Etiennette Imbault/Aloïs Delacoux

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[89] IMBAULT (ÉTIENNETTE). Le 11 mai 1601, cette dame [90] fut reçue maîtresse sage-femme et admise au service des femmes en couches à l’Hôtel-Dieu de Paris. Antérieurement à cette dame, il y avait eu attachée à ce même service, depuis 1594, la dame Jacqueline Fleury; mais aux époques qui précèdent celle-ci, il n’est plus parlé d’aucune sage-femme qui ait été chargée de ce soin.

Les dames Imbault et Jacqueline Fleury, pour être mises en demeure de pratiquer leur art à l’Hôtel-Dieu, furent tenues par voie d’examinat de justifier de leur savoir dans l’art des accouchemens et de leur instruction religieuse. Ces conditions d’aptitude dont il n’est point question à une époque plus reculée, le mode de rétribution fondé sur le nombre d’accouchemens, dont le prix était fixé à sept sous sept deniers, tendraient à prouver qu’avant 1594 l’Hôtel-Dieu ne possédait point une sage-femme en titre affectée exclusivement au service des accouchemens.

On serait autorisé à dire encore que ce n’est que sous la dame Imbault que l’instruction commença à se régulariser à l’Hôtel-Dieu, où les élèves, mieux encore les chirurgiens et les apprentises, n’étaient admis qu’à l’aide de puissantes recommandations. La partie morale du service des accouchemens ne s’arrêtait point aux conditions des sages-femmes et des élèves dont on exigeait des garanties certaines; mais elle s’étendait aussi jusqu’au droit d’exiger des malheureuses femmes enceintes de déclarer la paternité des enfans qu’elles portaient. Si cette exigence n’avait eu d’autre but qu’une réparation ou des dommages-intérêts, elle eût été bonne et louable; mais, si nous nous reportons au temps, nous verrons qu’elle n’était qu’un reste d’intolérance religieuse qui, tout en portant [91] atteinte à la réputation d’autrui, ne faisait qu’ajouter à l’immoralité du fait.

La dame Imbault occupa l’Hôtel-Dieu jusqu’en 1608; elle fut remplacée dans ses fonctions par la dame Claude, la première des sages-femmes qui dans cet établissement reçurent des émolumens, qui furent fixés à 60 livres par an. À la dame Claude succéda en 1614 la dame Laffrade, veuve Frian-Ledoux, remplacée elle-même, le 19 mars 1617, par la dame Goupil-Genevièvre.

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