Sorories et transmission familiale : France-Canada (Époques moderne et contemporaine)
Metz (21 octobre 2022), avant le 1er juillet 2022

On interrogera à l’occasion de cette journée franco-québecoise « l’entité famille » pour savoir quelle sorte de continuité pouvait être envisagée lorsque la descendance d’un couple s’annonçait exclusivement ou massivement féminine. Quelles stratégies de perpétuation mettait-on en œuvre ? Une sorte de filiation par les femmes prenait-elle le relais de la filiation par les hommes ? Les sœurs préservaient-elles, entre elles, des solidarités voulues par les parents ? Des conflits surgissaient-ils ? Quels liens conservaient-elles avec leurs consanguins proches et éloignés ?

Argumentaire

Cette journée, centrée sur les sorories, doit servir à poser les premiers jalons d’une réflexion générale sur la place des femmes dans la reproduction familiale, au sein des sociétés rurales et urbaines, au Québec et en France, depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours. S’il existe une tradition maintenant ancienne d’études croisées relatives à la famille et à la parenté, illustrée notamment par les colloques franco-québecois réunis à l’initiative de John. A. Dickinson, Gérard Bouchard et Joseph Goy (Transmettre, hériter, succéder, 1991 ; Les exclus de la terre en France et au Québec, 1997 ; Famille et marché, 2001 ; Familles, terres et marché, 2002), il s’agit maintenant de s’interroger sur l’existence ou non d’un legs historique français, et lequel, dans la façon d’aborder la question du genre et de la reproduction familiale. Dans la longue durée, le caractère bilatéral égalitaire de la parenté, caractéristique des régions françaises septentrionales, a-t-il exercé une forte influence ? Comment les différents groupes sociaux ont-ils réagi à ces cas de figure familiaux, notamment en fonction des formes successorales des terres nobles (seigneuriales) ou roturières ? Il faudra pour cela d’abord s’assurer de la force et de la réalité dudit modèle en France, mettre en lumière son caractère « proto-féministe », spécialement dans les régions ayant donné de nombreux migrants, examiner la façon dont il a pris (ou non) racine en Nouvelle-France, et selon quelles modalités. Il s’agira ensuite de prendre la mesure des changements intervenus sous le régime britannique, présentant un modèle tout différent, à la fois dans la conception de ce que devait être la société conjugale et dans la façon d’envisager l’exercice du pouvoir domestique. Sans omettre à ce titre là le cadre juridique, l’entrée en vigueur de la « common law » ayant contribué à l’effacement des femmes dans les processus de dévolution.

On interrogera l’entité famille pour savoir quelle sorte de continuité pouvait être envisagée lorsque la descendance d’un couple s’annonçait exclusivement ou massivement féminine. Mettait-on en oeuvre des stratégies de perpétuation ? Lesquelles ? Que devenait le patrimoine ? Et si une sorte de filiation par les femmes prenait le relais de la filiation par les hommes, sur quels supports matériels et symboliques la faisait-on reposer ? Les soeurs préservaient-elles entre elles des solidarités volues par les parents ? Des conflits surgissaient-elles ? Quels liens conservaient-elles avec leurs consanguins proches et éloignés ? 

La Journée d’étude propose trois axes de réflexion :

  1. La transmission des biens matériels, des symboles et des valeurs

  2. Le réagencement du pouvoir lorsqu’il n’y a pas de descendant de sexe masculin

  3. La maintien (ou pas) de solidarités héritées, les ruptures, les conflits successoraux

La journée d’étude aura lieu à l’université de Lorraine, Metz-Saulcy le 21 octobre 2022.

Modalités pratiques d’envoi des propositions

Les propositions seront adressées à Jérôme Viret et Benoît Grenier selon le calendrier ci-dessous. Les propositions devront inclure les données suivantes : nom, institution de rattachement, titre, résumé, mots-clés (3-5), et une brève notice biobibliographique. Les propositions de communication d’une page d’environ 500 mots pourront prendre la forme de propos généraux ou d’études de cas.

Participation possible en présentiel ou en visioconférence.

Date limite d’envoi des propositions : 1er juillet 2022.

Avis du comité scientifique : 15 juillet 2022.

Date de la manifestation : 21 octobre 2022

Lieu : Université de Lorraine – Metz – Ile du Saulcy

Contacts

Benoît Grenier : benoît.grenier2@usherbrooke.ca

Jérôme Viret : jerome.viret@univ-lorraine.fr

Comité scientifique

  • Benoît Grenier, professeur d’histoire, université de Sherbrooke.

  • Jérôme Viret, professeur d’histoire moderne, université de Lorraine, Metz.