurore, « Notices » dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime'', Tome III, ''XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.185-187 et p.191-192 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.177-179 et p.183-184.<br />
<br />
* Keller-Rahbé, Edwige, « 95. Madame Ulrich - 18 janvier 1691 », dans ''Privilèges d’auteurs et d’autrices en France (XVIe-XVIIe siècles). Anthologie critique'', Michèle Clément, Edwige Keller-Rahbé (éd.), Paris, Classiques Garnier, 2017, p.453-456.<br />
<br />
* Rosellini, Michèle. « Madame Ulrich, une éditrice de La Fontaine invisibilisée par l’histoire littéraire », ''Histoire de l’édition. Enjeux et usages des partages disciplinaires (XVIe-XVIIIe siècles)'', Sophie Abdela, Maxime Cartron et Nicholas Dion (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2023, p.347-365.<br />
<br />
==Jugements==<br />
<br />
* « Cette femme ne fut pas plus tôt dans le monde qu’elle se fit distinguer généralement par tous les états de la vie pour la plus lubrique du siècle. Elle ne se contenta pas de Dancourt pour amant, mais tout ce qui se présenta dans la robe, dans l’épée et ailleurs, tout fut reçu à bras ouverts, mais particulièrement les jeunes seigneurs étrangers qui venaient avec de bonnes bourses pour se façonner à la cour. » (''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', voir ''supra'', p.135).<br />
<br />
* « Comédie souvent revue, & qui mérite de l’être. L’Auteur y multiplie les déguisemens ; mais tous étaient nécessaires ; tous ont pour but de faire consentir Madame Patin [Argante] au mariage de son fils avec Angélique. Les différentes métamorphoses de Champagne & de Merlin servent à égayer la Pièce, & amenent un dénouement aussi neuf qu’ingénieux. Il y a peu de Scènes au Théâtre plus divertissantes, que celle qui donne le titre à cette Comédie. » (Joseph de La Porte, ''Dictionnaire dramatique'', Paris, Lacombe, 1776, p.517, à propos de ''La Folle Enchère'', « par Mademoiselle Ulric, attribuée à Dancourt »).<br />
<br />
* « ''A typical example of this dogged police feminin work was the case of a Mme Ulrick, who had been singled out for police scrutiny for her debauchery with Parisian notables.'' » (Philip F. Riley, ''A Lust for Virtue: Louis XIV’s Attack on Sin in Seventeenth-century France'', Westport (Connecticut), Greenwood Press, 2001, p.59-60). <br />
<br />
* « Pendant sa liaison avec le poète, elle s’était fait remettre non seulement le manuscrit des ''Quiproquos'' mais aussi plusieurs autres. Cette femme folle de son corps l’était aussi des papiers de La Fontaine. C’est elle qui inaugura, de la façon la plus naturelle, cette longue lignée de veuves et de maîtresses abusives qui surent accaparer les manuscrits de certains hommes illustres que les cajoleries rendaient bonasses sur leur déclin. Voilà notre virago non seulement propriétaire de manuscrits, mais juge. Elle ne s’en tira pas trop mal, elle savait écouter les amis et admirateurs de La Fontaine. Elle les répétait en disant : « Je ». À l’en croire, c’est elle qui aurait découvert, prôné et répandu le génie de La Fontaine […] Que vient-elle traîner son âme dans les alcôves de Boccace ? Elle était plus naturelle quand elle n’y amenait que son corps. » (Jean Orieux, ''La Fontaine ou la vie est un conte'', Paris, Flammarion, 1977, p.578).<br />
<br />
* « Son parcours retrace surtout celui d’une autrice et éditrice intégrée dans le courant libertin de son temps, dont la reconnaissance auctoriale et la création littéraire furent violemment contrariées par les conditions sociales et morales imposées aux femmes. Mme Ulrich est l’une des deux seules autrices à avoir fait jouer une comédie à la Comédie-Française au XVIIe siècle. » (Aurore Evain, « Notice » dans ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime'', voir ''supra'', p.179).<br />
<br />
* « Rester discrètes et, dans le même temps, affirmer un savoir-faire littéraire, tel est bien le dilemme de certaines femmes qui se mêlent d’écrire au XVIIe siècle dont témoigne ce privilège. » (Edwige Keller-Rhabé, ''Privilèges d’auteurs et d’autrices en France'', voir ''supra'', p.453-456).<br />
<br />
* « Son discours liminaire donne consistance et légitimité à une figure singulière d’éditrice, qui joue sur le double registre de l’expertise littéraire et de la sociabilité mondaine. De fait, elle conçoit véritablement la publication des pièces inédites de La Fontaine comme une action, et même une action d’éclat sur le terrain socialement valorisé des belles-lettres. Et d’ailleurs l’examen attentif du contenu et de la composition du recueil révèlerait chez elle une audace qui tient plutôt du courage politique que de l’impudeur ou du cynisme dont l’ont affublée les biographes de La Fontaine. » (Michèle Rosellini, « Madame Ulrich, une éditrice de La Fontaine invisibilisée par l’histoire littéraire », voir ''supra'', p.363).<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Ulrich, Madame}}<br />
[[Catégorie:Personnage]] [[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie:Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/SiefarWikiFr:Actualit%C3%A9sSiefarWikiFr:Actualités2023-12-06T15:57:38Z<p>Henneau : /* Les nouvelles notices du Dictionnaire de la Siefar */</p>
<hr />
<div>== Les nouvelles notices du Dictionnaire de la Siefar ==<br />
<br />
===2023===<br />
* [[Madame Ulrich]]<br />
<br />
===2022===<br />
* [[Catherine Leclerc du Rosé]]<br />
* [[Jeanne-Olivier Bourguignon]]<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Antoinette de Bourbon-Vendôme]]<br />
* [[Louise Marie Madeleine Fontaine]]<br />
* [[Marie Charlotte Françoise Marlin]]<br />
* [[Madeleine Noble]]<br />
* [[Gabrielle Suchon]]<br />
* [[Marguerite de Jousserand]]<br />
* [[Gerberge de Saxe]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
===2021===<br />
* [[Médée]]<br />
* [[Madeleine Chaussé]]<br />
* [[Claire-Thérèse d'Aguesseau]]<br />
* [[Madeleine Charlotte Émilie Le Fèvre de Caumartin]]<br />
* [[Marie-Anne-Catherine d'Amoressan de Pressigny]]<br />
* [[Anne-Josèphe Bonnier de la Mosson]]<br />
* [[Émilie]]<br />
* [[Jeanne Delanoue]]<br />
* [[Marie Laigle]]<br />
* [[Marianne Chatain]]<br />
* [[Louise Seguin]]<br />
* [[Isabelle Péna]]<br />
<br />
===2020===<br />
* [[Marguerite de Provence]]<br />
* [[Marguerite de Bourgogne (vers 1290-1315)]]<br />
* [[Jeanne de Bourgogne (vers 1290-1330)]]<br />
* [[Blanche de Bourgogne (1296-ca 1325-1326)]]<br />
* [[Suzanne Habert]]<br />
* [[Marie de la Troche de Savonnières]]<br />
* [[Marie Anne Laurent]]<br />
* [[Françoise Lecocq]]<br />
* [[Élisabeth de Bohême]]<br />
* [[Marguerite ou Geneviève Blanchot]]<br />
* [[Louise de Stolberg-Gedern]]<br />
* [[Louise de Bossigny, comtesse d'Auneuil]]<br />
* [[Marguerite d'York]]<br />
* [[Catherine Michelle Chauchat]]<br />
* [[Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière]]<br />
* [[Françoise dite Athénaïs de Rochechouart de Mortemart]]<br />
* [[Marie-Angélique de Scorailles de Roussille]]<br />
* [[Marie Gouze, dite Olympe de Gouges]]<br />
<br />
===2019===<br />
<br />
* [[Marie Antoinette Cailleau]]<br />
* [[Marie-Madeleine du Moncel de Martinvast]]<br />
* [[Antoinette-Adrienne de Rabaudy]]<br />
* [[Marie-Louise Ladoux]]<br />
* [[Renée-Françoise Le Vacher]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Elisabeth Julienne Pommereul]]<br />
* [[Louise Julie Careau]]<br />
* [[Marie Jeanne Chastenet de la Brunetière]]<br />
* [[Angélique Séraphine de Ferrières]]<br />
* [[Marie Anne Lambillion]]<br />
* [[Louise Élisabeth de La Rochefoucauld]]<br />
* [[Marthe Jobart]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Élisabeth Geneviève Gaudin]]<br />
* [[Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken]] revue en 2019<br />
* [[Marie-Louise Trichet]]<br />
* [[Françoise d'Aubigné]]<br />
* [[Marie-Élisabeth Boué, dite Mme de La Fite]]<br />
<br />
===2018===<br />
<br />
*[[Marie d’Avaugour]]<br />
*[[Anne Depoirieux]]<br />
*[[Marie de Hautefort]]<br />
*[[Antoinette Desmoulins]]<br />
*[[Philippe de Gueldre]]<br />
*[[Rosalie Ducrollay]]<br />
*[[Jacqueline Arnauld]]<br />
*[[Marguerite de Lussan]]<br />
*[[Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville]]<br />
*[[Charlotte-Flandrine d'Orange-Nassau]]<br />
*[[Giustiniana Wynne]]<br />
*[[Adélaïde Billet]]<br />
<br />
===2017===<br />
<br />
* [[Sophie-Rose de Rosen-Kleinroop]]<br />
* [[Anne Larcher de Pocancy]]<br />
* [[Étiennette Delizet]]<br />
* [[Julie de Lespinasse]]<br />
* [[Marie-Catherine Peuvret]]<br />
* [[Marie-Anne Peuvret de Gaudarville]]<br />
* [[Constance-Marie de Théis]]<br />
* [[Marie-Anne Magnan]]<br />
* [[Françoise de Blacas de Robert d’Escragnolle]] <br />
* [[Marie-Madeleine de Castille]]<br />
* [[Jeanne Frémiot]]<br />
* [[Catherine de la Croix de Chevrières]]<br />
* [[Madeleine de Franc]]<br />
* [[Françoise de La Caille]]<br />
* [[Marie Fontaine]]<br />
* [[Honorine Crozat du Châtel]]<br />
* [[Julienne de Cornillon]]<br />
* [[Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf]]<br />
<br />
=== 2016===<br />
* [[Jeanne Pinczon du Hazay]]<br />
* [[Jeanne-Renée Estièvre]]<br />
* [[Marguerite Delamarre]]<br />
<br />
=== 2015===<br />
* [[Marie de Vichy-Chamrond]]<br />
* [[Charlotte-Rose de Caumont de La Force]]<br />
* [[Elisabeth-Charlotte d'Orléans]]<br />
* [[Marguerite Louise d'Orléans]]<br />
* [[Jeanne Séguier]]<br />
* [[Marie Louise Élisabeth Félicité Pourrat de la Madelaine]]<br />
* [[Louise Anne Christine de Foix de La Valette d'Épernon]]<br />
* [[Jeanne Courillaud]]<br />
* [[Christine de France]]<br />
* [[Louise Bourgeois]]<br />
* [[Marie Barré]]<br />
* [[Françoise-Marie Jacquelin]]<br />
* [[Marie Poussepin]]<br />
* [[Renée Diveau]]<br />
* [[Emma de Blois]]<br />
<br />
=== 2014===<br />
* [[Jacqueline Bouette de Blémur]]<br />
* [[Madeleine de Brou]]<br />
* [[Jeanne de Belcier]]<br />
* [[Antoinette de Salvan]]<br />
* [[Mademoiselle Poulain de Nogent]]<br />
* [[Henriette Marie Françoise Edme]]<br />
* [[Marie Leprince]]<br />
* [[Louise Moillon]]<br />
* [[Amélie Louise de Berckheim]]<br />
* [[Henriette de Berckheim]]<br />
* [[Octavie de Berckheim]]<br />
* [[Amélie Anne Dorothée de Dietrich]]<br />
* [[Amélie Louise Sophie de Dietrich]]<br />
* [[Marie Philippine Frédérique Dorothée d’Oberkirch]]<br />
* [[Frédérique Pfeffel]]<br />
* [[Suzanne Élisabeth d’Orville]]<br />
* [[Anne-Elisabeth Schoenemann]]<br />
* [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen]]<br />
* [[Cercle de Schoppenwihr]]<br />
* [[Idéologie]]<br />
* [[Noblesse immémoriale]]<br />
* [[Trotula]]<br />
* [[Jeanne Flore]]<br />
* [[Marguerite-Françoise-Lucie Messageot]]<br />
* [[Anne-Louise Boyvin d'Hardancourt]]<br />
* [[Didon]]<br />
<br />
=== 2013 ===<br />
* [[Ide de Gorsleeuw]]<br />
* [[Marie-Louise Auget de Monthyon]]<br />
* [[Françoise Odeau]]<br />
* [[Louise de Marillac (?-1629)]]<br />
* [[Louise -Blanche-Thérèse Perrucard de Ballon]]<br />
* [[Anne de Pons]]<br />
* [[Jane Barker]]<br />
* [[Anne Le Fèvre]]<br />
* [[Geneviève-Françoise Randon de Malboissière]]<br />
* [[Marie Agouet]]<br />
* [[Marie-Amable Petiteau]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1522-1586)]]<br />
* [[Jeanne Perraud]]<br />
* [[Yolande Bonhomme]]<br />
* [[Marie-Anne de La Trémoille]]<br />
* [[Ève de Saint-Martin]]<br />
* [[Hedwig Margrethe Elisabeth von Ranzau]]<br />
* [[Marie-Françoise Gay]]<br />
* [[Sappho]]<br />
* [[Anne de Lenclos]]<br />
* [[Marie d'Angleterre]]<br />
* [[Georgette de Montenay]]<br />
* [[Henriette de Monbielle d'Hus]]<br />
* [[Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency]]<br />
* [[Perrine Testu]]<br />
* [[Marie Barbe]]<br />
* [[Marthe d'Oraison]]<br />
* [[Françoise d'Aguillenqui]]<br />
* [[Françoise de Coëtquen]]<br />
* [[Anne Boger]]<br />
* [[Marie Jeanne Constance de Mailly d’Haucourt]]<br />
* [[Catherine de Francheville]]<br />
* [[Jeanne de Lestonnac]]<br />
* [[Annonciades célestes]]<br />
<br />
=== 2012 ===<br />
* [[Clytemnestre]]<br />
* [[Électre]]<br />
* [[Proba Falconia]]<br />
* [[Corinne]]<br />
* [[Érinna]]<br />
* [[Télésilla]]<br />
* [[Jeanne d'Arc]]<br />
* [[Ségolène]]<br />
* [[Aliénor d'Aquitaine]]<br />
* [[Rose Chamois]]<br />
* [[Marie de Pech]]<br />
* [[Geneviève]]<br />
* [[Marguerite Ménard]]<br />
* [[Clôture]]<br />
<br />
=== 2011 ===<br />
<br />
* [[Ide de Nivelles]] <br />
* [[Ide de Louvain]]<br />
* [[Marie Bonneau]]<br />
* [[Louise Chatillon]]<br />
* [[Rose Chatillon]]<br />
* [[Thérèse Chatillon]]<br />
* [[Jacqueline de Chaugy]]<br />
* [[Diane de France]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1480-1532)]]<br />
* [[Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin]]<br />
* [[Helen Maria Williams]]<br />
* [[Jeanne de France (1464-1505)]]<br />
<br />
== Evénements ==<br />
<br />
=== En 2013 ===<br />
* A partir de février 2013, indexation des personnages selon leurs domaines de notoriété [[Marie-Elisabeth Henneau]]<br />
<br />
=== En 2012 ===<br />
<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des Femmes antiques et légendaires par [[Anne Debrosse]].<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des images par [[Anne Debrosse]].<br />
<br />
=== En 2011 ===<br />
<br />
* A partir du 25 septembre 2011, mise en ligne du dictionnaire Delacoux.<br />
* A partir du 1er juin 2011, 150 nouveaux personnages seront créés.<br />
* Le site français a fini sa migration en août 2010. Fin mai 2011, le contrôle des 1500 personnages est terminé.<br />
* Démarrage du site anglais depuis décembre 2010 : des nouvelles bientôt ici et sur la version anglaise !</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Aurore_EvainAurore Evain2023-12-06T15:56:52Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>Aurore Evain a rédigé des notices pour le dictionnaire de la Siefar.<br />
<br />
* [[Madame Ulrich]]<br />
* [[Suzanne Alexe]]<br />
* [[Louison Amilhau]]<br />
* [[Elena Virginia Balletti]]<br />
* [[Catherine de Baudoche]]<br />
* [[Jehanne de Boysson]]<br />
* [[Françoise Buatier]]<br />
* [[Jennette Caraheu]]<br />
* [[Claude Chasteing]]<br />
* [[Madame de Dorne]]<br />
* [[Marie Ferré]]<br />
* [[Gaillarde]]<br />
* [[Suzanne de Genas]]<br />
* [[Cécile Gérard]]<br />
* [[Françoise Nicole Gravillon Du Hausay]]<br />
* [[Jacquemine]]<br />
* [[Madame de Latour]]<br />
* [[Loyse de Maricieu]]<br />
* [[Anne-Hyacinthe de Saint-Léger]]<br />
* [[Jennette Tartelette]]<br />
* [[Jennette Watiez]]<br />
<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Evain, Aurore}}<br />
[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Mich%C3%A8le_RoselliniMichèle Rosellini2023-12-06T15:52:05Z<p>Henneau : Page créée avec « Michèle Rosellini a rédigé la notice suivante: * Madame Ulrich {{DEFAULTSORT:Rosellini, Michèle}} Catégorie:Auteur(e) »</p>
<hr />
<div>Michèle Rosellini a rédigé la notice suivante:<br />
* [[Madame Ulrich]]<br />
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<br />
{{DEFAULTSORT:Rosellini, Michèle}}<br />
[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Edwige_Keller-Rahb%C3%A9Edwige Keller-Rahbé2023-12-06T15:50:52Z<p>Henneau : Page créée avec « Edwige Keller-Rahbé a rédigé la notice suivante: * Madame Ulrich {{DEFAULTSORT:Keller-Rahbé, Edwige}} Catégorie:Auteur(e) »</p>
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<div>Edwige Keller-Rahbé a rédigé la notice suivante:<br />
* [[Madame Ulrich]]<br />
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{{DEFAULTSORT:Keller-Rahbé, Edwige}}<br />
[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Madame_UlrichMadame Ulrich2023-12-06T15:47:43Z<p>Henneau : /* Jugements */</p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = Madame<br />
| conjoints = Ulrich<br />
| dénominations = Ulric, Ulrik, Ulrick, De Ulric, De Ulrick, la Ulric, Ulricq<br />
| naissance = ca 1665<br />
| décès = ca 1707<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
<br />
== Notice [[Aurore Evain]], [[Edwige Keller-Rahbé]], [[Michèle Rosellini]], 2023==<br />
Les dates de vie et de mort, le prénom et le nom de naissance de Mme Ulrich sont inconnus. Les seules sources biographiques disponibles sont fournies par un récit satirique, Pluton maltôtier, paru en Hollande en 1708. Destiné à décrier les mœurs françaises, il présente néanmoins des informations fiables. Elle serait la fille d’un des vingt-quatre Violons de la Musique du Roi. Malgré sa formation artistique, elle aurait été placée à 14 ans, en raison de la mort précoce de son père, chez un barbier, d’où le Suédois Ulrich, maître d’hôtel du comte d’Auvergne, l’aurait retirée pour la faire éduquer dans un couvent à dessein de l’épouser. Elle y rencontre le poète-comédien Florent Carton, dit Dancourt. Ulrich aurait précipité alors le mariage, mais il échoue à mettre fin à l’indépendance de son épouse.<br/><br />
Dans ce contexte, vraisemblablement, Mme Ulrich intègre le milieu théâtral, et compose son unique comédie, ''La Folle Enchère''. Créée le 30 mai 1690 à la Comédie-Française, la pièce est représentée seize fois jusqu’en 1692 sous le nom de Dancourt. Mais Mme Ulrich revendique la maternité de sa comédie en obtenant un privilège d’impression (18 janvier 1691, sous ses initiales « M. U. ») et en la publiant à Paris. Énoncée au féminin, la préface construit un éthos de femme dramaturge et mentionne le succès de sa comédie. Mme Ulrich est ainsi, au XVIIe siècle, la seule femme avec Catherine Bernard et Mlle Longchamps (souffleuse de théâtre), à avoir été jouée par les Comédiens français. Sa brève carrière est interrompue le 10 juillet 1690, quand la troupe lui refuse d’assister aux répétitions au motif qu’il est douteux qu’elle soit l’autrice de « sa pièce » (''La Folle Enchère'' ou une autre ?).<br/><br />
Dans les années qui suivent, l’intérêt de Mme Ulrich pour les Lettres est probablement soutenu par sa fréquentation du cercle du duc et de la duchesse de Bouillon, Marie-Anne Mancini, amatrice de théâtre et dédicataire de plusieurs dramaturges, cercle auquel lui donne accès son mari, maître d’hôtel du frère du duc. En témoigne sa relation amicale avec La Fontaine, ami et protégé de la duchesse. Aussi se trouve-t-elle à la mort du poète (1695) dépositaire de plusieurs manuscrits autographes, qu’elle édite en les préfaçant sous le titre ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'' (1696).<br/><br />
Le récit malveillant du ''Pluton maltôtier'' ignore ce pan de la vie de « la Ulric » et dépeint ses dernières années sous les couleurs infamantes d’un comportement déviant, sanctionné par des mesures de surveillance et d’enfermement. Probablement veuve, mère d’une fille (Thérèse ou Françoise), Mme Ulrich est alors dans un état de précarité et de vulnérabilité qui l’expose aux soupçons typiques de la diffamation contre les femmes : prostitution, escroquerie, sorcellerie. Cet aspect est documenté par les archives policières et par la correspondance de Mme de Maintenon. Celle-ci semble avoir contribué à l’entrée au couvent de la fille de Mme Ulrich en lui obtenant une pension du roi, et s’est employée à convertir la mère au fil de ses réclusions dans des maisons religieuses pour femmes de mauvaise vie repentantes. On perd la trace de Mme Ulrich après le mandement royal de « la faire conduire au Refuge où il sera bon de l’oublier pendant plusieurs années » (1er avril 1707).<br/><br />
Il résulte de ce parcours tourmenté, aggravé par l’isolement social, un effacement quasi-total de l’histoire littéraire. Le statut d’autrice de Mme Ulrich a été dénié ou délégitimé : ''La Folle Enchère'' a été durablement annexée au théâtre de Dancourt ; quant à sa contribution d’éditrice à l’œuvre de La Fontaine, elle a été ravalée par les biographes et les critiques à l’exploitation opportuniste d’une liaison intéressée avec le poète.<br/><br />
La réhabilitation de Mme Ulrich comme dramaturge originale – ''La Folle enchère'' met en scène une femme coupable de déni de maternité par peur de vieillir, mais dont le fils obtient par ruse le consentement à son mariage – a été portée par le mouvement de redécouverte du théâtre de femmes de l’Ancien Régime initié par P. Gethner. On doit à A. Evain les premières recherches biographiques débarrassées de leur gangue fictionnelle, ainsi que la première édition critique de ''La Folle Enchère'', et enfin sa recréation à la scène (Compagnie La Subversive, 2019). Après deux siècles d’invisibilisation de son travail éditorial (retracés par M. Rosellini), Mme Ulrich est en passe d’être reconnue dans les études lafontainiennes pour sa contribution à la conservation des dernières lettres du poète et à l’augmentation du corpus des fables et des contes.<br />
<br />
==Oeuvres==<br />
<br />
* 1691: ''La Folle Enchère'', Paris, Veuve de Louis Gontier -- ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, Tome III, XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.183-232 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.181-238. <br />
* 1696 : « Épître », « Préface », « Portrait de M. de La Fontaine » dans ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'', Paris, Guillaume de Luyne ; Lyon, Thomas Amaulry et Claude Bachelu.<br />
<br />
==Principales sources==<br />
<br />
* Archives de la Comédie-Française : Registre des recettes journalières : 1690-1691 (R25) ; 1691-1692 (R27). Registre des Assemblées : 14/05/1690 (R_52_0_1690) ; 10/07/1690 (R_52_0_1690).<br />
<br />
* ''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', À Cologne, Chez Adrien l’Enclume ; Gendre de Pierre Marteau, ''Seconde Partie'', 1708, p.130-140.<br />
<br />
* ''Notes de René d’Argenson, lieutenant général de police, intéressantes pour l’histoire des mœurs et de la police de Paris à la fin du règne de Louis XIV'', Paris, F. Henry, 1866 : Tentative d’évasion – 5 septembre 1700, p.32 ; Mme Ulrik – 22/10/1700, p.33-34 ; 01/04/1702, p.70-71.<br />
<br />
* ''Rapports inédits du lieutenant de police René d'Argenson (1697-1715) : publiés d'après les manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale'', Paul Cottin éd., Paris, Plon, 1891 : Tentative d’évasion, « Les demoiselles de Boussans » (suite) – 5 septembre 1700, p.28-30 ; 22 octobre 1700, p.34-35. <br />
<br />
* ''Maison du roi. Copies d’actes émanés des rois Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, recueillis pour servir de modèles (1610-1669). Minutes ou transcriptions authentiques d’actes émanés des rois Louis XIV et Louis XV expédiés par le secrétaire de la Maison du Roi et concernant le royaume ou des particuliers [1669-1786]. Tome XXIII'' : U-Z ARCHIVES NATIONALES SECRETARIAT DE LA MAISON DU ROI Inventaire des registres O 1 1 à O 1 128 (1610-1786) XXIII U - Z O/1/1-O/1/128 : ULRICH (Françoise) brevet de 300 l. de pension O/1/42, fol. 199 ; ULRIK (mademoiselle) maintenue au couvent de la Magdelaine O/1/43, fol. 304 v° ; ULRICQ (la nommée) (O/1/44, fol. 187 v°) 24 avril 1700 ; ULRIC (dame) affaire la concernant (O/1/44, fol. 301 v°) ; ULRICH (dame) affaire de sa mise en liberté (O/1/44, fol. 342, 343) - [342] 12/08/1700, [343] 12/08/1700 ; ULRIC (madame) du couvent de la Madeleine : élargissement (O/1/44, fol. 378, 379 v°) ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 499 v°) 6/10/1700 ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 508 v°) 13/10/1700 ; ULRIK (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 537) 27/10/1700 ; ULRIC (la nommée) ordre de la mettre au refuge (O/1/46, fol. 49 v°) 05/04/1702 à Versailles ; ULRIK (la nommée) ordre de la faire sortir de l’Hôpital (O/1/49, fol. 94 v°) Du 25e juin 1705 à Versailles ; ULRIC (la nommée) ordre de l’enfermer au Refuge (O/1/51, fol. 27 v°) 9/02/1707.<br />
<br />
* ''Lettres de Madame de Maintenon'', volume III, 1698-1706, éd. intégrale et critique par Hans Bots et Eugénie Bots-Estourgie, Paris, H. Champion, 2011.<br />
<br />
* Walckenaer, Charles-Athanase, ''Histoire de la vie et des ouvrages de J. de La Fontaine'', troisième éd., Paris, A. Neveu, 1824, p.467-479.<br />
<br />
==Choix bibliographique ==<br />
<br />
* Clarke, Jan, « Women interpreting men: theatrical cross-dressing and the representation of masculinity in Campistron’s ''Amante amant'' (1684) and Dancourt’s Folle Enchère (1690) », dans ''Interpretation in/of the seventeenth century'', Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2015, p.199-213.<br />
<br />
* Evain, Aurore, « Notices » dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime'', Tome III, ''XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.185-187 et p.191-192 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.177-179 et p.183-184.<br />
<br />
* Keller-Rahbé, Edwige, « 95. Madame Ulrich - 18 janvier 1691 », dans ''Privilèges d’auteurs et d’autrices en France (XVIe-XVIIe siècles). Anthologie critique'', Michèle Clément, Edwige Keller-Rahbé (éd.), Paris, Classiques Garnier, 2017, p.453-456.<br />
<br />
* Rosellini, Michèle. « Madame Ulrich, une éditrice de La Fontaine invisibilisée par l’histoire littéraire », ''Histoire de l’édition. Enjeux et usages des partages disciplinaires (XVIe-XVIIIe siècles)'', Sophie Abdela, Maxime Cartron et Nicholas Dion (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2023, p.347-365.<br />
<br />
==Jugements==<br />
<br />
* « Cette femme ne fut pas plus tôt dans le monde qu’elle se fit distinguer généralement par tous les états de la vie pour la plus lubrique du siècle. Elle ne se contenta pas de Dancourt pour amant, mais tout ce qui se présenta dans la robe, dans l’épée et ailleurs, tout fut reçu à bras ouverts, mais particulièrement les jeunes seigneurs étrangers qui venaient avec de bonnes bourses pour se façonner à la cour. » (''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', voir ''supra'', p.135).<br />
<br />
* « Comédie souvent revue, & qui mérite de l’être. L’Auteur y multiplie les déguisemens ; mais tous étaient nécessaires ; tous ont pour but de faire consentir Madame Patin [Argante] au mariage de son fils avec Angélique. Les différentes métamorphoses de Champagne & de Merlin servent à égayer la Pièce, & amenent un dénouement aussi neuf qu’ingénieux. Il y a peu de Scènes au Théâtre plus divertissantes, que celle qui donne le titre à cette Comédie. » (Joseph de La Porte, ''Dictionnaire dramatique'', Paris, Lacombe, 1776, p.517, à propos de ''La Folle Enchère'', « par Mademoiselle Ulric, attribuée à Dancourt »).<br />
<br />
* « ''A typical example of this dogged police feminin work was the case of a Mme Ulrick, who had been singled out for police scrutiny for her debauchery with Parisian notables.'' » (Philip F. Riley, ''A Lust for Virtue: Louis XIV’s Attack on Sin in Seventeenth-century France'', Westport (Connecticut), Greenwood Press, 2001, p.59-60). <br />
<br />
* « Pendant sa liaison avec le poète, elle s’était fait remettre non seulement le manuscrit des ''Quiproquos'' mais aussi plusieurs autres. Cette femme folle de son corps l’était aussi des papiers de La Fontaine. C’est elle qui inaugura, de la façon la plus naturelle, cette longue lignée de veuves et de maîtresses abusives qui surent accaparer les manuscrits de certains hommes illustres que les cajoleries rendaient bonasses sur leur déclin. Voilà notre virago non seulement propriétaire de manuscrits, mais juge. Elle ne s’en tira pas trop mal, elle savait écouter les amis et admirateurs de La Fontaine. Elle les répétait en disant : « Je ». À l’en croire, c’est elle qui aurait découvert, prôné et répandu le génie de La Fontaine […] Que vient-elle traîner son âme dans les alcôves de Boccace ? Elle était plus naturelle quand elle n’y amenait que son corps. » (Jean Orieux, ''La Fontaine ou la vie est un conte'', Paris, Flammarion, 1977, p.578).<br />
<br />
* « Son parcours retrace surtout celui d’une autrice et éditrice intégrée dans le courant libertin de son temps, dont la reconnaissance auctoriale et la création littéraire furent violemment contrariées par les conditions sociales et morales imposées aux femmes. Mme Ulrich est l’une des deux seules autrices à avoir fait jouer une comédie à la Comédie-Française au XVIIe siècle. » (Aurore Evain, « Notice » dans ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime'', voir ''supra'', p.179).<br />
<br />
* « Rester discrètes et, dans le même temps, affirmer un savoir-faire littéraire, tel est bien le dilemme de certaines femmes qui se mêlent d’écrire au XVIIe siècle dont témoigne ce privilège. » (Edwige Keller-Rhabé, ''Privilèges d’auteurs et d’autrices en France'', voir ''supra'', p.453-456).<br />
<br />
* « Son discours liminaire donne consistance et légitimité à une figure singulière d’éditrice, qui joue sur le double registre de l’expertise littéraire et de la sociabilité mondaine. De fait, elle conçoit véritablement la publication des pièces inédites de La Fontaine comme une action, et même une action d’éclat sur le terrain socialement valorisé des belles-lettres. Et d’ailleurs l’examen attentif du contenu et de la composition du recueil révèlerait chez elle une audace qui tient plutôt du courage politique que de l’impudeur ou du cynisme dont l’ont affublée les biographes de La Fontaine. » (Michèle Rosellini, « Madame Ulrich, une éditrice de La Fontaine invisibilisée par l’histoire littéraire », voir ''supra'', p.363).<br />
<br />
<br />
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<br />
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<br />
{{DEFAULTSORT:Ulrich, Madame}}<br />
[[Catégorie:Personnage]] [[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie:Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Madame_UlrichMadame Ulrich2023-12-06T15:47:10Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = Madame<br />
| conjoints = Ulrich<br />
| dénominations = Ulric, Ulrik, Ulrick, De Ulric, De Ulrick, la Ulric, Ulricq<br />
| naissance = ca 1665<br />
| décès = ca 1707<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
<br />
== Notice [[Aurore Evain]], [[Edwige Keller-Rahbé]], [[Michèle Rosellini]], 2023==<br />
Les dates de vie et de mort, le prénom et le nom de naissance de Mme Ulrich sont inconnus. Les seules sources biographiques disponibles sont fournies par un récit satirique, Pluton maltôtier, paru en Hollande en 1708. Destiné à décrier les mœurs françaises, il présente néanmoins des informations fiables. Elle serait la fille d’un des vingt-quatre Violons de la Musique du Roi. Malgré sa formation artistique, elle aurait été placée à 14 ans, en raison de la mort précoce de son père, chez un barbier, d’où le Suédois Ulrich, maître d’hôtel du comte d’Auvergne, l’aurait retirée pour la faire éduquer dans un couvent à dessein de l’épouser. Elle y rencontre le poète-comédien Florent Carton, dit Dancourt. Ulrich aurait précipité alors le mariage, mais il échoue à mettre fin à l’indépendance de son épouse.<br/><br />
Dans ce contexte, vraisemblablement, Mme Ulrich intègre le milieu théâtral, et compose son unique comédie, ''La Folle Enchère''. Créée le 30 mai 1690 à la Comédie-Française, la pièce est représentée seize fois jusqu’en 1692 sous le nom de Dancourt. Mais Mme Ulrich revendique la maternité de sa comédie en obtenant un privilège d’impression (18 janvier 1691, sous ses initiales « M. U. ») et en la publiant à Paris. Énoncée au féminin, la préface construit un éthos de femme dramaturge et mentionne le succès de sa comédie. Mme Ulrich est ainsi, au XVIIe siècle, la seule femme avec Catherine Bernard et Mlle Longchamps (souffleuse de théâtre), à avoir été jouée par les Comédiens français. Sa brève carrière est interrompue le 10 juillet 1690, quand la troupe lui refuse d’assister aux répétitions au motif qu’il est douteux qu’elle soit l’autrice de « sa pièce » (''La Folle Enchère'' ou une autre ?).<br/><br />
Dans les années qui suivent, l’intérêt de Mme Ulrich pour les Lettres est probablement soutenu par sa fréquentation du cercle du duc et de la duchesse de Bouillon, Marie-Anne Mancini, amatrice de théâtre et dédicataire de plusieurs dramaturges, cercle auquel lui donne accès son mari, maître d’hôtel du frère du duc. En témoigne sa relation amicale avec La Fontaine, ami et protégé de la duchesse. Aussi se trouve-t-elle à la mort du poète (1695) dépositaire de plusieurs manuscrits autographes, qu’elle édite en les préfaçant sous le titre ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'' (1696).<br/><br />
Le récit malveillant du ''Pluton maltôtier'' ignore ce pan de la vie de « la Ulric » et dépeint ses dernières années sous les couleurs infamantes d’un comportement déviant, sanctionné par des mesures de surveillance et d’enfermement. Probablement veuve, mère d’une fille (Thérèse ou Françoise), Mme Ulrich est alors dans un état de précarité et de vulnérabilité qui l’expose aux soupçons typiques de la diffamation contre les femmes : prostitution, escroquerie, sorcellerie. Cet aspect est documenté par les archives policières et par la correspondance de Mme de Maintenon. Celle-ci semble avoir contribué à l’entrée au couvent de la fille de Mme Ulrich en lui obtenant une pension du roi, et s’est employée à convertir la mère au fil de ses réclusions dans des maisons religieuses pour femmes de mauvaise vie repentantes. On perd la trace de Mme Ulrich après le mandement royal de « la faire conduire au Refuge où il sera bon de l’oublier pendant plusieurs années » (1er avril 1707).<br/><br />
Il résulte de ce parcours tourmenté, aggravé par l’isolement social, un effacement quasi-total de l’histoire littéraire. Le statut d’autrice de Mme Ulrich a été dénié ou délégitimé : ''La Folle Enchère'' a été durablement annexée au théâtre de Dancourt ; quant à sa contribution d’éditrice à l’œuvre de La Fontaine, elle a été ravalée par les biographes et les critiques à l’exploitation opportuniste d’une liaison intéressée avec le poète.<br/><br />
La réhabilitation de Mme Ulrich comme dramaturge originale – ''La Folle enchère'' met en scène une femme coupable de déni de maternité par peur de vieillir, mais dont le fils obtient par ruse le consentement à son mariage – a été portée par le mouvement de redécouverte du théâtre de femmes de l’Ancien Régime initié par P. Gethner. On doit à A. Evain les premières recherches biographiques débarrassées de leur gangue fictionnelle, ainsi que la première édition critique de ''La Folle Enchère'', et enfin sa recréation à la scène (Compagnie La Subversive, 2019). Après deux siècles d’invisibilisation de son travail éditorial (retracés par M. Rosellini), Mme Ulrich est en passe d’être reconnue dans les études lafontainiennes pour sa contribution à la conservation des dernières lettres du poète et à l’augmentation du corpus des fables et des contes.<br />
<br />
==Oeuvres==<br />
<br />
* 1691: ''La Folle Enchère'', Paris, Veuve de Louis Gontier -- ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, Tome III, XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.183-232 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.181-238. <br />
* 1696 : « Épître », « Préface », « Portrait de M. de La Fontaine » dans ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'', Paris, Guillaume de Luyne ; Lyon, Thomas Amaulry et Claude Bachelu.<br />
<br />
==Principales sources==<br />
<br />
* Archives de la Comédie-Française : Registre des recettes journalières : 1690-1691 (R25) ; 1691-1692 (R27). Registre des Assemblées : 14/05/1690 (R_52_0_1690) ; 10/07/1690 (R_52_0_1690).<br />
<br />
* ''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', À Cologne, Chez Adrien l’Enclume ; Gendre de Pierre Marteau, ''Seconde Partie'', 1708, p.130-140.<br />
<br />
* ''Notes de René d’Argenson, lieutenant général de police, intéressantes pour l’histoire des mœurs et de la police de Paris à la fin du règne de Louis XIV'', Paris, F. Henry, 1866 : Tentative d’évasion – 5 septembre 1700, p.32 ; Mme Ulrik – 22/10/1700, p.33-34 ; 01/04/1702, p.70-71.<br />
<br />
* ''Rapports inédits du lieutenant de police René d'Argenson (1697-1715) : publiés d'après les manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale'', Paul Cottin éd., Paris, Plon, 1891 : Tentative d’évasion, « Les demoiselles de Boussans » (suite) – 5 septembre 1700, p.28-30 ; 22 octobre 1700, p.34-35. <br />
<br />
* ''Maison du roi. Copies d’actes émanés des rois Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, recueillis pour servir de modèles (1610-1669). Minutes ou transcriptions authentiques d’actes émanés des rois Louis XIV et Louis XV expédiés par le secrétaire de la Maison du Roi et concernant le royaume ou des particuliers [1669-1786]. Tome XXIII'' : U-Z ARCHIVES NATIONALES SECRETARIAT DE LA MAISON DU ROI Inventaire des registres O 1 1 à O 1 128 (1610-1786) XXIII U - Z O/1/1-O/1/128 : ULRICH (Françoise) brevet de 300 l. de pension O/1/42, fol. 199 ; ULRIK (mademoiselle) maintenue au couvent de la Magdelaine O/1/43, fol. 304 v° ; ULRICQ (la nommée) (O/1/44, fol. 187 v°) 24 avril 1700 ; ULRIC (dame) affaire la concernant (O/1/44, fol. 301 v°) ; ULRICH (dame) affaire de sa mise en liberté (O/1/44, fol. 342, 343) - [342] 12/08/1700, [343] 12/08/1700 ; ULRIC (madame) du couvent de la Madeleine : élargissement (O/1/44, fol. 378, 379 v°) ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 499 v°) 6/10/1700 ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 508 v°) 13/10/1700 ; ULRIK (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 537) 27/10/1700 ; ULRIC (la nommée) ordre de la mettre au refuge (O/1/46, fol. 49 v°) 05/04/1702 à Versailles ; ULRIK (la nommée) ordre de la faire sortir de l’Hôpital (O/1/49, fol. 94 v°) Du 25e juin 1705 à Versailles ; ULRIC (la nommée) ordre de l’enfermer au Refuge (O/1/51, fol. 27 v°) 9/02/1707.<br />
<br />
* ''Lettres de Madame de Maintenon'', volume III, 1698-1706, éd. intégrale et critique par Hans Bots et Eugénie Bots-Estourgie, Paris, H. Champion, 2011.<br />
<br />
* Walckenaer, Charles-Athanase, ''Histoire de la vie et des ouvrages de J. de La Fontaine'', troisième éd., Paris, A. Neveu, 1824, p.467-479.<br />
<br />
==Choix bibliographique ==<br />
<br />
* Clarke, Jan, « Women interpreting men: theatrical cross-dressing and the representation of masculinity in Campistron’s ''Amante amant'' (1684) and Dancourt’s Folle Enchère (1690) », dans ''Interpretation in/of the seventeenth century'', Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2015, p.199-213.<br />
<br />
* Evain, Aurore, « Notices » dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime'', Tome III, ''XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.185-187 et p.191-192 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.177-179 et p.183-184.<br />
<br />
* Keller-Rahbé, Edwige, « 95. Madame Ulrich - 18 janvier 1691 », dans ''Privilèges d’auteurs et d’autrices en France (XVIe-XVIIe siècles). Anthologie critique'', Michèle Clément, Edwige Keller-Rahbé (éd.), Paris, Classiques Garnier, 2017, p.453-456.<br />
<br />
* Rosellini, Michèle. « Madame Ulrich, une éditrice de La Fontaine invisibilisée par l’histoire littéraire », ''Histoire de l’édition. Enjeux et usages des partages disciplinaires (XVIe-XVIIIe siècles)'', Sophie Abdela, Maxime Cartron et Nicholas Dion (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2023, p.347-365.<br />
<br />
==Jugements==<br />
<br />
* « Cette femme ne fut pas plus tôt dans le monde qu’elle se fit distinguer généralement par tous les états de la vie pour la plus lubrique du siècle. Elle ne se contenta pas de Dancourt pour amant, mais tout ce qui se présenta dans la robe, dans l’épée et ailleurs, tout fut reçu à bras ouverts, mais particulièrement les jeunes seigneurs étrangers qui venaient avec de bonnes bourses pour se façonner à la cour. » (''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', voir ''supra'', p.135).<br />
<br />
* « Comédie souvent revue, & qui mérite de l’être. L’Auteur y multiplie les déguisemens ; mais tous étaient nécessaires ; tous ont pour but de faire consentir Madame Patin [Argante] au mariage de son fils avec Angélique. Les différentes métamorphoses de Champagne & de Merlin servent à égayer la Pièce, & amenent un dénouement aussi neuf qu’ingénieux. Il y a peu de Scènes au Théâtre plus divertissantes, que celle qui donne le titre à cette Comédie. » (Joseph de La Porte, ''Dictionnaire dramatique'', Paris, Lacombe, 1776, p.517, à propos de ''La Folle Enchère'', « par Mademoiselle Ulric, attribuée à Dancourt »).<br />
<br />
* « ''A typical example of this dogged police feminin work was the case of a Mme Ulrick, who had been singled out for police scrutiny for her debauchery with Parisian notables.'' » (Philip F. Riley, ''A Lust for Virtue: Louis XIV’s Attack on Sin in Seventeenth-century France'', Westport (Connecticut), Greenwood Press, 2001, p.59-60). <br />
<br />
* « Pendant sa liaison avec le poète, elle s’était fait remettre non seulement le manuscrit des ''Quiproquos'' mais aussi plusieurs autres. Cette femme folle de son corps l’était aussi des papiers de La Fontaine.<br />
C’est elle qui inaugura, de la façon la plus naturelle, cette longue lignée de veuves et de maîtresses abusives qui surent accaparer les manuscrits de certains hommes illustres que les cajoleries rendaient bonasses sur leur déclin. Voilà notre virago non seulement propriétaire de manuscrits, mais juge. Elle ne s’en tira pas trop mal, elle savait écouter les amis et admirateurs de La Fontaine. Elle les répétait en disant : « Je ». À l’en croire, c’est elle qui aurait découvert, prôné et répandu le génie de La Fontaine […] Que vient-elle traîner son âme dans les alcôves de Boccace ? Elle était plus naturelle quand elle n’y amenait que son corps. » (Jean Orieux, ''La Fontaine ou la vie est un conte'', Paris, Flammarion, 1977, p.578).<br />
<br />
* « Son parcours retrace surtout celui d’une autrice et éditrice intégrée dans le courant libertin de son temps, dont la reconnaissance auctoriale et la création littéraire furent violemment contrariées par les conditions sociales et morales imposées aux femmes. Mme Ulrich est l’une des deux seules autrices à avoir fait jouer une comédie à la Comédie-Française au XVIIe siècle. » (Aurore Evain, « Notice » dans ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime'', voir ''supra'', p.179).<br />
<br />
* « Rester discrètes et, dans le même temps, affirmer un savoir-faire littéraire, tel est bien le dilemme de certaines femmes qui se mêlent d’écrire au XVIIe siècle dont témoigne ce privilège. » (Edwige Keller-Rhabé, ''Privilèges d’auteurs et d’autrices en France'', voir ''supra'', p.453-456).<br />
<br />
* « Son discours liminaire donne consistance et légitimité à une figure singulière d’éditrice, qui joue sur le double registre de l’expertise littéraire et de la sociabilité mondaine. De fait, elle conçoit véritablement la publication des pièces inédites de La Fontaine comme une action, et même une action d’éclat sur le terrain socialement valorisé des belles-lettres. Et d’ailleurs l’examen attentif du contenu et de la composition du recueil révèlerait chez elle une audace qui tient plutôt du courage politique que de l’impudeur ou du cynisme dont l’ont affublée les biographes de La Fontaine. » (Michèle Rosellini, « Madame Ulrich, une éditrice de La Fontaine invisibilisée par l’histoire littéraire », voir ''supra'', p.363).<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Ulrich, Madame}}<br />
[[Catégorie:Personnage]] [[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie:Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Madame_UlrichMadame Ulrich2023-12-06T15:45:54Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = Madame<br />
| conjoints = Ulrich<br />
| dénominations = Ulric, Ulrik, Ulrick, De Ulric, De Ulrick, la Ulric, Ulricq<br />
| naissance = ca 1665<br />
| décès = ca 1707<br />
| enligne = <br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
<br />
== Notice [[Aurore Evain]], [[Edwige Keller-Rahbé]], [[Michèle Rosellini]], 2023==<br />
Les dates de vie et de mort, le prénom et le nom de naissance de Mme Ulrich sont inconnus. Les seules sources biographiques disponibles sont fournies par un récit satirique, Pluton maltôtier, paru en Hollande en 1708. Destiné à décrier les mœurs françaises, il présente néanmoins des informations fiables. Elle serait la fille d’un des vingt-quatre Violons de la Musique du Roi. Malgré sa formation artistique, elle aurait été placée à 14 ans, en raison de la mort précoce de son père, chez un barbier, d’où le Suédois Ulrich, maître d’hôtel du comte d’Auvergne, l’aurait retirée pour la faire éduquer dans un couvent à dessein de l’épouser. Elle y rencontre le poète-comédien Florent Carton, dit Dancourt. Ulrich aurait précipité alors le mariage, mais il échoue à mettre fin à l’indépendance de son épouse.<br/><br />
Dans ce contexte, vraisemblablement, Mme Ulrich intègre le milieu théâtral, et compose son unique comédie, ''La Folle Enchère''. Créée le 30 mai 1690 à la Comédie-Française, la pièce est représentée seize fois jusqu’en 1692 sous le nom de Dancourt. Mais Mme Ulrich revendique la maternité de sa comédie en obtenant un privilège d’impression (18 janvier 1691, sous ses initiales « M. U. ») et en la publiant à Paris. Énoncée au féminin, la préface construit un éthos de femme dramaturge et mentionne le succès de sa comédie. Mme Ulrich est ainsi, au XVIIe siècle, la seule femme avec Catherine Bernard et Mlle Longchamps (souffleuse de théâtre), à avoir été jouée par les Comédiens français. Sa brève carrière est interrompue le 10 juillet 1690, quand la troupe lui refuse d’assister aux répétitions au motif qu’il est douteux qu’elle soit l’autrice de « sa pièce » (''La Folle Enchère'' ou une autre ?).<br/><br />
Dans les années qui suivent, l’intérêt de Mme Ulrich pour les Lettres est probablement soutenu par sa fréquentation du cercle du duc et de la duchesse de Bouillon, Marie-Anne Mancini, amatrice de théâtre et dédicataire de plusieurs dramaturges, cercle auquel lui donne accès son mari, maître d’hôtel du frère du duc. En témoigne sa relation amicale avec La Fontaine, ami et protégé de la duchesse. Aussi se trouve-t-elle à la mort du poète (1695) dépositaire de plusieurs manuscrits autographes, qu’elle édite en les préfaçant sous le titre ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'' (1696).<br/><br />
Le récit malveillant du ''Pluton maltôtier'' ignore ce pan de la vie de « la Ulric » et dépeint ses dernières années sous les couleurs infamantes d’un comportement déviant, sanctionné par des mesures de surveillance et d’enfermement. Probablement veuve, mère d’une fille (Thérèse ou Françoise), Mme Ulrich est alors dans un état de précarité et de vulnérabilité qui l’expose aux soupçons typiques de la diffamation contre les femmes : prostitution, escroquerie, sorcellerie. Cet aspect est documenté par les archives policières et par la correspondance de Mme de Maintenon. Celle-ci semble avoir contribué à l’entrée au couvent de la fille de Mme Ulrich en lui obtenant une pension du roi, et s’est employée à convertir la mère au fil de ses réclusions dans des maisons religieuses pour femmes de mauvaise vie repentantes. On perd la trace de Mme Ulrich après le mandement royal de « la faire conduire au Refuge où il sera bon de l’oublier pendant plusieurs années » (1er avril 1707).<br/><br />
Il résulte de ce parcours tourmenté, aggravé par l’isolement social, un effacement quasi-total de l’histoire littéraire. Le statut d’autrice de Mme Ulrich a été dénié ou délégitimé : ''La Folle Enchère'' a été durablement annexée au théâtre de Dancourt ; quant à sa contribution d’éditrice à l’œuvre de La Fontaine, elle a été ravalée par les biographes et les critiques à l’exploitation opportuniste d’une liaison intéressée avec le poète.<br/><br />
La réhabilitation de Mme Ulrich comme dramaturge originale – ''La Folle enchère'' met en scène une femme coupable de déni de maternité par peur de vieillir, mais dont le fils obtient par ruse le consentement à son mariage – a été portée par le mouvement de redécouverte du théâtre de femmes de l’Ancien Régime initié par P. Gethner. On doit à A. Evain les premières recherches biographiques débarrassées de leur gangue fictionnelle, ainsi que la première édition critique de ''La Folle Enchère'', et enfin sa recréation à la scène (Compagnie La Subversive, 2019). Après deux siècles d’invisibilisation de son travail éditorial (retracés par M. Rosellini), Mme Ulrich est en passe d’être reconnue dans les études lafontainiennes pour sa contribution à la conservation des dernières lettres du poète et à l’augmentation du corpus des fables et des contes.<br />
<br />
==Oeuvres==<br />
<br />
* 1691: ''La Folle Enchère'', Paris, Veuve de Louis Gontier -- ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, Tome III, XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.183-232 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.181-238. <br />
* 1696 : « Épître », « Préface », « Portrait de M. de La Fontaine » dans ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'', Paris, Guillaume de Luyne ; Lyon, Thomas Amaulry et Claude Bachelu.<br />
<br />
==Principales sources==<br />
<br />
* Archives de la Comédie-Française : Registre des recettes journalières : 1690-1691 (R25) ; 1691-1692 (R27). Registre des Assemblées : 14/05/1690 (R_52_0_1690) ; 10/07/1690 (R_52_0_1690).<br />
<br />
* ''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', À Cologne, Chez Adrien l’Enclume ; Gendre de Pierre Marteau, ''Seconde Partie'', 1708, p.130-140.<br />
<br />
* ''Notes de René d’Argenson, lieutenant général de police, intéressantes pour l’histoire des mœurs et de la police de Paris à la fin du règne de Louis XIV'', Paris, F. Henry, 1866 : Tentative d’évasion – 5 septembre 1700, p.32 ; Mme Ulrik – 22/10/1700, p.33-34 ; 01/04/1702, p.70-71.<br />
<br />
* ''Rapports inédits du lieutenant de police René d'Argenson (1697-1715) : publiés d'après les manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale'', Paul Cottin éd., Paris, Plon, 1891 : Tentative d’évasion, « Les demoiselles de Boussans » (suite) – 5 septembre 1700, p.28-30 ; 22 octobre 1700, p.34-35. <br />
<br />
* ''Maison du roi. Copies d’actes émanés des rois Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, recueillis pour servir de modèles (1610-1669). Minutes ou transcriptions authentiques d’actes émanés des rois Louis XIV et Louis XV expédiés par le secrétaire de la Maison du Roi et concernant le royaume ou des particuliers [1669-1786]. Tome XXIII'' : U-Z ARCHIVES NATIONALES SECRETARIAT DE LA MAISON DU ROI Inventaire des registres O 1 1 à O 1 128 (1610-1786) XXIII U - Z O/1/1-O/1/128 : ULRICH (Françoise) brevet de 300 l. de pension O/1/42, fol. 199 ; ULRIK (mademoiselle) maintenue au couvent de la Magdelaine O/1/43, fol. 304 v° ; ULRICQ (la nommée) (O/1/44, fol. 187 v°) 24 avril 1700 ; ULRIC (dame) affaire la concernant (O/1/44, fol. 301 v°) ; ULRICH (dame) affaire de sa mise en liberté (O/1/44, fol. 342, 343) - [342] 12/08/1700, [343] 12/08/1700 ; ULRIC (madame) du couvent de la Madeleine : élargissement (O/1/44, fol. 378, 379 v°) ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 499 v°) 6/10/1700 ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 508 v°) 13/10/1700 ; ULRIK (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 537) 27/10/1700 ; ULRIC (la nommée) ordre de la mettre au refuge (O/1/46, fol. 49 v°) 05/04/1702 à Versailles ; ULRIK (la nommée) ordre de la faire sortir de l’Hôpital (O/1/49, fol. 94 v°) Du 25e juin 1705 à Versailles ; ULRIC (la nommée) ordre de l’enfermer au Refuge (O/1/51, fol. 27 v°) 9/02/1707.<br />
<br />
* ''Lettres de Madame de Maintenon'', volume III, 1698-1706, éd. intégrale et critique par Hans Bots et Eugénie Bots-Estourgie, Paris, H. Champion, 2011.<br />
<br />
* Walckenaer, Charles-Athanase, ''Histoire de la vie et des ouvrages de J. de La Fontaine'', troisième éd., Paris, A. Neveu, 1824, p.467-479.<br />
<br />
==Choix bibliographique ==<br />
<br />
- Clarke, Jan, « Women interpreting men: theatrical cross-dressing and the representation of masculinity in Campistron’s ''Amante amant'' (1684) and Dancourt’s Folle Enchère (1690) », dans ''Interpretation in/of the seventeenth century'', Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2015, p.199-213.<br />
<br />
- Evain, Aurore, « Notices » dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime'', Tome III, ''XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.185-187 et p.191-192 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.177-179 et p.183-184.<br />
<br />
- Keller-Rahbé, Edwige, « 95. Madame Ulrich - 18 janvier 1691 », dans ''Privilèges d’auteurs et d’autrices en France (XVIe-XVIIe siècles). Anthologie critique'', Michèle Clément, Edwige Keller-Rahbé (éd.), Paris, Classiques Garnier, 2017, p.453-456.<br />
<br />
- Rosellini, Michèle. « Madame Ulrich, une éditrice de La Fontaine invisibilisée par l’histoire littéraire », ''Histoire de l’édition. Enjeux et usages des partages disciplinaires (XVIe-XVIIIe siècles)'', Sophie Abdela, Maxime Cartron et Nicholas Dion (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2023, p.347-365.<br />
<br />
==Jugements==<br />
<br />
- « Cette femme ne fut pas plus tôt dans le monde qu’elle se fit distinguer généralement par tous les états de la vie pour la plus lubrique du siècle. Elle ne se contenta pas de Dancourt pour amant, mais tout ce qui se présenta dans la robe, dans l’épée et ailleurs, tout fut reçu à bras ouverts, mais particulièrement les jeunes seigneurs étrangers qui venaient avec de bonnes bourses pour se façonner à la cour. » (''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', voir ''supra'', p.135).<br />
<br />
- « Comédie souvent revue, & qui mérite de l’être. L’Auteur y multiplie les déguisemens ; mais tous étaient nécessaires ; tous ont pour but de faire consentir Madame Patin [Argante] au mariage de son fils avec Angélique. Les différentes métamorphoses de Champagne & de Merlin servent à égayer la Pièce, & amenent un dénouement aussi neuf qu’ingénieux. Il y a peu de Scènes au Théâtre plus divertissantes, que celle qui donne le titre à cette Comédie. » (Joseph de La Porte, ''Dictionnaire dramatique'', Paris, Lacombe, 1776, p.517, à propos de ''La Folle Enchère'', « par Mademoiselle Ulric, attribuée à Dancourt »).<br />
<br />
- « ''A typical example of this dogged police feminin work was the case of a Mme Ulrick, who had been singled out for police scrutiny for her debauchery with Parisian notables.'' » (Philip F. Riley, ''A Lust for Virtue: Louis XIV’s Attack on Sin in Seventeenth-century France'', Westport (Connecticut), Greenwood Press, 2001, p.59-60). <br />
<br />
- « Pendant sa liaison avec le poète, elle s’était fait remettre non seulement le manuscrit des ''Quiproquos'' mais aussi plusieurs autres. Cette femme folle de son corps l’était aussi des papiers de La Fontaine.<br />
C’est elle qui inaugura, de la façon la plus naturelle, cette longue lignée de veuves et de maîtresses abusives qui surent accaparer les manuscrits de certains hommes illustres que les cajoleries rendaient bonasses sur leur déclin. Voilà notre virago non seulement propriétaire de manuscrits, mais juge. Elle ne s’en tira pas trop mal, elle savait écouter les amis et admirateurs de La Fontaine. Elle les répétait en disant : « Je ». À l’en croire, c’est elle qui aurait découvert, prôné et répandu le génie de La Fontaine […] Que vient-elle traîner son âme dans les alcôves de Boccace ? Elle était plus naturelle quand elle n’y amenait que son corps. » (Jean Orieux, ''La Fontaine ou la vie est un conte'', Paris, Flammarion, 1977, p.578).<br />
<br />
- « Son parcours retrace surtout celui d’une autrice et éditrice intégrée dans le courant libertin de son temps, dont la reconnaissance auctoriale et la création littéraire furent violemment contrariées par les conditions sociales et morales imposées aux femmes. Mme Ulrich est l’une des deux seules autrices à avoir fait jouer une comédie à la Comédie-Française au XVIIe siècle. » (Aurore Evain, « Notice » dans ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime'', voir ''supra'', p.179).<br />
<br />
- « Rester discrètes et, dans le même temps, affirmer un savoir-faire littéraire, tel est bien le dilemme de certaines femmes qui se mêlent d’écrire au XVIIe siècle dont témoigne ce privilège. » (Edwige Keller-Rhabé, ''Privilèges d’auteurs et d’autrices en France'', voir ''supra'', p.453-456).<br />
<br />
- « Son discours liminaire donne consistance et légitimité à une figure singulière d’éditrice, qui joue sur le double registre de l’expertise littéraire et de la sociabilité mondaine. De fait, elle conçoit véritablement la publication des pièces inédites de La Fontaine comme une action, et même une action d’éclat sur le terrain socialement valorisé des belles-lettres. Et d’ailleurs l’examen attentif du contenu et de la composition du recueil révèlerait chez elle une audace qui tient plutôt du courage politique que de l’impudeur ou du cynisme dont l’ont affublée les biographes de La Fontaine. » (Michèle Rosellini, « Madame Ulrich, une éditrice de La Fontaine invisibilisée par l’histoire littéraire », voir ''supra'', p.363).<br />
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{{DEFAULTSORT:Ulrich, Madame}}<br />
[[Catégorie:Personnage]] [[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie:Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Madame_UlrichMadame Ulrich2023-12-06T15:40:24Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = Madame<br />
| conjoints = Ulrich<br />
| dénominations = Ulric, Ulrik, Ulrick, De Ulric, De Ulrick, la Ulric, Ulricq<br />
| naissance = ca 1665<br />
| décès = ca 1707<br />
| enligne = <br />
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<br />
== Notice [[Aurore Evain]], [[Edwige Keller-Rahbé]], [[Michèle Rosellini]], 2023==<br />
Les dates de vie et de mort, le prénom et le nom de naissance de Mme Ulrich sont inconnus. Les seules sources biographiques disponibles sont fournies par un récit satirique, Pluton maltôtier, paru en Hollande en 1708. Destiné à décrier les mœurs françaises, il présente néanmoins des informations fiables. Elle serait la fille d’un des vingt-quatre Violons de la Musique du Roi. Malgré sa formation artistique, elle aurait été placée à 14 ans, en raison de la mort précoce de son père, chez un barbier, d’où le Suédois Ulrich, maître d’hôtel du comte d’Auvergne, l’aurait retirée pour la faire éduquer dans un couvent à dessein de l’épouser. Elle y rencontre le poète-comédien Florent Carton, dit Dancourt. Ulrich aurait précipité alors le mariage, mais il échoue à mettre fin à l’indépendance de son épouse.<br/><br />
Dans ce contexte, vraisemblablement, Mme Ulrich intègre le milieu théâtral, et compose son unique comédie, ''La Folle Enchère''. Créée le 30 mai 1690 à la Comédie-Française, la pièce est représentée seize fois jusqu’en 1692 sous le nom de Dancourt. Mais Mme Ulrich revendique la maternité de sa comédie en obtenant un privilège d’impression (18 janvier 1691, sous ses initiales « M. U. ») et en la publiant à Paris. Énoncée au féminin, la préface construit un éthos de femme dramaturge et mentionne le succès de sa comédie. Mme Ulrich est ainsi, au XVIIe siècle, la seule femme avec Catherine Bernard et Mlle Longchamps (souffleuse de théâtre), à avoir été jouée par les Comédiens français. Sa brève carrière est interrompue le 10 juillet 1690, quand la troupe lui refuse d’assister aux répétitions au motif qu’il est douteux qu’elle soit l’autrice de « sa pièce » (''La Folle Enchère'' ou une autre ?).<br/><br />
Dans les années qui suivent, l’intérêt de Mme Ulrich pour les Lettres est probablement soutenu par sa fréquentation du cercle du duc et de la duchesse de Bouillon, Marie-Anne Mancini, amatrice de théâtre et dédicataire de plusieurs dramaturges, cercle auquel lui donne accès son mari, maître d’hôtel du frère du duc. En témoigne sa relation amicale avec La Fontaine, ami et protégé de la duchesse. Aussi se trouve-t-elle à la mort du poète (1695) dépositaire de plusieurs manuscrits autographes, qu’elle édite en les préfaçant sous le titre ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'' (1696).<br/><br />
Le récit malveillant du ''Pluton maltôtier'' ignore ce pan de la vie de « la Ulric » et dépeint ses dernières années sous les couleurs infamantes d’un comportement déviant, sanctionné par des mesures de surveillance et d’enfermement. Probablement veuve, mère d’une fille (Thérèse ou Françoise), Mme Ulrich est alors dans un état de précarité et de vulnérabilité qui l’expose aux soupçons typiques de la diffamation contre les femmes : prostitution, escroquerie, sorcellerie. Cet aspect est documenté par les archives policières et par la correspondance de Mme de Maintenon. Celle-ci semble avoir contribué à l’entrée au couvent de la fille de Mme Ulrich en lui obtenant une pension du roi, et s’est employée à convertir la mère au fil de ses réclusions dans des maisons religieuses pour femmes de mauvaise vie repentantes. On perd la trace de Mme Ulrich après le mandement royal de « la faire conduire au Refuge où il sera bon de l’oublier pendant plusieurs années » (1er avril 1707).<br/><br />
Il résulte de ce parcours tourmenté, aggravé par l’isolement social, un effacement quasi-total de l’histoire littéraire. Le statut d’autrice de Mme Ulrich a été dénié ou délégitimé : ''La Folle Enchère'' a été durablement annexée au théâtre de Dancourt ; quant à sa contribution d’éditrice à l’œuvre de La Fontaine, elle a été ravalée par les biographes et les critiques à l’exploitation opportuniste d’une liaison intéressée avec le poète.<br/><br />
La réhabilitation de Mme Ulrich comme dramaturge originale – ''La Folle enchère'' met en scène une femme coupable de déni de maternité par peur de vieillir, mais dont le fils obtient par ruse le consentement à son mariage – a été portée par le mouvement de redécouverte du théâtre de femmes de l’Ancien Régime initié par P. Gethner. On doit à A. Evain les premières recherches biographiques débarrassées de leur gangue fictionnelle, ainsi que la première édition critique de ''La Folle Enchère'', et enfin sa recréation à la scène (Compagnie La Subversive, 2019). Après deux siècles d’invisibilisation de son travail éditorial (retracés par M. Rosellini), Mme Ulrich est en passe d’être reconnue dans les études lafontainiennes pour sa contribution à la conservation des dernières lettres du poète et à l’augmentation du corpus des fables et des contes.<br />
<br />
==Oeuvres==<br />
<br />
* 1691: ''La Folle Enchère'', Paris, Veuve de Louis Gontier -- ''La Folle Enchère. Comédie'' (1691), dans Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn (éd.), ''Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, Tome III, XVIIe-XVIIIe siècles'', Saint-Étienne, PU de Saint-Étienne, 2011, p.183-232 ; rééd. Paris, Classiques Garnier, 2022, p.181-238. <br />
* 1696 : « Épître », « Préface », « Portrait de M. de La Fontaine » dans ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'', Paris, Guillaume de Luyne ; Lyon, Thomas Amaulry et Claude Bachelu.<br />
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==Principales sources==<br />
<br />
* Archives de la Comédie-Française : Registre des recettes journalières : 1690-1691 (R25) ; 1691-1692 (R27). Registre des Assemblées : 14/05/1690 (R_52_0_1690) ; 10/07/1690 (R_52_0_1690).<br />
<br />
* ''Pluton maltôtier. Nouvelle galante'', À Cologne, Chez Adrien l’Enclume ; Gendre de Pierre Marteau, ''Seconde Partie'', 1708, p.130-140.<br />
<br />
* ''Notes de René d’Argenson, lieutenant général de police, intéressantes pour l’histoire des mœurs et de la police de Paris à la fin du règne de Louis XIV'', Paris, F. Henry, 1866 : Tentative d’évasion – 5 septembre 1700, p.32 ; Mme Ulrik – 22/10/1700, p.33-34 ; 01/04/1702, p.70-71.<br />
<br />
* ''Rapports inédits du lieutenant de police René d'Argenson (1697-1715) : publiés d'après les manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale'', Paul Cottin éd., Paris, Plon, 1891 : Tentative d’évasion, « Les demoiselles de Boussans » (suite) – 5 septembre 1700, p.28-30 ; 22 octobre 1700, p.34-35. <br />
<br />
* ''Maison du roi. Copies d’actes émanés des rois Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, recueillis pour servir de modèles (1610-1669). Minutes ou transcriptions authentiques d’actes émanés des rois Louis XIV et Louis XV expédiés par le secrétaire de la Maison du Roi et concernant le royaume ou des particuliers [1669-1786]. Tome XXIII'' : U-Z ARCHIVES NATIONALES SECRETARIAT DE LA MAISON DU ROI Inventaire des registres O 1 1 à O 1 128 (1610-1786) XXIII U - Z O/1/1-O/1/128 : ULRICH (Françoise) brevet de 300 l. de pension O/1/42, fol. 199 ; ULRIK (mademoiselle) maintenue au couvent de la Magdelaine O/1/43, fol. 304 v° ; ULRICQ (la nommée) (O/1/44, fol. 187 v°) 24 avril 1700 ; ULRIC (dame) affaire la concernant (O/1/44, fol. 301 v°) ; ULRICH (dame) affaire de sa mise en liberté (O/1/44, fol. 342, 343) - [342] 12/08/1700, [343] 12/08/1700 ; ULRIC (madame) du couvent de la Madeleine : élargissement (O/1/44, fol. 378, 379 v°) ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 499 v°) 6/10/1700 ; ULRIC (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 508 v°) 13/10/1700 ; ULRIK (madame) ordre d’observer sa conduite (O/1/44, fol. 537) 27/10/1700 ; ULRIC (la nommée) ordre de la mettre au refuge (O/1/46, fol. 49 v°) 05/04/1702 à Versailles ; ULRIK (la nommée) ordre de la faire sortir de l’Hôpital (O/1/49, fol. 94 v°) Du 25e juin 1705 à Versailles ; ULRIC (la nommée) ordre de l’enfermer au Refuge (O/1/51, fol. 27 v°) 9/02/1707.<br />
<br />
* ''Lettres de Madame de Maintenon'', volume III, 1698-1706, éd. intégrale et critique par Hans Bots et Eugénie Bots-Estourgie, Paris, H. Champion, 2011.<br />
<br />
* Walckenaer, Charles-Athanase, ''Histoire de la vie et des ouvrages de J. de La Fontaine'', troisième éd., Paris, A. Neveu, 1824, p.467-479.<br />
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{{DEFAULTSORT:Ulrich, Madame}}<br />
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = Madame<br />
| conjoints = Ulrich<br />
| dénominations = Ulric, Ulrik, Ulrick, De Ulric, De Ulrick, la Ulric, Ulricq<br />
| naissance = ca 1665<br />
| décès = ca 1707<br />
| enligne = <br />
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__FORCETOC__<br />
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== Notice [[Aurore Evain]], [[Edwige Keller-Rahbé]], [[Michèle Rosellini]], 2023==<br />
Les dates de vie et de mort, le prénom et le nom de naissance de Mme Ulrich sont inconnus. Les seules sources biographiques disponibles sont fournies par un récit satirique, Pluton maltôtier, paru en Hollande en 1708. Destiné à décrier les mœurs françaises, il présente néanmoins des informations fiables. Elle serait la fille d’un des vingt-quatre Violons de la Musique du Roi. Malgré sa formation artistique, elle aurait été placée à 14 ans, en raison de la mort précoce de son père, chez un barbier, d’où le Suédois Ulrich, maître d’hôtel du comte d’Auvergne, l’aurait retirée pour la faire éduquer dans un couvent à dessein de l’épouser. Elle y rencontre le poète-comédien Florent Carton, dit Dancourt. Ulrich aurait précipité alors le mariage, mais il échoue à mettre fin à l’indépendance de son épouse.<br/><br />
Dans ce contexte, vraisemblablement, Mme Ulrich intègre le milieu théâtral, et compose son unique comédie, ''La Folle Enchère''. Créée le 30 mai 1690 à la Comédie-Française, la pièce est représentée seize fois jusqu’en 1692 sous le nom de Dancourt. Mais Mme Ulrich revendique la maternité de sa comédie en obtenant un privilège d’impression (18 janvier 1691, sous ses initiales « M. U. ») et en la publiant à Paris. Énoncée au féminin, la préface construit un éthos de femme dramaturge et mentionne le succès de sa comédie. Mme Ulrich est ainsi, au XVIIe siècle, la seule femme avec Catherine Bernard et Mlle Longchamps (souffleuse de théâtre), à avoir été jouée par les Comédiens français. Sa brève carrière est interrompue le 10 juillet 1690, quand la troupe lui refuse d’assister aux répétitions au motif qu’il est douteux qu’elle soit l’autrice de « sa pièce » (''La Folle Enchère'' ou une autre ?).<br/><br />
Dans les années qui suivent, l’intérêt de Mme Ulrich pour les Lettres est probablement soutenu par sa fréquentation du cercle du duc et de la duchesse de Bouillon, Marie-Anne Mancini, amatrice de théâtre et dédicataire de plusieurs dramaturges, cercle auquel lui donne accès son mari, maître d’hôtel du frère du duc. En témoigne sa relation amicale avec La Fontaine, ami et protégé de la duchesse. Aussi se trouve-t-elle à la mort du poète (1695) dépositaire de plusieurs manuscrits autographes, qu’elle édite en les préfaçant sous le titre ''Œuvres posthumes de M. de La Fontaine'' (1696).<br/><br />
Le récit malveillant du ''Pluton maltôtier'' ignore ce pan de la vie de « la Ulric » et dépeint ses dernières années sous les couleurs infamantes d’un comportement déviant, sanctionné par des mesures de surveillance et d’enfermement. Probablement veuve, mère d’une fille (Thérèse ou Françoise), Mme Ulrich est alors dans un état de précarité et de vulnérabilité qui l’expose aux soupçons typiques de la diffamation contre les femmes : prostitution, escroquerie, sorcellerie. Cet aspect est documenté par les archives policières et par la correspondance de Mme de Maintenon. Celle-ci semble avoir contribué à l’entrée au couvent de la fille de Mme Ulrich en lui obtenant une pension du roi, et s’est employée à convertir la mère au fil de ses réclusions dans des maisons religieuses pour femmes de mauvaise vie repentantes. On perd la trace de Mme Ulrich après le mandement royal de « la faire conduire au Refuge où il sera bon de l’oublier pendant plusieurs années » (1er avril 1707).<br/><br />
Il résulte de ce parcours tourmenté, aggravé par l’isolement social, un effacement quasi-total de l’histoire littéraire. Le statut d’autrice de Mme Ulrich a été dénié ou délégitimé : ''La Folle Enchère'' a été durablement annexée au théâtre de Dancourt ; quant à sa contribution d’éditrice à l’œuvre de La Fontaine, elle a été ravalée par les biographes et les critiques à l’exploitation opportuniste d’une liaison intéressée avec le poète.<br/><br />
La réhabilitation de Mme Ulrich comme dramaturge originale – ''La Folle enchère'' met en scène une femme coupable de déni de maternité par peur de vieillir, mais dont le fils obtient par ruse le consentement à son mariage – a été portée par le mouvement de redécouverte du théâtre de femmes de l’Ancien Régime initié par P. Gethner. On doit à A. Evain les premières recherches biographiques débarrassées de leur gangue fictionnelle, ainsi que la première édition critique de ''La Folle Enchère'', et enfin sa recréation à la scène (Compagnie La Subversive, 2019). Après deux siècles d’invisibilisation de son travail éditorial (retracés par M. Rosellini), Mme Ulrich est en passe d’être reconnue dans les études lafontainiennes pour sa contribution à la conservation des dernières lettres du poète et à l’augmentation du corpus des fables et des contes.<br />
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{{DEFAULTSORT:Ulrich, Madame}}<br />
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--></div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Marie-Guillemine_Le_Roux_de_La_VilleMarie-Guillemine Le Roux de La Ville2023-07-06T12:43:52Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Pierre Vincent Benoist<br />
| dénominations = Marie-Guillemine Benoist<br />
| naissance = 1768<br />
| décès = 1826<br />
| enligne = <br />
}}<br />
== Notice de [[Vivian P. Cameron]], 2004 ==<br />
Née à Paris le 18 décembre 1768, Marie Guillemine Leroulx-Delaville est la fille d'un fonctionnaire royal. Elle étudie d'abord avec Élisabeth Vigée-Lebrun vers 1781-1782 et, plus tard, vers 1786, avec Jacques-Louis David. Elle présente des portraits et des peintures de genre à l'Exposition de la Jeunesse, où elle débute en 1784, mais on trouve aussi des tableaux d'histoire parmi les oeuvres qu'elle expose aux Salons parisiens, de 1791 à 1812. Son absence au Salon de 1793 est due à son mariage, cette année-là, avec l'avocat royaliste Pierre Vincent Benoist. Elle a eu deux fils (nés en 1794 et 1796) et une fille (née en 1801). Elle expose aussi au Musée spécial de l'École française (à Versailles) en 1800 et 1801. A la fin de 1803 ou au début de 1804, elle reçoit, de la ville de Gand, sa première commande: un portrait de Napoléon, qui lui vaut d'être faite membre honoraire de la Société des Arts de Gand. Napoléon lui décerne une médaille d'or pour ses oeuvres exposées au Salon de 1804; s'ensuivent des commandes de la famille Bonaparte, si nombreuses qu'elle ne peut exposer au Salon de 1808. Sous Louis XVIII, la nomination de son mari comme conseiller d'État (1814) empêche Benoist d'exposer dorénavant au Salon. En 1821, elle réalise une ''Vierge à l'Enfant'' pour la cathédrale d'Angers. Elle meurt à Paris le 8 octobre 1826.<br />
<br />
Connue pour ses portraits, Benoist avait de plus hautes aspirations, manifestes dans un autoportrait de ses débuts, où l'artiste, vêtue à l'antique, peint une copie du Bélisaire de David. A la fois portrait et peinture d'histoire, cette oeuvre mêle le style de ses deux maîtres: ombres et lumières douces, couleurs pâles avec des draperies aux plis lourds qui mettent en valeur le corps sous-jacent. Son oeuvre la plus célèbre est le ''Portrait d'une négresse'' (Salon de 1800). Inspiré par les oeuvres de David, ce tableau est une étude du clair et du foncé: une femme noire -probablement rencontrée dans la maison de son beau-frère, officier de marine qui s'était marié à la Guadeloupe- portant un vêtement et un turban blanc, et placée sur un fond clair. Son portrait de ''Madame Philippe Desbassayns de Richemont'' (Salon de 1802) possède une même grâce dans la pose et les draperies. De tels portraits à la mode expliquent les nombreuses commandes napoléoniennes, dont le plus charmant exemple reste le ''Portrait en pied de la duchesse Napoleone Elisa, princesse de Piombino'', avec son élégant costume.<br />
<br />
Beaucoup de ses peintures d'histoire, exécutées pendant les années 1790, dépeignent de jeunes femmes pubères, comme ''Les Adieux de Psyché à sa famille'' ou ''L'Innocence entre le Vice et la Vertu''. Une jeune femme, vêtue à l'antique, résiste aux avances d'un beau jeune homme, représentant le Vice, et fuit vers la sévère figure féminine de la Vertu, qui désigne le chemin menant au temple de la gloire ou de l'immortalité. Le sujet donnait la possibilité de peindre le corps masculin (bras et jambes nues), tout autant qu'un paysage. Une de ses dernières peintures d'histoire (Salon de 1795) représente la poétesse grecque [[Sappho|Sapho]] s'arrêtant un moment pour méditer sur son oeuvre, une figure qui pourrait avoir été conçue comme une allégorie du processus créatif. Il existe des esquisses au crayon de sujets comme ''Regulus de retour de Carthage'', mais elles n'ont jamais été exécutées à l'huile.<br />
<br />
Après avoir peint des scènes tirées de Clarisse Harlowe (Exposition de la Jeunesse, 1787), Benoist revient aux scènes de genre dans les années 1800, avec de nombreuses oeuvres montrant des enfants. Sa ''Lecture de la Bible'' reçut les éloges des critiques pour son harmonie et sa véracité.<br />
<br />
À son meilleur, l'oeuvre de Benoist se caractérise par des poses élégantes, des gestes gracieux, des contours fluides mais fermes, des draperies disposées avec élégance et une utilisation harmonique des couleurs. Ses talents de portraitiste sont fréquemment relevés par les critiques et son ''Portrait d'une négresse'' est devenu l'icône de la femme noire du XIXe siècle. Grâce aux récentes recherches d'Oppenheimer, le talent de Benoist commence à être mieux reconnu.<br />
<br />
(traduction [[Sandrine Lely]])<br />
== Oeuvres ==<br />
- 1784 (Exposition de la jeunesse) : ''Portrait de son père''. Coll. privée.<br /><br />
- 1784 (Exposition de la jeunesse) : ''Tête d'étude,''pastel. Non localisé.<br /><br />
- 1784 (Exposition de la jeunesse) : ''Tête d'étude''. Pastel. Non localisé.<br /><br />
- 1785 (Exposition de la jeunesse) : ''Deux jeunes personnes''. Non localisé.<br /><br />
- 1785 (Exposition de la jeunesse) : ''Portrait d'un homme de lettres -- le poète Demoustier''? Coll. privée.<br /><br />
- 1785 (Exposition de la jeunesse) : ''Didon'', ''tête d'étude.''Pastel. Non localisé.<br /><br />
- 1786 (Exposition de la jeunesse) : ''Portrait de l'artiste.'' Coll. privée -- Ballot (voir ''infra'')'',''fig. opp. p.32.<br /><br />
- 1787 (Exposition de la Jeunesse) : ''Clarisse Harlowe chez l'Archer''. Non localisé.<br /><br />
- 1788 (Exposition de la jeunesse) : ''Le frère de Clarisse sort pour se battre avec Lovelace. Le Capitaine Morden rendant visite à Clarisse Harlowe la veille de sa mort.'' Non localisés.<br /><br />
- 1791 (LeBrun exposition no 1) : ''Les Adieux de Psyché à ses parens''. Non localisé.<br /><br />
- 1791 (Salon no 164) : ''Les Adieux de Psyché à sa famille''. Non localisé.<br /><br />
- 1791 (Salon no 194) : ''Scène tirée de Clarisse Harlowe''. Non localisé.<br /><br />
- 1791 (Salon no 273) : ''L'Innocence entre le Vice et la Vertu''. France, coll. privée -- Ballot (voir ''infra'')'','' fig. opp.p.64, et Harris et Nochlin (voir ''infra''), p.208, fig.70 (détail).<br /><br />
- 1795 (Salon no 300) : ''Tableaux représentant [[Sappho|Sapho]]:'' auparavant à la Galerie Chaucer, Londres -- Jean-François Heim, Claire Béraud et Philippe Heim, ''Les Salons de peinture de la Révolution française 1789-1799'', Paris, C.A.C. Sarl, 1989, p.137.<br /><br />
- 1795 (Salon no 301) : ''Portrait d'homme''. Non localisé.<br /><br />
- 1795 (Salon no 302) : ''Tête de femme.''Non localisé.<br /><br />
- 1796 (Salon no 21bis) : ''Deux portraits de femmes'' (ovales.). Coll. privée -- Ballot (voir ''infra''), frontispice (si, comme le suggère l'auteure, une de ces oeuvres était un autoportrait).<br /><br />
- 1796 (Salon no 21bis) : ''Deux têtes d'étude''. Non localisé.<br /><br />
- 1796?:''Portrait de Miss Georges Anne Bellamy''. Dessin. Paris, Bibliothèque nationale de France, Cab. des Estampes.<br /><br />
- 1798? : ''Portraits de Prosper et Denys'', enfants. Coll. privée.<br /><br />
- 1800 : ''Portrait de Benoist Gavay.'' Non localisé.<br /><br />
- 1800 (Salon no 238) : ''Portrait d'une négresse.'' Paris, Louvre -- Margaret Barlow, ''Women Artists'', n.p, Hugh Lauter Levin Associates, Inc., 1999, p.42.<br /><br />
- 1801? : ''Portrait de l'artiste''. Gravure.<br /><br />
- 1802 (Salon no 16) : ''Portrait d'une jeune personne''. Non localisé -- Oppenheimer (voir ''infra''), p.148, fig.8.<br /><br />
- 1802 (Salon no 17) : ''Portrait d'une jeune femme avec un enfant. Madame Philippe Desbassayns de Richmont.'' New York, Metropolitan Museum of Art -- Oppenheimer (voir ''infra''), p.144, fig.2.<br /><br />
- 1802 (Salon no 18) : ''Une jeune fille portant deux pots de fleurs. Portrait.'' France, coll. privée -- Ballot (voir ''infra''), fig. opp.p.160.<br /><br />
- 1802 (Salon no 19) : ''La Sorcière, tête d'étude''. Non localisé.<br /><br />
- 1802 : ''Portrait de sa fille Augustine''. Non localisé.<br /><br />
- 1804 (Salon no 14) : ''Portrait de Mme M''...(Maret)''.'' Non localisé.<br /><br />
- 1804 (Salon no 15) : ''Portrait de Mme A''(la comtesse Charles d'Autichamp)''.'' France, coll. privée.<br /><br />
- 1804 (Salon no 16) : ''Portrait de Mlle L....''Non localisé.<br /><br />
- 1804 (Salon no 17) : ''Portrait de Mme F....''Non localisé.<br /><br />
- 1804 (Salon no 18) : ''Portrait de M. L''...(Jean-Dominique Larrey)''.'' Toulouse, Musée des Augustins -- Oppenheimer (voir ''infra''), p.146, fig.5.<br /><br />
- 1804 (Salon no 19) : ''Une jeune fille chantant pour distraire son vieux père aveugle''. Non localisé.<br /><br />
- 1804 : ''Portrait du premier Consul''. Gand, Hôtel de Ville -- Edward Lilley, &quot;Consular Portraits of Napoleon Bonaparte,&quot; ''Gazette des Beaux-Arts'', CVI, nov. 1985, p.151, fig.6. <br /><br />
- 1805 : ''Portrait du maréchal Brune.'' Détruit en 1871.<br /><br />
- 1805? : ''Portrait of Mlle. Carnot''. Miniature au crayon noir. Cambridge, Mass., Fogg Art Museum -- Agnes Mongan, ''David to Corot. French Drawings in the Fogg Art Museum,'' Cambridge, Mass. et Londres, Harvard University Press, 1996, p.5, fig.8.<br /><br />
- 1806 (Salon no 20) : ''Deux jeunes enfants.'' France, coll. privée.<br /><br />
- 1806 (Salon no 21) : ''Le sommeil de l'enfance et celui de la vieillesse.'' Berlin?.<br /><br />
- 1806 (Salon no 22) : ''Portrait d'une dame'' ''(Mme Lacroix-Saint-Pierre?)''. Château de la Beyrie? -- Ballot (voir ''infra''), fig. opp.p.176.<br /><br />
- 1806 (Salon no 23) : ''Portrait d'homme''. Non localisé.<br /><br />
- 1806 : ''Portrait du grand-maître des cérémonies.'' Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait de sa fille, Augustine.'' Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait de Félix Lepeletier.'' Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait d'Eléonore''. Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait du général comte de Casa-Bianca'', Paris, coll. privée?<br /><br />
- 1807 : ''Portrait de l'Empereur'', pour la ville de Brest. Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait de l'Empereur'', donné à la ville de Le Mans. Non localisé.<br /><br />
- 1808 : ''Portrait du Docteur Gall''. Non localisé -- Ballot (voir ''infra''), pl. opp. p.192.<br /><br />
- 1808 : ''Portrait de l'Empereur''. Angers, Musée des Beaux-Arts, en dépôt à l'École de Génie, Angers.<br /><br />
- 1808 : ''Portrait de Pauline Bonaparte, duchesse de Guastalla, princesse Borghese''. Versailles, Musée national du Château de Versailles, en dépôt à Fontainebleau -- Claire Constans, ''Les Peintures. Musée national du Château de Versailles,''Paris, Réunion des Musées nationaux, 1995, vol. l, p.81, no 441.<br /><br />
- 1810 (Salon no 34) :''Portrait en pied de la duchesse Napoleone Elisa, princesse de Piombino.'' Versailles, Musée national du Château de Versailles, en dépôt à Fontainebleau -- Constans (voir ''supra''), vol. 1, p.81, no 442.<br /><br />
- 1810 (Salon no 35) : ''Lecture de la Bible''. Louviers, Musée municipal.<br /><br />
- 1810 (Salon no 36) : ''Portraits de deux petites filles qui regardent une collection de papillons.''Non localisé.<br /><br />
- 1810 (Salon no 37) : ''Portrait de femme.''Non localisé.<br /><br />
- 1810 (Salon no 38) : ''Tête d'homme''. Non localisé.<br /><br />
- 1812 (Salon no 43) : ''Portrait en pied de S. M. l'Impératrice et Reine.'' Fontainebleau, Musée national du Château.<br /><br />
- 1812 (Salon no 44) : ''La Diseuse de bonne aventure''[avec un paysage de M. Mongin]. Saintes, Musée de l'Échevinage -- ''La Femme artiste d'Elisabeth Vigée-Lebrun à Rosa Bonheur''. Catalogue d'exposition, Musée Despiau-Wlerick, Mont-de-Marsan, 1981, p.31, fig.12.<br /><br />
- 1812 (Salon no 45) : ''Plusieurs portraits'', dont Mme de Vins. Non localisé(s).<br /><br />
- 1817 : ''Portrait de M. Benoist'', France, coll. privée.<br /><br />
- 1817 : ''Portrait de Denys Benoist''. France, coll. privée.<br /><br />
- 1821 : ''Une Vierge''. Cathédrale d'Angers.<br /><br />
- 1823 : ''Portrait de Paul Benoist d'Azy''. France, coll. privée.''''''<br /><br />
== Choix bibliographique ==<br />
- Ballot, Marie-Juliette. ''Une Elève de David. La Comtesse Benoist, L'Émilie de Demoustier'',''1768-1826''. Paris, Plon, 1914.<br /><br />
- Cameron,Vivian. &quot;Mme Benoist&quot;, in Delia Gaze (éd.), ''Dictionary of Women Artists'' (2 vols). Londres et Chicago, Fitzroy Dearborn Publishers, 1997, I, p.244-47.<br /><br />
- Harris, Ann Sutherland et Nochlin, Linda. ''Women Artists: 1550-1950''. Catalogue d'exposition, Los Angeles County Museum of Art et ailleurs. New York, Alfred A. Knopf, 1976.<br /><br />
- Oppenheimer, Margaret A. &quot;Three Newly Identified Paintings by Marie-Guillemine Benoist&quot;. ''Metropolitan Museum Journal'', 31, 1996, p.143-50.<br />
== Choix iconographique ==<br />
- ''Auto-portrait,'' 1786. Coll. privée -- Ballot (voir ''supra'')'',''fig. p.32.<br />
== Jugements ==<br />
- [À propos de l'''Innocence entre le Vice et la Vertu''] «...Mademoiselle la Ville m'a trop bien disposée à tout attendre de son pinceau; et pour rendre en peu de mots les beautés rares de cette nouvelle production, je dirai tout simplement que le tableau de cette artiste enchanteresse est encore au-dessus de ses deux autres [...]» (Anonyme, ''La Béquille de Voltaire au Salon''..., Paris, [1791], Collection Deloynes, t.XVII, no 439, p.320).<br /><br />
- «Mlle le Roux de la Ville acquiert considérablement. Son tableau, les adieux de Psiché à sa famille no 164 est d'un excellent ton de couleur; il y a de la perspective aérienne dans les accessoires et de l'expression dans tous les personnages de ce sujet, qui d'ailleurs est très intéressant. Les artistes l'engageront sans doute à mettre plus de correction dans ses formes et dans son dessin. Le corps de Psyché n'est pas ensemble et sa tête est trop petite» (''Petites affiches de Paris. Exposition au Louvre des ouvrages de peintures, sculpture et gravure'', s.l., 1791, Collection Deloynes, t.XVII, no 449, p.542-3).<br /><br />
- [À propos de ''Deux portraits de femmes'', Salon 1796] «Les portraits de la C. Benoît ont de la grace. Celui de la C. de Lestre est blanc, trop blanc; les deux enfans ne sont pas d'une belle nature et les draperies de la mère sentent trop le manequin [''sic'']» («Observations sur l'exposition des Tableaux au Salon du Louvre, 1796», ''Mercure de France''. Collection Deloynes, t.XVIII, no 491, p.975).<br /><br />
- «''Portrait d'une jeune personne''. Debout et adossée à une balustrade, une jeune femme tient de la main gauche son voile et de l'autre une branche de lilas. Cet ouvrage a beaucoup de mérite, et il assigne à Mme Benoist un rang distingué parmi les Peintres de Portraits. Il atteste que dans l'espace d'une année elle a fait des progrès vraiment extraordinaires, et qui ne seraient pas présumables si ce Portrait n'en démontrait l'évidence» (Anonyme, ''Journal des Arts, des Sciences, et de littérature'', no 228, 30 Fructidor an 10 [1801], p.426).<br /><br />
- [À propos du ''Portrait d'Homme'', no 23] «Le talent seul de madame Benoist, et le mérite de ses Portraits suffisent pour exciter l'intérêt le plus vif [...] ce Portrait, surtout la tête, fait un honneur infini au talent incroyable de madame Benoist; car cette tête est d'un si beau ton, si bien peinte, avec une telle vigueur [...]; les plans y sont accusés avec une telle précision, avec une telle fermeté, enfin, il y a une si grande franchise d'exécution, que si ce Tableau était anonyme, on ne balancerait pas à l'attribuer à l'un des plus forts élèves de David» (Chaussard, Pierre-Jean-Baptiste, ''Pausanias français; état des arts du dessin en France, à l'ouverture du XIXe siècle: Salon de 1806. Ouvrage dans lequel les principales productions de l'école actuelle sont classées, expliquées, analysées... et représentées dans une suite de dessins exécutés et gravés par les plus habiles artistes'', Paris, F. Buisson, 1806, p. 366-369).<br />
{{DEFAULTSORT:Le Roux de La Ville, Marie-Guillemine}}<br />
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[[Catégorie:Personnage]]<br />
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[[Catégorie:Peinture, dessin]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Marie-Guillemine_Le_Roux_de_La_VilleMarie-Guillemine Le Roux de La Ville2023-07-06T12:41:15Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Pierre Vincent Benoist<br />
| dénominations = Marie-Guillemine Benoist<br />
| naissance = 1768<br />
| décès = 1826<br />
| enligne = <br />
}}<br />
== Notice de [[Vivian P. Cameron]], 2004 ==<br />
Née à Paris le 18 décembre 1768, Marie Guillemine Leroulx-Delaville est la fille d'un fonctionnaire royal. Elle étudie d'abord avec Élisabeth Vigée-Lebrun vers 1781-1782 et, plus tard, vers 1786, avec Jacques-Louis David. Elle présente des portraits et des peintures de genre à l'Exposition de la Jeunesse, où elle débute en 1784, mais on trouve aussi des tableaux d'histoire parmi les oeuvres qu'elle expose aux Salons parisiens, de 1791 à 1812. Son absence au Salon de 1793 est due à son mariage, cette année-là, avec l'avocat royaliste Pierre Vincent Benoist. Elle a eu deux fils (nés en 1794 et 1796) et une fille (née en 1801). Elle expose aussi au Musée spécial de l'École française (à Versailles) en 1800 et 1801. A la fin de 1803 ou au début de 1804, elle reçoit, de la ville de Gand, sa première commande: un portrait de Napoléon, qui lui vaut d'être faite membre honoraire de la Société des Arts de Gand. Napoléon lui décerne une médaille d'or pour ses oeuvres exposées au Salon de 1804; s'ensuivent des commandes de la famille Bonaparte, si nombreuses qu'elle ne peut exposer au Salon de 1808. Sous Louis XVIII, la nomination de son mari comme conseiller d'État (1814) empêche Benoist d'exposer dorénavant au Salon. En 1821, elle réalise une ''Vierge à l'Enfant'' pour la cathédrale d'Angers. Elle meurt à Paris le 8 octobre 1826.<br />
<br />
Connue pour ses portraits, Benoist avait de plus hautes aspirations, manifestes dans un autoportrait de ses débuts, où l'artiste, vêtue à l'antique, peint une copie du Bélisaire de David. A la fois portrait et peinture d'histoire, cette oeuvre mêle le style de ses deux maîtres: ombres et lumières douces, couleurs pâles avec des draperies aux plis lourds qui mettent en valeur le corps sous-jacent. Son oeuvre la plus célèbre est le ''Portrait d'une négresse'' (Salon de 1800). Inspiré par les oeuvres de David, ce tableau est une étude du clair et du foncé: une femme noire -probablement rencontrée dans la maison de son beau-frère, officier de marine qui s'était marié à la Guadeloupe- portant un vêtement et un turban blanc, et placée sur un fond clair. Son portrait de ''Madame Philippe Desbassayns de Richemont'' (Salon de 1802) possède une même grâce dans la pose et les draperies. De tels portraits à la mode expliquent les nombreuses commandes napoléoniennes, dont le plus charmant exemple reste le ''Portrait en pied de la duchesse Napoleone Elisa, princesse de Piombino'', avec son élégant costume.<br />
<br />
Beaucoup de ses peintures d'histoire, exécutées pendant les années 1790, dépeignent de jeunes femmes pubères, comme ''Les Adieux de Psyché à sa famille'' ou ''L'Innocence entre le Vice et la Vertu''. Une jeune femme, vêtue à l'antique, résiste aux avances d'un beau jeune homme, représentant le Vice, et fuit vers la sévère figure féminine de la Vertu, qui désigne le chemin menant au temple de la gloire ou de l'immortalité. Le sujet donnait la possibilité de peindre le corps masculin (bras et jambes nues), tout autant qu'un paysage. Une de ses dernières peintures d'histoire (Salon de 1795) représente la poétesse grecque [[Sappho|Sapho]] s'arrêtant un moment pour méditer sur son oeuvre, une figure qui pourrait avoir été conçue comme une allégorie du processus créatif. Il existe des esquisses au crayon de sujets comme ''Regulus de retour de Carthage'', mais elles n'ont jamais été exécutées à l'huile.<br />
<br />
Après avoir peint des scènes tirées de Clarisse Harlowe (Exposition de la Jeunesse, 1787), Benoist revient aux scènes de genre dans les années 1800, avec de nombreuses oeuvres montrant des enfants. Sa ''Lecture de la Bible'' reçut les éloges des critiques pour son harmonie et sa véracité.<br />
<br />
À son meilleur, l'oeuvre de Benoist se caractérise par des poses élégantes, des gestes gracieux, des contours fluides mais fermes, des draperies disposées avec élégance et une utilisation harmonique des couleurs. Ses talents de portraitiste sont fréquemment relevés par les critiques et son ''Portrait d'une négresse'' est devenu l'icône de la femme noire du XIXe siècle. Grâce aux récentes recherches d'Oppenheimer, le talent de Benoist commence à être mieux reconnu.<br />
<br />
(traduction [[Sandrine Lely]])<br />
== Oeuvres ==<br />
- 1784 (Exposition de la jeunesse) : ''Portrait de son père''. Coll. privée.<br /><br />
- 1784 (Exposition de la jeunesse) : ''Tête d'étude,''pastel. Non localisé.<br /><br />
- 1784 (Exposition de la jeunesse) : ''Tête d'étude''. Pastel. Non localisé.<br /><br />
- 1785 (Exposition de la jeunesse) : ''Deux jeunes personnes''. Non localisé.<br /><br />
- 1785 (Exposition de la jeunesse) : ''Portrait d'un homme de lettres -- le poète Demoustier''? Coll. privée.<br /><br />
- 1785 (Exposition de la jeunesse) : ''Didon'', ''tête d'étude.''Pastel. Non localisé.<br /><br />
- 1786 (Exposition de la jeunesse) : ''Portrait de l'artiste.'' Coll. privée -- Ballot (voir ''infra'')'',''fig. opp. p.32.<br /><br />
- 1787 (Exposition de la Jeunesse) : ''Clarisse Harlowe chez l'Archer''. Non localisé.<br /><br />
- 1788 (Exposition de la jeunesse) : ''Le frère de Clarisse sort pour se battre avec Lovelace. Le Capitaine Morden rendant visite à Clarisse Harlowe la veille de sa mort.'' Non localisés.<br /><br />
- 1791 (LeBrun exposition no 1) : ''Les Adieux de Psyché à ses parens''. Non localisé.<br /><br />
- 1791 (Salon no 164) : ''Les Adieux de Psyché à sa famille''. Non localisé.<br /><br />
- 1791 (Salon no 194) : ''Scène tirée de Clarisse Harlowe''. Non localisé.<br /><br />
- 1791 (Salon no 273) : ''L'Innocence entre le Vice et la Vertu''. France, coll. privée -- Ballot (voir ''infra'')'','' fig. opp.p.64, et Harris et Nochlin (voir ''infra''), p.208, fig.70 (détail).<br /><br />
- 1795 (Salon no 300) : ''Tableaux représentant [[Sappho|Sapho]]:'' auparavant à la Galerie Chaucer, Londres -- Jean-François Heim, Claire Béraud et Philippe Heim, ''Les Salons de peinture de la Révolution française 1789-1799'', Paris, C.A.C. Sarl, 1989, p.137.<br /><br />
- 1795 (Salon no 301) : ''Portrait d'homme''. Non localisé.<br /><br />
- 1795 (Salon no 302) : ''Tête de femme.''Non localisé.<br /><br />
- 1796 (Salon no 21bis) : ''Deux portraits de femmes'' (ovales.). Coll. privée -- Ballot (voir ''infra''), frontispice (si, comme le suggère l'auteure, une de ces oeuvres était un autoportrait).<br /><br />
- 1796 (Salon no 21bis) : ''Deux têtes d'étude''. Non localisé.<br /><br />
- 1796?:''Portrait de Miss Georges Anne Bellamy''. Dessin. Paris, Bibliothèque nationale de France, Cab. des Estampes.<br /><br />
- 1798? : ''Portraits de Prosper et Denys'', enfants. Coll. privée.<br /><br />
- 1800 : ''Portrait de Benoist Gavay.'' Non localisé.<br /><br />
- 1800 (Salon no 238) : ''Portrait d'une négresse.'' Paris, Louvre -- Margaret Barlow, ''Women Artists'', n.p, Hugh Lauter Levin Associates, Inc., 1999, p.42.<br /><br />
- 1801? : ''Portrait de l'artiste''. Gravure.<br /><br />
- 1802 (Salon no 16) : ''Portrait d'une jeune personne''. Non localisé -- Oppenheimer (voir ''infra''), p.148, fig.8.<br /><br />
- 1802 (Salon no 17) : ''Portrait d'une jeune femme avec un enfant. Madame Philippe Desbassayns de Richmont.'' New York, Metropolitan Museum of Art -- Oppenheimer (voir ''infra''), p.144, fig.2.<br /><br />
- 1802 (Salon no 18) : ''Une jeune fille portant deux pots de fleurs. Portrait.'' France, coll. privée -- Ballot (voir ''infra''), fig. opp.p.160.<br /><br />
- 1802 (Salon no 19) : ''La Sorcière, tête d'étude''. Non localisé.<br /><br />
- 1802 : ''Portrait de sa fille Augustine''. Non localisé.<br /><br />
- 1804 (Salon no 14) : ''Portrait de Mme M''...(Maret)''.'' Non localisé.<br /><br />
- 1804 (Salon no 15) : ''Portrait de Mme A''(la comtesse Charles d'Autichamp)''.'' France, coll. privée.<br /><br />
- 1804 (Salon no 16) : ''Portrait de Mlle L....''Non localisé.<br /><br />
- 1804 (Salon no 17) : ''Portrait de Mme F....''Non localisé.<br /><br />
- 1804 (Salon no 18) : ''Portrait de M. L''...(Jean-Dominique Larrey)''.'' Toulouse, Musée des Augustins -- Oppenheimer (voir ''infra''), p.146, fig.5.<br /><br />
- 1804 (Salon no 19) : ''Une jeune fille chantant pour distraire son vieux père aveugle''. Non localisé.<br /><br />
- 1804 : ''Portrait du premier Consul''. Gand, Hôtel de Ville -- Edward Lilley, &quot;Consular Portraits of Napoleon Bonaparte,&quot; ''Gazette des Beaux-Arts'', CVI, nov. 1985, p.151, fig.6. <br /><br />
- 1805 : ''Portrait du maréchal Brune.'' Détruit en 1871.<br /><br />
- 1805? : ''Portrait of Mlle. Carnot''. Miniature au crayon noir. Cambridge, Mass., Fogg Art Museum -- Agnes Mongan, ''David to Corot. French Drawings in the Fogg Art Museum,'' Cambridge, Mass. et Londres, Harvard University Press, 1996, p.5, fig.8.<br /><br />
- 1806 (Salon no 20) : ''Deux jeunes enfants.'' France, coll. privée.<br /><br />
- 1806 (Salon no 21) : ''Le sommeil de l'enfance et celui de la vieillesse.'' Berlin?.<br /><br />
- 1806 (Salon no 22) : ''Portrait d'une dame'' ''(Mme Lacroix-Saint-Pierre?)''. Château de la Beyrie? -- Ballot (voir ''infra''), fig. opp.p.176.<br /><br />
- 1806 (Salon no 23) : ''Portrait d'homme''. Non localisé.<br /><br />
- 1806 : ''Portrait du grand-maître des cérémonies.'' Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait de sa fille, Augustine.'' Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait de Félix Lepeletier.'' Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait d'Eléonore''. Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait du général comte de Casa-Bianca'', Paris, coll. privée?<br /><br />
- 1807 : ''Portrait de l'Empereur'', pour la ville de Brest. Non localisé.<br /><br />
- 1807 : ''Portrait de l'Empereur'', donné à la ville de Le Mans. Non localisé.<br /><br />
- 1808 : ''Portrait du Docteur Gall''. Non localisé -- Ballot (voir ''infra''), pl. opp. p.192.<br /><br />
- 1808 : ''Portrait de l'Empereur''. Angers, Musée des Beaux-Arts, en dépôt à l'École de Génie, Angers.<br /><br />
- 1808 : ''Portrait de Pauline Bonaparte, duchesse de Guastalla, princesse Borghese''. Versailles, Musée national du Château de Versailles, en dépôt à Fontainebleau -- Claire Constans, ''Les Peintures. Musée national du Château de Versailles,''Paris, Réunion des Musées nationaux, 1995, vol. l, p.81, no 441.<br /><br />
- 1810 (Salon no 34) :''Portrait en pied de la duchesse Napoleone Elisa, princesse de Piombino.'' Versailles, Musée national du Château de Versailles, en dépôt à Fontainebleau -- Constans (voir ''supra''), vol. 1, p.81, no 442.<br /><br />
- 1810 (Salon no 35) : ''Lecture de la Bible''. Louviers, Musée municipal.<br /><br />
- 1810 (Salon no 36) : ''Portraits de deux petites filles qui regardent une collection de papillons.''Non localisé.<br /><br />
- 1810 (Salon no 37) : ''Portrait de femme.''Non localisé.<br /><br />
- 1810 (Salon no 38) : ''Tête d'homme''. Non localisé.<br /><br />
- 1812 (Salon no 43) : ''Portrait en pied de S. M. l'Impératrice et Reine.'' Fontainebleau, Musée national du Château.<br /><br />
- 1812 (Salon no 44) : ''La Diseuse de bonne aventure''[avec un paysage de M. Mongin]. Saintes, Musée de l'Échevinage -- ''La Femme artiste d'Elisabeth Vigée-Lebrun à Rosa Bonheur''. Catalogue d'exposition, Musée Despiau-Wlerick, Mont-de-Marsan, 1981, p.31, fig.12.<br /><br />
- 1812 (Salon no 45) : ''Plusieurs portraits'', dont Mme de Vins. Non localisé(s).<br /><br />
- 1817 : ''Portrait de M. Benoist'', France, coll. privée.<br /><br />
- 1817 : ''Portrait de Denys Benoist''. France, coll. privée.<br /><br />
- 1821 : ''Une Vierge''. Cathédrale d'Angers.<br /><br />
- 1823 : ''Portrait de Paul Benoist d'Azy''. France, coll. privée.''''''<br /><br />
== Choix bibliographique ==<br />
- Ballot, Marie-Juliette. ''Une Elève de David. La Comtesse Benoist, L'Émilie de Demoustier'',''1768-1826''. Paris, Plon, 1914.<br /><br />
- Cameron,Vivian. &quot;Mme Benoist&quot;, in Delia Gaze (éd.), ''Dictionary of Women Artists'' (2 vols). Londres et Chicago, Fitzroy Dearborn Publishers, 1997, I, p.244-47.<br /><br />
- Harris, Ann Sutherland et Nochlin, Linda. ''Women Artists: 1550-1950''. Catalogue d'exposition, Los Angeles County Museum of Art et ailleurs. New York, Alfred A. Knopf, 1976.<br /><br />
- Oppenheimer, Margaret A. &quot;Three Newly Identified Paintings by Marie-Guillemine Benoist&quot;. ''Metropolitan Museum Journal'', 31, 1996, p.143-50.<br />
== Choix iconographique ==<br />
- ''Auto-portrait,'' 1786. Coll. privée -- Ballot (voir ''supra'')'',''fig. p.32.<br />
== Jugements ==<br />
- [À propos de l'''Innocence entre le Vice et la Vertu''] «...Mademoiselle la Ville m'a trop bien disposée à tout attendre de son pinceau; et pour rendre en peu de mots les beautés rares de cette nouvelle production, je dirai tout simplement que le tableau de cette artiste enchanteresse est encore au-dessus de ses deux autres [...]» (Anonyme, ''La Béquille de Voltaire au Salon''..., Paris, [1791], Collection Deloynes, t.XVII, no 439, p.320).<br /><br />
- «Mlle le Roux de la Ville acquiert considérablement. Son tableau, les adieux de Psiché à sa famille no 164 est d'un excellent ton de couleur; il y a de la perspective aérienne dans les accessoires et de l'expression dans tous les personnages de ce sujet, qui d'ailleurs est très intéressant. Les artistes l'engageront sans doute à mettre plus de correction dans ses formes et dans son dessin. Le corps de Psyché n'est pas ensemble et sa tête est trop petite» (''Petites affiches de Paris. Exposition au Louvre des ouvrages de peintures, sculpture et gravure'', s.l., 1791, Collection Deloynes, t.XVII, no 449, p.542-3).<br /><br />
- [À propos de ''Deux portraits de femmes'', Salon 1796] «Les portraits de la C. Benoît ont de la grace. Celui de la C. de Lestre est blanc, trop blanc; les deux enfans ne sont pas d'une belle nature et les draperies de la mère sentent trop le manequin [''sic'']» («Observations sur l'exposition des Tableaux au Salon du Louvre, 1796», ''Mercure de France''. Collection Deloynes, t.XVIII, no 491, p.975).<br /><br />
- «''Portrait d'une jeune personne''. Debout et adossée à une balustrade, une jeune femme tient de la main gauche son voile et de l'autre une branche de lilas. Cet ouvrage a beaucoup de mérite, et il assigne à Mme Benoist un rang distingué parmi les Peintres de Portraits. Il atteste que dans l'espace d'une année elle a fait des progrès vraiment extraordinaires, et qui ne seraient pas présumables si ce Portrait n'en démontrait l'évidence» (Anonyme, ''Journal des Arts, des Sciences, et de littérature'', no 228, 30 Fructidor an 10 [1801], p.426).<br /><br />
- [À propos du ''Portrait d'Homme'', no 23] «Le talent seul de madame Benoist, et le mérite de ses Portraits suffisent pour exciter l'intérêt le plus vif [...] ce Portrait, surtout la tête, fait un honneur infini au talent incroyable de madame Benoist; car cette tête est d'un si beau ton, si bien peinte, avec une telle vigueur [...]; les plans y sont accusés avec une telle précision, avec une telle fermeté, enfin, il y a une si grande franchise d'exécution, que si ce Tableau était anonyme, on ne balancerait pas à l'attribuer à l'un des plus forts élèves de David» (Chaussard, Pierre-Jean-Baptiste, ''Pausanias français; état des arts du dessin en France, à l'ouverture du XIXe siècle: Salon de 1806. Ouvrage dans lequel les principales productions de l'école actuelle sont classées, expliquées, analysées... et représentées dans une suite de dessins exécutés et gravés par les plus habiles artistes'', Paris, F. Buisson, 1806, p. 366-369).<br />
{{DEFAULTSORT:Le Roux de La Ville, Marie-Guillemine}}<br />
[[en:Marie-Guillemine Le Roux de La Ville]]<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie:Musique, chant]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/SiefarWikiFr:Actualit%C3%A9sSiefarWikiFr:Actualités2022-12-12T16:31:01Z<p>Henneau : /* 2022 */</p>
<hr />
<div>== Les nouvelles notices du Dictionnaire de la Siefar ==<br />
<br />
===2022===<br />
* [[Catherine Leclerc du Rosé]]<br />
* [[Jeanne-Olivier Bourguignon]]<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Antoinette de Bourbon-Vendôme]]<br />
* [[Louise Marie Madeleine Fontaine]]<br />
* [[Marie Charlotte Françoise Marlin]]<br />
* [[Madeleine Noble]]<br />
* [[Gabrielle Suchon]]<br />
* [[Marguerite de Jousserand]]<br />
* [[Gerberge de Saxe]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
===2021===<br />
* [[Médée]]<br />
* [[Madeleine Chaussé]]<br />
* [[Claire-Thérèse d'Aguesseau]]<br />
* [[Madeleine Charlotte Émilie Le Fèvre de Caumartin]]<br />
* [[Marie-Anne-Catherine d'Amoressan de Pressigny]]<br />
* [[Anne-Josèphe Bonnier de la Mosson]]<br />
* [[Émilie]]<br />
* [[Jeanne Delanoue]]<br />
* [[Marie Laigle]]<br />
* [[Marianne Chatain]]<br />
* [[Louise Seguin]]<br />
* [[Isabelle Péna]]<br />
<br />
===2020===<br />
* [[Marguerite de Provence]]<br />
* [[Marguerite de Bourgogne (vers 1290-1315)]]<br />
* [[Jeanne de Bourgogne (vers 1290-1330)]]<br />
* [[Blanche de Bourgogne (1296-ca 1325-1326)]]<br />
* [[Suzanne Habert]]<br />
* [[Marie de la Troche de Savonnières]]<br />
* [[Marie Anne Laurent]]<br />
* [[Françoise Lecocq]]<br />
* [[Élisabeth de Bohême]]<br />
* [[Marguerite ou Geneviève Blanchot]]<br />
* [[Louise de Stolberg-Gedern]]<br />
* [[Louise de Bossigny, comtesse d'Auneuil]]<br />
* [[Marguerite d'York]]<br />
* [[Catherine Michelle Chauchat]]<br />
* [[Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière]]<br />
* [[Françoise dite Athénaïs de Rochechouart de Mortemart]]<br />
* [[Marie-Angélique de Scorailles de Roussille]]<br />
* [[Marie Gouze, dite Olympe de Gouges]]<br />
<br />
===2019===<br />
<br />
* [[Marie Antoinette Cailleau]]<br />
* [[Marie-Madeleine du Moncel de Martinvast]]<br />
* [[Antoinette-Adrienne de Rabaudy]]<br />
* [[Marie-Louise Ladoux]]<br />
* [[Renée-Françoise Le Vacher]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Elisabeth Julienne Pommereul]]<br />
* [[Louise Julie Careau]]<br />
* [[Marie Jeanne Chastenet de la Brunetière]]<br />
* [[Angélique Séraphine de Ferrières]]<br />
* [[Marie Anne Lambillion]]<br />
* [[Louise Élisabeth de La Rochefoucauld]]<br />
* [[Marthe Jobart]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Élisabeth Geneviève Gaudin]]<br />
* [[Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken]] revue en 2019<br />
* [[Marie-Louise Trichet]]<br />
* [[Françoise d'Aubigné]]<br />
* [[Marie-Élisabeth Boué, dite Mme de La Fite]]<br />
<br />
===2018===<br />
<br />
*[[Marie d’Avaugour]]<br />
*[[Anne Depoirieux]]<br />
*[[Marie de Hautefort]]<br />
*[[Antoinette Desmoulins]]<br />
*[[Philippe de Gueldre]]<br />
*[[Rosalie Ducrollay]]<br />
*[[Jacqueline Arnauld]]<br />
*[[Marguerite de Lussan]]<br />
*[[Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville]]<br />
*[[Charlotte-Flandrine d'Orange-Nassau]]<br />
*[[Giustiniana Wynne]]<br />
*[[Adélaïde Billet]]<br />
<br />
===2017===<br />
<br />
* [[Sophie-Rose de Rosen-Kleinroop]]<br />
* [[Anne Larcher de Pocancy]]<br />
* [[Étiennette Delizet]]<br />
* [[Julie de Lespinasse]]<br />
* [[Marie-Catherine Peuvret]]<br />
* [[Marie-Anne Peuvret de Gaudarville]]<br />
* [[Constance-Marie de Théis]]<br />
* [[Marie-Anne Magnan]]<br />
* [[Françoise de Blacas de Robert d’Escragnolle]] <br />
* [[Marie-Madeleine de Castille]]<br />
* [[Jeanne Frémiot]]<br />
* [[Catherine de la Croix de Chevrières]]<br />
* [[Madeleine de Franc]]<br />
* [[Françoise de La Caille]]<br />
* [[Marie Fontaine]]<br />
* [[Honorine Crozat du Châtel]]<br />
* [[Julienne de Cornillon]]<br />
* [[Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf]]<br />
<br />
=== 2016===<br />
* [[Jeanne Pinczon du Hazay]]<br />
* [[Jeanne-Renée Estièvre]]<br />
* [[Marguerite Delamarre]]<br />
<br />
=== 2015===<br />
* [[Marie de Vichy-Chamrond]]<br />
* [[Charlotte-Rose de Caumont de La Force]]<br />
* [[Elisabeth-Charlotte d'Orléans]]<br />
* [[Marguerite Louise d'Orléans]]<br />
* [[Jeanne Séguier]]<br />
* [[Marie Louise Élisabeth Félicité Pourrat de la Madelaine]]<br />
* [[Louise Anne Christine de Foix de La Valette d'Épernon]]<br />
* [[Jeanne Courillaud]]<br />
* [[Christine de France]]<br />
* [[Louise Bourgeois]]<br />
* [[Marie Barré]]<br />
* [[Françoise-Marie Jacquelin]]<br />
* [[Marie Poussepin]]<br />
* [[Renée Diveau]]<br />
* [[Emma de Blois]]<br />
<br />
=== 2014===<br />
* [[Jacqueline Bouette de Blémur]]<br />
* [[Madeleine de Brou]]<br />
* [[Jeanne de Belcier]]<br />
* [[Antoinette de Salvan]]<br />
* [[Mademoiselle Poulain de Nogent]]<br />
* [[Henriette Marie Françoise Edme]]<br />
* [[Marie Leprince]]<br />
* [[Louise Moillon]]<br />
* [[Amélie Louise de Berckheim]]<br />
* [[Henriette de Berckheim]]<br />
* [[Octavie de Berckheim]]<br />
* [[Amélie Anne Dorothée de Dietrich]]<br />
* [[Amélie Louise Sophie de Dietrich]]<br />
* [[Marie Philippine Frédérique Dorothée d’Oberkirch]]<br />
* [[Frédérique Pfeffel]]<br />
* [[Suzanne Élisabeth d’Orville]]<br />
* [[Anne-Elisabeth Schoenemann]]<br />
* [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen]]<br />
* [[Cercle de Schoppenwihr]]<br />
* [[Idéologie]]<br />
* [[Noblesse immémoriale]]<br />
* [[Trotula]]<br />
* [[Jeanne Flore]]<br />
* [[Marguerite-Françoise-Lucie Messageot]]<br />
* [[Anne-Louise Boyvin d'Hardancourt]]<br />
* [[Didon]]<br />
<br />
=== 2013 ===<br />
* [[Ide de Gorsleeuw]]<br />
* [[Marie-Louise Auget de Monthyon]]<br />
* [[Françoise Odeau]]<br />
* [[Louise de Marillac (?-1629)]]<br />
* [[Louise -Blanche-Thérèse Perrucard de Ballon]]<br />
* [[Anne de Pons]]<br />
* [[Jane Barker]]<br />
* [[Anne Le Fèvre]]<br />
* [[Geneviève-Françoise Randon de Malboissière]]<br />
* [[Marie Agouet]]<br />
* [[Marie-Amable Petiteau]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1522-1586)]]<br />
* [[Jeanne Perraud]]<br />
* [[Yolande Bonhomme]]<br />
* [[Marie-Anne de La Trémoille]]<br />
* [[Ève de Saint-Martin]]<br />
* [[Hedwig Margrethe Elisabeth von Ranzau]]<br />
* [[Marie-Françoise Gay]]<br />
* [[Sappho]]<br />
* [[Anne de Lenclos]]<br />
* [[Marie d'Angleterre]]<br />
* [[Georgette de Montenay]]<br />
* [[Henriette de Monbielle d'Hus]]<br />
* [[Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency]]<br />
* [[Perrine Testu]]<br />
* [[Marie Barbe]]<br />
* [[Marthe d'Oraison]]<br />
* [[Françoise d'Aguillenqui]]<br />
* [[Françoise de Coëtquen]]<br />
* [[Anne Boger]]<br />
* [[Marie Jeanne Constance de Mailly d’Haucourt]]<br />
* [[Catherine de Francheville]]<br />
* [[Jeanne de Lestonnac]]<br />
* [[Annonciades célestes]]<br />
<br />
=== 2012 ===<br />
* [[Clytemnestre]]<br />
* [[Électre]]<br />
* [[Proba Falconia]]<br />
* [[Corinne]]<br />
* [[Érinna]]<br />
* [[Télésilla]]<br />
* [[Jeanne d'Arc]]<br />
* [[Ségolène]]<br />
* [[Aliénor d'Aquitaine]]<br />
* [[Rose Chamois]]<br />
* [[Marie de Pech]]<br />
* [[Geneviève]]<br />
* [[Marguerite Ménard]]<br />
* [[Clôture]]<br />
<br />
=== 2011 ===<br />
<br />
* [[Ide de Nivelles]] <br />
* [[Ide de Louvain]]<br />
* [[Marie Bonneau]]<br />
* [[Louise Chatillon]]<br />
* [[Rose Chatillon]]<br />
* [[Thérèse Chatillon]]<br />
* [[Jacqueline de Chaugy]]<br />
* [[Diane de France]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1480-1532)]]<br />
* [[Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin]]<br />
* [[Helen Maria Williams]]<br />
* [[Jeanne de France (1464-1505)]]<br />
<br />
== Evénements ==<br />
<br />
=== En 2013 ===<br />
* A partir de février 2013, indexation des personnages selon leurs domaines de notoriété [[Marie-Elisabeth Henneau]]<br />
<br />
=== En 2012 ===<br />
<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des Femmes antiques et légendaires par [[Anne Debrosse]].<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des images par [[Anne Debrosse]].<br />
<br />
=== En 2011 ===<br />
<br />
* A partir du 25 septembre 2011, mise en ligne du dictionnaire Delacoux.<br />
* A partir du 1er juin 2011, 150 nouveaux personnages seront créés.<br />
* Le site français a fini sa migration en août 2010. Fin mai 2011, le contrôle des 1500 personnages est terminé.<br />
* Démarrage du site anglais depuis décembre 2010 : des nouvelles bientôt ici et sur la version anglaise !</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Claudine_N%C3%A9delecClaudine Nédelec2022-12-12T16:30:40Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>Claudine Nédelec a rédigé la notice suivante:<br />
* [[Catherine Leclerc du Rosé]]<br />
* [[Jeanne-Olivier Bourguignon]]<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Marie de Hautefort]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Nedelec, Claudine}}<br />
[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Catherine_Leclerc_du_Ros%C3%A9Catherine Leclerc du Rosé2022-12-12T16:30:06Z<p>Henneau : /* Choix bibliographique */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Edme Villequin, dit de Brie<br />
| dénominations = Mademoiselle Leclerc du Rosé [Rozet ou Rosay]<br/>Mademoiselle de Brie<br/>Catherine de Brie<br />
| naissance = 1630<br />
| décès = 19 novembre 1706<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=497 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution.]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Catherine Leclerc, fille de Claude Leclerc, comédien de la troupe de Gaston d’Orléans, et de Nicole Ravanne, elle aussi comédienne, faisait partie de la troupe de Charles Dufresne, dite troupe du duc d’Épernon, reprise en main par Madeleine Béjart et Molière vers 1650. Elle épouse peu après le comédien Edme Villequin, dit de Brie, qui joue les utilités, de plus de vingt ans son aîné.<br/><br />
En 1658, à l’arrivée à Paris, selon une lettre de Chapelle, se font jour quelques dissensions entre les actrices principales de la troupe, [[Madeleine Béjart]], Catherine de Brie et [[Thérèse Marquise de Gorla|Marquise du Parc]], pour les premiers rôles. Catherine s’empare assez vite, avec succès, des rôles de jeunes filles (les amoureuses, les ingénues, voire une « sage coquette » dans ''L’Impromptu de Versailles''), ainsi dans ''Les Précieuses ridicules'' (Cathos), ''Le Misanthrope'' (Éliante), ''Le Tartuffe'' (Mariane), ''Les Femmes savantes'' (Armande), ''Le Malade imaginaire'' (Angélique)... Elle crée surtout (à 32 ans) le rôle d’Agnès de ''L’École des femmes'', où elle triomphe au point de le jouer jusqu’à sa retraite, à la requête du public.<br/><br />
Selon ''La Fameuse Comédienne'' (mais ce texte relève plus de la collection de ragots que de l’histoire), elle fut la maîtresse de Molière ; elle se montra en tout cas une partenaire et une amie fidèle, qui signe avec lui plusieurs actes de baptême.<br/><br />
Restée dans la troupe après la mort de Molière, elle devient la première sociétaire de la Comédie-Française. Elle se retire en 1685, avec une pension de mille livres, sur ordre de la dauphine, Marie-Anne de Bavière, nommée surintendante de la Comédie-Française par Louis XIV. Elle est une des premières comédiennes à avoir été en quelque sorte titulaire d’un « emploi » sur scène.<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, Lettre à Molière(printemps 1659), ''Recueil des plus belles pièces des poètes français tant anciens que modernes'', 1692, t. V, p. 40-45.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* Henry Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français [...]'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d. (p. 450-452).<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe, Paris, SEVPEN, 1963, [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf]<br />
<br />
==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 50.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière / gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, Louis Perrin, 1858, p. 40 (d’après une miniature sur cuivre).<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « Il faut qu’elle ait été charmante / Puisqu’aujourd’hui malgré ses ans / À peine des charmes naissants / Égalent sa beauté mourante » (''La Fameuse Comédienne ou Histoire de la Guérin, auparavant femme et veuve de Molière'', Francfort, F. Rottenberg, 1688.p. 90)<br />
* « Mademoiselle de Brie, qui avait épousé un comédien de la troupe, était une excellente actrice, jouant le grand tragique et le noble comique. Elle était grande, bien faite et fort jolie [...]. Elle conserva longtemps un air de jeunesse, et les historiens rapportent à ce propos l’anecdote suivante : quelques années avant la retraite de Mademoiselle de Brie, ses camarades l’engagèrent à céder le rôle d’Agnès de L’École des femmes, qu’elle jouait avec une grande supériorité, à une autre actrice plus jeune, nommée Angélique du Croisy. Lorsque celle-ci se présenta sur le théâtre, le parterre demanda Mademoiselle de Brie avec tant d’insistance, qu’on fut obligé d’aller la chercher dans son logis. Elle vint, joua en habit de ville parce qu’on ne voulut pas même lui donner le temps d’en changer, et reçut des applaudissements qui ne finissaient point. Elle conserva le rôle d’Agnès jusqu’à sa retraite » (Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, Louis Perrin, 1858.p. 42).<br />
* « Elle se prend, d’un air le plus charmant du monde, aux choses qu’elle fait et l’on voit briller mille grâces dans toutes ses actions, une douceur pleine d’attraits, une bonté toute engageante, une honnêteté adorable » (Cité par Henry Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français [...]'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., p. 450).<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Leclerc du Rose, Catherine}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie:Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Catherine_Leclerc_du_Ros%C3%A9Catherine Leclerc du Rosé2022-12-12T16:29:48Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Edme Villequin, dit de Brie<br />
| dénominations = Mademoiselle Leclerc du Rosé [Rozet ou Rosay]<br/>Mademoiselle de Brie<br/>Catherine de Brie<br />
| naissance = 1630<br />
| décès = 19 novembre 1706<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=497 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution.]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Catherine Leclerc, fille de Claude Leclerc, comédien de la troupe de Gaston d’Orléans, et de Nicole Ravanne, elle aussi comédienne, faisait partie de la troupe de Charles Dufresne, dite troupe du duc d’Épernon, reprise en main par Madeleine Béjart et Molière vers 1650. Elle épouse peu après le comédien Edme Villequin, dit de Brie, qui joue les utilités, de plus de vingt ans son aîné.<br/><br />
En 1658, à l’arrivée à Paris, selon une lettre de Chapelle, se font jour quelques dissensions entre les actrices principales de la troupe, [[Madeleine Béjart]], Catherine de Brie et [[Thérèse Marquise de Gorla|Marquise du Parc]], pour les premiers rôles. Catherine s’empare assez vite, avec succès, des rôles de jeunes filles (les amoureuses, les ingénues, voire une « sage coquette » dans ''L’Impromptu de Versailles''), ainsi dans ''Les Précieuses ridicules'' (Cathos), ''Le Misanthrope'' (Éliante), ''Le Tartuffe'' (Mariane), ''Les Femmes savantes'' (Armande), ''Le Malade imaginaire'' (Angélique)... Elle crée surtout (à 32 ans) le rôle d’Agnès de ''L’École des femmes'', où elle triomphe au point de le jouer jusqu’à sa retraite, à la requête du public.<br/><br />
Selon ''La Fameuse Comédienne'' (mais ce texte relève plus de la collection de ragots que de l’histoire), elle fut la maîtresse de Molière ; elle se montra en tout cas une partenaire et une amie fidèle, qui signe avec lui plusieurs actes de baptême.<br/><br />
Restée dans la troupe après la mort de Molière, elle devient la première sociétaire de la Comédie-Française. Elle se retire en 1685, avec une pension de mille livres, sur ordre de la dauphine, Marie-Anne de Bavière, nommée surintendante de la Comédie-Française par Louis XIV. Elle est une des premières comédiennes à avoir été en quelque sorte titulaire d’un « emploi » sur scène.<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, Lettre à Molière(printemps 1659), ''Recueil des plus belles pièces des poètes français tant anciens que modernes'', 1692, t. V, p. 40-45.<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* Henry Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français [...]'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d. (p. 450-452).<br />
- Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe, Paris, SEVPEN, 1963, [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf]<br />
<br />
==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 50.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière / gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, Louis Perrin, 1858, p. 40 (d’après une miniature sur cuivre).<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « Il faut qu’elle ait été charmante / Puisqu’aujourd’hui malgré ses ans / À peine des charmes naissants / Égalent sa beauté mourante » (''La Fameuse Comédienne ou Histoire de la Guérin, auparavant femme et veuve de Molière'', Francfort, F. Rottenberg, 1688.p. 90)<br />
* « Mademoiselle de Brie, qui avait épousé un comédien de la troupe, était une excellente actrice, jouant le grand tragique et le noble comique. Elle était grande, bien faite et fort jolie [...]. Elle conserva longtemps un air de jeunesse, et les historiens rapportent à ce propos l’anecdote suivante : quelques années avant la retraite de Mademoiselle de Brie, ses camarades l’engagèrent à céder le rôle d’Agnès de L’École des femmes, qu’elle jouait avec une grande supériorité, à une autre actrice plus jeune, nommée Angélique du Croisy. Lorsque celle-ci se présenta sur le théâtre, le parterre demanda Mademoiselle de Brie avec tant d’insistance, qu’on fut obligé d’aller la chercher dans son logis. Elle vint, joua en habit de ville parce qu’on ne voulut pas même lui donner le temps d’en changer, et reçut des applaudissements qui ne finissaient point. Elle conserva le rôle d’Agnès jusqu’à sa retraite » (Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, Louis Perrin, 1858.p. 42).<br />
* « Elle se prend, d’un air le plus charmant du monde, aux choses qu’elle fait et l’on voit briller mille grâces dans toutes ses actions, une douceur pleine d’attraits, une bonté toute engageante, une honnêteté adorable » (Cité par Henry Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français [...]'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., p. 450).<br />
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{{DEFAULTSORT:Leclerc du Rose, Catherine}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie:Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Catherine_Leclerc_du_Ros%C3%A9Catherine Leclerc du Rosé2022-12-12T16:24:31Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Edme Villequin, dit de Brie<br />
| dénominations = Mademoiselle Leclerc du Rosé [Rozet ou Rosay]<br/>Mademoiselle de Brie<br/>Catherine de Brie<br />
| naissance = 1630<br />
| décès = 19 novembre 1706<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=497 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution.]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Catherine Leclerc, fille de Claude Leclerc, comédien de la troupe de Gaston d’Orléans, et de Nicole Ravanne, elle aussi comédienne, faisait partie de la troupe de Charles Dufresne, dite troupe du duc d’Épernon, reprise en main par Madeleine Béjart et Molière vers 1650. Elle épouse peu après le comédien Edme Villequin, dit de Brie, qui joue les utilités, de plus de vingt ans son aîné.<br/><br />
En 1658, à l’arrivée à Paris, selon une lettre de Chapelle, se font jour quelques dissensions entre les actrices principales de la troupe, [[Madeleine Béjart]], Catherine de Brie et [[Thérèse Marquise de Gorla|Marquise du Parc]], pour les premiers rôles. Catherine s’empare assez vite, avec succès, des rôles de jeunes filles (les amoureuses, les ingénues, voire une « sage coquette » dans ''L’Impromptu de Versailles''), ainsi dans ''Les Précieuses ridicules'' (Cathos), ''Le Misanthrope'' (Éliante), ''Le Tartuffe'' (Mariane), ''Les Femmes savantes'' (Armande), ''Le Malade imaginaire'' (Angélique)... Elle crée surtout (à 32 ans) le rôle d’Agnès de ''L’École des femmes'', où elle triomphe au point de le jouer jusqu’à sa retraite, à la requête du public.<br/><br />
Selon ''La Fameuse Comédienne'' (mais ce texte relève plus de la collection de ragots que de l’histoire), elle fut la maîtresse de Molière ; elle se montra en tout cas une partenaire et une amie fidèle, qui signe avec lui plusieurs actes de baptême.<br/><br />
Restée dans la troupe après la mort de Molière, elle devient la première sociétaire de la Comédie-Française. Elle se retire en 1685, avec une pension de mille livres, sur ordre de la dauphine, Marie-Anne de Bavière, nommée surintendante de la Comédie-Française par Louis XIV. Elle est une des premières comédiennes à avoir été en quelque sorte titulaire d’un « emploi » sur scène.<br />
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{{DEFAULTSORT:Leclerc du Rose, Catherine}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie:Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Th%C3%A9r%C3%A8se_Marquise_de_GorlaThérèse Marquise de Gorla2022-12-12T16:11:20Z<p>Henneau : /* Notice de Claudine Nédelec, 2022 */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = René Berthelot, dit Du Parc, dit Gros-René<br />
| dénominations = Mlle Du Parc, « la Duparc », Marquise<br />
| naissance = 1633<br />
| décès = 11 décembre 1668<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=4&index=75 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution]<br /><br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Thérèse Marquise est issue du mariage de Marguerite Jacquart et de Giacomo de Gorla, d’origine italo-suisse, bonimenteur de foires, ayant reçu l’autorisation d’installer un théâtre et de vendre ses marchandises sur la place des Jacobins à Lyon en 1644. Marquise a sans doute commencé par attirer le chaland pour son père en dansant. Lorsque la troupe du duc d’Épernon, que dirigent désormais [[Madeleine Béjart]] et Molière, arrive fin 1652 à Lyon, René Berthelot, dit Du Parc et Gros-René, spécialisé dans les rôles de valet, décide de l’épouser : le contrat est signé en février 1653. Elle apporte une dot de 3 000 livres : son père était donc à son aise. Devenue membre de la troupe sous le nom de Mlle Du Parc, elle en suit les pérégrinations. Selon les ''Mémoires'' de Daniel de Cosnac, elle joue un rôle dans l’adoption de la troupe par le prince de Conti, son secrétaire, le poète Jean-François Sarasin, en étant devenu amoureux.<br/><br />
Lors du séjour à Rouen, où se prépare le retour de la troupe à Paris, elle rencontre Pierre et Thomas Corneille, tous deux dramaturges. Certains des poèmes galants publiés par « Corneille » dans les ''Poésies choisies de Messieurs [...]'' (dit recueil Sercy, t. V, 1660), lui sont sans doute dédiés, dont les fameuses « Stances » (« Marquise, si mon visage... »), mises en musique par Brassens avec une railleuse strophe supplémentaire de Tristan Bernard. Mais il s’agit d’un jeu littéraire, voire professionnel, Corneille cherchant alors à se rapprocher des milieux galants parisiens.<br/><br />
Selon une lettre de Chapelle, il y a alors quelques dissensions entre les actrices principales de la troupe, Madeleine Béjart, Catherine de Brie et Marquise, qui se trouvait un peu reléguée aux seconds rôles. De plus, les frères Corneille, voulant contribuer au redressement du théâtre du Marais, usent de leur influence pour y faire entrer le couple Du Parc. À Pâques 1659, tous deux quittent la troupe de Molière ; mais cette expérience fut sans doute décevante, et un an plus tard, ils la réintègrent.<br />
Les contemporains ne parlent pas de son jeu ; elle brille surtout par sa beauté et par ses talents de danseuse dans les comédies-ballets et les spectacles de cour. Elle est sans doute la bergère du ballet du 3ème acte des ''Fâcheux'' (1661) ; dans ''Le Mariage forcé'' (1664), elle joue Dorimène, la femme de Sganarelle, et danse dans la VIIIe entrée (alors que, dans les ballets de cour, les rôles féminins sont presque toujours dansés par des hommes). <br/><br />
Après avoir joué Elvire dans ''Dom Juan'' (1665) et Arsinoé dans ''Le Misanthrope'' (1666), elle obtient enfin un premier grand rôle, celui d’Axiane dans ''Alexandre le Grand'' de Racine (créé le 14 décembre 1665). Mais Racine avait aussi confié sa pièce, contre tous les usages, à l’Hôtel de Bourgogne, qui, en la créant à son tour le 18, fait chuter la mise en scène du Palais-Royal. On ne sait pas si Racine était déjà l’amant de Marquise, dont le mari est mort en 1664. En tout cas, il obtient de la faire recruter par l’Hôtel de Bourgogne (mars 1667) : elle y crée le rôle d’Andromaque (novembre 1667), c’est un triomphe.<br/><br />
Après avoir eu plusieurs enfants de Du Parc (dont un seul survécut), elle donne naissance à une fille (baptisée en mai 1668, morte en 1676), probablement de Racine. En décembre 1668, Marquise Du Parc meurt des suites d’une fausse couche ou d’un avortement, à 35 ans. Lors de l’affaire des poisons, en 1679, « la Voisin » (Catherine Deshayes) accuse Racine de l’avoir fait empoisonner, par jalousie ; très en cour, il n’est pas inquiété. Le service funèbre de la comédienne fut suivi par une foule d’admirateurs désespérés, selon le récit du gazetier Robinet. Elle est inhumée en l’église des Carmes des Billettes.<br />
<br />
Marquise Du Parc a donné lieu à plusieurs fictions récentes (un film : ''Marquise'', Véra Belmont, 1997 ; un roman historique : ''Marquise ou la vie sensuelle d’une comédienne'', Christophe Mory, 2012 ; une pièce de théâtre : ''Adieu Marquise'', Monique Lancel, 2015...). Mais on ne sait en fait pas grand-chose de sa personnalité, en dehors de sa beauté, unanimement célébrée : rien par exemple sur ses nombreuses maternités, qui finissent par causer sa mort, comme pour beaucoup de femmes de l’époque. Molière en fait, non sans quelque ironie, une « Marquise façonnière » dans ''L’Impromptu de Versailles'' (1663) et une jeune fille galante et coquette dans Le Mariage forcé (1664). Sans doute la troupe profita-t-elle davantage de ses talents de danseuse, qui font d’elle en quelque sorte une première figure de danseuse professionnelle avant celles formées par l’Académie royale de musique (Lafontaine, 1655-1738 ; Marie-Thérèse Perdou de Subligny, 1666-1740).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Acte de mariage, Archives municipales de Lyon ; Contrat de mariage du XIX février 1653 passé devant le notaire royal Thomazet en présence de témoins dont J.-B. Poquelin, Archives départementales du Rhône, cote 3E//958, fol.222-223.<br />
* Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, Lettre à Molière (printemps 1659), ''Recueil des plus belles pièces des poètes français tant anciens que modernes'', 1692, t. V, p. 40-45.<br />
* Registres de Saint-Roch (cités par Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', Paris, SEVPEN, 1963, p. 617): « Du 13 décembre 1668, Marquise, Thérèse de Gorla, veuve de feu René Berthelot, vivant sieur Du parc, l’une des comédiennes de la troupe royale, âgée d’environ 25 [35 en fait] ans, décédée le onzième du présent mois, rue de Richelieu ; son corps porté et inhumé aux religieux carmes des Billettes de cette ville de Paris ».<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* Georges Forestier, ''Jean Racine'', Paris, Gallimard, 2006.<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'' [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf]<br />
* Virginia Scott, ''Molière : A Theatrical Life'', Cambridge University Press, 2000<br />
<br />
==Jugements==<br />
<br />
* « D’une brillante grâce / Vos traits sont embellis, / Et votre teint efface / Les roses et les lys / De nos jeunes Phyllis ; / L’esprit, l’air agréable, / Et la taille admirable, / En vous se trouvent joints : / Après cela, Marquise, / Ne soyez point surprise, / Si je vous rends des soins, / L’on en rendrait à moins. » (Poésie attribuée à Molière (vers 1660 ?), ''Recueil des plus beaux vers qui ont été mis en chant'', 1668 [''Œuvres complètes'', Paris, Gallimard, « La Pléiade », 2010, t. II, p. 1110])<br />
* « La DU PARC, cette belle Actrice, / Avec son port d’Impératrice, / Soit en récitant, ou dansant, / N’a rien qui ne soit ravissant ; / Et comme sa taille et sa tête / Qui font mainte et mainte conquête, / Mille soupirants sont témoins, / Que ses beaux pas n’en sont pas moins. » (Jean Loret, ''Lettre en vers à son Altesse Mlle de Longueville'', 20 novembre 1661 (compte rendu de la création des Fâcheux à Paris)<br />
* « Vous allez être à moi depuis la tête jusqu’aux pieds ; et je serai Maître de tout : De vos petits yeux éveillés ; de votre petit nez fripon ; de vos lèvres appétissantes ; de vos oreilles amoureuses ; de votre petit menton joli ; de vos petits tétons rondelets ; de votre... Enfin toute votre Personne sera à ma discrétion » (Molière, ''Le Mariage forcé'', sc. 2 (Sganarelle, à Dorimène/ Marquise Du Parc) <br />
* « J’ai vu la Pièce toute neuve, / D’ANDROMAQUE, d’Hector, la Veuve, / Qui, maint Siècle, après son Trépas, / Se remontre pleine d’Appas, / Sous le Visage d’une Actrice, / Des Humains, grande Tentatrice, / Et qui, dans un Deuil très pompeux, / Par sa voix, son geste et ses yeux, / Remplit, j’en donne ma parole, / Admirablement bien, son Rôle. / C’est Mademoiselle du PARC, / Par qui le Petit Dieu Porte-Arc, / Qui lui sert de fidèle Escorte, / Fait des Siennes d’étrange sorte. » (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Madame'', 26 novembre 1667)<br />
*« J’admire l’étoile de la Duparc qui a donné mille passions à mille gens, et jamais une médiocre. Si le Chevalier de *** l’épouse, ce sera un grand triomphe pour l’amour ; il est beau pour son honneur qu’il arrive de temps en temps des choses extraordinaires dans son empire ; cela le fait respecter. » (Lettre de Bussy-Rabutin à Mme de Montmorency, 17 juillet 1668, p. 55-56 (''Nouvelles lettres de Messire Roger de Rabutin [...]'', t. V, Paris, F. Delaulne, 1727).)<br />
* « M. Racine était amoureux de la du Parc, qui était grande, bien faite, et qui n’était pas bonne actrice. Il fit Andromaque pour elle, il lui apprit ce rôle ; il la faisait répéter comme une écolière. » (Nicolas Boileau, conversation du 12 décembre 1703 avec Claude Brossette, dans son ''Recueil des mémoires touchant la vie et les ouvrages de Boileau'', cité par Paul Mesnard, ''J. Racine'', Œuvres, Paris, Hachette, 1885, « Notice biographique », t. 1, p. 78.)<br />
* « L’HÔTEL de BOURGOGNE est en Deuil, / Depuis peu, voyant au Cercueil, / Son Andromaque si brillante, / Si charmante, et si triomphante, / Autrement, la belle du PARC, / Par qui l’Amour tirait de l’Arc, / Sur les Cœurs, avec tant d’adresse [...] ». (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Madame'', 15 décembre 1668)<br />
* « Elle était belle et bien faite, et dansait très bien ; elle brillait aux ballets du roi dans les danses hautes ; elle faisait certaines caprioles remarquables, car on voyait ses jambes et partie de ses cuisses par le moyen de sa jupe fendue des deux côtés, avec des bas de soie, attachés au haut d’une petite culotte ». (''Lettre au Mercure de France'', mai 1740, p. 845-846 (attribuée à Marie-Angélique Poisson, fille de Philibert Gassot du Croisy et de Marie Claveau, dite Mlle du Croisy, tous deux de la troupe de Molière ; elle entra très jeune dans la troupe, après la mort de Molière, et fut sociétaire de la Comédie-Française de 1680 à 1694)<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Marquise de Gorla, Thérèse}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]] [[Catégorie:Art dramatique]] [[Catégorie:Danse]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/SiefarWikiFr:Actualit%C3%A9sSiefarWikiFr:Actualités2022-12-12T16:10:25Z<p>Henneau : /* 2022 */</p>
<hr />
<div>== Les nouvelles notices du Dictionnaire de la Siefar ==<br />
<br />
===2022===<br />
* [[Jeanne-Olivier Bourguignon]]<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Antoinette de Bourbon-Vendôme]]<br />
* [[Louise Marie Madeleine Fontaine]]<br />
* [[Marie Charlotte Françoise Marlin]]<br />
* [[Madeleine Noble]]<br />
* [[Gabrielle Suchon]]<br />
* [[Marguerite de Jousserand]]<br />
* [[Gerberge de Saxe]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
===2021===<br />
* [[Médée]]<br />
* [[Madeleine Chaussé]]<br />
* [[Claire-Thérèse d'Aguesseau]]<br />
* [[Madeleine Charlotte Émilie Le Fèvre de Caumartin]]<br />
* [[Marie-Anne-Catherine d'Amoressan de Pressigny]]<br />
* [[Anne-Josèphe Bonnier de la Mosson]]<br />
* [[Émilie]]<br />
* [[Jeanne Delanoue]]<br />
* [[Marie Laigle]]<br />
* [[Marianne Chatain]]<br />
* [[Louise Seguin]]<br />
* [[Isabelle Péna]]<br />
<br />
===2020===<br />
* [[Marguerite de Provence]]<br />
* [[Marguerite de Bourgogne (vers 1290-1315)]]<br />
* [[Jeanne de Bourgogne (vers 1290-1330)]]<br />
* [[Blanche de Bourgogne (1296-ca 1325-1326)]]<br />
* [[Suzanne Habert]]<br />
* [[Marie de la Troche de Savonnières]]<br />
* [[Marie Anne Laurent]]<br />
* [[Françoise Lecocq]]<br />
* [[Élisabeth de Bohême]]<br />
* [[Marguerite ou Geneviève Blanchot]]<br />
* [[Louise de Stolberg-Gedern]]<br />
* [[Louise de Bossigny, comtesse d'Auneuil]]<br />
* [[Marguerite d'York]]<br />
* [[Catherine Michelle Chauchat]]<br />
* [[Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière]]<br />
* [[Françoise dite Athénaïs de Rochechouart de Mortemart]]<br />
* [[Marie-Angélique de Scorailles de Roussille]]<br />
* [[Marie Gouze, dite Olympe de Gouges]]<br />
<br />
===2019===<br />
<br />
* [[Marie Antoinette Cailleau]]<br />
* [[Marie-Madeleine du Moncel de Martinvast]]<br />
* [[Antoinette-Adrienne de Rabaudy]]<br />
* [[Marie-Louise Ladoux]]<br />
* [[Renée-Françoise Le Vacher]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Elisabeth Julienne Pommereul]]<br />
* [[Louise Julie Careau]]<br />
* [[Marie Jeanne Chastenet de la Brunetière]]<br />
* [[Angélique Séraphine de Ferrières]]<br />
* [[Marie Anne Lambillion]]<br />
* [[Louise Élisabeth de La Rochefoucauld]]<br />
* [[Marthe Jobart]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Élisabeth Geneviève Gaudin]]<br />
* [[Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken]] revue en 2019<br />
* [[Marie-Louise Trichet]]<br />
* [[Françoise d'Aubigné]]<br />
* [[Marie-Élisabeth Boué, dite Mme de La Fite]]<br />
<br />
===2018===<br />
<br />
*[[Marie d’Avaugour]]<br />
*[[Anne Depoirieux]]<br />
*[[Marie de Hautefort]]<br />
*[[Antoinette Desmoulins]]<br />
*[[Philippe de Gueldre]]<br />
*[[Rosalie Ducrollay]]<br />
*[[Jacqueline Arnauld]]<br />
*[[Marguerite de Lussan]]<br />
*[[Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville]]<br />
*[[Charlotte-Flandrine d'Orange-Nassau]]<br />
*[[Giustiniana Wynne]]<br />
*[[Adélaïde Billet]]<br />
<br />
===2017===<br />
<br />
* [[Sophie-Rose de Rosen-Kleinroop]]<br />
* [[Anne Larcher de Pocancy]]<br />
* [[Étiennette Delizet]]<br />
* [[Julie de Lespinasse]]<br />
* [[Marie-Catherine Peuvret]]<br />
* [[Marie-Anne Peuvret de Gaudarville]]<br />
* [[Constance-Marie de Théis]]<br />
* [[Marie-Anne Magnan]]<br />
* [[Françoise de Blacas de Robert d’Escragnolle]] <br />
* [[Marie-Madeleine de Castille]]<br />
* [[Jeanne Frémiot]]<br />
* [[Catherine de la Croix de Chevrières]]<br />
* [[Madeleine de Franc]]<br />
* [[Françoise de La Caille]]<br />
* [[Marie Fontaine]]<br />
* [[Honorine Crozat du Châtel]]<br />
* [[Julienne de Cornillon]]<br />
* [[Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf]]<br />
<br />
=== 2016===<br />
* [[Jeanne Pinczon du Hazay]]<br />
* [[Jeanne-Renée Estièvre]]<br />
* [[Marguerite Delamarre]]<br />
<br />
=== 2015===<br />
* [[Marie de Vichy-Chamrond]]<br />
* [[Charlotte-Rose de Caumont de La Force]]<br />
* [[Elisabeth-Charlotte d'Orléans]]<br />
* [[Marguerite Louise d'Orléans]]<br />
* [[Jeanne Séguier]]<br />
* [[Marie Louise Élisabeth Félicité Pourrat de la Madelaine]]<br />
* [[Louise Anne Christine de Foix de La Valette d'Épernon]]<br />
* [[Jeanne Courillaud]]<br />
* [[Christine de France]]<br />
* [[Louise Bourgeois]]<br />
* [[Marie Barré]]<br />
* [[Françoise-Marie Jacquelin]]<br />
* [[Marie Poussepin]]<br />
* [[Renée Diveau]]<br />
* [[Emma de Blois]]<br />
<br />
=== 2014===<br />
* [[Jacqueline Bouette de Blémur]]<br />
* [[Madeleine de Brou]]<br />
* [[Jeanne de Belcier]]<br />
* [[Antoinette de Salvan]]<br />
* [[Mademoiselle Poulain de Nogent]]<br />
* [[Henriette Marie Françoise Edme]]<br />
* [[Marie Leprince]]<br />
* [[Louise Moillon]]<br />
* [[Amélie Louise de Berckheim]]<br />
* [[Henriette de Berckheim]]<br />
* [[Octavie de Berckheim]]<br />
* [[Amélie Anne Dorothée de Dietrich]]<br />
* [[Amélie Louise Sophie de Dietrich]]<br />
* [[Marie Philippine Frédérique Dorothée d’Oberkirch]]<br />
* [[Frédérique Pfeffel]]<br />
* [[Suzanne Élisabeth d’Orville]]<br />
* [[Anne-Elisabeth Schoenemann]]<br />
* [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen]]<br />
* [[Cercle de Schoppenwihr]]<br />
* [[Idéologie]]<br />
* [[Noblesse immémoriale]]<br />
* [[Trotula]]<br />
* [[Jeanne Flore]]<br />
* [[Marguerite-Françoise-Lucie Messageot]]<br />
* [[Anne-Louise Boyvin d'Hardancourt]]<br />
* [[Didon]]<br />
<br />
=== 2013 ===<br />
* [[Ide de Gorsleeuw]]<br />
* [[Marie-Louise Auget de Monthyon]]<br />
* [[Françoise Odeau]]<br />
* [[Louise de Marillac (?-1629)]]<br />
* [[Louise -Blanche-Thérèse Perrucard de Ballon]]<br />
* [[Anne de Pons]]<br />
* [[Jane Barker]]<br />
* [[Anne Le Fèvre]]<br />
* [[Geneviève-Françoise Randon de Malboissière]]<br />
* [[Marie Agouet]]<br />
* [[Marie-Amable Petiteau]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1522-1586)]]<br />
* [[Jeanne Perraud]]<br />
* [[Yolande Bonhomme]]<br />
* [[Marie-Anne de La Trémoille]]<br />
* [[Ève de Saint-Martin]]<br />
* [[Hedwig Margrethe Elisabeth von Ranzau]]<br />
* [[Marie-Françoise Gay]]<br />
* [[Sappho]]<br />
* [[Anne de Lenclos]]<br />
* [[Marie d'Angleterre]]<br />
* [[Georgette de Montenay]]<br />
* [[Henriette de Monbielle d'Hus]]<br />
* [[Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency]]<br />
* [[Perrine Testu]]<br />
* [[Marie Barbe]]<br />
* [[Marthe d'Oraison]]<br />
* [[Françoise d'Aguillenqui]]<br />
* [[Françoise de Coëtquen]]<br />
* [[Anne Boger]]<br />
* [[Marie Jeanne Constance de Mailly d’Haucourt]]<br />
* [[Catherine de Francheville]]<br />
* [[Jeanne de Lestonnac]]<br />
* [[Annonciades célestes]]<br />
<br />
=== 2012 ===<br />
* [[Clytemnestre]]<br />
* [[Électre]]<br />
* [[Proba Falconia]]<br />
* [[Corinne]]<br />
* [[Érinna]]<br />
* [[Télésilla]]<br />
* [[Jeanne d'Arc]]<br />
* [[Ségolène]]<br />
* [[Aliénor d'Aquitaine]]<br />
* [[Rose Chamois]]<br />
* [[Marie de Pech]]<br />
* [[Geneviève]]<br />
* [[Marguerite Ménard]]<br />
* [[Clôture]]<br />
<br />
=== 2011 ===<br />
<br />
* [[Ide de Nivelles]] <br />
* [[Ide de Louvain]]<br />
* [[Marie Bonneau]]<br />
* [[Louise Chatillon]]<br />
* [[Rose Chatillon]]<br />
* [[Thérèse Chatillon]]<br />
* [[Jacqueline de Chaugy]]<br />
* [[Diane de France]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1480-1532)]]<br />
* [[Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin]]<br />
* [[Helen Maria Williams]]<br />
* [[Jeanne de France (1464-1505)]]<br />
<br />
== Evénements ==<br />
<br />
=== En 2013 ===<br />
* A partir de février 2013, indexation des personnages selon leurs domaines de notoriété [[Marie-Elisabeth Henneau]]<br />
<br />
=== En 2012 ===<br />
<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des Femmes antiques et légendaires par [[Anne Debrosse]].<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des images par [[Anne Debrosse]].<br />
<br />
=== En 2011 ===<br />
<br />
* A partir du 25 septembre 2011, mise en ligne du dictionnaire Delacoux.<br />
* A partir du 1er juin 2011, 150 nouveaux personnages seront créés.<br />
* Le site français a fini sa migration en août 2010. Fin mai 2011, le contrôle des 1500 personnages est terminé.<br />
* Démarrage du site anglais depuis décembre 2010 : des nouvelles bientôt ici et sur la version anglaise !</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Claudine_N%C3%A9delecClaudine Nédelec2022-12-12T16:09:07Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>Claudine Nédelec a rédigé la notice suivante:<br />
* [[Jeanne-Olivier Bourguignon]]<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Marie de Hautefort]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Nedelec, Claudine}}<br />
[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne-Olivier_BourguignonJeanne-Olivier Bourguignon2022-12-12T16:08:13Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Jean Pitel, sieur de Beauval<br />
| dénominations = Mademoiselle Beauval, dame Pitel de Beauval<br />
| naissance = 1647<br />
| décès = 20 mars 1720<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=399 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Enfant trouvée (en Hollande), recueillie par une blanchisseuse, elle aurait été adoptée à l’âge de dix ans par Jean-Baptiste Monchaingre (ce nom est diversement orthographié selon les sources), dit Filandre, comédien et directeur d’une troupe itinérante, selon les frères Parfaict, dont l’''Histoire du théâtre français'' (1748) est la principale source de renseignements sur la biographie de cette comédienne. Ils la présentent comme l’héroïne de diverses anecdotes, d’historicité invérifiable, qui en font une illustration de la vie aventureuse des comédiennes des troupes ambulantes. Filandre, après avoir parcouru les Pays-Bas espagnols de la fin des années 1640 jusqu’en 1658, revient en France en raison de divers événements politiques et familiaux. Il refonde alors une troupe, selon un acte passé à La Rochelle, qui mentionne Jeanne comme sa « fille adoptive ». Sous la protection du prince Louis II de Condé, cette troupe itinérante se trouve en 1665 à Lyon, où Jeanne aurait imposé à son père adoptif, en provoquant un scandale dans une église, son mariage avec Jean Pitel, sieur de Beauval, comédien adonné aux petits rôles, voire simple moucheur de chandelles.<br/><br />
On retrouve le couple dans la troupe du Marais en 1667-1668, puis dans la troupe du duc de Savoie en 1669. En 1670, une lettre de cachet (sur la suggestion de Molière) leur ordonne de venir à Paris, pour entrer dans la troupe du Roi au Palais-Royal, et remplir les rôles de soubrette et de niais. Ce transfert « forcé » n’est pas un cas isolé ; il prouve l’attention que l’autorité royale porte aux affaires du théâtre, et en l’occurrence l’influence de Molière sur le roi. Or, une autre anecdote raconte que Louis XIV n’a tout d’abord pas apprécié la comédienne, jusqu’à ce qu’il l’entende dans un de ces rires qui firent son succès, et que Molière mit à profit dans les rôles de Nicole (''Le Bourgeois gentilhomme''), Zerbinette (''Les Fourberies de Scapin'') et Toinette (''Le Malade imaginaire''). Mais elle joue aussi des rôles tragiques (''Tite et Bérénice'', Corneille, 1670).<br />
Les Beauval restent dans la troupe de Molière jusqu’à Pâques 1673, où ils passent à l’Hôtel de Bourgogne ; Mlle Beauval y joue également les soubrettes et les reines. Ils font ensuite partie de la Comédie-Française, où Jeanne joue dans les pièces de Palaprat, de Brueys et de Regnard. Elle apparaît « au naturel » dans un prologue de Michel Baron (''Le Rendez-vous des Tuileries'', 1685) et un de Jean-François Regnard (''Les Folies amoureuses'', 1704).<br/><br />
Mari et femme se retirent du théâtre en 1704, avec une pension de 1000 livres chacun. La retraite n’est pas complète : « Depuis sa retraite du Théâtre, Mademoiselle Beauval fut appelée à plusieurs fêtes que Mme la duchesse du Maine donna à Sceaux, où cette Actrice joua dans différentes Pièces qui y furent représentées » (Frères Parfaict).<br/><br />
De leurs nombreux enfants, seule leur fille aînée, Louise Pitel de Beauval (1665-1740), qui joua le rôle de Louison du ''Malade imaginaire'', fit carrière au théâtre.<br/><br />
Dans la troupe de son père adoptif, Mlle Beauval a mené une vie d’enfant de la balle, avant de se stabiliser à Paris. Elle illustre ainsi ces nombreuses troupes itinérantes qui sillonnaient alors la France, voire l’Europe, et dont l’histoire complexe reste encore mal connue ; Henri Chardon voulut voir en Filandre et sa femme les modèles de Destin et d’Angélique dans ''Le Roman comique'' de Scarron (1651-1657).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748, p. 527-534.<br />
* Acte passé devant Me Pierre Teuleron, notaire à La Rochelle, du 17 novembre 1659, « Association Mouschingre (sic), sa femme, Pinel et autres comédiens », Minutes Teuleron, Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 1300, n° 65.<br />
* Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, p. 269 vº, cité par Henri Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., t. 1, p. 115 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mâcon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son Palais Royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mari de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mâcon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contrat et traités avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir fait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Fait à Saint-Germain-en-Laye, le xxxie juillet 1670. Signé Louis [et] Colbert ».<br />
* Archives de la Comédie-Française, ''Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876, p. 111 : « M. de Molière manda de la même troupe de campagne [celle de Baron] M. et Mlle de Beauval pour une part et demie, à la charge de payer 500 livres de la pension du sieur Bejart [qui s’était retiré à Pâques], et 3 livres chaque jour de représentation à Chasteauneuf, gagiste de la troupe ».<br />
* Le Nouveau Mercure, mars1720, p. 100-101: La Comédie-Française « vient de perdre [...] une de ses plus anciennes Actrices : c’est Mademoiselle Beauval, qui mourut le Lundi 20 du mois de Mars 1720, âgée d’environ soixante-treize ans. Elle s’est distinguée également dans le sérieux et dans le comique. On doit à sa mémoire ce petit éloge, qui est, que pendant tout le temps que cette Comédienne a été en exercice, elle a toujours été si attentive à son devoir Théâtral, qu’aucune affaire étrangère n’a jamais pu l’en détourner ».<br />
<br />
==Choix bibliographique== <br />
* Henri Chardon, ''La Troupe du Roman comique dévoilée et les comédiens de campagne au XVIIe siècle'', Le Mans, E. Monnoyer, 1876.<br />
* J. Fransen, ''Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècles'', Paris, Champion, 1925.<br />
* Georges Mongrédien, ''La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière'', Paris, Hachette, 1966, p. 239-253.<br />
* Arsène Houssaye, ''Les Comédiennes de Molière'' [1879] [http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/moliere/critique/houssaye_comediennes-moliere/] (p. 131-157)<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf] (p. 683-684)<br />
<br />
==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 68.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière, gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, l. Perrin, 1858, p. 70 (d’après un portrait à l’huile).<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « Ainsi, le ROI va, dans Chambord, / Joyeusement, prendre l’Essor, / Avec sa COUR, si florissante, / Et pendant des Jours, ou quinze, ou trente [...]. / Molière, Privilégié, / Comme seul, des Talents, doué, / Pour y divertir ce cher Sire, / En prend, ce vient-on de me dire, / La Route, sans doute, Lundi, / Le matin, ou l’après-midi, / Avec sa ravissante Troupe, / Qui si fort, a le Vent en poupe ;/ Et même, où, par l’ordre Royal, / On voit, depuis peu, la Beauval, / Actrice d’un rare mérite, / Qui, de bonne grâce, récite, / Ainsi qu’avecque jugement, / Et qui, bref, est un Ornement, / Des plus attrayants qu’ait la Scène, / C’est une vérité certaine ». (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Monsieur'', 27 septembre 1670)<br />
* « Ce choix [celui de son mari] était relatif au caractère altier et dominant avec lequel elle était née » (p. 528-529). « Mademoiselle Beauval était assez grande, bien faite, et point du tout jolie. Sa voix était un peu aigre, et sur la fin de sa carrière théâtrale, elle devint enrouée » (p. 531). « Mademoiselle Beauval continua de jouer avec applaudissement les grands comiques, et les Reines mères dans le Tragique » (p. 531-532). « Un esprit naturel tenait lieu à Mademoiselle Beauval, d’éducation et de lectures » (p. 533). ( Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748)<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Bourguignon, Jeanne-Olivier}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne-Olivier_BourguignonJeanne-Olivier Bourguignon2022-12-12T16:06:31Z<p>Henneau : /* Jugements */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Jean Pitel, sieur de Beauval<br />
| dénominations = Mademoiselle Beauval, dame Pitel de Beauval<br />
| naissance = 1647<br />
| décès = 20 mars 1720<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=399 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Enfant trouvée (en Hollande), recueillie par une blanchisseuse, elle aurait été adoptée à l’âge de dix ans par Jean-Baptiste Monchaingre (ce nom est diversement orthographié selon les sources), dit Filandre, comédien et directeur d’une troupe itinérante, selon les frères Parfaict, dont l’''Histoire du théâtre français'' (1748) est la principale source de renseignements sur la biographie de cette comédienne. Ils la présentent comme l’héroïne de diverses anecdotes, d’historicité invérifiable, qui en font une illustration de la vie aventureuse des comédiennes des troupes ambulantes. Filandre, après avoir parcouru les Pays-Bas espagnols de la fin des années 1640 jusqu’en 1658, revient en France en raison de divers événements politiques et familiaux. Il refonde alors une troupe, selon un acte passé à La Rochelle, qui mentionne Jeanne comme sa « fille adoptive ». Sous la protection du prince Louis II de Condé, cette troupe itinérante se trouve en 1665 à Lyon, où Jeanne aurait imposé à son père adoptif, en provoquant un scandale dans une église, son mariage avec Jean Pitel, sieur de Beauval, comédien adonné aux petits rôles, voire simple moucheur de chandelles.<br/><br />
On retrouve le couple dans la troupe du Marais en 1667-1668, puis dans la troupe du duc de Savoie en 1669. En 1670, une lettre de cachet (sur la suggestion de Molière) leur ordonne de venir à Paris, pour entrer dans la troupe du Roi au Palais-Royal, et remplir les rôles de soubrette et de niais. Ce transfert « forcé » n’est pas un cas isolé ; il prouve l’attention que l’autorité royale porte aux affaires du théâtre, et en l’occurrence l’influence de Molière sur le roi. Or, une autre anecdote raconte que Louis XIV n’a tout d’abord pas apprécié la comédienne, jusqu’à ce qu’il l’entende dans un de ces rires qui firent son succès, et que Molière mit à profit dans les rôles de Nicole (''Le Bourgeois gentilhomme''), Zerbinette (''Les Fourberies de Scapin'') et Toinette (''Le Malade imaginaire''). Mais elle joue aussi des rôles tragiques (''Tite et Bérénice'', Corneille, 1670).<br />
Les Beauval restent dans la troupe de Molière jusqu’à Pâques 1673, où ils passent à l’Hôtel de Bourgogne ; Mlle Beauval y joue également les soubrettes et les reines. Ils font ensuite partie de la Comédie-Française, où Jeanne joue dans les pièces de Palaprat, de Brueys et de Regnard. Elle apparaît « au naturel » dans un prologue de Michel Baron (''Le Rendez-vous des Tuileries'', 1685) et un de Jean-François Regnard (''Les Folies amoureuses'', 1704).<br/><br />
Mari et femme se retirent du théâtre en 1704, avec une pension de 1000 livres chacun. La retraite n’est pas complète : « Depuis sa retraite du Théâtre, Mademoiselle Beauval fut appelée à plusieurs fêtes que Mme la duchesse du Maine donna à Sceaux, où cette Actrice joua dans différentes Pièces qui y furent représentées » (Frères Parfaict).<br/><br />
De leurs nombreux enfants, seule leur fille aînée, Louise Pitel de Beauval (1665-1740), qui joua le rôle de Louison du ''Malade imaginaire'', fit carrière au théâtre.<br/><br />
Dans la troupe de son père adoptif, Mlle Beauval a mené une vie d’enfant de la balle, avant de se stabiliser à Paris. Elle illustre ainsi ces nombreuses troupes itinérantes qui sillonnaient alors la France, voire l’Europe, et dont l’histoire complexe reste encore mal connue ; Henri Chardon voulut voir en Filandre et sa femme les modèles de Destin et d’Angélique dans ''Le Roman comique'' de Scarron (1651-1657).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748, p. 527-534.<br />
* Acte passé devant Me Pierre Teuleron, notaire à La Rochelle, du 17 novembre 1659, « Association Mouschingre (sic), sa femme, Pinel et autres comédiens », Minutes Teuleron, Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 1300, n° 65.<br />
* Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, p. 269 vº, cité par Henri Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., t. 1, p. 115 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mâcon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son Palais Royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mari de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mâcon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contrat et traités avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir fait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Fait à Saint-Germain-en-Laye, le xxxie juillet 1670. Signé Louis [et] Colbert ».<br />
* Archives de la Comédie-Française, ''Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876, p. 111 : « M. de Molière manda de la même troupe de campagne [celle de Baron] M. et Mlle de Beauval pour une part et demie, à la charge de payer 500 livres de la pension du sieur Bejart [qui s’était retiré à Pâques], et 3 livres chaque jour de représentation à Chasteauneuf, gagiste de la troupe ».<br />
* Le Nouveau Mercure, mars1720, p. 100-101: La Comédie-Française « vient de perdre [...] une de ses plus anciennes Actrices : c’est Mademoiselle Beauval, qui mourut le Lundi 20 du mois de Mars 1720, âgée d’environ soixante-treize ans. Elle s’est distinguée également dans le sérieux et dans le comique. On doit à sa mémoire ce petit éloge, qui est, que pendant tout le temps que cette Comédienne a été en exercice, elle a toujours été si attentive à son devoir Théâtral, qu’aucune affaire étrangère n’a jamais pu l’en détourner ».<br />
<br />
==Choix bibliographique== <br />
* Henri Chardon, ''La Troupe du Roman comique dévoilée et les comédiens de campagne au XVIIe siècle'', Le Mans, E. Monnoyer, 1876.<br />
* J. Fransen, ''Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècles'', Paris, Champion, 1925.<br />
* Georges Mongrédien, ''La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière'', Paris, Hachette, 1966, p. 239-253.<br />
* Arsène Houssaye, ''Les Comédiennes de Molière'' [1879] [http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/moliere/critique/houssaye_comediennes-moliere/] (p. 131-157)<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf] (p. 683-684)<br />
<br />
==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 68.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière, gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, l. Perrin, 1858, p. 70 (d’après un portrait à l’huile).<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « Ainsi, le ROI va, dans Chambord, / Joyeusement, prendre l’Essor, / Avec sa COUR, si florissante, / Et pendant des Jours, ou quinze, ou trente [...]. / Molière, Privilégié, / Comme seul, des Talents, doué, / Pour y divertir ce cher Sire, / En prend, ce vient-on de me dire, / La Route, sans doute, Lundi, / Le matin, ou l’après-midi, / Avec sa ravissante Troupe, / Qui si fort, a le Vent en poupe ;<br />
/ Et même, où, par l’ordre Royal, / On voit, depuis peu, la Beauval, / Actrice d’un rare mérite, / Qui, de bonne grâce, récite, / Ainsi qu’avecque jugement, / Et qui, bref, est un Ornement, / Des plus attrayants qu’ait la Scène, / C’est une vérité certaine ». (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Monsieur'', 27 septembre 1670)<br />
* « Ce choix [celui de son mari] était relatif au caractère altier et dominant avec lequel elle était née » (p. 528-529). « Mademoiselle Beauval était assez grande, bien faite, et point du tout jolie. Sa voix était un peu aigre, et sur la fin de sa carrière théâtrale, elle devint enrouée » (p. 531). « Mademoiselle Beauval continua de jouer avec applaudissement les grands comiques, et les Reines mères dans le Tragique » (p. 531-532). « Un esprit naturel tenait lieu à Mademoiselle Beauval, d’éducation et de lectures » (p. 533). ( Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748)<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
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<br />
{{DEFAULTSORT:Bourguignon, Jeanne-Olivier}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne-Olivier_BourguignonJeanne-Olivier Bourguignon2022-12-12T16:05:31Z<p>Henneau : /* Jugements */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Jean Pitel, sieur de Beauval<br />
| dénominations = Mademoiselle Beauval, dame Pitel de Beauval<br />
| naissance = 1647<br />
| décès = 20 mars 1720<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=399 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Enfant trouvée (en Hollande), recueillie par une blanchisseuse, elle aurait été adoptée à l’âge de dix ans par Jean-Baptiste Monchaingre (ce nom est diversement orthographié selon les sources), dit Filandre, comédien et directeur d’une troupe itinérante, selon les frères Parfaict, dont l’''Histoire du théâtre français'' (1748) est la principale source de renseignements sur la biographie de cette comédienne. Ils la présentent comme l’héroïne de diverses anecdotes, d’historicité invérifiable, qui en font une illustration de la vie aventureuse des comédiennes des troupes ambulantes. Filandre, après avoir parcouru les Pays-Bas espagnols de la fin des années 1640 jusqu’en 1658, revient en France en raison de divers événements politiques et familiaux. Il refonde alors une troupe, selon un acte passé à La Rochelle, qui mentionne Jeanne comme sa « fille adoptive ». Sous la protection du prince Louis II de Condé, cette troupe itinérante se trouve en 1665 à Lyon, où Jeanne aurait imposé à son père adoptif, en provoquant un scandale dans une église, son mariage avec Jean Pitel, sieur de Beauval, comédien adonné aux petits rôles, voire simple moucheur de chandelles.<br/><br />
On retrouve le couple dans la troupe du Marais en 1667-1668, puis dans la troupe du duc de Savoie en 1669. En 1670, une lettre de cachet (sur la suggestion de Molière) leur ordonne de venir à Paris, pour entrer dans la troupe du Roi au Palais-Royal, et remplir les rôles de soubrette et de niais. Ce transfert « forcé » n’est pas un cas isolé ; il prouve l’attention que l’autorité royale porte aux affaires du théâtre, et en l’occurrence l’influence de Molière sur le roi. Or, une autre anecdote raconte que Louis XIV n’a tout d’abord pas apprécié la comédienne, jusqu’à ce qu’il l’entende dans un de ces rires qui firent son succès, et que Molière mit à profit dans les rôles de Nicole (''Le Bourgeois gentilhomme''), Zerbinette (''Les Fourberies de Scapin'') et Toinette (''Le Malade imaginaire''). Mais elle joue aussi des rôles tragiques (''Tite et Bérénice'', Corneille, 1670).<br />
Les Beauval restent dans la troupe de Molière jusqu’à Pâques 1673, où ils passent à l’Hôtel de Bourgogne ; Mlle Beauval y joue également les soubrettes et les reines. Ils font ensuite partie de la Comédie-Française, où Jeanne joue dans les pièces de Palaprat, de Brueys et de Regnard. Elle apparaît « au naturel » dans un prologue de Michel Baron (''Le Rendez-vous des Tuileries'', 1685) et un de Jean-François Regnard (''Les Folies amoureuses'', 1704).<br/><br />
Mari et femme se retirent du théâtre en 1704, avec une pension de 1000 livres chacun. La retraite n’est pas complète : « Depuis sa retraite du Théâtre, Mademoiselle Beauval fut appelée à plusieurs fêtes que Mme la duchesse du Maine donna à Sceaux, où cette Actrice joua dans différentes Pièces qui y furent représentées » (Frères Parfaict).<br/><br />
De leurs nombreux enfants, seule leur fille aînée, Louise Pitel de Beauval (1665-1740), qui joua le rôle de Louison du ''Malade imaginaire'', fit carrière au théâtre.<br/><br />
Dans la troupe de son père adoptif, Mlle Beauval a mené une vie d’enfant de la balle, avant de se stabiliser à Paris. Elle illustre ainsi ces nombreuses troupes itinérantes qui sillonnaient alors la France, voire l’Europe, et dont l’histoire complexe reste encore mal connue ; Henri Chardon voulut voir en Filandre et sa femme les modèles de Destin et d’Angélique dans ''Le Roman comique'' de Scarron (1651-1657).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748, p. 527-534.<br />
* Acte passé devant Me Pierre Teuleron, notaire à La Rochelle, du 17 novembre 1659, « Association Mouschingre (sic), sa femme, Pinel et autres comédiens », Minutes Teuleron, Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 1300, n° 65.<br />
* Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, p. 269 vº, cité par Henri Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., t. 1, p. 115 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mâcon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son Palais Royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mari de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mâcon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contrat et traités avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir fait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Fait à Saint-Germain-en-Laye, le xxxie juillet 1670. Signé Louis [et] Colbert ».<br />
* Archives de la Comédie-Française, ''Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876, p. 111 : « M. de Molière manda de la même troupe de campagne [celle de Baron] M. et Mlle de Beauval pour une part et demie, à la charge de payer 500 livres de la pension du sieur Bejart [qui s’était retiré à Pâques], et 3 livres chaque jour de représentation à Chasteauneuf, gagiste de la troupe ».<br />
* Le Nouveau Mercure, mars1720, p. 100-101: La Comédie-Française « vient de perdre [...] une de ses plus anciennes Actrices : c’est Mademoiselle Beauval, qui mourut le Lundi 20 du mois de Mars 1720, âgée d’environ soixante-treize ans. Elle s’est distinguée également dans le sérieux et dans le comique. On doit à sa mémoire ce petit éloge, qui est, que pendant tout le temps que cette Comédienne a été en exercice, elle a toujours été si attentive à son devoir Théâtral, qu’aucune affaire étrangère n’a jamais pu l’en détourner ».<br />
<br />
==Choix bibliographique== <br />
* Henri Chardon, ''La Troupe du Roman comique dévoilée et les comédiens de campagne au XVIIe siècle'', Le Mans, E. Monnoyer, 1876.<br />
* J. Fransen, ''Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècles'', Paris, Champion, 1925.<br />
* Georges Mongrédien, ''La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière'', Paris, Hachette, 1966, p. 239-253.<br />
* Arsène Houssaye, ''Les Comédiennes de Molière'' [1879] [http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/moliere/critique/houssaye_comediennes-moliere/] (p. 131-157)<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf] (p. 683-684)<br />
<br />
==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 68.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière, gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, l. Perrin, 1858, p. 70 (d’après un portrait à l’huile).<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « Ainsi, le ROI va, dans Chambord, / Joyeusement, prendre l’Essor, / Avec sa COUR, si florissante, / Et pendant des Jours, ou quinze, ou trente [...]. / Molière, Privilégié, / Comme seul, des Talents, doué, / Pour y divertir ce cher Sire, / En prend, ce vient-on de me dire, / La Route, sans doute, Lundi, / Le matin, ou l’après-midi, / Avec sa ravissante Troupe, / Qui si fort, a le Vent en poupe ;<br />
/ Et même, où, par l’ordre Royal, / On voit, depuis peu, la Beauval, / Actrice d’un rare mérite, / Qui, de bonne grâce, récite, / Ainsi qu’avecque jugement, / Et qui, bref, est un Ornement, / Des plus attrayants qu’ait la Scène, / C’est une vérité certaine ». (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Monsieur'', 27 septembre 1670)<br />
* « Ce choix [celui de son mari] était relatif au caractère altier et dominant avec lequel elle était née » (p. 528-529). « Mademoiselle Beauval était assez grande, bien faite, et point du tout jolie. Sa voix était un peu aigre, et sur la fin de sa carrière théâtrale, elle devint enrouée » (p. 531).<br />
« Mademoiselle Beauval continua de jouer avec applaudissement les grands comiques, et les Reines mères dans le Tragique » (p. 531-532). « Un esprit naturel tenait lieu à Mademoiselle Beauval, d’éducation et de lectures » (p. 533). ( Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748)<br />
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{{DEFAULTSORT:Bourguignon, Jeanne-Olivier}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne-Olivier_BourguignonJeanne-Olivier Bourguignon2022-12-12T16:04:40Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Jean Pitel, sieur de Beauval<br />
| dénominations = Mademoiselle Beauval, dame Pitel de Beauval<br />
| naissance = 1647<br />
| décès = 20 mars 1720<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=399 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Enfant trouvée (en Hollande), recueillie par une blanchisseuse, elle aurait été adoptée à l’âge de dix ans par Jean-Baptiste Monchaingre (ce nom est diversement orthographié selon les sources), dit Filandre, comédien et directeur d’une troupe itinérante, selon les frères Parfaict, dont l’''Histoire du théâtre français'' (1748) est la principale source de renseignements sur la biographie de cette comédienne. Ils la présentent comme l’héroïne de diverses anecdotes, d’historicité invérifiable, qui en font une illustration de la vie aventureuse des comédiennes des troupes ambulantes. Filandre, après avoir parcouru les Pays-Bas espagnols de la fin des années 1640 jusqu’en 1658, revient en France en raison de divers événements politiques et familiaux. Il refonde alors une troupe, selon un acte passé à La Rochelle, qui mentionne Jeanne comme sa « fille adoptive ». Sous la protection du prince Louis II de Condé, cette troupe itinérante se trouve en 1665 à Lyon, où Jeanne aurait imposé à son père adoptif, en provoquant un scandale dans une église, son mariage avec Jean Pitel, sieur de Beauval, comédien adonné aux petits rôles, voire simple moucheur de chandelles.<br/><br />
On retrouve le couple dans la troupe du Marais en 1667-1668, puis dans la troupe du duc de Savoie en 1669. En 1670, une lettre de cachet (sur la suggestion de Molière) leur ordonne de venir à Paris, pour entrer dans la troupe du Roi au Palais-Royal, et remplir les rôles de soubrette et de niais. Ce transfert « forcé » n’est pas un cas isolé ; il prouve l’attention que l’autorité royale porte aux affaires du théâtre, et en l’occurrence l’influence de Molière sur le roi. Or, une autre anecdote raconte que Louis XIV n’a tout d’abord pas apprécié la comédienne, jusqu’à ce qu’il l’entende dans un de ces rires qui firent son succès, et que Molière mit à profit dans les rôles de Nicole (''Le Bourgeois gentilhomme''), Zerbinette (''Les Fourberies de Scapin'') et Toinette (''Le Malade imaginaire''). Mais elle joue aussi des rôles tragiques (''Tite et Bérénice'', Corneille, 1670).<br />
Les Beauval restent dans la troupe de Molière jusqu’à Pâques 1673, où ils passent à l’Hôtel de Bourgogne ; Mlle Beauval y joue également les soubrettes et les reines. Ils font ensuite partie de la Comédie-Française, où Jeanne joue dans les pièces de Palaprat, de Brueys et de Regnard. Elle apparaît « au naturel » dans un prologue de Michel Baron (''Le Rendez-vous des Tuileries'', 1685) et un de Jean-François Regnard (''Les Folies amoureuses'', 1704).<br/><br />
Mari et femme se retirent du théâtre en 1704, avec une pension de 1000 livres chacun. La retraite n’est pas complète : « Depuis sa retraite du Théâtre, Mademoiselle Beauval fut appelée à plusieurs fêtes que Mme la duchesse du Maine donna à Sceaux, où cette Actrice joua dans différentes Pièces qui y furent représentées » (Frères Parfaict).<br/><br />
De leurs nombreux enfants, seule leur fille aînée, Louise Pitel de Beauval (1665-1740), qui joua le rôle de Louison du ''Malade imaginaire'', fit carrière au théâtre.<br/><br />
Dans la troupe de son père adoptif, Mlle Beauval a mené une vie d’enfant de la balle, avant de se stabiliser à Paris. Elle illustre ainsi ces nombreuses troupes itinérantes qui sillonnaient alors la France, voire l’Europe, et dont l’histoire complexe reste encore mal connue ; Henri Chardon voulut voir en Filandre et sa femme les modèles de Destin et d’Angélique dans ''Le Roman comique'' de Scarron (1651-1657).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748, p. 527-534.<br />
* Acte passé devant Me Pierre Teuleron, notaire à La Rochelle, du 17 novembre 1659, « Association Mouschingre (sic), sa femme, Pinel et autres comédiens », Minutes Teuleron, Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 1300, n° 65.<br />
* Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, p. 269 vº, cité par Henri Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., t. 1, p. 115 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mâcon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son Palais Royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mari de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mâcon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contrat et traités avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir fait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Fait à Saint-Germain-en-Laye, le xxxie juillet 1670. Signé Louis [et] Colbert ».<br />
* Archives de la Comédie-Française, ''Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876, p. 111 : « M. de Molière manda de la même troupe de campagne [celle de Baron] M. et Mlle de Beauval pour une part et demie, à la charge de payer 500 livres de la pension du sieur Bejart [qui s’était retiré à Pâques], et 3 livres chaque jour de représentation à Chasteauneuf, gagiste de la troupe ».<br />
* Le Nouveau Mercure, mars1720, p. 100-101: La Comédie-Française « vient de perdre [...] une de ses plus anciennes Actrices : c’est Mademoiselle Beauval, qui mourut le Lundi 20 du mois de Mars 1720, âgée d’environ soixante-treize ans. Elle s’est distinguée également dans le sérieux et dans le comique. On doit à sa mémoire ce petit éloge, qui est, que pendant tout le temps que cette Comédienne a été en exercice, elle a toujours été si attentive à son devoir Théâtral, qu’aucune affaire étrangère n’a jamais pu l’en détourner ».<br />
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==Choix bibliographique== <br />
* Henri Chardon, ''La Troupe du Roman comique dévoilée et les comédiens de campagne au XVIIe siècle'', Le Mans, E. Monnoyer, 1876.<br />
* J. Fransen, ''Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècles'', Paris, Champion, 1925.<br />
* Georges Mongrédien, ''La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière'', Paris, Hachette, 1966, p. 239-253.<br />
* Arsène Houssaye, ''Les Comédiennes de Molière'' [1879] [http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/moliere/critique/houssaye_comediennes-moliere/] (p. 131-157)<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf] (p. 683-684)<br />
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==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 68.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière, gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, l. Perrin, 1858, p. 70 (d’après un portrait à l’huile).<br />
<br />
==Jugements==<br />
* « Ainsi, le ROI va, dans Chambord, / Joyeusement, prendre l’Essor, / Avec sa COUR, si florissante, / Et pendant des Jours, ou quinze, ou trente [...]. / Molière, Privilégié, / Comme seul, des Talents, doué, / Pour y divertir ce cher Sire, / En prend, ce vient-on de me dire, / La Route, sans doute, Lundi, / Le matin, ou l’après-midi, / Avec sa ravissante Troupe, / Qui si fort, a le Vent en poupe ;<br />
/ Et même, où, par l’ordre Royal, / On voit, depuis peu, la Beauval, / Actrice d’un rare mérite, / Qui, de bonne grâce, récite, / Ainsi qu’avecque jugement, / Et qui, bref, est un Ornement, / Des plus attrayants qu’ait la Scène, / C’est une vérité certaine ». (Charles Robinet, Lettre en vers à Monsieur, 27 septembre 1670)<br />
* « Ce choix [celui de son mari] était relatif au caractère altier et dominant avec lequel elle était née » (p. 528-529). « Mademoiselle Beauval était assez grande, bien faite, et point du tout jolie. Sa voix était un peu aigre, et sur la fin de sa carrière théâtrale, elle devint enrouée » (p. 531).<br />
« Mademoiselle Beauval continua de jouer avec applaudissement les grands comiques, et les Reines mères dans le Tragique » (p. 531-532). « Un esprit naturel tenait lieu à Mademoiselle Beauval, d’éducation et de lectures » (p. 533). ( Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748)<br />
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{{DEFAULTSORT:Bourguignon, Jeanne-Olivier}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne-Olivier_BourguignonJeanne-Olivier Bourguignon2022-12-12T16:00:37Z<p>Henneau : /* Choix bibliographique */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Jean Pitel, sieur de Beauval<br />
| dénominations = Mademoiselle Beauval, dame Pitel de Beauval<br />
| naissance = 1647<br />
| décès = 20 mars 1720<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=399 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Enfant trouvée (en Hollande), recueillie par une blanchisseuse, elle aurait été adoptée à l’âge de dix ans par Jean-Baptiste Monchaingre (ce nom est diversement orthographié selon les sources), dit Filandre, comédien et directeur d’une troupe itinérante, selon les frères Parfaict, dont l’''Histoire du théâtre français'' (1748) est la principale source de renseignements sur la biographie de cette comédienne. Ils la présentent comme l’héroïne de diverses anecdotes, d’historicité invérifiable, qui en font une illustration de la vie aventureuse des comédiennes des troupes ambulantes. Filandre, après avoir parcouru les Pays-Bas espagnols de la fin des années 1640 jusqu’en 1658, revient en France en raison de divers événements politiques et familiaux. Il refonde alors une troupe, selon un acte passé à La Rochelle, qui mentionne Jeanne comme sa « fille adoptive ». Sous la protection du prince Louis II de Condé, cette troupe itinérante se trouve en 1665 à Lyon, où Jeanne aurait imposé à son père adoptif, en provoquant un scandale dans une église, son mariage avec Jean Pitel, sieur de Beauval, comédien adonné aux petits rôles, voire simple moucheur de chandelles.<br/><br />
On retrouve le couple dans la troupe du Marais en 1667-1668, puis dans la troupe du duc de Savoie en 1669. En 1670, une lettre de cachet (sur la suggestion de Molière) leur ordonne de venir à Paris, pour entrer dans la troupe du Roi au Palais-Royal, et remplir les rôles de soubrette et de niais. Ce transfert « forcé » n’est pas un cas isolé ; il prouve l’attention que l’autorité royale porte aux affaires du théâtre, et en l’occurrence l’influence de Molière sur le roi. Or, une autre anecdote raconte que Louis XIV n’a tout d’abord pas apprécié la comédienne, jusqu’à ce qu’il l’entende dans un de ces rires qui firent son succès, et que Molière mit à profit dans les rôles de Nicole (''Le Bourgeois gentilhomme''), Zerbinette (''Les Fourberies de Scapin'') et Toinette (''Le Malade imaginaire''). Mais elle joue aussi des rôles tragiques (''Tite et Bérénice'', Corneille, 1670).<br />
Les Beauval restent dans la troupe de Molière jusqu’à Pâques 1673, où ils passent à l’Hôtel de Bourgogne ; Mlle Beauval y joue également les soubrettes et les reines. Ils font ensuite partie de la Comédie-Française, où Jeanne joue dans les pièces de Palaprat, de Brueys et de Regnard. Elle apparaît « au naturel » dans un prologue de Michel Baron (''Le Rendez-vous des Tuileries'', 1685) et un de Jean-François Regnard (''Les Folies amoureuses'', 1704).<br/><br />
Mari et femme se retirent du théâtre en 1704, avec une pension de 1000 livres chacun. La retraite n’est pas complète : « Depuis sa retraite du Théâtre, Mademoiselle Beauval fut appelée à plusieurs fêtes que Mme la duchesse du Maine donna à Sceaux, où cette Actrice joua dans différentes Pièces qui y furent représentées » (Frères Parfaict).<br/><br />
De leurs nombreux enfants, seule leur fille aînée, Louise Pitel de Beauval (1665-1740), qui joua le rôle de Louison du ''Malade imaginaire'', fit carrière au théâtre.<br/><br />
Dans la troupe de son père adoptif, Mlle Beauval a mené une vie d’enfant de la balle, avant de se stabiliser à Paris. Elle illustre ainsi ces nombreuses troupes itinérantes qui sillonnaient alors la France, voire l’Europe, et dont l’histoire complexe reste encore mal connue ; Henri Chardon voulut voir en Filandre et sa femme les modèles de Destin et d’Angélique dans ''Le Roman comique'' de Scarron (1651-1657).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748, p. 527-534.<br />
* Acte passé devant Me Pierre Teuleron, notaire à La Rochelle, du 17 novembre 1659, « Association Mouschingre (sic), sa femme, Pinel et autres comédiens », Minutes Teuleron, Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 1300, n° 65.<br />
* Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, p. 269 vº, cité par Henri Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., t. 1, p. 115 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mâcon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son Palais Royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mari de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mâcon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contrat et traités avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir fait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Fait à Saint-Germain-en-Laye, le xxxie juillet 1670. Signé Louis [et] Colbert ».<br />
* Archives de la Comédie-Française, ''Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876, p. 111 : « M. de Molière manda de la même troupe de campagne [celle de Baron] M. et Mlle de Beauval pour une part et demie, à la charge de payer 500 livres de la pension du sieur Bejart [qui s’était retiré à Pâques], et 3 livres chaque jour de représentation à Chasteauneuf, gagiste de la troupe ».<br />
* Le Nouveau Mercure, mars1720, p. 100-101: La Comédie-Française « vient de perdre [...] une de ses plus anciennes Actrices : c’est Mademoiselle Beauval, qui mourut le Lundi 20 du mois de Mars 1720, âgée d’environ soixante-treize ans. Elle s’est distinguée également dans le sérieux et dans le comique. On doit à sa mémoire ce petit éloge, qui est, que pendant tout le temps que cette Comédienne a été en exercice, elle a toujours été si attentive à son devoir Théâtral, qu’aucune affaire étrangère n’a jamais pu l’en détourner ».<br />
<br />
==Choix bibliographique== <br />
* Henri Chardon, ''La Troupe du Roman comique dévoilée et les comédiens de campagne au XVIIe siècle'', Le Mans, E. Monnoyer, 1876.<br />
* J. Fransen, ''Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècles'', Paris, Champion, 1925.<br />
* Georges Mongrédien, ''La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière'', Paris, Hachette, 1966, p. 239-253.<br />
* Arsène Houssaye, ''Les Comédiennes de Molière'' [1879] [http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/moliere/critique/houssaye_comediennes-moliere/] (p. 131-157)<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf] (p. 683-684)<br />
<br />
==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 68.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière, gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, l. Perrin, 1858, p. 70 (d’après un portrait à l’huile).<br />
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{{DEFAULTSORT:Bourguignon, Jeanne-Olivier}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne-Olivier_BourguignonJeanne-Olivier Bourguignon2022-12-12T16:00:07Z<p>Henneau : /* Choix bibliographique */</p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Jean Pitel, sieur de Beauval<br />
| dénominations = Mademoiselle Beauval, dame Pitel de Beauval<br />
| naissance = 1647<br />
| décès = 20 mars 1720<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=399 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Enfant trouvée (en Hollande), recueillie par une blanchisseuse, elle aurait été adoptée à l’âge de dix ans par Jean-Baptiste Monchaingre (ce nom est diversement orthographié selon les sources), dit Filandre, comédien et directeur d’une troupe itinérante, selon les frères Parfaict, dont l’''Histoire du théâtre français'' (1748) est la principale source de renseignements sur la biographie de cette comédienne. Ils la présentent comme l’héroïne de diverses anecdotes, d’historicité invérifiable, qui en font une illustration de la vie aventureuse des comédiennes des troupes ambulantes. Filandre, après avoir parcouru les Pays-Bas espagnols de la fin des années 1640 jusqu’en 1658, revient en France en raison de divers événements politiques et familiaux. Il refonde alors une troupe, selon un acte passé à La Rochelle, qui mentionne Jeanne comme sa « fille adoptive ». Sous la protection du prince Louis II de Condé, cette troupe itinérante se trouve en 1665 à Lyon, où Jeanne aurait imposé à son père adoptif, en provoquant un scandale dans une église, son mariage avec Jean Pitel, sieur de Beauval, comédien adonné aux petits rôles, voire simple moucheur de chandelles.<br/><br />
On retrouve le couple dans la troupe du Marais en 1667-1668, puis dans la troupe du duc de Savoie en 1669. En 1670, une lettre de cachet (sur la suggestion de Molière) leur ordonne de venir à Paris, pour entrer dans la troupe du Roi au Palais-Royal, et remplir les rôles de soubrette et de niais. Ce transfert « forcé » n’est pas un cas isolé ; il prouve l’attention que l’autorité royale porte aux affaires du théâtre, et en l’occurrence l’influence de Molière sur le roi. Or, une autre anecdote raconte que Louis XIV n’a tout d’abord pas apprécié la comédienne, jusqu’à ce qu’il l’entende dans un de ces rires qui firent son succès, et que Molière mit à profit dans les rôles de Nicole (''Le Bourgeois gentilhomme''), Zerbinette (''Les Fourberies de Scapin'') et Toinette (''Le Malade imaginaire''). Mais elle joue aussi des rôles tragiques (''Tite et Bérénice'', Corneille, 1670).<br />
Les Beauval restent dans la troupe de Molière jusqu’à Pâques 1673, où ils passent à l’Hôtel de Bourgogne ; Mlle Beauval y joue également les soubrettes et les reines. Ils font ensuite partie de la Comédie-Française, où Jeanne joue dans les pièces de Palaprat, de Brueys et de Regnard. Elle apparaît « au naturel » dans un prologue de Michel Baron (''Le Rendez-vous des Tuileries'', 1685) et un de Jean-François Regnard (''Les Folies amoureuses'', 1704).<br/><br />
Mari et femme se retirent du théâtre en 1704, avec une pension de 1000 livres chacun. La retraite n’est pas complète : « Depuis sa retraite du Théâtre, Mademoiselle Beauval fut appelée à plusieurs fêtes que Mme la duchesse du Maine donna à Sceaux, où cette Actrice joua dans différentes Pièces qui y furent représentées » (Frères Parfaict).<br/><br />
De leurs nombreux enfants, seule leur fille aînée, Louise Pitel de Beauval (1665-1740), qui joua le rôle de Louison du ''Malade imaginaire'', fit carrière au théâtre.<br/><br />
Dans la troupe de son père adoptif, Mlle Beauval a mené une vie d’enfant de la balle, avant de se stabiliser à Paris. Elle illustre ainsi ces nombreuses troupes itinérantes qui sillonnaient alors la France, voire l’Europe, et dont l’histoire complexe reste encore mal connue ; Henri Chardon voulut voir en Filandre et sa femme les modèles de Destin et d’Angélique dans ''Le Roman comique'' de Scarron (1651-1657).<br />
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==Principales sources==<br />
* Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748, p. 527-534.<br />
* Acte passé devant Me Pierre Teuleron, notaire à La Rochelle, du 17 novembre 1659, « Association Mouschingre (sic), sa femme, Pinel et autres comédiens », Minutes Teuleron, Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 1300, n° 65.<br />
* Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, p. 269 vº, cité par Henri Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., t. 1, p. 115 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mâcon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son Palais Royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mari de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mâcon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contrat et traités avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir fait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Fait à Saint-Germain-en-Laye, le xxxie juillet 1670. Signé Louis [et] Colbert ».<br />
* Archives de la Comédie-Française, ''Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876, p. 111 : « M. de Molière manda de la même troupe de campagne [celle de Baron] M. et Mlle de Beauval pour une part et demie, à la charge de payer 500 livres de la pension du sieur Bejart [qui s’était retiré à Pâques], et 3 livres chaque jour de représentation à Chasteauneuf, gagiste de la troupe ».<br />
* Le Nouveau Mercure, mars1720, p. 100-101: La Comédie-Française « vient de perdre [...] une de ses plus anciennes Actrices : c’est Mademoiselle Beauval, qui mourut le Lundi 20 du mois de Mars 1720, âgée d’environ soixante-treize ans. Elle s’est distinguée également dans le sérieux et dans le comique. On doit à sa mémoire ce petit éloge, qui est, que pendant tout le temps que cette Comédienne a été en exercice, elle a toujours été si attentive à son devoir Théâtral, qu’aucune affaire étrangère n’a jamais pu l’en détourner ».<br />
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==Choix bibliographique== <br />
* Henri Chardon, ''La Troupe du Roman comique dévoilée et les comédiens de campagne au XVIIe siècle'', Le Mans, E. Monnoyer, 1876.<br />
* J. Fransen, ''Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècles'', Paris, Champion, 1925.<br />
* Georges Mongrédien, ''La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière'', Paris, Hachette, 1966, p. 239-253.<br />
* Arsène Houssaye, ''Les Comédiennes de Molière'' [1879] [http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/moliere/critique/houssaye_comediennes-moliere/]<br />
(p. 131-157)<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf] (p. 683-684)<br />
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==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 68.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière, gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, l. Perrin, 1858, p. 70 (d’après un portrait à l’huile).<br />
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{{DEFAULTSORT:Bourguignon, Jeanne-Olivier}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne-Olivier_BourguignonJeanne-Olivier Bourguignon2022-12-12T15:59:24Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Jean Pitel, sieur de Beauval<br />
| dénominations = Mademoiselle Beauval, dame Pitel de Beauval<br />
| naissance = 1647<br />
| décès = 20 mars 1720<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=399 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime]<br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Enfant trouvée (en Hollande), recueillie par une blanchisseuse, elle aurait été adoptée à l’âge de dix ans par Jean-Baptiste Monchaingre (ce nom est diversement orthographié selon les sources), dit Filandre, comédien et directeur d’une troupe itinérante, selon les frères Parfaict, dont l’''Histoire du théâtre français'' (1748) est la principale source de renseignements sur la biographie de cette comédienne. Ils la présentent comme l’héroïne de diverses anecdotes, d’historicité invérifiable, qui en font une illustration de la vie aventureuse des comédiennes des troupes ambulantes. Filandre, après avoir parcouru les Pays-Bas espagnols de la fin des années 1640 jusqu’en 1658, revient en France en raison de divers événements politiques et familiaux. Il refonde alors une troupe, selon un acte passé à La Rochelle, qui mentionne Jeanne comme sa « fille adoptive ». Sous la protection du prince Louis II de Condé, cette troupe itinérante se trouve en 1665 à Lyon, où Jeanne aurait imposé à son père adoptif, en provoquant un scandale dans une église, son mariage avec Jean Pitel, sieur de Beauval, comédien adonné aux petits rôles, voire simple moucheur de chandelles.<br/><br />
On retrouve le couple dans la troupe du Marais en 1667-1668, puis dans la troupe du duc de Savoie en 1669. En 1670, une lettre de cachet (sur la suggestion de Molière) leur ordonne de venir à Paris, pour entrer dans la troupe du Roi au Palais-Royal, et remplir les rôles de soubrette et de niais. Ce transfert « forcé » n’est pas un cas isolé ; il prouve l’attention que l’autorité royale porte aux affaires du théâtre, et en l’occurrence l’influence de Molière sur le roi. Or, une autre anecdote raconte que Louis XIV n’a tout d’abord pas apprécié la comédienne, jusqu’à ce qu’il l’entende dans un de ces rires qui firent son succès, et que Molière mit à profit dans les rôles de Nicole (''Le Bourgeois gentilhomme''), Zerbinette (''Les Fourberies de Scapin'') et Toinette (''Le Malade imaginaire''). Mais elle joue aussi des rôles tragiques (''Tite et Bérénice'', Corneille, 1670).<br />
Les Beauval restent dans la troupe de Molière jusqu’à Pâques 1673, où ils passent à l’Hôtel de Bourgogne ; Mlle Beauval y joue également les soubrettes et les reines. Ils font ensuite partie de la Comédie-Française, où Jeanne joue dans les pièces de Palaprat, de Brueys et de Regnard. Elle apparaît « au naturel » dans un prologue de Michel Baron (''Le Rendez-vous des Tuileries'', 1685) et un de Jean-François Regnard (''Les Folies amoureuses'', 1704).<br/><br />
Mari et femme se retirent du théâtre en 1704, avec une pension de 1000 livres chacun. La retraite n’est pas complète : « Depuis sa retraite du Théâtre, Mademoiselle Beauval fut appelée à plusieurs fêtes que Mme la duchesse du Maine donna à Sceaux, où cette Actrice joua dans différentes Pièces qui y furent représentées » (Frères Parfaict).<br/><br />
De leurs nombreux enfants, seule leur fille aînée, Louise Pitel de Beauval (1665-1740), qui joua le rôle de Louison du ''Malade imaginaire'', fit carrière au théâtre.<br/><br />
Dans la troupe de son père adoptif, Mlle Beauval a mené une vie d’enfant de la balle, avant de se stabiliser à Paris. Elle illustre ainsi ces nombreuses troupes itinérantes qui sillonnaient alors la France, voire l’Europe, et dont l’histoire complexe reste encore mal connue ; Henri Chardon voulut voir en Filandre et sa femme les modèles de Destin et d’Angélique dans ''Le Roman comique'' de Scarron (1651-1657).<br />
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==Principales sources==<br />
* Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748, p. 527-534.<br />
* Acte passé devant Me Pierre Teuleron, notaire à La Rochelle, du 17 novembre 1659, « Association Mouschingre (sic), sa femme, Pinel et autres comédiens », Minutes Teuleron, Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 1300, n° 65.<br />
* Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, p. 269 vº, cité par Henri Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., t. 1, p. 115 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mâcon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son Palais Royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mari de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mâcon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contrat et traités avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir fait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Fait à Saint-Germain-en-Laye, le xxxie juillet 1670. Signé Louis [et] Colbert ».<br />
* Archives de la Comédie-Française, ''Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876, p. 111 : « M. de Molière manda de la même troupe de campagne [celle de Baron] M. et Mlle de Beauval pour une part et demie, à la charge de payer 500 livres de la pension du sieur Bejart [qui s’était retiré à Pâques], et 3 livres chaque jour de représentation à Chasteauneuf, gagiste de la troupe ».<br />
* Le Nouveau Mercure, mars1720, p. 100-101: La Comédie-Française « vient de perdre [...] une de ses plus anciennes Actrices : c’est Mademoiselle Beauval, qui mourut le Lundi 20 du mois de Mars 1720, âgée d’environ soixante-treize ans. Elle s’est distinguée également dans le sérieux et dans le comique. On doit à sa mémoire ce petit éloge, qui est, que pendant tout le temps que cette Comédienne a été en exercice, elle a toujours été si attentive à son devoir Théâtral, qu’aucune affaire étrangère n’a jamais pu l’en détourner ».<br />
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==Choix bibliographique== <br />
* Henri Chardon, ''La Troupe du Roman comique dévoilée et les comédiens de campagne au XVIIe siècle'', Le Mans, E. Monnoyer, 1876.<br />
* J. Fransen, ''Les Comédiens français en Hollande au XVIIe et au XVIIIe siècles'', Paris, Champion, 1925.<br />
* Georges Mongrédien, ''La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière'', Paris, Hachette, 1966, p. 239-253.<br />
* Arsène Houssaye, ''Les Comédiennes de Molière'' [1879]<br />
[http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/moliere/critique/houssaye_comediennes-moliere/]<br />
(p. 131-157)<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf] (p. 683-684)<br />
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==Choix iconographique==<br />
* Hippolyte Lecomte, ''Costumes de théâtre de 1670 à 1820'', Paris, 1820-1825, p. 68.<br />
* Frédéric Hillemacher, ''Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Molière, gravés à l’eau-forte [...]'', Lyon, l. Perrin, 1858, p. 70 (d’après un portrait à l’huile).<br />
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{{DEFAULTSORT:Bourguignon, Jeanne-Olivier}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Jeanne-Olivier_BourguignonJeanne-Olivier Bourguignon2022-12-12T15:55:12Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = Jean Pitel, sieur de Beauval<br />
| dénominations = Mademoiselle Beauval, dame Pitel de Beauval<br />
| naissance = 1647<br />
| décès = 20 mars 1720<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=1&index=399 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime]<br />
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== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Enfant trouvée (en Hollande), recueillie par une blanchisseuse, elle aurait été adoptée à l’âge de dix ans par Jean-Baptiste Monchaingre (ce nom est diversement orthographié selon les sources), dit Filandre, comédien et directeur d’une troupe itinérante, selon les frères Parfaict, dont l’''Histoire du théâtre français'' (1748) est la principale source de renseignements sur la biographie de cette comédienne. Ils la présentent comme l’héroïne de diverses anecdotes, d’historicité invérifiable, qui en font une illustration de la vie aventureuse des comédiennes des troupes ambulantes. Filandre, après avoir parcouru les Pays-Bas espagnols de la fin des années 1640 jusqu’en 1658, revient en France en raison de divers événements politiques et familiaux. Il refonde alors une troupe, selon un acte passé à La Rochelle, qui mentionne Jeanne comme sa « fille adoptive ». Sous la protection du prince Louis II de Condé, cette troupe itinérante se trouve en 1665 à Lyon, où Jeanne aurait imposé à son père adoptif, en provoquant un scandale dans une église, son mariage avec Jean Pitel, sieur de Beauval, comédien adonné aux petits rôles, voire simple moucheur de chandelles.<br/><br />
On retrouve le couple dans la troupe du Marais en 1667-1668, puis dans la troupe du duc de Savoie en 1669. En 1670, une lettre de cachet (sur la suggestion de Molière) leur ordonne de venir à Paris, pour entrer dans la troupe du Roi au Palais-Royal, et remplir les rôles de soubrette et de niais. Ce transfert « forcé » n’est pas un cas isolé ; il prouve l’attention que l’autorité royale porte aux affaires du théâtre, et en l’occurrence l’influence de Molière sur le roi. Or, une autre anecdote raconte que Louis XIV n’a tout d’abord pas apprécié la comédienne, jusqu’à ce qu’il l’entende dans un de ces rires qui firent son succès, et que Molière mit à profit dans les rôles de Nicole (''Le Bourgeois gentilhomme''), Zerbinette (''Les Fourberies de Scapin'') et Toinette (''Le Malade imaginaire''). Mais elle joue aussi des rôles tragiques (''Tite et Bérénice'', Corneille, 1670).<br />
Les Beauval restent dans la troupe de Molière jusqu’à Pâques 1673, où ils passent à l’Hôtel de Bourgogne ; Mlle Beauval y joue également les soubrettes et les reines. Ils font ensuite partie de la Comédie-Française, où Jeanne joue dans les pièces de Palaprat, de Brueys et de Regnard. Elle apparaît « au naturel » dans un prologue de Michel Baron (''Le Rendez-vous des Tuileries'', 1685) et un de Jean-François Regnard (''Les Folies amoureuses'', 1704).<br/><br />
Mari et femme se retirent du théâtre en 1704, avec une pension de 1000 livres chacun. La retraite n’est pas complète : « Depuis sa retraite du Théâtre, Mademoiselle Beauval fut appelée à plusieurs fêtes que Mme la duchesse du Maine donna à Sceaux, où cette Actrice joua dans différentes Pièces qui y furent représentées » (Frères Parfaict).<br/><br />
De leurs nombreux enfants, seule leur fille aînée, Louise Pitel de Beauval (1665-1740), qui joua le rôle de Louison du ''Malade imaginaire'', fit carrière au théâtre.<br/><br />
Dans la troupe de son père adoptif, Mlle Beauval a mené une vie d’enfant de la balle, avant de se stabiliser à Paris. Elle illustre ainsi ces nombreuses troupes itinérantes qui sillonnaient alors la France, voire l’Europe, et dont l’histoire complexe reste encore mal connue ; Henri Chardon voulut voir en Filandre et sa femme les modèles de Destin et d’Angélique dans ''Le Roman comique'' de Scarron (1651-1657).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Claude et François Parfaict, ''Histoire du théâtre français [...]'', Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, t. 14, 1748, p. 527-534.<br />
* Acte passé devant Me Pierre Teuleron, notaire à La Rochelle, du 17 novembre 1659, « Association Mouschingre (sic), sa femme, Pinel et autres comédiens », Minutes Teuleron, Archives départementales de la Charente-Maritime, 3 E 1300, n° 65.<br />
* Registre de la secrétairerie d’État, pour l’an 1670, p. 269 vº, cité par Henri Lyonnet, ''Dictionnaire des comédiens français'', Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, s. d., t. 1, p. 115 : « De par le Roi, Sa Majesté voulant toujours entretenir les troupes de ses comédiens complètes, et pour cet effet prendre les meilleurs des provinces pour son divertissement, et étant informée que la nommée de Beauval, l’une des actrices de la troupe des comédiens qui est présentement à Mâcon, a toutes les qualités requises pour mériter une place dans la troupe de ses comédiens qui représentent dans la salle de son Palais Royal, Sa Majesté mande et ordonne à ladite Beauval et à son mari de se rendre incessamment à la suite de sa cour pour y recevoir ses ordres ; veut et entend que les comédiens de ladite troupe qui est présentement à Mâcon, aient à les laisser sûrement et librement partir, sans leur donner aucun trouble ni empêchement, nonobstant toutes conventions, contrat et traités avec clauses de desdits qu’ils pourraient avoir fait ensemble, dont, attendu qu’il s’agit de la satisfaction et du service de Sa Majesté, elle les a relevés et dispensés : Enjoint à tous ses officiers et sujets qu’il appartiendra de tenir la main à l’exécution du présent ordre. Fait à Saint-Germain-en-Laye, le xxxie juillet 1670. Signé Louis [et] Colbert ».<br />
* Archives de la Comédie-Française, ''Registre de La Grange, 1658-1685'', Paris, J. Claye, 1876, p. 111 : « M. de Molière manda de la même troupe de campagne [celle de Baron] M. et Mlle de Beauval pour une part et demie, à la charge de payer 500 livres de la pension du sieur Bejart [qui s’était retiré à Pâques], et 3 livres chaque jour de représentation à Chasteauneuf, gagiste de la troupe ».<br />
* Le Nouveau Mercure, mars1720, p. 100-101: La Comédie-Française « vient de perdre [...] une de ses plus anciennes Actrices : c’est Mademoiselle Beauval, qui mourut le Lundi 20 du mois de Mars 1720, âgée d’environ soixante-treize ans. Elle s’est distinguée également dans le sérieux et dans le comique. On doit à sa mémoire ce petit éloge, qui est, que pendant tout le temps que cette Comédienne a été en exercice, elle a toujours été si attentive à son devoir Théâtral, qu’aucune affaire étrangère n’a jamais pu l’en détourner ».<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Bourguignon, Jeanne-Olivier}}<br />
[[Catégorie:Personnage]]<br />
[[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]<br />
[[Catégorie: Art dramatique]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/SiefarWikiFr:Actualit%C3%A9sSiefarWikiFr:Actualités2022-12-12T15:43:41Z<p>Henneau : /* 2022 */</p>
<hr />
<div>== Les nouvelles notices du Dictionnaire de la Siefar ==<br />
<br />
===2022===<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Antoinette de Bourbon-Vendôme]]<br />
* [[Louise Marie Madeleine Fontaine]]<br />
* [[Marie Charlotte Françoise Marlin]]<br />
* [[Madeleine Noble]]<br />
* [[Gabrielle Suchon]]<br />
* [[Marguerite de Jousserand]]<br />
* [[Gerberge de Saxe]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
===2021===<br />
* [[Médée]]<br />
* [[Madeleine Chaussé]]<br />
* [[Claire-Thérèse d'Aguesseau]]<br />
* [[Madeleine Charlotte Émilie Le Fèvre de Caumartin]]<br />
* [[Marie-Anne-Catherine d'Amoressan de Pressigny]]<br />
* [[Anne-Josèphe Bonnier de la Mosson]]<br />
* [[Émilie]]<br />
* [[Jeanne Delanoue]]<br />
* [[Marie Laigle]]<br />
* [[Marianne Chatain]]<br />
* [[Louise Seguin]]<br />
* [[Isabelle Péna]]<br />
<br />
===2020===<br />
* [[Marguerite de Provence]]<br />
* [[Marguerite de Bourgogne (vers 1290-1315)]]<br />
* [[Jeanne de Bourgogne (vers 1290-1330)]]<br />
* [[Blanche de Bourgogne (1296-ca 1325-1326)]]<br />
* [[Suzanne Habert]]<br />
* [[Marie de la Troche de Savonnières]]<br />
* [[Marie Anne Laurent]]<br />
* [[Françoise Lecocq]]<br />
* [[Élisabeth de Bohême]]<br />
* [[Marguerite ou Geneviève Blanchot]]<br />
* [[Louise de Stolberg-Gedern]]<br />
* [[Louise de Bossigny, comtesse d'Auneuil]]<br />
* [[Marguerite d'York]]<br />
* [[Catherine Michelle Chauchat]]<br />
* [[Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière]]<br />
* [[Françoise dite Athénaïs de Rochechouart de Mortemart]]<br />
* [[Marie-Angélique de Scorailles de Roussille]]<br />
* [[Marie Gouze, dite Olympe de Gouges]]<br />
<br />
===2019===<br />
<br />
* [[Marie Antoinette Cailleau]]<br />
* [[Marie-Madeleine du Moncel de Martinvast]]<br />
* [[Antoinette-Adrienne de Rabaudy]]<br />
* [[Marie-Louise Ladoux]]<br />
* [[Renée-Françoise Le Vacher]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Elisabeth Julienne Pommereul]]<br />
* [[Louise Julie Careau]]<br />
* [[Marie Jeanne Chastenet de la Brunetière]]<br />
* [[Angélique Séraphine de Ferrières]]<br />
* [[Marie Anne Lambillion]]<br />
* [[Louise Élisabeth de La Rochefoucauld]]<br />
* [[Marthe Jobart]]<br />
* [[Clémence Richard]]<br />
* [[Élisabeth Geneviève Gaudin]]<br />
* [[Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken]] revue en 2019<br />
* [[Marie-Louise Trichet]]<br />
* [[Françoise d'Aubigné]]<br />
* [[Marie-Élisabeth Boué, dite Mme de La Fite]]<br />
<br />
===2018===<br />
<br />
*[[Marie d’Avaugour]]<br />
*[[Anne Depoirieux]]<br />
*[[Marie de Hautefort]]<br />
*[[Antoinette Desmoulins]]<br />
*[[Philippe de Gueldre]]<br />
*[[Rosalie Ducrollay]]<br />
*[[Jacqueline Arnauld]]<br />
*[[Marguerite de Lussan]]<br />
*[[Élisabeth-Charlotte Huguet de Sémonville]]<br />
*[[Charlotte-Flandrine d'Orange-Nassau]]<br />
*[[Giustiniana Wynne]]<br />
*[[Adélaïde Billet]]<br />
<br />
===2017===<br />
<br />
* [[Sophie-Rose de Rosen-Kleinroop]]<br />
* [[Anne Larcher de Pocancy]]<br />
* [[Étiennette Delizet]]<br />
* [[Julie de Lespinasse]]<br />
* [[Marie-Catherine Peuvret]]<br />
* [[Marie-Anne Peuvret de Gaudarville]]<br />
* [[Constance-Marie de Théis]]<br />
* [[Marie-Anne Magnan]]<br />
* [[Françoise de Blacas de Robert d’Escragnolle]] <br />
* [[Marie-Madeleine de Castille]]<br />
* [[Jeanne Frémiot]]<br />
* [[Catherine de la Croix de Chevrières]]<br />
* [[Madeleine de Franc]]<br />
* [[Françoise de La Caille]]<br />
* [[Marie Fontaine]]<br />
* [[Honorine Crozat du Châtel]]<br />
* [[Julienne de Cornillon]]<br />
* [[Jeanne-Agnès Berthelot de Pléneuf]]<br />
<br />
=== 2016===<br />
* [[Jeanne Pinczon du Hazay]]<br />
* [[Jeanne-Renée Estièvre]]<br />
* [[Marguerite Delamarre]]<br />
<br />
=== 2015===<br />
* [[Marie de Vichy-Chamrond]]<br />
* [[Charlotte-Rose de Caumont de La Force]]<br />
* [[Elisabeth-Charlotte d'Orléans]]<br />
* [[Marguerite Louise d'Orléans]]<br />
* [[Jeanne Séguier]]<br />
* [[Marie Louise Élisabeth Félicité Pourrat de la Madelaine]]<br />
* [[Louise Anne Christine de Foix de La Valette d'Épernon]]<br />
* [[Jeanne Courillaud]]<br />
* [[Christine de France]]<br />
* [[Louise Bourgeois]]<br />
* [[Marie Barré]]<br />
* [[Françoise-Marie Jacquelin]]<br />
* [[Marie Poussepin]]<br />
* [[Renée Diveau]]<br />
* [[Emma de Blois]]<br />
<br />
=== 2014===<br />
* [[Jacqueline Bouette de Blémur]]<br />
* [[Madeleine de Brou]]<br />
* [[Jeanne de Belcier]]<br />
* [[Antoinette de Salvan]]<br />
* [[Mademoiselle Poulain de Nogent]]<br />
* [[Henriette Marie Françoise Edme]]<br />
* [[Marie Leprince]]<br />
* [[Louise Moillon]]<br />
* [[Amélie Louise de Berckheim]]<br />
* [[Henriette de Berckheim]]<br />
* [[Octavie de Berckheim]]<br />
* [[Amélie Anne Dorothée de Dietrich]]<br />
* [[Amélie Louise Sophie de Dietrich]]<br />
* [[Marie Philippine Frédérique Dorothée d’Oberkirch]]<br />
* [[Frédérique Pfeffel]]<br />
* [[Suzanne Élisabeth d’Orville]]<br />
* [[Anne-Elisabeth Schoenemann]]<br />
* [[Marie Anne Suzanne de Rathsammhausen]]<br />
* [[Cercle de Schoppenwihr]]<br />
* [[Idéologie]]<br />
* [[Noblesse immémoriale]]<br />
* [[Trotula]]<br />
* [[Jeanne Flore]]<br />
* [[Marguerite-Françoise-Lucie Messageot]]<br />
* [[Anne-Louise Boyvin d'Hardancourt]]<br />
* [[Didon]]<br />
<br />
=== 2013 ===<br />
* [[Ide de Gorsleeuw]]<br />
* [[Marie-Louise Auget de Monthyon]]<br />
* [[Françoise Odeau]]<br />
* [[Louise de Marillac (?-1629)]]<br />
* [[Louise -Blanche-Thérèse Perrucard de Ballon]]<br />
* [[Anne de Pons]]<br />
* [[Jane Barker]]<br />
* [[Anne Le Fèvre]]<br />
* [[Geneviève-Françoise Randon de Malboissière]]<br />
* [[Marie Agouet]]<br />
* [[Marie-Amable Petiteau]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1522-1586)]]<br />
* [[Jeanne Perraud]]<br />
* [[Yolande Bonhomme]]<br />
* [[Marie-Anne de La Trémoille]]<br />
* [[Ève de Saint-Martin]]<br />
* [[Hedwig Margrethe Elisabeth von Ranzau]]<br />
* [[Marie-Françoise Gay]]<br />
* [[Sappho]]<br />
* [[Anne de Lenclos]]<br />
* [[Marie d'Angleterre]]<br />
* [[Georgette de Montenay]]<br />
* [[Henriette de Monbielle d'Hus]]<br />
* [[Elisabeth-Angélique de Boutteville-Montmorency]]<br />
* [[Perrine Testu]]<br />
* [[Marie Barbe]]<br />
* [[Marthe d'Oraison]]<br />
* [[Françoise d'Aguillenqui]]<br />
* [[Françoise de Coëtquen]]<br />
* [[Anne Boger]]<br />
* [[Marie Jeanne Constance de Mailly d’Haucourt]]<br />
* [[Catherine de Francheville]]<br />
* [[Jeanne de Lestonnac]]<br />
* [[Annonciades célestes]]<br />
<br />
=== 2012 ===<br />
* [[Clytemnestre]]<br />
* [[Électre]]<br />
* [[Proba Falconia]]<br />
* [[Corinne]]<br />
* [[Érinna]]<br />
* [[Télésilla]]<br />
* [[Jeanne d'Arc]]<br />
* [[Ségolène]]<br />
* [[Aliénor d'Aquitaine]]<br />
* [[Rose Chamois]]<br />
* [[Marie de Pech]]<br />
* [[Geneviève]]<br />
* [[Marguerite Ménard]]<br />
* [[Clôture]]<br />
<br />
=== 2011 ===<br />
<br />
* [[Ide de Nivelles]] <br />
* [[Ide de Louvain]]<br />
* [[Marie Bonneau]]<br />
* [[Louise Chatillon]]<br />
* [[Rose Chatillon]]<br />
* [[Thérèse Chatillon]]<br />
* [[Jacqueline de Chaugy]]<br />
* [[Diane de France]]<br />
* [[Marguerite d'Autriche (1480-1532)]]<br />
* [[Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin]]<br />
* [[Helen Maria Williams]]<br />
* [[Jeanne de France (1464-1505)]]<br />
<br />
== Evénements ==<br />
<br />
=== En 2013 ===<br />
* A partir de février 2013, indexation des personnages selon leurs domaines de notoriété [[Marie-Elisabeth Henneau]]<br />
<br />
=== En 2012 ===<br />
<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des Femmes antiques et légendaires par [[Anne Debrosse]].<br />
* A partir de mai 2012, mise en ligne des images par [[Anne Debrosse]].<br />
<br />
=== En 2011 ===<br />
<br />
* A partir du 25 septembre 2011, mise en ligne du dictionnaire Delacoux.<br />
* A partir du 1er juin 2011, 150 nouveaux personnages seront créés.<br />
* Le site français a fini sa migration en août 2010. Fin mai 2011, le contrôle des 1500 personnages est terminé.<br />
* Démarrage du site anglais depuis décembre 2010 : des nouvelles bientôt ici et sur la version anglaise !</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Claudine_N%C3%A9delecClaudine Nédelec2022-12-12T15:43:22Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>Claudine Nédelec a rédigé la notice suivante:<br />
* [[Thérèse Marquise de Gorla]]<br />
* [[Marie de Hautefort]]<br />
* [[Madeleine Béjart]]<br />
* [[Geneviève Béjart]]<br />
* [[Esprit-Madeleine Pocquelin]]<br />
* [[Armande Béjart]]<br />
<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Nedelec, Claudine}}<br />
[[Catégorie:Auteur(e)]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Th%C3%A9r%C3%A8se_Marquise_de_GorlaThérèse Marquise de Gorla2022-12-12T15:42:52Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = René Berthelot, dit Du Parc, dit Gros-René<br />
| dénominations = Mlle Du Parc, « la Duparc », Marquise<br />
| naissance = 1633<br />
| décès = 11 décembre 1668<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=4&index=75 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution]<br /><br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Thérèse Marquise est issue du mariage de Marguerite Jacquart et de Giacomo de Gorla, d’origine italo-suisse, bonimenteur de foires, ayant reçu l’autorisation d’installer un théâtre et de vendre ses marchandises sur la place des Jacobins à Lyon en 1644. Marquise a sans doute commencé par attirer le chaland pour son père en dansant. Lorsque la troupe du duc d’Épernon, que dirigent désormais Madeleine Béjart et Molière, arrive fin 1652 à Lyon, René Berthelot, dit Du Parc et Gros-René, spécialisé dans les rôles de valet, décide de l’épouser : le contrat est signé en février 1653. Elle apporte une dot de 3 000 livres : son père était donc à son aise. Devenue membre de la troupe sous le nom de Mlle Du Parc, elle en suit les pérégrinations. Selon les ''Mémoires'' de Daniel de Cosnac, elle joue un rôle dans l’adoption de la troupe par le prince de Conti, son secrétaire, le poète Jean-François Sarasin, en étant devenu amoureux.<br/><br />
Lors du séjour à Rouen, où se prépare le retour de la troupe à Paris, elle rencontre Pierre et Thomas Corneille, tous deux dramaturges. Certains des poèmes galants publiés par « Corneille » dans les ''Poésies choisies de Messieurs [...]'' (dit recueil Sercy, t. V, 1660), lui sont sans doute dédiés, dont les fameuses « Stances » (« Marquise, si mon visage... »), mises en musique par Brassens avec une railleuse strophe supplémentaire de Tristan Bernard. Mais il s’agit d’un jeu littéraire, voire professionnel, Corneille cherchant alors à se rapprocher des milieux galants parisiens.<br/><br />
Selon une lettre de Chapelle, il y a alors quelques dissensions entre les actrices principales de la troupe, Madeleine Béjart, Catherine de Brie et Marquise, qui se trouvait un peu reléguée aux seconds rôles. De plus, les frères Corneille, voulant contribuer au redressement du théâtre du Marais, usent de leur influence pour y faire entrer le couple Du Parc. À Pâques 1659, tous deux quittent la troupe de Molière ; mais cette expérience fut sans doute décevante, et un an plus tard, ils la réintègrent.<br />
Les contemporains ne parlent pas de son jeu ; elle brille surtout par sa beauté et par ses talents de danseuse dans les comédies-ballets et les spectacles de cour. Elle est sans doute la bergère du ballet du 3ème acte des ''Fâcheux'' (1661) ; dans ''Le Mariage forcé'' (1664), elle joue Dorimène, la femme de Sganarelle, et danse dans la VIIIe entrée (alors que, dans les ballets de cour, les rôles féminins sont presque toujours dansés par des hommes). <br/><br />
Après avoir joué Elvire dans ''Dom Juan'' (1665) et Arsinoé dans ''Le Misanthrope'' (1666), elle obtient enfin un premier grand rôle, celui d’Axiane dans ''Alexandre le Grand'' de Racine (créé le 14 décembre 1665). Mais Racine avait aussi confié sa pièce, contre tous les usages, à l’Hôtel de Bourgogne, qui, en la créant à son tour le 18, fait chuter la mise en scène du Palais-Royal. On ne sait pas si Racine était déjà l’amant de Marquise, dont le mari est mort en 1664. En tout cas, il obtient de la faire recruter par l’Hôtel de Bourgogne (mars 1667) : elle y crée le rôle d’Andromaque (novembre 1667), c’est un triomphe.<br/><br />
Après avoir eu plusieurs enfants de Du Parc (dont un seul survécut), elle donne naissance à une fille (baptisée en mai 1668, morte en 1676), probablement de Racine. En décembre 1668, Marquise Du Parc meurt des suites d’une fausse couche ou d’un avortement, à 35 ans. Lors de l’affaire des poisons, en 1679, « la Voisin » (Catherine Deshayes) accuse Racine de l’avoir fait empoisonner, par jalousie ; très en cour, il n’est pas inquiété. Le service funèbre de la comédienne fut suivi par une foule d’admirateurs désespérés, selon le récit du gazetier Robinet. Elle est inhumée en l’église des Carmes des Billettes.<br />
<br />
Marquise Du Parc a donné lieu à plusieurs fictions récentes (un film : ''Marquise'', Véra Belmont, 1997 ; un roman historique : ''Marquise ou la vie sensuelle d’une comédienne'', Christophe Mory, 2012 ; une pièce de théâtre : ''Adieu Marquise'', Monique Lancel, 2015...). Mais on ne sait en fait pas grand-chose de sa personnalité, en dehors de sa beauté, unanimement célébrée : rien par exemple sur ses nombreuses maternités, qui finissent par causer sa mort, comme pour beaucoup de femmes de l’époque. Molière en fait, non sans quelque ironie, une « Marquise façonnière » dans ''L’Impromptu de Versailles'' (1663) et une jeune fille galante et coquette dans Le Mariage forcé (1664). Sans doute la troupe profita-t-elle davantage de ses talents de danseuse, qui font d’elle en quelque sorte une première figure de danseuse professionnelle avant celles formées par l’Académie royale de musique (Lafontaine, 1655-1738 ; Marie-Thérèse Perdou de Subligny, 1666-1740).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Acte de mariage, Archives municipales de Lyon ; Contrat de mariage du XIX février 1653 passé devant le notaire royal Thomazet en présence de témoins dont J.-B. Poquelin, Archives départementales du Rhône, cote 3E//958, fol.222-223.<br />
* Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, Lettre à Molière (printemps 1659), ''Recueil des plus belles pièces des poètes français tant anciens que modernes'', 1692, t. V, p. 40-45.<br />
* Registres de Saint-Roch (cités par Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', Paris, SEVPEN, 1963, p. 617): « Du 13 décembre 1668, Marquise, Thérèse de Gorla, veuve de feu René Berthelot, vivant sieur Du parc, l’une des comédiennes de la troupe royale, âgée d’environ 25 [35 en fait] ans, décédée le onzième du présent mois, rue de Richelieu ; son corps porté et inhumé aux religieux carmes des Billettes de cette ville de Paris ».<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* Georges Forestier, ''Jean Racine'', Paris, Gallimard, 2006.<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'' [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf]<br />
* Virginia Scott, ''Molière : A Theatrical Life'', Cambridge University Press, 2000<br />
<br />
==Jugements==<br />
<br />
* « D’une brillante grâce / Vos traits sont embellis, / Et votre teint efface / Les roses et les lys / De nos jeunes Phyllis ; / L’esprit, l’air agréable, / Et la taille admirable, / En vous se trouvent joints : / Après cela, Marquise, / Ne soyez point surprise, / Si je vous rends des soins, / L’on en rendrait à moins. » (Poésie attribuée à Molière (vers 1660 ?), ''Recueil des plus beaux vers qui ont été mis en chant'', 1668 [''Œuvres complètes'', Paris, Gallimard, « La Pléiade », 2010, t. II, p. 1110])<br />
* « La DU PARC, cette belle Actrice, / Avec son port d’Impératrice, / Soit en récitant, ou dansant, / N’a rien qui ne soit ravissant ; / Et comme sa taille et sa tête / Qui font mainte et mainte conquête, / Mille soupirants sont témoins, / Que ses beaux pas n’en sont pas moins. » (Jean Loret, ''Lettre en vers à son Altesse Mlle de Longueville'', 20 novembre 1661 (compte rendu de la création des Fâcheux à Paris)<br />
* « Vous allez être à moi depuis la tête jusqu’aux pieds ; et je serai Maître de tout : De vos petits yeux éveillés ; de votre petit nez fripon ; de vos lèvres appétissantes ; de vos oreilles amoureuses ; de votre petit menton joli ; de vos petits tétons rondelets ; de votre... Enfin toute votre Personne sera à ma discrétion » (Molière, ''Le Mariage forcé'', sc. 2 (Sganarelle, à Dorimène/ Marquise Du Parc) <br />
* « J’ai vu la Pièce toute neuve, / D’ANDROMAQUE, d’Hector, la Veuve, / Qui, maint Siècle, après son Trépas, / Se remontre pleine d’Appas, / Sous le Visage d’une Actrice, / Des Humains, grande Tentatrice, / Et qui, dans un Deuil très pompeux, / Par sa voix, son geste et ses yeux, / Remplit, j’en donne ma parole, / Admirablement bien, son Rôle. / C’est Mademoiselle du PARC, / Par qui le Petit Dieu Porte-Arc, / Qui lui sert de fidèle Escorte, / Fait des Siennes d’étrange sorte. » (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Madame'', 26 novembre 1667)<br />
*« J’admire l’étoile de la Duparc qui a donné mille passions à mille gens, et jamais une médiocre. Si le Chevalier de *** l’épouse, ce sera un grand triomphe pour l’amour ; il est beau pour son honneur qu’il arrive de temps en temps des choses extraordinaires dans son empire ; cela le fait respecter. » (Lettre de Bussy-Rabutin à Mme de Montmorency, 17 juillet 1668, p. 55-56 (''Nouvelles lettres de Messire Roger de Rabutin [...]'', t. V, Paris, F. Delaulne, 1727).)<br />
* « M. Racine était amoureux de la du Parc, qui était grande, bien faite, et qui n’était pas bonne actrice. Il fit Andromaque pour elle, il lui apprit ce rôle ; il la faisait répéter comme une écolière. » (Nicolas Boileau, conversation du 12 décembre 1703 avec Claude Brossette, dans son ''Recueil des mémoires touchant la vie et les ouvrages de Boileau'', cité par Paul Mesnard, ''J. Racine'', Œuvres, Paris, Hachette, 1885, « Notice biographique », t. 1, p. 78.)<br />
* « L’HÔTEL de BOURGOGNE est en Deuil, / Depuis peu, voyant au Cercueil, / Son Andromaque si brillante, / Si charmante, et si triomphante, / Autrement, la belle du PARC, / Par qui l’Amour tirait de l’Arc, / Sur les Cœurs, avec tant d’adresse [...] ». (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Madame'', 15 décembre 1668)<br />
* « Elle était belle et bien faite, et dansait très bien ; elle brillait aux ballets du roi dans les danses hautes ; elle faisait certaines caprioles remarquables, car on voyait ses jambes et partie de ses cuisses par le moyen de sa jupe fendue des deux côtés, avec des bas de soie, attachés au haut d’une petite culotte ». (''Lettre au Mercure de France'', mai 1740, p. 845-846 (attribuée à Marie-Angélique Poisson, fille de Philibert Gassot du Croisy et de Marie Claveau, dite Mlle du Croisy, tous deux de la troupe de Molière ; elle entra très jeune dans la troupe, après la mort de Molière, et fut sociétaire de la Comédie-Française de 1680 à 1694)<br />
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{{DEFAULTSORT:Marquise de Gorla, Thérèse}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]] [[Catégorie:Art dramatique]] [[Catégorie:Danse]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Th%C3%A9r%C3%A8se_Marquise_de_GorlaThérèse Marquise de Gorla2022-12-12T15:41:35Z<p>Henneau : </p>
<hr />
<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = René Berthelot, dit Du Parc, dit Gros-René<br />
| dénominations = Mlle Du Parc, « la Duparc », Marquise<br />
| naissance = 1633<br />
| décès = 11 décembre 1668<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=4&index=75 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution]<br /><br />
}}<br />
__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Thérèse Marquise est issue du mariage de Marguerite Jacquart et de Giacomo de Gorla, d’origine italo-suisse, bonimenteur de foires, ayant reçu l’autorisation d’installer un théâtre et de vendre ses marchandises sur la place des Jacobins à Lyon en 1644. Marquise a sans doute commencé par attirer le chaland pour son père en dansant. Lorsque la troupe du duc d’Épernon, que dirigent désormais Madeleine Béjart et Molière, arrive fin 1652 à Lyon, René Berthelot, dit Du Parc et Gros-René, spécialisé dans les rôles de valet, décide de l’épouser : le contrat est signé en février 1653. Elle apporte une dot de 3 000 livres : son père était donc à son aise. Devenue membre de la troupe sous le nom de Mlle Du Parc, elle en suit les pérégrinations. Selon les ''Mémoires'' de Daniel de Cosnac, elle joue un rôle dans l’adoption de la troupe par le prince de Conti, son secrétaire, le poète Jean-François Sarasin, en étant devenu amoureux.<br/><br />
Lors du séjour à Rouen, où se prépare le retour de la troupe à Paris, elle rencontre Pierre et Thomas Corneille, tous deux dramaturges. Certains des poèmes galants publiés par « Corneille » dans les ''Poésies choisies de Messieurs [...]'' (dit recueil Sercy, t. V, 1660), lui sont sans doute dédiés, dont les fameuses « Stances » (« Marquise, si mon visage... »), mises en musique par Brassens avec une railleuse strophe supplémentaire de Tristan Bernard. Mais il s’agit d’un jeu littéraire, voire professionnel, Corneille cherchant alors à se rapprocher des milieux galants parisiens.<br/><br />
Selon une lettre de Chapelle, il y a alors quelques dissensions entre les actrices principales de la troupe, Madeleine Béjart, Catherine de Brie et Marquise, qui se trouvait un peu reléguée aux seconds rôles. De plus, les frères Corneille, voulant contribuer au redressement du théâtre du Marais, usent de leur influence pour y faire entrer le couple Du Parc. À Pâques 1659, tous deux quittent la troupe de Molière ; mais cette expérience fut sans doute décevante, et un an plus tard, ils la réintègrent.<br />
Les contemporains ne parlent pas de son jeu ; elle brille surtout par sa beauté et par ses talents de danseuse dans les comédies-ballets et les spectacles de cour. Elle est sans doute la bergère du ballet du 3ème acte des ''Fâcheux'' (1661) ; dans ''Le Mariage forcé'' (1664), elle joue Dorimène, la femme de Sganarelle, et danse dans la VIIIe entrée (alors que, dans les ballets de cour, les rôles féminins sont presque toujours dansés par des hommes). <br/><br />
Après avoir joué Elvire dans ''Dom Juan'' (1665) et Arsinoé dans ''Le Misanthrope'' (1666), elle obtient enfin un premier grand rôle, celui d’Axiane dans ''Alexandre le Grand'' de Racine (créé le 14 décembre 1665). Mais Racine avait aussi confié sa pièce, contre tous les usages, à l’Hôtel de Bourgogne, qui, en la créant à son tour le 18, fait chuter la mise en scène du Palais-Royal. On ne sait pas si Racine était déjà l’amant de Marquise, dont le mari est mort en 1664. En tout cas, il obtient de la faire recruter par l’Hôtel de Bourgogne (mars 1667) : elle y crée le rôle d’Andromaque (novembre 1667), c’est un triomphe.<br/><br />
Après avoir eu plusieurs enfants de Du Parc (dont un seul survécut), elle donne naissance à une fille (baptisée en mai 1668, morte en 1676), probablement de Racine. En décembre 1668, Marquise Du Parc meurt des suites d’une fausse couche ou d’un avortement, à 35 ans. Lors de l’affaire des poisons, en 1679, « la Voisin » (Catherine Deshayes) accuse Racine de l’avoir fait empoisonner, par jalousie ; très en cour, il n’est pas inquiété. Le service funèbre de la comédienne fut suivi par une foule d’admirateurs désespérés, selon le récit du gazetier Robinet. Elle est inhumée en l’église des Carmes des Billettes.<br />
<br />
Marquise Du Parc a donné lieu à plusieurs fictions récentes (un film : ''Marquise'', Véra Belmont, 1997 ; un roman historique : ''Marquise ou la vie sensuelle d’une comédienne'', Christophe Mory, 2012 ; une pièce de théâtre : ''Adieu Marquise'', Monique Lancel, 2015...). Mais on ne sait en fait pas grand-chose de sa personnalité, en dehors de sa beauté, unanimement célébrée : rien par exemple sur ses nombreuses maternités, qui finissent par causer sa mort, comme pour beaucoup de femmes de l’époque. Molière en fait, non sans quelque ironie, une « Marquise façonnière » dans ''L’Impromptu de Versailles'' (1663) et une jeune fille galante et coquette dans Le Mariage forcé (1664). Sans doute la troupe profita-t-elle davantage de ses talents de danseuse, qui font d’elle en quelque sorte une première figure de danseuse professionnelle avant celles formées par l’Académie royale de musique (Lafontaine, 1655-1738 ; Marie-Thérèse Perdou de Subligny, 1666-1740).<br />
<br />
==Principales sources==<br />
* Acte de mariage, Archives municipales de Lyon ; Contrat de mariage du XIX février 1653 passé devant le notaire royal Thomazet en présence de témoins dont J.-B. Poquelin, Archives départementales du Rhône, cote 3E//958, fol.222-223.<br />
* Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, Lettre à Molière (printemps 1659), ''Recueil des plus belles pièces des poètes français tant anciens que modernes'', 1692, t. V, p. 40-45.<br />
* Registres de Saint-Roch (cités par Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', Paris, SEVPEN, 1963, p. 617): « Du 13 décembre 1668, Marquise, Thérèse de Gorla, veuve de feu René Berthelot, vivant sieur Du parc, l’une des comédiennes de la troupe royale, âgée d’environ 25 [35 en fait] ans, décédée le onzième du présent mois, rue de Richelieu ; son corps porté et inhumé aux religieux carmes des Billettes de cette ville de Paris ».<br />
<br />
==Choix bibliographique==<br />
* Georges Forestier, ''Jean Racine'', Paris, Gallimard, 2006.<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'' [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf]<br />
* Virginia Scott, ''Molière : A Theatrical Life'', Cambridge University Press, 2000<br />
<br />
==Jugements==<br />
<br />
* « D’une brillante grâce / Vos traits sont embellis, / Et votre teint efface / Les roses et les lys / De nos jeunes Phyllis ; / L’esprit, l’air agréable, / Et la taille admirable, / En vous se trouvent joints : / Après cela, Marquise, / Ne soyez point surprise, / Si je vous rends des soins, / L’on en rendrait à moins. » (Poésie attribuée à Molière (vers 1660 ?), ''Recueil des plus beaux vers qui ont été mis en chant'', 1668 [''Œuvres complètes'', Paris, Gallimard, « La Pléiade », 2010, t. II, p. 1110])<br />
* « La DU PARC, cette belle Actrice, / Avec son port d’Impératrice, / Soit en récitant, ou dansant, / N’a rien qui ne soit ravissant ; / Et comme sa taille et sa tête / Qui font mainte et mainte conquête, / Mille soupirants sont témoins, / Que ses beaux pas n’en sont pas moins. » (Jean Loret, ''Lettre en vers à son Altesse Mlle de Longueville'', 20 novembre 1661 (compte rendu de la création des Fâcheux à Paris)<br />
* « Vous allez être à moi depuis la tête jusqu’aux pieds ; et je serai Maître de tout : De vos petits yeux éveillés ; de votre petit nez fripon ; de vos lèvres appétissantes ; de vos oreilles amoureuses ; de votre petit menton joli ; de vos petits tétons rondelets ; de votre... Enfin toute votre Personne sera à ma discrétion » (Molière, ''Le Mariage forcé'', sc. 2 (Sganarelle, à Dorimène/ Marquise Du Parc) <br />
* « J’ai vu la Pièce toute neuve, / D’ANDROMAQUE, d’Hector, la Veuve, / Qui, maint Siècle, après son Trépas, / Se remontre pleine d’Appas, / Sous le Visage d’une Actrice, / Des Humains, grande Tentatrice, / Et qui, dans un Deuil très pompeux, / Par sa voix, son geste et ses yeux, / Remplit, j’en donne ma parole, / Admirablement bien, son Rôle. / C’est Mademoiselle du PARC, / Par qui le Petit Dieu Porte-Arc, / Qui lui sert de fidèle Escorte, / Fait des Siennes d’étrange sorte. » (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Madame'', 26 novembre 1667)<br />
*« J’admire l’étoile de la Duparc qui a donné mille passions à mille gens, et jamais une médiocre. Si le Chevalier de *** l’épouse, ce sera un grand triomphe pour l’amour ; il est beau pour son honneur qu’il arrive de temps en temps des choses extraordinaires dans son empire ; cela le fait respecter. » (Lettre de Bussy-Rabutin à Mme de Montmorency, 17 juillet 1668, p. 55-56 (''Nouvelles lettres de Messire Roger de Rabutin [...]'', t. V, Paris, F. Delaulne, 1727).)<br />
* « M. Racine était amoureux de la du Parc, qui était grande, bien faite, et qui n’était pas bonne actrice. Il fit Andromaque pour elle, il lui apprit ce rôle ; il la faisait répéter comme une écolière. » (Nicolas Boileau, conversation du 12 décembre 1703 avec Claude Brossette, dans son ''Recueil des mémoires touchant la vie et les ouvrages de Boileau'', cité par Paul Mesnard, ''J. Racine'', Œuvres, Paris, Hachette, 1885, « Notice biographique », t. 1, p. 78.)<br />
* « L’HÔTEL de BOURGOGNE est en Deuil, / Depuis peu, voyant au Cercueil, / Son Andromaque si brillante, / Si charmante, et si triomphante, / Autrement, la belle du PARC, / Par qui l’Amour tirait de l’Arc, / Sur les Cœurs, avec tant d’adresse [...] ». (Charles Robinet, ''Lettre en vers à Madame'', 15 décembre 1668)<br />
* « Elle était belle et bien faite, et dansait très bien ; elle brillait aux ballets du roi dans les danses hautes ; elle faisait certaines caprioles remarquables, car on voyait ses jambes et partie de ses cuisses par le moyen de sa jupe fendue des deux côtés, avec des bas de soie, attachés au haut d’une petite culotte ». (''Lettre au Mercure de France'', mai 1740, p. 845-846 (attribuée à Marie-Angélique Poisson, fille de Philibert Gassot du Croisy et de Marie Claveau, dite Mlle du Croisy, tous deux de la troupe de Molière ; elle entra très jeune dans la troupe, après la mort de Molière, et fut sociétaire de la Comédie-Française de 1680 à 1694)<br />
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{{DEFAULTSORT:Marquise de Gorla, Thérèse}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Th%C3%A9r%C3%A8se_Marquise_de_GorlaThérèse Marquise de Gorla2022-12-12T15:32:05Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = René Berthelot, dit Du Parc, dit Gros-René<br />
| dénominations = Mlle Du Parc, « la Duparc », Marquise<br />
| naissance = 1633<br />
| décès = 11 décembre 1668<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=4&index=75 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution]<br /><br />
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__FORCETOC__<br />
== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Thérèse Marquise est issue du mariage de Marguerite Jacquart et de Giacomo de Gorla, d’origine italo-suisse, bonimenteur de foires, ayant reçu l’autorisation d’installer un théâtre et de vendre ses marchandises sur la place des Jacobins à Lyon en 1644. Marquise a sans doute commencé par attirer le chaland pour son père en dansant. Lorsque la troupe du duc d’Épernon, que dirigent désormais Madeleine Béjart et Molière, arrive fin 1652 à Lyon, René Berthelot, dit Du Parc et Gros-René, spécialisé dans les rôles de valet, décide de l’épouser : le contrat est signé en février 1653. Elle apporte une dot de 3 000 livres : son père était donc à son aise. Devenue membre de la troupe sous le nom de Mlle Du Parc, elle en suit les pérégrinations. Selon les ''Mémoires'' de Daniel de Cosnac, elle joue un rôle dans l’adoption de la troupe par le prince de Conti, son secrétaire, le poète Jean-François Sarasin, en étant devenu amoureux.<br/><br />
Lors du séjour à Rouen, où se prépare le retour de la troupe à Paris, elle rencontre Pierre et Thomas Corneille, tous deux dramaturges. Certains des poèmes galants publiés par « Corneille » dans les ''Poésies choisies de Messieurs [...]'' (dit recueil Sercy, t. V, 1660), lui sont sans doute dédiés, dont les fameuses « Stances » (« Marquise, si mon visage... »), mises en musique par Brassens avec une railleuse strophe supplémentaire de Tristan Bernard. Mais il s’agit d’un jeu littéraire, voire professionnel, Corneille cherchant alors à se rapprocher des milieux galants parisiens.<br/><br />
Selon une lettre de Chapelle, il y a alors quelques dissensions entre les actrices principales de la troupe, Madeleine Béjart, Catherine de Brie et Marquise, qui se trouvait un peu reléguée aux seconds rôles. De plus, les frères Corneille, voulant contribuer au redressement du théâtre du Marais, usent de leur influence pour y faire entrer le couple Du Parc. À Pâques 1659, tous deux quittent la troupe de Molière ; mais cette expérience fut sans doute décevante, et un an plus tard, ils la réintègrent.<br />
Les contemporains ne parlent pas de son jeu ; elle brille surtout par sa beauté et par ses talents de danseuse dans les comédies-ballets et les spectacles de cour. Elle est sans doute la bergère du ballet du 3ème acte des ''Fâcheux'' (1661) ; dans ''Le Mariage forcé'' (1664), elle joue Dorimène, la femme de Sganarelle, et danse dans la VIIIe entrée (alors que, dans les ballets de cour, les rôles féminins sont presque toujours dansés par des hommes). <br/><br />
Après avoir joué Elvire dans ''Dom Juan'' (1665) et Arsinoé dans ''Le Misanthrope'' (1666), elle obtient enfin un premier grand rôle, celui d’Axiane dans ''Alexandre le Grand'' de Racine (créé le 14 décembre 1665). Mais Racine avait aussi confié sa pièce, contre tous les usages, à l’Hôtel de Bourgogne, qui, en la créant à son tour le 18, fait chuter la mise en scène du Palais-Royal. On ne sait pas si Racine était déjà l’amant de Marquise, dont le mari est mort en 1664. En tout cas, il obtient de la faire recruter par l’Hôtel de Bourgogne (mars 1667) : elle y crée le rôle d’Andromaque (novembre 1667), c’est un triomphe.<br/><br />
Après avoir eu plusieurs enfants de Du Parc (dont un seul survécut), elle donne naissance à une fille (baptisée en mai 1668, morte en 1676), probablement de Racine. En décembre 1668, Marquise Du Parc meurt des suites d’une fausse couche ou d’un avortement, à 35 ans. Lors de l’affaire des poisons, en 1679, « la Voisin » (Catherine Deshayes) accuse Racine de l’avoir fait empoisonner, par jalousie ; très en cour, il n’est pas inquiété. Le service funèbre de la comédienne fut suivi par une foule d’admirateurs désespérés, selon le récit du gazetier Robinet. Elle est inhumée en l’église des Carmes des Billettes.<br />
<br />
Marquise Du Parc a donné lieu à plusieurs fictions récentes (un film : ''Marquise'', Véra Belmont, 1997 ; un roman historique : ''Marquise ou la vie sensuelle d’une comédienne'', Christophe Mory, 2012 ; une pièce de théâtre : ''Adieu Marquise'', Monique Lancel, 2015...). Mais on ne sait en fait pas grand-chose de sa personnalité, en dehors de sa beauté, unanimement célébrée : rien par exemple sur ses nombreuses maternités, qui finissent par causer sa mort, comme pour beaucoup de femmes de l’époque. Molière en fait, non sans quelque ironie, une « Marquise façonnière » dans ''L’Impromptu de Versailles'' (1663) et une jeune fille galante et coquette dans Le Mariage forcé (1664). Sans doute la troupe profita-t-elle davantage de ses talents de danseuse, qui font d’elle en quelque sorte une première figure de danseuse professionnelle avant celles formées par l’Académie royale de musique (Lafontaine, 1655-1738 ; Marie-Thérèse Perdou de Subligny, 1666-1740).<br />
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==Principales sources==<br />
* Acte de mariage, Archives municipales de Lyon ; Contrat de mariage du XIX février 1653 passé devant le notaire royal Thomazet en présence de témoins dont J.-B. Poquelin, Archives départementales du Rhône, cote 3E//958, fol.222-223.<br />
* Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, Lettre à Molière (printemps 1659), ''Recueil des plus belles pièces des poètes français tant anciens que modernes'', 1692, t. V, p. 40-45.<br />
* Registres de Saint-Roch (cités par Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'', Paris, SEVPEN, 1963, p. 617): « Du 13 décembre 1668, Marquise, Thérèse de Gorla, veuve de feu René Berthelot, vivant sieur Du parc, l’une des comédiennes de la troupe royale, âgée d’environ 25 [35 en fait] ans, décédée le onzième du présent mois, rue de Richelieu ; son corps porté et inhumé aux religieux carmes des Billettes de cette ville de Paris ».<br />
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==Choix bibliographique==<br />
* Georges Forestier, ''Jean Racine'', Paris, Gallimard, 2006.<br />
* Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller, ''Cent ans de recherches sur Molière, sur sa famille et sur les comédiens de sa troupe'' [https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf]<br />
* Virginia Scott, ''Molière : A Theatrical Life'', Cambridge University Press, 2000<br />
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{{DEFAULTSORT:Marquise de Gorla, Thérèse}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]</div>Henneauhttp://siefar.org/dictionnaire/fr/Th%C3%A9r%C3%A8se_Marquise_de_GorlaThérèse Marquise de Gorla2022-12-12T15:28:09Z<p>Henneau : </p>
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<div>{{Infobox Siefar<br />
| image = <br />
| titres = <br />
| conjoints = René Berthelot, dit Du Parc, dit Gros-René<br />
| dénominations = Mlle Du Parc, « la Duparc », Marquise<br />
| naissance = 1633<br />
| décès = 11 décembre 1668<br />
| enligne = [http://cesar.org.uk/cesar2/books/parfaict_1767/display.php?volume=4&index=75 Dictionnaire CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien Régime et sous la Révolution]<br /><br />
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== Notice de [[Claudine Nédelec]], 2022 ==<br />
Thérèse Marquise est issue du mariage de Marguerite Jacquart et de Giacomo de Gorla, d’origine italo-suisse, bonimenteur de foires, ayant reçu l’autorisation d’installer un théâtre et de vendre ses marchandises sur la place des Jacobins à Lyon en 1644. Marquise a sans doute commencé par attirer le chaland pour son père en dansant. Lorsque la troupe du duc d’Épernon, que dirigent désormais Madeleine Béjart et Molière, arrive fin 1652 à Lyon, René Berthelot, dit Du Parc et Gros-René, spécialisé dans les rôles de valet, décide de l’épouser : le contrat est signé en février 1653. Elle apporte une dot de 3 000 livres : son père était donc à son aise. Devenue membre de la troupe sous le nom de Mlle Du Parc, elle en suit les pérégrinations. Selon les ''Mémoires'' de Daniel de Cosnac, elle joue un rôle dans l’adoption de la troupe par le prince de Conti, son secrétaire, le poète Jean-François Sarasin, en étant devenu amoureux.<br/><br />
Lors du séjour à Rouen, où se prépare le retour de la troupe à Paris, elle rencontre Pierre et Thomas Corneille, tous deux dramaturges. Certains des poèmes galants publiés par « Corneille » dans les ''Poésies choisies de Messieurs [...]'' (dit recueil Sercy, t. V, 1660), lui sont sans doute dédiés, dont les fameuses « Stances » (« Marquise, si mon visage... »), mises en musique par Brassens avec une railleuse strophe supplémentaire de Tristan Bernard. Mais il s’agit d’un jeu littéraire, voire professionnel, Corneille cherchant alors à se rapprocher des milieux galants parisiens.<br/><br />
Selon une lettre de Chapelle, il y a alors quelques dissensions entre les actrices principales de la troupe, Madeleine Béjart, Catherine de Brie et Marquise, qui se trouvait un peu reléguée aux seconds rôles. De plus, les frères Corneille, voulant contribuer au redressement du théâtre du Marais, usent de leur influence pour y faire entrer le couple Du Parc. À Pâques 1659, tous deux quittent la troupe de Molière ; mais cette expérience fut sans doute décevante, et un an plus tard, ils la réintègrent.<br />
Les contemporains ne parlent pas de son jeu ; elle brille surtout par sa beauté et par ses talents de danseuse dans les comédies-ballets et les spectacles de cour. Elle est sans doute la bergère du ballet du 3ème acte des ''Fâcheux'' (1661) ; dans ''Le Mariage forcé'' (1664), elle joue Dorimène, la femme de Sganarelle, et danse dans la VIIIe entrée (alors que, dans les ballets de cour, les rôles féminins sont presque toujours dansés par des hommes). <br/><br />
Après avoir joué Elvire dans ''Dom Juan'' (1665) et Arsinoé dans ''Le Misanthrope'' (1666), elle obtient enfin un premier grand rôle, celui d’Axiane dans ''Alexandre le Grand'' de Racine (créé le 14 décembre 1665). Mais Racine avait aussi confié sa pièce, contre tous les usages, à l’Hôtel de Bourgogne, qui, en la créant à son tour le 18, fait chuter la mise en scène du Palais-Royal. On ne sait pas si Racine était déjà l’amant de Marquise, dont le mari est mort en 1664. En tout cas, il obtient de la faire recruter par l’Hôtel de Bourgogne (mars 1667) : elle y crée le rôle d’Andromaque (novembre 1667), c’est un triomphe.<br/><br />
Après avoir eu plusieurs enfants de Du Parc (dont un seul survécut), elle donne naissance à une fille (baptisée en mai 1668, morte en 1676), probablement de Racine. En décembre 1668, Marquise Du Parc meurt des suites d’une fausse couche ou d’un avortement, à 35 ans. Lors de l’affaire des poisons, en 1679, « la Voisin » (Catherine Deshayes) accuse Racine de l’avoir fait empoisonner, par jalousie ; très en cour, il n’est pas inquiété. Le service funèbre de la comédienne fut suivi par une foule d’admirateurs désespérés, selon le récit du gazetier Robinet. Elle est inhumée en l’église des Carmes des Billettes.<br />
<br />
Marquise Du Parc a donné lieu à plusieurs fictions récentes (un film : ''Marquise'', Véra Belmont, 1997 ; un roman historique : ''Marquise ou la vie sensuelle d’une comédienne'', Christophe Mory, 2012 ; une pièce de théâtre : ''Adieu Marquise'', Monique Lancel, 2015...). Mais on ne sait en fait pas grand-chose de sa personnalité, en dehors de sa beauté, unanimement célébrée : rien par exemple sur ses nombreuses maternités, qui finissent par causer sa mort, comme pour beaucoup de femmes de l’époque. Molière en fait, non sans quelque ironie, une « Marquise façonnière » dans ''L’Impromptu de Versailles'' (1663) et une jeune fille galante et coquette dans Le Mariage forcé (1664). Sans doute la troupe profita-t-elle davantage de ses talents de danseuse, qui font d’elle en quelque sorte une première figure de danseuse professionnelle avant celles formées par l’Académie royale de musique (Lafontaine, 1655-1738 ; Marie-Thérèse Perdou de Subligny, 1666-1740).<br />
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{{DEFAULTSORT:Marquise de Gorla, Thérèse}}[[Catégorie:Personnage]][[Catégorie:Dictionnaire Siefar]]</div>Henneau